Messager Évangélique:L’avènement et le jour du Seigneur

De mipe
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Quelques âmes pourraient trouver étrange que l’Esprit de Dieu, au lieu d’entrer dans le sujet de la venue du Seigneur, s’en détourne tout à coup pour parler du jour du Seigneur. Et il est à craindre qu’un grand nombre de ceux qui ont lu le chapitre cité plus haut, ainsi que d’autres portions identiques du Nouveau Testament, n’aient été conduits, par précipitation, à confondre les deux choses à cause de cette circonstance même. Mais nous pouvons être toujours assurés que la folie de Dieu est plus sage que les hommes, ainsi que le dit Paul en écrivant aux Corinthiens. Eux aussi se confiaient bien quelque peu dans leur connaissance. Ils raisonnaient sur le sujet des voies de Dieu. Ils disaient peut-être : Pourquoi Dieu n’a-t-Il pas racheté et sauvé Son peuple par un moyen moins rempli d’affliction et d’opprobre que la mort de Son Fils ? Mais le sacrifice de Christ était nécessaire pour l’expiation. L’apôtre va démontrant que cette crois qui, à quelques-uns, semblait une folie, comme elle le paraît toujours au monde, est la profonde sagesse de Dieu. Il n’a pas seulement accompli la rédemption dans la croix : Il a prononcé Sa sentence sur tout ce qui est dans l’homme, et manifesté par Son amour la haine invétérée du monde contre Lui-même.

Pierre écrit à ceux qui avaient été primitivement Juifs, et qui, comme tels, devaient être plus ou moins familiers avec la pensée du « jour du Seigneur » ; car il en est beaucoup parlé dans l’Ancien Testament, comme du jour terrible où Dieu agira contre le monde habitable. Voilà bien, en effet, le point à considérer. Il n’est pas question seulement du moment où les hommes seront ressuscités des morts pour être jugés devant le grand trône blanc. Le jour du Seigneur, c’est le temps où Dieu agira envers le monde tel qu’il est, en en arrêtant toutes les roues, en arrêtant les hommes eux-mêmes au milieu de toutes les scènes affairées de la vie et en les appelant à rendre compte. L’Ancien Testament, qui s’occupe de l’homme sur la terre, donne naturellement une grande importance à « ce jour-là ». Le jugement du grand trône blanc est tout à fait en dehors de la sphère du monde. Alors le ciel et la terre auront disparu ; ce sera un jugement qui, loin d’être en rapport avec le temps, introduira dans l’éternité.

Remarquez ici la sagesse de Dieu. Ce n’est pas du jour du Seigneur que ces hommes se moquent ; même un Juif inconverti, ayant en main les Écritures de l’Ancien Testament, aurait craint de paraître traiter à la légère ce sujet-là. Mais ils disent : « Où est la promesse de son avènement ? ». Vous, chrétiens, vous attendez la venue de Christ pour entrer dans le bonheur ; vous êtes les gens les plus misérables du monde ; vous ne jouissez de rien ; vous vous séparez de nos intérêts, de nos plaisirs ; vous trouvez du mal en tout, non seulement dans nos mauvaises voies, mais jusque dans nos meilleures intentions ; et, après tout, Christ ne vient pas : « Où est la promesse de son avènement ? ». Voilà justement la position où la venue de Christ place le chrétien. Mais que dit l’Esprit de Dieu à ceux qui tournent en dérision l’espérance des saints ? Je pense que, de fait, Sa réponse équivaut à ceci : Je ne veux pas vous parler de l’espérance du chrétien ; c’est un sujet que vous tournez en raillerie. Mais je vous rappellerai une scène redoutable que vous avez oubliée : C’est « le jour du Seigneur qui vient »[1]. C’est-à-dire qu’il quitte le sujet de l’espérance de l’Église et du chrétien — la venue du Seigneur pour nous prendre auprès de Lui, venue par laquelle nous serons retirés de toute cette scène, introduits dans le ciel, et placés dans la paix et la bénédiction devant le Père. Le Saint Esprit, en 2 Pierre, ne s’en occupe pas. En Jude, Il nous fait entrevoir, seulement en passant, un rayon du bonheur des saints devant Dieu : « À celui qui a le pouvoir de vous garder devant sa gloire avec abondance de joie ». C’est là pourtant un regard plongé dans la profonde joie intérieure des saints de Dieu, de laquelle le monde ne connaîtra jamais rien. Le monde ne pourra jamais voir ce dont le chrétien jouira le plus dans la présence de Dieu le Père ; non plus qu’il ne connaîtra quoi que ce soit de la venue de Christ par laquelle nous serons introduits dans cette scène. Mais le monde verra le jour du Seigneur, et quand ce jour sera venu, le Seigneur aura tous les saints au ciel, dans tout l’éclat et dans toute l’intimité de jouissance de la maison du Père. Puis, en ce jour-là, Il les amènera et les manifestera dans la gloire de Son Père et dans la gloire des anges, devant le monde. C’est alors que viendra le jugement de la rétribution : c’est alors que le Seigneur viendra du ciel et agira contre les hommes au milieu de leurs voies agitées, de leurs œuvres et de leurs plans ici-bas. C’est là le sujet traité en 2 Pierre 3. Vous vous moquez de notre espérance, dit l’apôtre, mais je vous rappellerai le sujet de votre terreur, et quand vous en entendrez parler, vous pouvez trembler. « N’ignorez pas une chose (et que les saints bien-aimés de Dieu s’en souviennent bien, eux aussi), c’est qu’un jour est devant le Seigneur comme mille ans » etc. Le Seigneur peut merveilleusement grouper dans la limite d’un seul jour des événements qui auraient pu durer mille ans ; tandis que, de l’autre côté, Il peut prolonger ceux d’un jour sur mille ans de patience. Le Seigneur n’est pas tardif, par rapport à Sa promesse. Il n’est pas disposé à frapper le terrible coup qui va tomber sur le monde ; Il ne veut « pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance ». Ces paroles réduisent entièrement à néant l’idée horrible (en termes techniques, appelée réprobation) qu’un homme quelconque ait jamais été formé pour être jeté en enfer. Dieu, au contraire, désire sauver. Son cœur est touché de compassion pour les hommes. Il les attend, les supplie, leur envoie la bonne nouvelle afin qu’ils la reçoivent. Sans aucun doute, c’est la pure grâce, et rien que la grâce, qui réveille une âme à l’amour de Dieu. Mais c’est le péché, l’incrédulité des hommes (quoi qu’il en soit de l’endurcissement judiciaire qui a lieu en certains cas), qui les renferme dans le rejet de la miséricorde de Dieu.

Que le délai soit court ou qu’il soit long, qu’il soit de mille ans ou qu’il soit d’un jour, le jour du Seigneur viendra comme un larron dans la nuit. Il arrivera subitement, et sera aussi funeste que possible pour le monde. L’apôtre comprend dans le jour du Seigneur tout l’espace qui s’écoulera depuis la venue du Seigneur en jugement, à travers le millénium jusqu’au grand trône blanc. Car tout cela est impliqué ici. « Les cieux passeront avec un bruit sifflant… et la terre et les œuvres qui sont en elle, seront brûlées entièrement » : — ces faits doivent avoir lieu avant que finisse ce jour-là.

« Puis donc que toutes ces choses doivent se dissoudre, quelles gens devriez-vous être en sainte conduite et piété ». Vous pouvez et devez sentir ce que c’est que l’homme qui se moque de la vérité de Dieu ; mais la meilleure réponse à lui opposer est celle d’une pieuse conduite — effet de la connaissance de cette espérance sur vos âmes et sur votre marche, effet aussi du sentiment que vous avez du sort effroyable qui attend ceux qui méprisent non seulement la juste volonté de Dieu, mais encore Sa miséricorde. « Quelles gens devriez-vous être… attendant et hâtant la venue du jour de Dieu ». Ce qui veut dire que nous n’avons pas besoin que ce jour soit retardé à cause de nous ; mais nous aimons la patience de Dieu envers les hommes, et voilà ce qui réconcilie nos cœurs avec le délai, tandis que, personnellement, nous soupirons après la venue du Seigneur, sachant que lorsqu’Il sera venu et qu’Il nous aura pris auprès de Lui, le jour de Dieu doit rapidement commencer sur la terre.

« Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, dans lesquels la justice habite ». C’est là ce qui fournit la clef à Pierre : la justice est la pensée dominante, dans cette épître comme dans la première. La venue du Seigneur pour Son peuple n’est pas la manifestation de Sa justice, mais le déploiement de Sa grâce. Avec nous, Il a commencé et Il finira selon cette plénitude de grâce céleste qui nous a choisis pour être avec Lui-même. Mais ici, nous avons le jour du Seigneur, qui présente un aspect de justice, même pour nous. Quand ce jour-là viendra, nous serons manifestés. « Le jour fera connaître ». C’est le temps où nous recevrons des récompenses pour des souffrances particulières ou des actes de fidélité de quelque genre que ce soit ; c’est donc le temps qui découvrira en quoi nous aurons été infidèles, et pourquoi nous avons bronché. Le jour du Seigneur ne finira pas que tout mal ne soit banni et que la justice ne soit établie, tous les ennemis ayant disparu. Le jour du Seigneur est, d’une façon fort expressive, la justice, tout aussi bien que Sa venue est la grâce. Il n’est jamais dit que le monde voie quoi que ce soit de la venue du Seigneur pour Ses saints. Sans doute, il s’apercevra de leur absence. Mais les avertissements de la grâce auront pris fin, bien qu’il doive encore être suscité un témoignage au royaume et aux jugements à venir, et que des cœurs puissent être ouverts pour le recevoir. Toutefois, jamais l’Écriture ne laisse une parole d’espoir à ceux qui maintenant repoussent l’évangile.



  1. 2 Thessaloniciens traite des mêmes faits dans un autre sens, et confirme fortement la même distinction. Au chapitre 1, l’apôtre considère le solennel caractère de « ce jour », avec ses justes rétributions, tant pour les saints que pour les pécheurs. Au chapitre 2, il en développe la portée spéciale sur la destruction de l’homme sans loi, l’homme de péché, qui doit se lever à la fin comme le fruit mûr de la chrétienté apostate. En un mot, son sujet est « le jour du Seigneur », à l’égard duquel les Thessaloniciens s’étaient laissés ébranler et alarmer dans leurs esprits par de fausses vues ; mais il s’en détourne pour les prier, « par la venue de notre Seigneur » — laquelle rappelait les plus douces et les plus consolantes pensées — de ne pas prêter attention à ces rumeurs sans fondement. Comparez aussi 1 Thessaloniciens 4 ; 5. Leur part spéciale, ou au moins leur rassemblement auprès du Seigneur, est liée à Sa « venue », tandis que Son « jour » est réservé pour le jugement de Ses adversaires.