Livre:La sympathie chrétienne/Lettre 56

De mipe
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Bushy, octobre 1835

… J’ai confiance que ce qui est arrivé nous attachera plus fortement au ciel, si nous le recevons comme venant de Dieu ; s’il en était autrement, ce ne serait pas Sa faute, car ce qu’Il se propose dans tous Ses dons, c’est de bénir avec abondance. Tout ce qui descend dans le grand linceul jusqu’à nous, étant purifié par le Seigneur, n’est plus ni souillé ni impur, s’il nous est donné de le recevoir comme venant du ciel et non de la terre. Jésus se réjouit de la joie de Son peuple ; Il a appris à pleurer avec ceux qui pleurent, afin de pouvoir être capable de se réjouir avec ceux qui se réjouissent. C’est ainsi que nous devrions être, si nous sentions davantage les besoins de l’Église, et moins nos besoins particuliers ; la joie de chacun de ses membres nous rendrait plus heureux que notre seule joie, et Jésus aime à nous voir heureux. Il a été un homme de douleurs, afin que nous fussions dans la joie ; et c’est la plus douce récompense que nous puissions Lui donner, car qu’aurait-Il pu faire de plus pour nous que ce qu’Il a fait ? Il est venu afin que nous eussions la vie ! Il a parlé afin que notre joie fût accomplie ! Nous sommes unis à un cœur qui a été brisé, qui est rempli des plus tendres sympathies, et dont chaque sympathie est remplie de vie. Il a connu toute la puissance de la mort ; Il a réalisé la Parole tout entière, et maintenant Il doit avoir toute gloire. Tout peut être pour nous la communion au corps de Christ dont nous devons nous nourrir par la foi avec actions de grâces. Puissiez-vous faire cette expérience dans votre cher petit enfant ! Le gâteau accompagnait toutes les autres offrandes, et il était mangé par le grand sacrificateur dans le sanctuaire, parce qu’il était très saint ; c’était aux sacrificateurs qu’appartenaient toutes les choses consacrées. Nous devons craindre, non pas de trop aimer les objets terrestres, mais de les aimer mal ; le but de Dieu est, non de détruire les affections, mais de les diriger. Le potage empoisonné est une image du cœur naturel de l’homme. Dès que le prophète y eut jeté de la farine, il dit : « Qu’on en dresse à ce peuple, afin qu’il mange ; et il n’y avait plus rien de mauvais dans la chaudière ». De même, dès que le cœur de Dieu est entré en relation avec l’homme ; dès que la poignée de farine a été jetée dans le cœur du saint, Dieu lui commande de répandre tout autour de lui les fruits de cette union. Il y a un principe fondamental qui gouverne tous nos sentiments ; il n’en diminue pas la puissance, mais il y produit une volonté nouvelle ; nos affections montent ainsi au travers du cœur de Jésus, qui est un cœur filial, et elles deviennent aussi filiales ; il n’y a plus qu’une volonté, tout devient un. Je crois avoir observé qu’en entrant dans la vie chrétienne, nous nous occupons beaucoup de la manière dont nous croirons, dont nous agirons, et dont nous souffrirons, mais que nous ne considérons l’amour que comme une facile jouissance. Actuellement je trouve que quelque difficile qu’il soit de croire, de travailler et de souffrir, rien n’est aussi difficile que d’apprendre à aimer. Il est extrêmement dangereux d’aimer mal ; rien dans notre vie ne pourrait nous faire autant souffrir.

Ouvrez largement votre cœur à l’amour qui vient du ciel ; maintenez-le dans sa pureté, pour réjouir le cœur de Celui qui a été privé de toute joie, quand Il est devenu l’homme de douleurs. Aujourd’hui, « aussi longtemps qu’il est dit : aujourd’hui », travaillons, exhortons-nous les uns les autres, soyons vigilants et actifs, car demain nous verrons Jésus et tous Ses saints avec Lui ! Hier c’était la croix ; demain ce sera la gloire ; aujourd’hui c’est Christ, c’est le jour du salut ! Pour moi vivre c’est Christ ; qu’il en soit ainsi pour nous tous ! Je crois que je ne désire aucune autre chose que d’être employée comme Il le voudra, pour Sa gloire ; mais que de fois notre volonté prétend être la sienne ! Il y a beaucoup d’instruction à retirer de ce verset : « Quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras devenu vieux, tu étendras les mains, et un autre te ceindra, et te conduira où tu ne voudrais pas ». Avec quelle lenteur nous apprenons à étendre nos mains, et à nous abandonner à la volonté d’un autre ! Oh ! qu’Il nous ceigne Lui-même, et qu’Il nous mène où nous ne voudrions pas !