Écho du Témoignage:Aggée

De mipe
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Ce livre témoigne de la rapidité avec laquelle le déclin et la corruption succèdent à la restauration et à la bénédiction.

Le retour de la captivité de Babylone à Jérusalem nous est présenté au commencement du livre d’Esdras, sous un aspect brillant et accompagné de promesses. Des milliers quittèrent Babylone, et ceux qui durent y demeurer firent don de leurs biens ; et on vit comme un réveil général des affections et de l’énergie nationales.

La première occupation des captifs, de retour, fut de bâtir la maison de Dieu. Ils en posèrent les fondements avec les sentiments d’une affection vraie et profonde qui révélaient leur entier dévouement et leur consécration à la chose. Leurs larmes et leurs accents de joie, leurs chants et leurs sanglots disaient assez les réalités du moment, et promettaient l’heureux achèvement d’un travail commencé avec des cœurs aussi fervents. Mais il n’en fut pas ainsi : la promesse ne se vérifia pas. Du reste, l’homme fut-il jamais trouvé fidèle dans ses promesses et dans sa responsabilité ? La semence gentile, qui occupait la terre des dix tribus, devint une cause d’entraves et de difficultés, et la construction de la maison fut suspendue pendant non moins de quatorze ans ; durant cet intervalle, la satisfaction des penchants naturels et la sollicitude pour les affaires d’un intérêt égoïste, absorbèrent le peuple — ce peuple qui s’était mis en route avec tant de désintéressement, d’énergie et de cœur.

C’est dans un état de choses pareil que l’Esprit de Dieu visite Aggée, et c’est par ce prophète que le Seigneur s’adresse à Zorobabel, gouverneur de Juda, à Joshua, le grand sacrificateur, et à la congrégation des captifs de retour.

C’est en la seconde année de Darius, roi de Perse, qu’Aggée fut ainsi suscité par l’Esprit. Et sûrement il y a de la signification dans cette désignation de l’époque ; elle nous parle de la dégradation d’Israël. La monnaie romaine deviendra prochainement courante dans le pays, et alors le peuple apprendra à accepter le signe de sa dépendance ; de même, maintenant, l’Esprit enseigne au peuple une leçon analogue en datant les époques de son histoire des années du règne des Perses.

Aggée débute en reprochant aux Israélites l’abandon de la maison de Dieu et leur sollicitude pour leurs propres maisons ; il les engage à envisager leur condition actuelle comme étant la conséquence de telles choses, et il leur fait remarquer combien peu la récolte de leurs champs et de leurs vergers répond au travail qu’ils y ont apporté. Ces reproches ramènent le peuple à la crainte de Dieu : et alors que la crainte est réveillée, que la conscience est atteinte et que le sol naturel se trouve labouré, la même voix de Dieu se fait encore entendre par l’organe d’Aggée, mais cette fois pour un ministère de consolation et d’encouragement. « Je suis avec vous, dit l’Éternel ». Mais l’Esprit visitait le cœur du peuple aussi bien que les lèvres du prophète, et, en conséquence, le but du ministère était atteint. « Et l’Éternel excita l’esprit de Zorobabel, fils de Shealthiel, gouverneur de Juda, et l’esprit de Joshua, fils de Jotsadak, grand sacrificateur, et l’esprit de tout le reste du peuple, et ils vinrent et travaillèrent à la maison de l’Éternel leur Dieu ».

En d’autres temps, le cœur de Lydie fut ouvert aussi bien que les lèvres de Paul, lorsqu’il s’adressa à elle. Il lui parla et elle fut rendue attentive à ce qu’il disait : l’un et l’autre de ces actes étaient de Dieu. Quelle chose simple, mais aussi quelle chose nécessaire ! Le Seigneur nous montre l’urgence de semblables opérations dans Son discours en Jean 6, nous enseignant que si le Père n’avait pas donné le Fils, et que si ce n’est pas Lui qui attire, Lui qui enseigne, tout ministère est perdu pour l’âme, et le pain de vie ou la vraie manne du désert est répandue en vain.

Maintenant, c’était là un réveil, et le réveil ou le renouvellement de l’ouvrage de Dieu parmi le cours des années est devenu la voie nécessaire, à cause de la tendance au déclin qui se trouve toujours en nous. La ruine complète du pécheur et son entière impuissance à se rétablir sont ce qui, dès le commencement, nécessita la souveraine intervention de Dieu (És. 1, 9) La tendance qu’a le saint ou l’Église à se relâcher dans son service ou à se laisser aller à la froideur ou à l’oisiveté, nécessite pareillement plus tard des réveils réitérés. L’exercice d’une telle puissance vivifiante a toujours été le seul moyen de maintenir une dispensation dans un état quelque peu digne du témoignage, auquel elle est appelée. Ce jour d’Aggée était un de ces temps de réveil.

Le sujet de cette prophétie d’Aggée peut nous amener à voir combien sont parfaits en leur temps les desseins et les pensées de Dieu, quoique si variés et si divers. David s’était proposé de bâtir, pour l’arche de Dieu, une maison riche et permanente, mais la parole d’un prophète le lui défendit ; le temps pour cela n’était pas encore venu. Il y aurait eu inconvenance morale à ce que l’arche trouvât du repos avant qu’Israël eût atteint le sien, ou à ce qu’elle eût une demeure établie dans une terre encore souillée par le sang de la bataille. Mais au jour d’Aggée, nous trouvons le contraire de tout cela. Israël est censuré par un prophète pour ne pas avoir bâti la maison de Dieu. David errait en disant que le temps était venu pour cette œuvre, et les captifs de retour erraient en disant que le temps n’était pas encore venu. L’Esprit du Seigneur connaissait les temps ; il savait ce qu’Israël devait faire, s’il devait ou ne devait pas bâtir. « L’œuvre du Rocher est parfaite ». Il est véritable quoique tout homme soit menteur.

Nous voyons aussi dans le livre d’Esdras, qu’à leur retour les captifs refusèrent l’assistance des Samaritains, et ne voulurent point contracter alliance avec un peuple dont le sang, ainsi que les principes, étaient mélangés et corrompus. Et sûrement en cela ils avaient agi justement et droitement : ils s’étaient conservés purs. Mais c’était là une provocation, et sous l’influence des suggestions de ces adversaires samaritains, le grand roi de Perse, « la poitrine d’argent », avait interrompu la construction de la maison.

Toutefois, cela devient une tentation. Dès que leurs mains sont affranchies du travail de la maison du Seigneur, chacun s’en retourne à sa propre maison. Combien l’on comprend cela aisément ! La nature est toujours disposée à profiter de tous ses avantages ; nous l’expérimentons chaque jour. Mais la foi agit indépendamment de la nature. Voyez Paul, par exemple : il est fait prisonnier après un service de plusieurs années. Son activité extérieure est interrompue par la main des adversaires. Mais, quoique Paul soit prisonnier, quoique son travail extérieur soit arrêté, il n’en sert pas moins le même Maître. Il y a un service dans l’enceinte de la prison, aussi bien que dans les champs. Quoique retenu par des chaînes, il obtient de louer une maison et d’y recevoir tous ceux qui viennent le trouver ; il s’entretient avec eux du matin au soir, prêchant le royaume de Dieu et enseignant les choses qui regardent le Seigneur Jésus Christ. C’est là l’œuvre de la foi, et non de la nature. Mais les captifs de retour, emploient pour eux le travail de leurs mains. Et quoiqu’elles soient liées pour l’ouvrage de la maison de Dieu, elles sont comme mises en liberté, quand il s’agit de leurs propres maisons ; et ainsi Satan a sur eux la victoire, de même que les Samaritains. C’est dans un tel état de choses, que le Seigneur intervient par la voix d’Aggée.

La construction de la maison semble, comme je crois l’avoir dit, avoir été suspendue environ quatorze ans, mais il est très encourageant de remarquer qu’elle est reprise, non pas par suite d’un décret favorable, émanant du grand roi des Perses qui, à cette époque, avait domination sur les Juifs, mais bien à la voix des prophètes de Dieu, Aggée et Zacharie. Le Seigneur, à la vérité, inclina le cœur du roi, mais ce ne fut pas avant que Son prophète eût incliné le cœur d’Israël (voyez Esdras 5 et 6). Il est très important de se souvenir de cela en rapport avec notre prophétie. Le nouvel élan de cœur qui se manifeste parmi le peuple, est reconnu procéder de Dieu et non des circonstances. C’est la voix de Dieu, prononcée par Ses prophètes, qui dispose de nouveau le peuple au travail, et non la faveur du roi de Perse. Le Seigneur inclina le cœur du roi à soutenir le peuple, mais seulement après que celui-ci fut rentré dans le sentier de la foi et de l’obéissance.

Aggée est simplement appelé : « Aggée le prophète » ; il ne nous est pas donné d’autres détails sur son compte. La parole du Seigneur fut prononcée par lui en plusieurs occasions particulières, mais toutes en la seconde année de Darius, roi de Perse, et dans le but de disposer le peuple à entreprendre ou à poursuivre la construction de la maison de Dieu.

Je ne puis envisager ses prophéties que d’une manière très générale, en indiquant l’époque de chacune, durant cette seconde année du règne de Darius le Perse.

Sixième mois — Premier jour

Aggée stimule le peuple indolent — le résidu revenu de captivité, mais qui négligeait la maison du Seigneur, pour s’occuper de ses propres intérêts.

Sixième mois — Vingt-quatrième jour

Aggée lui promet que le Seigneur sera avec lui, appréciant ainsi, au nom du Seigneur, la crainte qui a été éveillée dans le peuple ; comme conséquence le travail est repris.

Septième mois — Vingt-et-unième jour

Afin d’encourager les Israélites dans leur travail, Aggée leur promet que la gloire future de cette maison qu’ils avaient commencée à construire, surpasserait de beaucoup la gloire de la première et que cela se réaliserait après que le Seigneur aurait ébranlé les cieux et la terre.

Neuvième mois — Vingt-quatrième jour

Il montre au peuple l’état humiliant, dans lequel il se trouvait avant que l’on eût commencé à réédifier la maison du Seigneur, mais il lui montre aussi dans l’avenir une bénédiction assurée.

Même jour

Il s’adresse à Zorobabel, pour lui parler encore de l’ébranlement de toutes choses et de l’établissement de Zorobabel, comme l’anneau de cachet du Seigneur.

Telles sont les paroles qu’il prononça en leur saison. La voix du Seigneur parlant par la bouche de ce prophète, réveille d’abord la conscience du peuple, puis, par des promesses pleines de grâce, l’encourage dans ce renouvellement d’énergie.

Qu’il me soit permis de faire observer que l’Esprit de Dieu, agissant dans le prophète, ne s’associe pas avec l’homme âgé, pleurant le souvenir du passé, ni avec les personnes plus jeunes qui se réjouissent du présent (voyez Esdr. 3), mais Il dirige le cœur du peuple en avant vers l’avenir. Les pleurs étaient vrais et sincères, et il en était tenu compte, comme un service rendu à Dieu, mais ni l’une ni l’autre de ces choses n’étaient parfaites. L’Esprit qui agit selon Dieu ne se complaît en aucune, mais Il porte le cœur et l’espérance en avant. Tout en encourageant, par Son serviteur, le peuple dans son travail, Il lui parle aussi de la gloire future de la maison et de la stabilité du véritable Zorobabel, alors que tout ce qui est de cette création aura été ébranlé et mis de côté.

L’Esprit, de nouveau, revient par le moyen d’un apôtre, sur les vérités que le prophète vient de nous présenter (voyez Héb. 12). Il nous dit que tout ce qui va être ébranlé, c’est tout ce qui a été fait de main c’est-à-dire, je le suppose, tout ce qui n’a pas sa racine ou son fondement en Celui en qui « toutes les promesses sont oui et amen ». Lui seul est le Rocher. Son œuvre est parfaite. Christ le Seigneur peut dire et dira en effet : Ce qui est de Lui ne peut être ébranlé, mais doit subsister à toujours. Dans la foi et l’espérance de ce que nous avons en Lui et de Lui, répétons-nous les uns aux autres, bien-aimés, ces paroles de l’apôtre : « C’est pourquoi, recevant un royaume qui ne peut pas être ébranlé, retenons la grâce avec laquelle nous servions Dieu d’une manière qui lui soit agréable, avec révérence et avec crainte ». Amen.