Écho du Témoignage:Réflexions pratiques sur les Psaumes/Partie 11

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Psaumes 55-58

Le psaume 55 est l’expression d’une grande détresse d’esprit. Il y avait des ennemis au-dehors. Telle était la difficulté dans laquelle il se trouvait, cependant cette circonstance n’était que l’occasion de ce qui pesait réellement sur son esprit. La véritable cause était la haine de ceux qui se tenaient dans la plus intime relation avec lui. Ceci l’amène en présence de la mort et du jugement divin, parce que, comme instruments de Satan, ses ennemis veulent charger l’effet du péché sur son âme entre Dieu et lui. Le Seigneur Lui-même (quoique ce psaume ne soit pas proprement une prophétie du Seigneur) a entièrement passé par là, je n’ai pas besoin de le dire. Ils essayèrent de charger le péché sur Lui, et ils triomphèrent en ce que Jésus fut abandonné de Dieu, fut regardé comme battu, frappé de Dieu et affligé. Proprement, c’est le résidu des derniers jours, comme nous l’avons vu ; dans toute leur affliction, Il fut Lui-même affligé. Cette charge de l’iniquité sur l’âme, par des hommes méchants, instruments de Satan (à travers laquelle le Seigneur a marché plus profondément que qui que ce soit, parce qu’Il prit notre iniquité) est une chose bien solennelle.

Christ ne porte pas précisément le courroux et nous ne le porterons jamais, mais Il en subit le poids sur Son âme ; comme puissance de Satan, de méchants hommes l’ont chargé sur Lui. Le Seigneur peut trouver que c’est une épreuve nécessaire pour les chrétiens. Alors on se confie en Dieu, on espère que Son oreille sera attentive au cri d’un cœur qui se confie en Lui. Mais jusqu’à ce qu’on cherche le Seigneur, la puissance du mal et le mal lui-même désolent et abattent l’âme. L’existence et la puissance du mal opposé à Dieu, pèsent sur l’âme. Ceci est uni à la confiance profondément outragée dans l’homme, non par un ennemi, mais par un intime ami. En quoi peut-on se confier en l’homme, si nos plus proches nous trahissent ? Cela procure l’isolement du cœur. Rien n’est digne de confiance. Or le Seigneur a traversé cette puissance du mal. Nous le sentons seulement lorsque la chair n’est pas brisée et qu’elle doit l’être. Cette puissance existe, mais elle est brisée par Christ, par la foi. En tant que nous sommes pécheurs, cette espèce de puissance de Satan apporte avec elle un caractère de jugement. Nous pouvons, par la grâce, surmonter ce jugement et avoir confiance ; car c’est pour cela aussi que Christ a intercédé pour Pierre, et tout en tombant sous la puissance de Satan, il fut gardé du doute et du désespoir. La plus terrible chose ici, est la méchanceté venant comme puissance du mal. L’esprit lui-même tremble devant ce manque de cœur et voudrait fuir ; un esprit de grâce, au contraire, resterait en paix lorsque le mal l’environne. Le cœur sent cependant qu’il n’a aucune association avec cela et voudrait seulement fuir et être seul, en paix, car il est dans la position de ne pouvoir se confier en personne. Ceci amène enfin l’esprit au Seigneur, car, après tout, dans ce monde, il n’a pas les ailes de la colombe. L’effet en est de présenter la méchanceté devant le Seigneur, dans Sa pleine lumière. Ceci amène nécessairement (au point de vue où tout est considéré dans les Psaumes, de patience sous le mal et de justice qui doit voir le mal comme tel ; car quoique les souffrances de Christ sous ce mal, même jusqu’à la colère, aient été introduites, et qu’ainsi la grâce, en jugement, soit intervenue, il est envisagé cependant, en général, au point de vue du gouvernement de Dieu), cela, dis-je, amène nécessairement la pensée du jugement ; car le jugement du mal et la délivrance de l’oppressé sont dans la nature de Dieu comme gouvernant et voyant toute chose. Le cœur gémissait sous l’oppression et souffrait auparavant en pensant avec horreur et contrition d’esprit au mal qu’on cherchait à lui imputer, mais dès à présent, il peut, en regardant au Seigneur, considérer le mal plus calmement quant à son caractère et quant au jugement qui doit suivre. Et il en ressort une pleine confiance en Jéhovah, en Dieu dont l’alliance est connue. Alors, avec liberté d’esprit, l’on peut depuis le verset 19, regarder calmement toute chose et en considérer la fin. La conclusion pleine et bénie, lorsque le mal est arrivé à son comble, est renfermée dans ces mots : « Remets ton souci sur l’Éternel et Il te soutiendra ; Il ne permettra jamais que le juste soit ébranlé ». Ici se terminent les exercices qui sont toujours le fondement de notre foi, et lors même que ce psaume, en prenant ses déclarations en principe, parle de jugement, on y trouve aussi le précieux soutien de la foi dans toutes ses épreuves. Il y a deux points à remarquer ici : « Remets ton souci sur l’Éternel ». Quelle que soit l’épreuve ou la difficulté, jette-la sur le Seigneur. Cela ne signifie pas que l’épreuve soit toujours enlevée — ici il fallait attendre le jugement ; mais « Il te soutiendra ». C’est encore mieux que si les épreuves sont enlevées. C’est l’arrivée directe de Dieu au-devant de notre âme, c’est le sentiment de Son intérêt pour nous, c’est Sa faveur, Sa proximité ; Il vient pour nous aider dans nos besoins. C’est une divine condition de l’âme, meilleure que l’absence du mal. Dieu est un ferme appui pour nous soutenir. Le second point est la fidélité infaillible de Dieu. Il ne permettra point que le juste soit ébranlé. Le juste peut être éprouvé, mais le Seigneur ne peut et ne veut pas permettre que le mal dans le monde ait le dessus. Par le moyen du mal, nous pouvons apprendre à avoir confiance, et, en ayant confiance, nous savons que le Seigneur nous garde. Le comble du mal montre d’autant plus que Dieu doit intervenir, que Son secours est nécessaire.

Psaume 56. L’âme est sortie de la profondeur de la détresse intérieure, dans laquelle elle se trouvait au psaume 55. Quoique les ennemis du fidèle se tiennent aux aguets, ce n’est plus l’infidélité et la trahison de ses amis, ce sont des ennemis qui tâchent de lui faire tort. Il est effrayé plutôt que désolé, et regarde à Dieu à travers les difficultés. La foi est en activité. Dans le psaume précédent, l’esprit était intérieurement, profondément abattu. Ici, il est seulement éprouvé. De là vient qu’il peut de suite se confier en Dieu, et la Parole de Dieu est le témoignage d’une délivrance certaine. Dans le psaume 55, c’est seulement au verset 19 et à la fin que Dieu est introduit. Ici, Dieu est immédiatement devant l’âme. En vérité, des épreuves extérieures sont peu de chose, comparées avec les déchirements intérieurs de l’esprit : « L’âme de l’homme supporte ses souffrances ; mais une âme abattue, qui la relèvera ? ».

La confiance du saint est donc en Dieu. Mais cette confiance en Dieu ne reste pas sans quelque révélation de Sa part. Or, quand l’âme peut regarder à Lui et avoir confiance, le témoignage qu’Il nous a donné dans Son amour, ce par quoi Il a révélé Ses pensées, devient immédiatement le guide et l’espérance de l’âme. Cette possession est une chose bénie, Dieu ne peut faire autrement que de la justifier. Ces deux points sont les pivots de la pensée dans ce psaume. Dieu Lui-même et Sa Parole : « En l’Éternel je célébrerai Sa Parole ». Sa Parole nous donne le témoignage certain de ce qu’Il sera, de ce qu’Il est pour nous.

Mais si Dieu est là, que peut faire la chair ? Telle est la conclusion à laquelle l’âme arrive. Elle a des ennemis, peut-être forts et puissants, et elle n’y est pas insensible. Ils se cachent et complotent contre le fidèle ; il n’a aucune ressource en la chair. Tout cela est bon pour lui. Cela lui fait connaître le monde dans lequel il est, et le sèvre de la chair. Que peut-il faire ? Rien. Il se jette alors dans les bras de Dieu, chose aussi utile que bénie. En vérité, si Dieu est pour nous, que peut faire la chair ? L’homme du monde peut avoir des ressources mondaines contre la chair. Le chrétien ne peut avoir aucun recours en celles-là ; elles le détourneraient de Dieu au moment où Dieu l’amène complètement à Lui. Il ne peut pas dire « alliance », à tout ce à quoi le peuple, faible en la foi, dit : « Alliance ». Mais il ne doit pas être effrayé et craindre leurs craintes ; il doit sanctifier le Seigneur des armées qui lui sera un sanctuaire. Ici, le fidèle est amené à regarder à Dieu par le moyen de ses frayeurs. Alors il s’écrie : Que peut faire la chair ? Dieu dispose de toute chose, Il a Ses plans qu’il exécutera certainement. Une autre bénédiction profonde accompagne cette pensée. L’âme est dans l’épreuve, les méchants complotent contre elle, mais Dieu est avec elle dans la douleur et en prend note. Il enregistre les mouvements du saint, qui est considéré ici comme dépourvu de tous les privilèges extérieurs, seul avec le peuple de Dieu et dans Sa maison. Dieu enregistre tout cela et le fidèle peut voir, selon cette belle expression, que chacune de ses larmes est recueillie dans Son urne. Chaque peine du fidèle est enfermée dans Son livre. C’est une pensée bénie. Ainsi le cœur se confie en Lui, et il sait que, lorsqu’il crie à Lui, tous ses ennemis seront repoussés en arrière ; c’est pourquoi il loue la Parole de Dieu avec foi au milieu de ses frayeurs et de ses chagrins, regardant à elle, soutenu par elle et comptant sur elle. Oh ! si les saints savaient le faire ! Ici, l’âme compte sur la délivrance par l’intervention infaillible de Dieu. On trouve encore un autre principe dans ce psaume (sous une forme juive naturellement), en rapport avec ces exercices du cœur, principe qui se trouve toujours dans ces différents exercices ; c’est, en effet, un de leurs principaux objets comme venant de Dieu, le sentiment d’appartenir, d’avoir été donné, consacré à Dieu. « Tes vœux sont sur moi ». Ce sentiment est celui de la louange et exprimé par des louanges au moment de la délivrance, et le cœur apprend par ces épreuves, ce que nous sommes facilement portés à oublier, « que nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes ». Dans son état le plus bas, ce sentiment est lié avec le désir de la délivrance, à son apogée avec la joie de ce que Dieu nous reconnaît pour siens. Le fondement est la rédemption, qui nous a, de fait, rendus entièrement siens, comme Israël était extérieurement racheté hors d’Égypte. De là, les louanges sont déjà dans le cœur de l’opprimé ; par la foi, sa prière est exaucée ; et il se sert de ces gratuités et de ces délivrances pour demander encore davantage. Puisqu’il a été délivré de la mort, il désire d’être préservé de chute. Il était sous la puissance et l’oppression de l’ennemi, du diable qui a empire sur la mort — il est mis en liberté ; mais à présent, il doit marcher sans broncher et sans tomber sur le chemin, et comme il a appris à connaître la dépendance dans l’épreuve, il a confiance en Dieu pour sa marche. Ne préserveras-tu pas mes pieds de chute ? L’âme a appris plus encore dans sa détresse : la jouissance de marcher devant Dieu à la lumière de Sa faveur et dans la sûreté de Sa présence. Elle regarde à cela comme à l’objet pour lequel elle doit être gardée. Elle cherche, il est vrai, sa propre paix et son bonheur, mais c’est devant Dieu. La lumière des vivants était la lumière de la faveur divine envers Israël. Ici, ce n’est pas l’ordre le plus élevé de la joie, mais c’est l’âme dans la détresse et l’oppression, regardant à la fidèle bonté de Dieu qui lui aidera à marcher devant Lui en paix et en sécurité.

Dans le psaume 57, il y a les mêmes épreuves avec plus de confiance. Comme l’œil voit briller plus clairement la puissance de Dieu et Son secours, il voit davantage le mal et l’iniquité de ses ennemis, et moins aussi sa propre oppression, ce qui restera toujours vrai. Nous avons à veiller là-dessus, car notre cœur est trompeur ; s’il sort de son propre état de crainte et d’oppression, il est tenté de s’occuper beaucoup trop de la méchanceté de ses ennemis. Regardant plus à Dieu, il Le reconnaîtra toujours davantage. La faute est de s’occuper du mal. C’est dangereux de plonger dans le mal et de continuer tranquillement son chemin, mais il est dangereux aussi de s’occuper du mal. Cela ne nourrit pas l’âme — comment cela se pourrait-il ? — et un esprit contraire à l’évangile s’élève peu à peu. Nous verrons le mal, si nous sommes près de Dieu, mais nous nous occuperons aussitôt de Dieu et non pas du mal. Dieu est au-dessus du mal tout entier.

Ainsi il y a progression dans ces trois psaumes. Entre le 56 et le 57, le premier verset nous en montre la différence ; le premier commence par ces mots : « Car des hommes cherchent à m’engloutir », le second par ceux-ci : « Car c’est en toi que se réfugie mon âme ». Là, il se confiait en la Parole de Dieu, ici il en recherche l’accomplissement par la main de Dieu, et se confie en Lui sous l’ombre de Ses ailes, jusqu’à ce que la tyrannie soit passée. De là, il est capable d’entrevoir d’avance que « Dieu s’élèvera sur les cieux et que toute la terre sera remplie de sa gloire ». Cela ne signifie pas que la puissance du péché n’existe pas autant qu’auparavant. Elle existe, et l’âme est abattue sous elle, mais l’esprit s’appuie davantage sur Dieu. Remarquez, de plus, qu’il n’y a aucune idée de résister au mal et de s’en débarrasser par sa propre force. L’âme s’attend à Dieu, et il le faut pour que son sentier soit parfait. Christ a fait cela. Le premier psaume montrait davantage Dieu prenant part au chagrin ; au contraire, dans celui-ci, l’âme cherche à y échapper, mais par la délivrance que Dieu enverra du ciel. Elle voit, de plus, les méchants pris dans leurs propres filets, mais elle ne cherche aucunement à les contrecarrer ; au contraire, s’abandonnant entièrement à Dieu, elle voit dans leurs plans leur propre ruine, et ceci est frappant pour le jugement et pour la confirmation de la foi. Elle reçoit, pour ainsi dire, par la foi, la louange toute prête ; et voit dans les Ammim et les Leummim — des peuples et des tribus : non pas spécialement des païens comme adversaires et persécuteurs. Ses épreuves sont parmi le peuple, parmi des hommes, ses associés ; elle ne cherche pas le triomphe sur des adversaires, mais la délivrance dans l’humilité. Le résultat est la louange parmi les hommes, dans une sphère plus étendue que celle dans laquelle elle a été éprouvée ; il en est toujours ainsi, car celui qui délivre est puissant. De fait, elle entrevoit au loin la gloire milléniale, lorsque tous seront rassemblés en un, en Christ. Mais je ne montre à présent que les voies de Dieu.

Quelque peu de mots suffiront sur le psaume 58. La force du psaume est en ceci : Le pécheur, comme tel, est sans espoir d’amendement, mais Dieu le jugera ; de sorte que les hommes verront qu’il y a une récompense pour le juste, et un Dieu qui jugera la terre. Y a-t-il un jugement droit et juste parmi les hommes ? — Voilà la question. La méchanceté est dans leurs cœurs ; leurs plans et leurs complots sont selon leur nature et leur volonté ; la fausseté les caractérise. Ils tiennent au serpent, diabolique de sa nature, et ils se refusent à toute influence, quelle qu’elle soit. Dieu intervient, et Jéhovah juge, quand même leur puissance est comme celle des lions. Ils se réduisent à rien, lorsque Sa main s’interpose. La vengeance arrive (c’est ce qui explique la joie). Elle justifie le juste et met sa droiture en évidence, malgré son dénuement et son oppression. Dieu est prouvé juste, et il y a un juge en dépit de la persécution.