Livre:Messages aux sept églises/Chapitre 3

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Verset 19 : Les deux derniers versets du premier chapitre forment une introduction appropriée aux messages du Seigneur aux sept assemblées. Ses craintes dissipées, l’apôtre est invité à mettre par écrit les choses qu’il a vues, les choses qui sont et les choses qui doivent arriver après celles-ci.

Nous avons donc ici la division de l’Apocalypse que le Seigneur donne Lui-même. Premièrement, « les choses que tu as vues », se rapportant à la vision du Fils de l’homme comme juge (1, 9-18). Deuxièmement, « les choses qui sont », c’est-à-dire les messages aux sept assemblées, représentant les choses qui existaient alors, et la condition qui continuera d’exister durant la période de l’Église (chap. 2 et 3). Troisièmement, « les choses qui doivent arriver après celles-ci », comprenant les grands événements prophétiques qui suivront, lorsque la période de l’Église sera terminée (chap. 4 à 22).

Verset 20 : Comme introduction nécessaire aux messages aux assemblées, le Seigneur explique le mystère des sept étoiles et des sept lampes d’or : les sept étoiles sont les anges des sept assemblées, et les sept lampes sont les sept assemblées.

Les anges des assemblées paraissent représenter ceux qui y sont établis pour donner la lumière céleste, comme les étoiles, qui sont les symboles des anges, donnent de la lumière dans les cieux. Mais, comme les étoiles par rapport à la lumière du soleil, ils sont des porteurs de lumière subordonnés, agissant sous l’autorité de Christ. Le soleil est la grande et suprême source de lumière pour la terre entière. On a besoin des étoiles quand le soleil est couché, et la faible lumière qu’elles émettent a le même caractère et la même nature que celle du soleil. Durant l’absence de Christ, la perfection du témoignage de l’Église serait de répandre une lumière semblable à celle de Christ dans la gloire céleste — la même en qualité, bien que fort inférieure en intensité. D’une manière spéciale, les anges des églises sont responsables devant Christ de l’état moral des assemblées car, si les églises dans leur ensemble sont responsables de leur état moral, celui-ci dépend dans une grande mesure du caractère du ministère qu’elles reçoivent.

Si dans chaque église, le Seigneur s’adresse à l’ange et le tient ainsi pour responsable de l’état de l’assemblée, cependant on peut voir qu’Il passe constamment de paroles adressées directement à l’ange à des avertissements à l’église. Ainsi, dans le message à Pergame, Il parle d’un martyr fidèle « qui a été mis à mort parmi vous » (2, 13) ; et encore, dans le message à Smyrne : « le diable va jeter quelques-uns d’entre vous en prison » (2, 10). Ce passage du singulier au pluriel ne permet pas de considérer l’ange comme une personne exerçant la fonction de président, et nous oblige à voir en lui un représentant symbolique de l’église.

Les sept lampes sont les symboles des sept églises. Dans les versets 4 et 11 du chapitre 1, il est clair que nous avons sept églises qui ont réellement existé dans la province d’Asie. Il est cependant également clair que ces assemblées retracent l’histoire de toute la période de l’Église. Sept églises d’Asie, alors sur la scène, ont été choisies, car elles présentaient des traits moraux qui ont été utilisés par Christ pour montrer prophétiquement l’état moral de l’église professante, dans son ensemble ou dans un de ses aperçus, à différentes périodes de son histoire.

Il y a de solides raisons de penser ainsi. En premier lieu, au verset 3 du chapitre premier, le livre entier de l’Apocalypse est vu comme une prophétie. Cela donne un caractère prophétique à ces messages. Ensuite, le chiffre sept, dans l’Écriture, est un symbole constant d’un état complet et, de même que les sept esprits parlent de la plénitude du seul Esprit, de même nous concluons que les sept églises présentent une vue complète des diverses phases de toute la profession chrétienne. Peut-être cependant, l’argument le plus convaincant en faveur du caractère prophétique des églises est, comme quelqu’un l’a dit, « la correspondance étroite entre le tableau donné par les sept assemblées et l’histoire bien connue de l’Église professante ».

Pour tirer profit des messages aux sept assemblées, il ne faut pas seulement reconnaître leur caractère prophétique, mais il est aussi de première importance de ne pas perdre de vue l’aspect particulier sous lequel le Seigneur est vu en relation avec l’assemblée, ainsi que l’aspect sous lequel l’Église est vue en relation avec Christ.

L’Église est considérée non comme le corps, dont Christ est la Tête dans le ciel, et dans lequel rien de ce qui est sans la vie ne peut entrer, mais comme une apparence de corps, constitué d’hommes qui, sur la terre, se réclament du nom de Christ, ensemble qui peut renfermer — et renferme de fait — une grande profession sans vie. Cette profession a pris le nom de Christ, qu’elle lui appartienne ou non. Ce fait la rend responsable de marcher en accord avec l’ordre de la maison de Dieu et ainsi de représenter sur la terre Christ qui est dans le ciel, dans tout Son amour, Sa fidélité et Sa sainteté, en un mot d’être une lumière pour Christ ici-bas. Si l’Église est vue comme le corps de Christ, on ne pourrait dire qu’Il la rejette. Cependant ce qui professe être l’Église sera finalement un tel objet de dégoût qu’Il la vomira de Sa bouche quand ce qui est réellement l’Église — le corps de Christ — aura été enlevé.

De plus, souvenons-nous que Christ n’est pas vu ici comme la Tête de Son corps, accordant des dons au corps, pourvoyant en grâce à ses besoins et révélant les privilèges célestes des saints comme dans l’épître aux Éphésiens. Il n’instruit pas les assemblées quant aux principes de l’ordre et de la discipline dans l’Église comme dans les épîtres aux Corinthiens. Le Seigneur n’instruit pas non plus le fidèle quant à la manière dont il doit se conduire en un temps de ruine, comme dans la seconde épître à Timothée. Ici, le Seigneur est présenté comme marchant dans Son caractère de juge au milieu de la profession chrétienne, avec des yeux comme une flamme de feu ; Il sonde l’état de ce qui professe Son nom : dans quelle mesure les assemblées ont répondu à leurs privilèges célestes ou s’en sont écartées ; jusqu’à quel point elles se sont acquittées de leurs responsabilités à maintenir l’ordre divin et à obéir aux instructions divines, ou y ont failli. Ensuite, ayant sondé l’état des assemblées, le Seigneur prononce le jugement sur ce qu’Il trouve : Il approuve ce qui est bien, Il condamne tout ce qui n’est pas selon Lui ; Il avertit à l’égard du mal, Il donne des encouragements au vainqueur.

Pour aider à comprendre le caractère prophétique de ces messages, on peut indiquer brièvement les différentes périodes de l’histoire de l’Église telles qu’elles sont révélées par les sept messages.

Le message adressé à l’ange de l’assemblée qui est à Éphèse présente clairement la condition de l’assemblée au début de son déclin, à la fin des jours du dernier apôtre et pendant les années qui ont suivi son départ.

Le message à l’assemblée qui est à Smyrne semblerait présenter l’état général de l’Église durant la période des persécutions venant du monde païen.

Dans le message à l’assemblée qui est à Pergame, nous avons l’état général de l’Église lorsque les persécutions venant des païens firent place à la protection du monde.

Le message de l’assemblée qui est à Thyatire montre l’état de l’Église, telle qu’elle est aux yeux de Dieu, quand, au lieu d’être protégée par le monde, elle chercha à le dominer. Cet état a connu son apogée au temps de la papauté. Il a cessé, après un temps, de représenter l’ensemble de la profession chrétienne, mais dure jusqu’à la fin de la période de l’Église.

Dans le message à l’assemblée qui est à Sardes, nous voyons l’état qui résulte, pour une partie de la profession chrétienne, de la corruption introduite par l’homme dans la Réforme. C’est un état qui se développe à partir de Thyatire et en opposition à Thyatire, bien que coexistant avec elle jusqu’à la fin.

Dans le message à l’assemblée à Philadelphie se trouve présenté un résidu fidèle, séparé de la corruption de Thyatire et de l’état de mort de Sardes, et qui continue jusqu’à la fin.

Dans le message de l’assemblée qui est à Laodicée (le dernier des sept) se trouve présentée la phase finale de la profession chrétienne : elle est un objet de dégoût pour Christ, à un tel point qu’Il vomira de Sa bouche ce grand ensemble sans vie.

Pour nous aider dans l’interprétation des messages, remarquons une distinction entre les trois premières et les quatre dernières assemblées : dans les trois premières, l’appel adressé à celui qui a des oreilles à écouter ce que l’Esprit dit aux assemblées, précède la promesse au vainqueur, tandis que, dans les quatre derniers messages, cet appel vient après la promesse. De plus, dans les trois premiers messages, il n’est pas fait mention de la venue du Seigneur, tandis que dans les quatrième, cinquième et sixième, la venue du Seigneur est présentée, soit comme une espérance, soit comme un avertissement. Par ailleurs, dans les quatre derniers messages, nous voyons un résidu fidèle, séparé de la corruption croissante.

Ces différences peuvent s’expliquer par le fait que les trois premiers messages montrent l’état général de l’Église durant les trois premières périodes successives de son existence sur la terre, phases qui ont disparu, tandis que les quatre dernières représentent des étapes distinctes de la profession chrétienne qui ne succèdent pas l’une à l’autre, mais coexistent jusqu’à la venue du Seigneur.

Dans les trois premiers messages, représentant l’état général de l’Église, celui qui a des oreilles se trouve au sein de l’assemblée. Dans les quatre derniers, l’Église entière a fait faillite ; elle est dans un tel état de ruine que ceux qui écoutent ce que l’Esprit a à dire ne se trouvent que parmi les vainqueurs, et par conséquent, l’appel vient après la promesse.

Dans les trois premiers messages, il y a un appel à la repentance et la possibilité pour l’église de revenir à sa condition originelle. Dans les quatre derniers, l’état est tel que cette possibilité n’est plus placée devant elles et, par conséquent, la venue du Seigneur est présentée comme la seule espérance du résidu pieux[1].

Ainsi il apparaît clairement que les quatre dernières églises sont distinguées des premières par trois faits précis :

— 1. Un résidu fidèle est distingué de la multitude corrompue.

— 2. La venue du Seigneur est placée devant les églises.

— 3. Celui qui écoute ne se trouve que parmi les vainqueurs.

Dans la structure des messages, il y a une similitude quant à la manière dont la vérité est chaque fois présentée. Chaque message commence par une présentation de Christ dans un caractère qui, s’il avait été compris et retenu, aurait empêché le déclin de l’Église, ou qui, au sein de ce déclin, aurait soutenu la foi des fidèles dans leurs épreuves. Suit la déclaration de la parfaite connaissance que le Seigneur a de l’état de chaque assemblée, qui motive l’approbation ou la condamnation de ce qu’Il y trouve. Ensuite, nous avons des avertissements spéciaux et des paroles d’encouragement. Enfin, chaque message se termine par une promesse spéciale au vainqueur.



  1. Note du traducteur : Dans les églises à Thyatire, Sardes et Laodicée, on voit bien aussi un appel à la repentance (2, 21 ; 3, 3, 19), mais le retour à la condition originelle n’est plus possible. Si d’un côté le rétablissement de l’assemblée dans son état primitif n’est plus envisagé, d’un autre côté, le fait qu’une porte — la repentance — soit placée devant chaque assemblée, constitue un grand encouragement.