Livre:La sympathie chrétienne/Lettre 54

De mipe
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Bruxelles, le 1 juin 1830

… Que la bénédiction du Seigneur repose sur le lien que vous avez contracté ! Souvenez-vous que le sentier de la gloire doit être un sentier de tribulations, et qu’on peut ou beaucoup augmenter, ou beaucoup diminuer l’intensité des douleurs de la vie, suivant la manière dont on marche dans cette union-là. Le Seigneur sait Lui seul ce qui est au-devant de nous tous, et nous sommes heureux de L’avoir pour berger, c’est pourquoi nous pouvons dire hardiment, quoi qu’il puisse arriver : « Je n’aurai point de disette ». Et quelle immensité de choses sont contenues dans ce texte si court ! Plus nos besoins sont grands, plus aussi se déploie Sa toute-puissance, tellement que nous sommes forcés de nous glorifier dans nos nécessités. La grande question est celle-ci : Sommes-nous réellement dans le chemin qui conduit à Lui ? Lorsque le rideau s’abaissera sur des amis tendrement aimés, il faudra bien que nous lâchions prise et que nous puissions dire en vérité : « Je ne crains point, car tu es avec moi ». Je vous parle de choses qui peuvent paraître extraordinaires, puisqu’il s’agit d’un mariage ; cependant, comme, au milieu même de la vie, nous sommes dans la mort, il nous serait bon de ne jamais perdre de vue cette pensée solennelle, nous devons mourir. Il nous serait bon de chercher à réaliser ce que nous éprouverons, lorsque, seuls avec Jésus, nous passerons dans ce lieu que nous n’aurons jamais connu auparavant. La mort n’a rien de terrible pour le croyant. Dernièrement, j’ai été appelée à la contempler en face, et je puis affirmer que, si elle remplit de terreur l’impie, l’enfant de Dieu y trouver les motifs d’une confiance si sainte, qu’il la considère comme un sûr passage pour aller à Jésus. Mais pour cela il faut que nous cultivions dès maintenant l’intimité de cet ami céleste ; que nous fassions l’expérience de ce qu’Il est ; que nous nous placions entièrement sous Sa protection, afin que, lorsque nous irons au-devant de Lui, nous soyons remplis d’allégresse en voyant Celui que nous aurons aimé. Si, pendant que nous marchons dans les sentiers de la justice, Il nous entoure de Sa fidélité, nous ne pouvons craindre qu’Il veuille nous abandonner, lorsque nous en serons au dernier pas de la foi. Pour le croyant, il n’y a point de vallée sombre et ténébreuse dans les lieux où l’on jouit de la clarté de l’Agneau et où l’on est sous Son arc-en-ciel, il n’y a besoin ni du soleil, ni de la lune. Oh ! quelle fête splendide peuvent faire les petits chiens, en ramassant les miettes qui tombent de la table des enfants ! — Je veux parler du grand privilège que nous avons de pouvoir participer aux promesses faites aux Juifs (voyez És. 43). Il nous a rachetés ; Il nous a appelés par notre nom ; Il n’a point épargné Son Fils unique pour nous ; nous sommes à lui ; nous lui sommes précieux ; Il nous a rendus honorables ; Il nous aime ; Il nous a créés pour sa gloire, c’est pourquoi Il nous dit aussi : « Ne crains point ; ne crains point, car je suis avec toi ». Si, pendant cette année, nous sommes appelés à passer par les eaux des inquiétudes, des angoisses et des désappointements de la vie, il est écrit : « Ô Israël ! ne crains point ! Je suis avec toi, moi, le Seigneur ton Dieu, le Saint d’Israël, ta propriété, ton Sauveur. Je suis avec toi ! ».