Traité:Alliances, humiliation en commun et rassemblement

De mipe
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H. Rossier

Les chapitres 8 d’Ésaïe et 15 de Jérémie contiennent une instruction très précieuse quant à l’attitude des fidèles au sujet des difficultés mentionnées dans notre titre. Ces difficultés n’appartiennent pas seulement aux jours d’autrefois, mais sont de tous les temps.

La tendance de la plupart des sectes qui composent la chrétienté, ou plutôt des esprits sérieux qui en font partie, est de chercher, dans des confédérations et des alliances, le remède à un malaise croissant et plus ou moins ressenti de tous. On voudrait obtenir un rapprochement, un accord qui amène une fusion entre les partis et qui tienne compte aussi peu que possible de ce qui les sépare, tout en accentuant le plus possible les points qu’ils ont en commun. On oublie que ce principe aurait pour effet de grouper et de laisser subsister ensemble toutes les erreurs, dans une combinaison nouvelle, pire que les précédentes, alors même qu’elle contiendrait les vérités essentielles du christianisme. Et puis pourquoi se faire illusion ? Avec le système des alliances, les limites premières seront bientôt franchies et l’on finira par préconiser, comme cela est arrivé il y a quelques années dans un congrès mémorable, non seulement la fusion entre les églises catholique, grecque et protestante, mais entre la chrétienté et le judaïsme et, couronnement de cette apostasie, entre la chrétienté et le mahométisme !

À ces propositions d’alliance, qu’elles soient plus ou moins sincères, les fidèles n’ont qu’une réponse à faire : « À la loi et au témoignage ! S’ils ne parlent pas selon cette parole, il n’y a pas d’aurore pour le peuple » (És. 8, 20). La Parole de Dieu, tout entière, l’obéissance à toute la Parole, donnée, interprétée et reçue par le Saint Esprit, le rejet de tout ce qu’elle condamne, désapprouve ou n’enseigne pas, l’acceptation de tout ce qu’elle approuve, telle est la seule sauvegarde des disciples, le seul moyen de résister aux offres fallacieuses de l’Ennemi et d’éviter ses pièges, quelque belle apparence qu’ils puissent avoir. Le Seigneur n’a-t-Il pas dit : « Lie le témoignage, scelle la loi parmi mes disciples » (És. 8, 16) ?

Nous ne doutons pas que là où se trouve une vraie spiritualité, ce système d’alliance qui laisse subsister tout le mal pour s’accorder la triste satisfaction d’une union de parade n’ait été jugé depuis longtemps, mais il revêt aujourd’hui une forme beaucoup plus subtile à laquelle il est bon de rendre attentifs tous ceux qui ont à cœur d’être les témoins de Christ. Le fait est qu’on rencontre partout de nos jours une grande quantité de partis chrétiens qui ont la très louable prétention de réunir les enfants de Dieu. Pour ces chrétiens, l’alliance religieuse avec le monde est une chose jugée, aussi n’est-il pas besoin d’en parler ici, et ils ont rompu avec toutes les sectes qui maintiennent d’une manière plus ou moins ostensible la non-séparation du monde. Cependant ces chrétiens sont divisés entre eux, tout en ne retenant en apparence ni les uns, ni les autres, aucune doctrine attentatoire aux vérités fondamentales de la Parole de Dieu ou à la gloire du nom de Christ. Il semblerait que l’on pût trouver ici une base d’entente et arriver plus facilement à une fusion que le malaise général porte à désirer. C’est sur ce terrain que l’on a vu surgir une proposition nouvelle. Humilions-nous ensemble, dit-on. Nous trouverons, dans une humiliation commune, une base d’entente et nous pourrons ainsi réparer les brèches produites par nos divisions de jadis. Cette offre est séduisante. Examinons-la à la lumière de la Parole de Dieu. Y a-t-il entre des chrétiens divisés une possibilité d’humiliation commune ? Sans doute, si leur division a eu des deux côtés les mêmes causes, l’esprit de parti, l’un disant : Je suis de Paul, l’autre : Je suis d’Apollos. Sans doute aussi si cette division est le produit de l’envie et des querelles, ou des contestations entre chrétiens. Mais cette humiliation commune est absolument irréalisable si la division a pour origine le maintien de l’honneur et de la sainteté du nom de Christ. Expliquons-nous à ce sujet en prenant pour exemple le témoignage de Jérémie au chapitre 15 de ce prophète.

Le roi Manassé avait rempli d’idoles et de toute sorte de corruption Jérusalem et le pays de Juda. Son successeur Amon avait marché dans le même chemin d’impiété. Le peuple tout entier avait suivi l’exemple de ses rois. Puis était venue une période de restauration, le règne de Josias, sous lequel commença le rôle de Jérémie comme prophète. Le peuple qui avait toléré les idoles sous Manassé et Amon s’était purifié des idoles sous Josias. On ne trouvait plus trace du culte de Baal en Juda. Il semble que l’Éternel dût se déclarer satisfait, mais il n’en fut pas ainsi, car un seul homme, Josias, déchira ses vêtements en entendant la Parole de Dieu qui plaçait pour la première fois devant lui le péché de ses pères et le péché du peuple (2 Chron. 34, 18-21). Ce seul homme s’humilie devant Dieu et Dieu reconnaît son humiliation. Il lui dit : « Parce que ton cœur a été sensible… et que tu t’es humilié devant moi, et que tu as déchiré tes vêtements, et que tu as pleuré devant moi, moi aussi j’ai entendu, dit l’Éternel… tu seras recueilli en paix dans tes sépulcres » (v. 26-28).

Mais, direz-vous, Dieu ne tenait-Il donc aucun compte de tout le bien auquel participaient Juda et Jérusalem ? Le culte n’était-il pas rétabli, la Parole de Dieu remise en honneur, l’opprobre jeté jadis sur le nom de l’Éternel, enseveli désormais dans le silence ? Écoutons ce que, dans ce temps de restauration extérieure, l’Éternel déclare à Jérémie : « Quand Moïse et Samuel se tiendraient devant moi, mon âme ne serait pas tournée vers ce peuple… à cause de Manassé, fils d’Ézéchias, roi de Juda, pour ce qu’il a fait dans Jérusalem » (Jér. 15, 1-4). Et ce qu’il y a de plus remarquable, c’est qu’avant que Dieu parle ici, Manassé lui-même, ce roi impie, le plus profane d’entre les rois de Juda, avait, dans la détresse, à la seconde moitié de sa carrière, imploré l’Éternel et s’était « humilié beaucoup » devant le Dieu de ses pères (2 Chron. 33, 12), mais Juda ne s’était pas humilié. Malgré toute la restauration extérieure, le péché initial, pardonné même à l’homme qui en était l’auteur, était demeuré sur la tête du peuple. Une à deux générations s’étaient succédées depuis lors, les idoles de Manassé étaient peut-être oubliées de la jeune génération ; cela ne changeait rien au jugement de Dieu. L’eau que contenait le vase pouvait avoir l’apparence d’une eau fraîche et pure ; mais la tache, la souillure initiale était au fond, et rien ne pouvait la laver sinon la repentance : déchirer ses vêtements comme Josias ou « s’humilier beaucoup » comme jadis Manassé.

Remarquez que si, devant la Parole de Dieu retrouvée, un seul homme, Josias, s’était humilié ; un seul homme, Jérémie, est là, comme témoin de Dieu, au milieu du peuple. Peut-on trouver un témoignage plus faible et d’apparence plus misérable ? Jérémie en avait lui-même pleinement conscience. Dieu ne nous présente pas sans motif ce fait que Jérémie est seul. Il est le type d’un petit et pauvre résidu juif dans les temps prophétiques, alors que le jugement final sera à la porte ; le prophète conserve ce caractère de représentant du résidu dans toute sa prophétie et dans le livre des Lamentations. De nos jours, la Parole donne les mêmes caractères que ceux de Jérémie à un résidu chrétien qui, comme Philadelphie, a peu, très peu de force, et se place entre une profession sans vie et une tiédeur qui aspire faussement à la puissance. Mais si la force manque à Philadelphie, Jésus la possède pour elle ; Lui seul a la clef de David, la puissance qui ouvre la porte ou la ferme. Jérémie ne cherche pas à s’associer au peuple, quoiqu’il fût extérieurement en ordre, car le peuple était sans repentance. S’il avait oublié le déshonneur infligé jadis à l’Éternel, Dieu, Lui, ne l’avait pas oublié. Dans un temps, si prospère en apparence, où les idoles n’existaient plus, où le nom de l’Éternel était remis en honneur, Dieu était « las de se repentir » (v. 6). Pourquoi le jugement n’était-il pas tombé sur Juda dans les jours de Manassé ? Parce que Dieu avait attendu jadis, et dès lors, et jusqu’au dernier moment, non pas qu’ils reprissent une marche extérieure correcte, stricte même, mais qu’ils « revinssent de leurs voies » (v. 7). Dieu, comme Il le fait toujours, regardait au point de départ de ces voies, et c’était de là qu’il leur fallait revenir s’ils voulaient Lui plaire.

Au milieu de cet état de choses, avons-nous dit, Jérémie reste seul, vrai type d’un faible résidu, haï et calomnié. Il a, par son témoignage, la réputation d’être un homme de débat, un homme de contestation à tout le pays (v. 10). Chacun le maudit ; cependant il reste intègre (et puissions-nous l’être tous !) au milieu d’un état de choses qu’il est seul à ne pas approuver. Il ne fait son profit de personne, ne s’approprie pas les biens qui appartiennent à d’autres, n’accuse pas non plus ses frères d’avoir fait leur profit de lui : « Je n’ai pas prêté à usure, on ne m’a pas prêté à usure » (v. 10). Mais son âme est angoissée : « Malheur à moi ! », dit-il. Son cœur tendre souffre du caractère haineux que tous ses frères lui attribuent.

Néanmoins il a la bonne part et son Dieu le rassure ! « Si je ne te délivre pour le bien ! » lui dit-Il (v. 11). Cette promesse s’est, en effet, réalisée quand le peuple, tout restauré qu’il parût, est tombé sous le jugement. « Voici, aujourd’hui », lui dit le chef des gardes, « je te délivre des chaînes qui sont à tes mains » (40, 4). Jérémie seul est délivré et « toute la terre est devant lui », mais Juda avait « péché contre l’Éternel et n’avait pas écouté sa voix, et cette chose lui était arrivée » (v. 3).

Alors le Seigneur adresse à Jérémie les paroles mémorables du verset 19 : « Si tu te retournes, je te ramènerai ». Pour que celui qui représente un faible résidu fidèle puisse être un vrai témoin pour Dieu, il faut, en premier lieu, qu’un travail s’opère dans sa propre conscience. Lui-même a à se retourner, à s’humilier, à considérer ses voies, à se repentir. Ne venait-il pas de douter de la fidélité de Dieu en voyant partout le triomphe du mal chez ce peuple qui n’était restauré qu’en apparence ? « Me serais-tu bien comme une source qui trompe, comme des eaux qui ne sont pas constantes ? » (v. 18). Mais l’humiliation de Jérémie n’avait rien de commun avec celle à laquelle le peuple était appelé. Le prophète pouvait, comme Daniel, prendre la place d’Israël devant Dieu, il pouvait (on le voit dans ses Lamentations) porter le jugement de Jérusalem et le faire sien, comme le fit plus tard (et dans quelle perfection !) le Seigneur Lui-même, mais il ne pouvait pas s’humilier avec le peuple d’un péché contre lequel il avait constamment rendu témoignage. Ne s’était-il pas assis « solitaire et rempli d’indignation » à cause de ceux qui, sous Manassé, avaient participé à l’opprobre jeté sur le saint nom de l’Éternel ? Et cependant combien de fluctuations, de découragements, dans son témoignage ! En vérité, sans la main qui le soutenait, combien de fois il aurait cédé devant le mal ! Une humiliation commune au peuple de Jérusalem et à Jérémie, n’aurait été qu’un acte sans vérité et sans réalité, propre à tromper les âmes des coupables et à leur faire perdre de vue la gravité de leur faute, car jamais le prophète n’avait marché dans leurs voies.

Quatre choses avaient caractérisé Jérémie au milieu du désordre moral qui régnait sous l’apparence d’un ordre extérieur. Il avait porté l’opprobre pour le Seigneur dont le nom avait été déshonoré ; il s’était nourri de Ses paroles et se les était appropriées ; elles avaient été la joie et l’allégresse de son cœur ; il s’était identifié par elles avec le nom du Seigneur, associé indissolublement à son existence personnelle. — Ce nom était la gloire du prophète et il n’avait pas consenti à ce qu’il fût traîné dans la poussière (Ps. 4, 2 ; 7, 5). Enfin il avait préféré s’asseoir solitaire, rempli d’indignation contre ceux qui avaient méprisé le nom qui était tout pour lui. Dans le jour actuel, les caractères de Jérémie appartiennent à Philadelphie. Elle a peu de force ; la synagogue de Satan la méprise ; elle garde la Parole du Véritable ; elle n’a pas renié le nom du Saint. Puissent tous les vrais enfants de Dieu ressembler aujourd’hui à Jérémie et être salués par le Seigneur du nom de Philadelphie !

Tout cela indique-t-il, même de loin, la possibilité d’un retour et d’une humiliation commune entre Jérémie, type d’un résidu affligé, et le peuple qui est sous le jugement de Dieu à cause de son passé ? En aucune manière. Jérémie a à se retourner vers Dieu (comme le résidu se retournera vers Lui à la fin des temps) et ce n’est qu’à cette condition qu’il jouira de la communion avec le Seigneur et pourra se tenir devant Lui (1 Rois 17, 1 ; 18, 15 ; 2 Rois 3, 14), mais quant au peuple, l’Éternel dit : « Qu’ils reviennent vers toi, mais toi ne retourne pas vers eux » (v. 19). Eux avaient à revenir vers Jérémie, parce que, jusqu’à ce jour, ils n’étaient pas revenus de leurs voies (v. 7). Ils avaient à revenir vers lui parce qu’il était demeuré ferme dans sa fidélité au nom de l’Éternel. Retourner vers eux aurait été renier la position que Dieu lui avait donnée et abandonner sa position de séparation comme témoin. Il devait continuer à élever le nom du Saint et la vérité de Dieu dans Sa Parole, dont il était le porteur aux yeux de tous.

« Et si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche » (v. 19). Le résultat d’un travail de séparation entre ce qui est précieux aux yeux du Seigneur et ce qu’Il a « en petite estime », sera que le fidèle pourra parler avec une autorité qui vient de Dieu, et trouvera des oreilles disposées à l’écouter et à le recevoir. Jérémie n’avait pas à chercher un rapprochement entre ces éléments disparates, bien au contraire, il devait travailler à réunir ce qui est précieux aux yeux de l’Éternel sur le pied d’une séparation des éléments impurs auxquels ils étaient associés.

« Et je te ferai être à l’égard de ce peuple une muraille d’airain bien forte ; ils combattront contre toi, mais ils ne prévaudront pas sur toi » (v. 20). C’est par le Seigneur que le fidèle sera capable de résister aux assauts que l’Ennemi dirige continuellement contre lui pour ébranler la vérité et lui faire abandonner son témoignage. Si Jérémie avait cédé sur ce point et ne s’était pas assis solitaire, quoi qu’on pût lui dire et qu’il pût lui en coûter, il n’y aurait plus eu aucun témoignage en Israël. Le prophète, malgré les apparences contraires, ne perdait rien à l’attitude que Dieu Lui-même lui avait assignée ; il avait l’heureuse conscience que Dieu était avec lui : « Je suis avec toi pour te sauver et pour te délivrer, dit l’Éternel ».

Il reste donc vrai, d’après les instructions contenues dans ce chapitre, que le rassemblement des enfants de Dieu ne peut avoir lieu sur le pied d’une commune humiliation entre ceux qui ont été indifférents à l’outrage fait parmi eux au nom de Christ et ceux qui, ressentant cet outrage, se sont assis solitaires plutôt que d’y participer. Sans doute le prophète avait pour lui-même des causes d’humiliation, mais, ne l’oublions pas, le seul chemin du peuple était de revenir vers Jérémie. Cependant il n’avait pas à se faire illusion : il devait s’attendre à les voir combattre contre lui, au lieu de retourner vers lui, mais n’importe, l’Éternel était avec lui. Avait-il besoin d’autre chose ?

Le peuple est-il revenu ? Il en avait, sous Josias, l’apparence aux yeux des hommes et à ses propres yeux, mais non pas aux yeux de Dieu, ni aux yeux du prophète, appelé du nom de l’Éternel. Un seul péché avait été mis à la charge du peuple : le péché de Manassé, et il ne consentait pas à le considérer comme son propre péché. Soyons certains qu’il y en avait au milieu d’Israël qui disaient en ce temps-là : Ne parlons pas du passé ; il ne nous concerne pas. Vois, Jérémie, si maintenant le nom de l’Éternel est déshonoré parmi nous. Mais Dieu ne parlait pas comme eux ; Il dit : « Je les livrerai… à cause de Manassé, roi de Juda, pour ce qu’il a fait dans Jérusalem ». Or, chose solennelle, tout le reste de cette histoire nous montre que Juda ne s’est pas humilié !

À cette vérité, je voudrais en ajouter une autre relative au rassemblement des enfants de Dieu, car elle a quelque rapport avec le chapitre qui nous occupe. La voici : Jamais Dieu ne rétablit ce que l’homme a ruiné. Ceux qui étaient touchés par la grâce sont revenus à Jérémie après que le jugement eût été exécuté. Ils ont dit : « Nos pères ont péché, ils ne sont plus, et nous portons la peine de leurs iniquités » (Lam. 5, 7). Ils ont dit enfin par la bouche du prophète : « Fais-nous revenir à toi, ô Éternel, et nous reviendrons ; renouvelle nos jours comme ils étaient autrefois » (v. 21). Mais les Lamentations se terminent par cette parole désolée : « Ou bien nous aurais-tu entièrement rejetés ? Serais-tu extrêmement courroucé contre nous ? » (v. 22).

La ruine de l’Église est totale, comme celle du peuple d’Israël, mais des ruines de l’Église et du peuple, Dieu saura tirer un peuple de franche volonté au jour de Sa puissance.

C’est là ce que nous attendons. Dieu introduira un peuple à Lui, exempt de tout mélange, une « rosée de jeunesse » dans la glorieuse Jérusalem céleste ; et il introduira un peuple « sorti de l’aube du jour » dans la Jérusalem terrestre restaurée. Ce rassemblement des siens ne se produira pas en enduisant de mauvais mortier une muraille qui va crouler, ou en bouchant les fentes d’une citerne crevassée qui ne retient pas l’eau, mais il aura lieu par une œuvre entièrement nouvelle qui ne pourra plus être ruinée comme celle qui était confiée aux mains de l’homme. Ce sera l’œuvre de Dieu et non pas la nôtre. Ce ne sera pas un raccommodement entre des chrétiens désunis qui ont perdu par leur propre faute l’immense privilège d’être un témoignage collectif du Seigneur au milieu du mal ; mais ce sera le souffle puissant de l’Esprit de Dieu, pénétrant en tout lieu dans le monde pour rappeler au cœur des saints la venue prochaine de Christ. Déjà ce souffle, qui sera bientôt irrésistible, dénote sa présence au milieu de tous les misérables systèmes édifiés par les hommes et qui usurpent le nom d’église, et même au milieu de ceux qui semblent le plus éloignés des principes divins de la Parole. Oui, par la grâce de Dieu, ce cri : L’Époux vient ! retentit de nouveau. Ne perdons pas des moments précieux en vains efforts pour réédifier ce que nous avons ruiné de nos propres mains. Ces efforts ne peuvent aboutir ; le Dieu saint que nous avons déshonoré ne le permettra pas ; mais que, dans le monde entier, cette parole : « L’Époux vient ! » devienne non seulement le mot d’ordre individuel de tous les enfants de Dieu, mais le cri de l’Église universelle à laquelle le Saint Esprit pleinement s’associe.

« Oui, dit le Seigneur, je viens bientôt ». « Amen ! viens, Seigneur Jésus ! ».