Messager Évangélique:La grâce pour le désert

De mipe
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Nous avons besoin de deux choses pour accomplir notre voyage à travers le désert : premièrement, d’un objet, d’un objet divin ; et secondement, de l’assurance de l’amour de Dieu comme fondement de toutes nos espérances.

Cependant une autre chose, à laquelle se rattache l’entière révélation de Dieu, apparaît avant que le glorieux objet soit atteint : c’est le chemin que nous avons à parcourir, dès le moment où nous avons connu notre rédemption jusqu’à celui où nous entrerons dans notre repos. Ainsi, quand l’Éternel visita Israël, la rédemption du bon pays fut promise, mais il n’était pas dit un mot du désert ; car le désert ne faisait pas partie de la rédemption proprement dite. Dieu voulait leur montrer ce qui était dans leur cœur, et par là même ce qui était dans Son cœur ; mais ce n’était pas proprement les fruits de la rédemption opérée.

Dans le cinquième chapitre des Romains nous avons, d’abord : « la paix avec Dieu, accès par la foi dans cette grâce, dans laquelle nous sommes », et « la joie dans l’espérance de la gloire de Dieu » : dans tout cela, pas un mot du désert. Mais quand l’apôtre dit : « Et non seulement cela, mais nous nous glorifions aussi dans les tribulations », est le désert. Ce n’est pas proprement une partie de la rédemption, mais plutôt l’épreuve de nous-mêmes pour nous faire découvrir ce que nous sommes, mais en la présence du Dieu qui nous a rachetés. Le danger consiste à ne pas retenir ferme jusqu’à la fin le commencement de notre assurance. Il n’y a point de doute quant à la fidélité de Dieu pour nous conduire jusqu’à la fin ; cependant, quant aux considérations de détail, il y a du danger dans le voyage. Dans la première joie de la délivrance, la confiance en Dieu est sans bornes. Mais alors nous avons à apprendre l’incrédulité et la méchanceté de nos cœurs. Nous le reconnaissons, mais nous avons encore à l’apprendre. Et si l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs, ces exercices n’affecteront pas le moins du monde le sentiment de notre relation avec Lui.

Le secret pour aller droitement en avant sur notre chemin est de retenir ferme jusqu’à la fin le commencement de notre assurance. Car, quand la conscience est vivement affectée sous le sentiment de la chute, il nous est difficile de retenir la grâce du Seigneur Jésus Christ, comme s’appliquant en tout temps à notre besoin. Ce n’est certes pas la volonté du Seigneur que nos consciences demeurent sans être exercées. Celle de Paul était exercée nuit et jour. Mais le danger consiste en ceci, que l’œil qui est tourné en dedans du moi, même consciencieusement, est enclin à se détourner de Jésus et de la grâce. Souvenons-nous donc que nous rencontrons tout cet exercice comme un fruit de la rédemption. Toute expérience préalable a pour but de nous amener à sentir le besoin de la rédemption.

Au chapitre 7, quand l’apôtre a trouvé la différence qu’il y a entre devenir meilleur et être sauvé, quand il a été amené à désespérer de devenir meilleur ou plutôt bon, alors il est désireux d’être sauvé tel qu’il est, impie et sans force. Dieu intervient alors, et il n’y a « point de condamnation ». Maintenant l’apôtre est amené dans le désert comme un croyant, comme sauvé. Or nous sommes enclins à tomber ou dans l’insouciance, en disant : tout est grâce ; ou dans l’inquiétude, en demandant : Tout est-il grâce ? Nous pouvons sincèrement et droitement sonder nos cœurs ; mais si ce n’est pas avec Dieu, nous le ferons imparfaitement, tandis que si nous sommes assurés que Dieu est pour nous, nous n’épargnerons rien. Voyez le psaume 139. C’est la chair qui affaiblit la confiance.

Après tout, quoique exercés, quoique amenés sous la responsabilité, c’est Christ qui poursuit l’œuvre d’un bout à l’autre. C’est la grâce du commencement à la fin. Ce n’est pas simplement la sacrificature ; il y a une troisième chose. Il est « l’apôtre et le souverain sacrificateur de notre profession », mais aussi « Fils sur sa propre maison ». Moïse n’était pas seulement un messager, mais un constant administrateur sur la maison de Dieu. Il devait être fidèle, et en général il fut fidèle. « Mais Christ comme Fils est sur sa maison ». Moïse n’était pas sur sa maison, mais sur la maison de Dieu. Christ n’est pas dans la fidélité comme un serviteur, mais Il est sur Sa maison. Il a en elle un intérêt personnel. Le bon Berger cherche Ses propres brebis. Christ s’occupe non seulement de la maison de Dieu et de ce qui la concerne, mais aussi de Sa propre maison. Il prend un soin immédiat de ce qui est sien : et Il fait tout cela comme Dieu. Ainsi nous sommes rapprochés pour être Sa maison, et qui plus est c’est Dieu qui est sur elle. Il ne manque jamais de prendre soin de Sa maison.

Dans la chute de Moïse, nous voyons qu’il ne retint pas ce principe de grâce. Mais l’homme ne peut jamais être conduit à travers le désert que par la grâce. La verge est l’autorité de Christ, mais c’est l’autorité qui a une puissance vivifiante. Nous avons besoin de grâce, d’une grâce spéciale, qui ne passe pas par-dessus une seule faute. Autrement ce ne serait pas la grâce, car elle troublerait notre jouissance. « Si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père ». Il ne passera pas par-dessus le péché, mais Il agira dans nos cœurs pour nous montrer la racine de notre péché, afin que notre communion ne soit pas troublée. Il nous conduira jusqu’à la fin, non les yeux bandés, mais par la foi. Moïse ne sanctifia pas Dieu. Comment ? En ce qu’il ne manifesta pas Dieu. Mais Dieu se sanctifia Lui-même malgré l’incrédulité de Moïse, en donnant toute l’eau nécessaire.

Dans la rédemption, nous voyons Dieu pour nous. Mais Le voyez-vous toujours ainsi pendant tout le chemin ? Hélas ! non. Vous voyez des chutes, et alors vous vous figurez tout autre chose que Dieu pour vous. Mais pourquoi ? Dieu a-t-Il changé ? Non ; mais vous, vous avez changé. Alors l’exercice vient manifester ceci, et fonder l’âme dans la connaissance et la jouissance de l’amour invariable de Dieu dans le Christ Jésus notre Seigneur.