Livre:Étude sur l’Apocalypse/Chapitre 11, 19

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Avec le verset 19 du chapitre 11 commence ce que l’on peut appeler le second volume de l’Apocalypse. La partie prophétique de ce livre se divise là nettement en deux sections distinctes. C’est un fait qu’il ne faut pas négliger, si l’on veut avoir une juste idée de la structure du livre et de la portée de son contenu. Il est nécessaire de posséder au moins une intelligence exacte de ses principaux traits, et l’on risquerait de tomber dans la confusion, si l’on en mêlait les différentes parties, ou si l’on supposait que tout se suive dans l’ordre chronologique. Pour mieux comprendre ce que je veux dire, il suffit de se rappeler que la septième trompette, dont nous avons parlé en dernier lieu, conduit d’une manière générale jusqu’à la fin.

La prophétie procède constamment de cette manière : elle présente une esquisse générale des faits, pour revenir ensuite sur certains détails. Nous en avons un exemple dans ce qu’annonce le Seigneur au chapitre 24 de Matthieu, en réponse aux questions de Ses disciples. Jusqu’au verset 14, Il nous donne une large vue d’ensemble ; « l’évangile du royaume » est prêché dans toute la terre habitée pour servir de témoignage à toutes les nations, et alors la fin vient. Après cela, le Seigneur revient en arrière et s’arrête sur ce qui se passe à une époque spéciale et dans une sphère plus restreinte, c’est-à-dire en Judée, depuis le moment où l’abomination de la désolation est établie dans le lieu saint. Or il est évident que cela arrive quelque temps avant la fin, et que l’objet que le Seigneur a en vue, est de nous donner une idée plus précise de l’effrayant état de choses qui existera à Jérusalem avant que la fin vienne.

Il en est de même dans l’Apocalypse. Les sceaux et les trompettes qui présentent les événements dans leur ordre successif, nous conduisent, à partir du moment où l’Église est vue glorifiée dans le ciel, jusqu’à la terminaison du jugement ; jusqu’au « temps des morts pour être jugés », et au jour de la colère sur la terre, ce qui évidemment est la fin. Mais, dans la section qui s’ouvre au dernier verset du chapitre 11, nous sommes ramenés en arrière et une prophétie spéciale commence. C’est celle, je suppose, dont il était question, lorsqu’il fut dit à Jean qu’il devait prophétiser de nouveau sur des peuples et beaucoup de rois (chap. 10, 11), et dont nous allons nous occuper maintenant.

« Le temple de Dieu dans le ciel fut ouvert, et l’arche de son alliance apparut dans son temple ». En premier lieu, une porte avait été ouverte dans le ciel, et le voyant y avait été transporté pour nous donner une vue générale, selon la pensée de Dieu, de ce qui allait se passer sur la terre. Cet aperçu étant terminé, nous sommes introduits dans une sphère de faits plus circonscrite. Dieu reprend Ses relations avec Son ancien peuple d’Israël, quoique ce ne soit pas encore le jour de la bénédiction pour les Juifs. Le ciel ne s’est pas ouvert, comme cela arrivera bientôt, pour laisser paraître Jésus, suivi des saints ressuscité, et venant exécuter le jugement sur la bête, le faux prophète et leurs adhérents. Nous avons ici un état de choses transitoire. Quand Dieu daigne se souvenir de l’arche de Son alliance et qu’Il nous donne de la voir, c’est qu’Il est sur le point d’affirmer Sa fidélité envers Son peuple, et d’accomplir tout ce qu’Il avait promis et assuré autrefois à leurs pères. L’arche de Son alliance est le signe infaillible qu’Il exécutera certainement tout ce à quoi Il s’est engagé Lui-même.

« Et il y eut des éclairs et des voix et des tonnerres », ainsi que nous l’avons vu au chapitre 4, puis non seulement « un tremblement de terre », comme au chapitre 8, mais encore « une grosse grêle », expression plus forte du déplaisir de Dieu, et qui montre clairement que les jugements vont fondre du ciel sur la terre avec une plus grande rigueur.