Messager Évangélique:Pensées sur Matt. 24, 45-51 et 25, 1-30/Partie 2

De mipe
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

Dans les versets 14-30, nous avons un autre côté de l’enseignement du Seigneur ; ce n’est pas d’une profession purement extérieure qu’il s’agit, mais de ce qui peut agir sur le cœur de quiconque est l’objet de la confiance que le Seigneur accorde à Ses serviteurs, lors de Son départ. Il y a donc ici privilège et responsabilité, et c’est sur cela qu’est fondé l’enseignement que le Seigneur donne à Ses disciples. Il accordait une certaine confiance à Ses serviteurs, et il leur remit ses biens, afin qu’ils les fissent valoir ; — ceci mettait le cœur à l’épreuve, car il s’agissait que l’intérêt et l’activité du serviteur pour son maître justifiassent la confiance qu’il lui avait accordée — des talents étaient confiés afin qu’on les fît valoir pendant que le maître serait absent ; il s’agissait d’augmenter ce qui était à Lui.

Chacun recevait « selon sa propre capacité », en sorte qu’il n’y avait pas d’injustice, ni de préférence dans la répartition qui était faite, et ainsi chacun avait le même motif d’être actif et diligent, celui qui n’avait qu’un talent comme celui qui en avait cinq.

Tout ceci est fort encourageant pour le serviteur qui désire être employé à quelque service, et l’enseignement du Seigneur ici a une grande importance pour le cœur. Le Seigneur prévoyait tout ce qui arriverait lorsqu’Il serait éloigné, et Il en avertissait Ses disciples ; mais malgré tout le désordre qu’amènerait l’infidélité de l’homme, il y aurait quelque chose à faire pour celui qui voudrait se rendre utile ; — quelque chose serait confié, une action spéciale devait se réaliser au milieu du désordre ; non pas que les serviteurs dussent agir selon leur volonté propre, la volonté de leur maître devant être la leur ; mais ils devaient faire valoir ce qui leur était confié (1 Cor. 12), dans l’intelligence de ce qui serait un témoignage rendu à la louange et à la gloire du maître absent. Remarquons, avant d’aller plus loin, que les serviteurs sont dans la maison et que c’est dans la maison que se trouvent les talents. Cela nous aidera à comprendre, comment il se peut qu’un serviteur méchant et paresseux s’y trouve, et même responsable d’un talent.

La maison (non le monde proprement dit) est l’endroit auquel se rattachent les talents confiés. Nous avons vu que cette maison a été envahie par le mal, qu’un méchant serviteur y agissait selon sa méchanceté, jusqu’à ce que vînt le jugement. Or, c’est comme serviteur et selon la responsabilité qui résulte d’avoir occupé la maison, comme tel, que le jugement l’atteindrait. Il en est de même du serviteur ayant un talent, lequel désigne tous ceux qui sont dans la maison, sous ce caractère, et dont la conduite montre qu’ils n’ont nullement connu le cœur de leur maître, ni compris la nature et la valeur de ses dons. Il est, selon eux, « un maître dur ». Ainsi cette partie du discours du Seigneur nous parle d’individus responsables d’agir d’une certaine manière, en vertu de ce qui se trouvait là où la puissance et la bonté du maître étaient publiquement manifestées. Au commencement, c’étaient sans doute des serviteurs bons et fidèles, qui occupaient la maison ; mais dans la suite, il s’en est trouvé d’autres, d’un caractère diamétralement opposé, et cet état de choses doit durer jusqu’à la venue du Seigneur. S’il s’agit de la volonté du Seigneur, ou bien de ce qu’Il aime, on ne peut pas dire que ce soit Lui qui introduit de méchants serviteurs dans Sa maison, ni qu’Il donne un talent à quelqu’un qui n’a pas la capacité de le faire valoir ; mais quand Il vient, Il juge l’état de Sa maison tel qu’il sera en ce moment-là, et ceux qui l’occuperont alors seront jugés comme responsables de l’état de la maison selon ce qu’il était, au départ du maître de cette maison ; — ils devront être manifestés comme ayant ou non employé leur temps, et fait valoir leurs talents pour le Seigneur.

En résumé, nous disons que, pendant l’absence du Seigneur, il y aurait sur la terre un état de choses qui serait l’objet des soins et du jugement de Dieu, à la fin ; — que dans la maison de Dieu, la volonté du maître — son témoignage au milieu des hommes et les biens qu’il confiait à ses serviteurs — étaient des choses connues et reçues. Le maintien de cet ordre de choses — la jouissance des privilèges qui s’y rattachaient étaient confiés à l’homme qui, dès lors, en était responsable.

Nous savons qu’il a manqué à sa responsabilité et que son infidélité fut une porte ouverte à l’ennemi, qui sut en profiter ; en conséquence, le tableau qu’offre actuellement l’intérieur de la maison de Dieu, est celui d’une maison dégradée, où la volonté de l’homme est le mobile de tout ; c’est pourquoi, s’il s’agit de fidélité et de témoignage au milieu des hommes, c’est individuellement que ce service s’accomplit. C’est ce que l’Esprit nous enseigne, car après que la chute de l’Église fut constatée (Apoc. 2, 5), et que le mal y eut pénétré, il fut dit : « À celui qui vaincra ». — Grâces soient rendues au Seigneur, Sa joie à Lui sera néanmoins la portion de ceux qui, durant son absence, se seront attachés à relever Son honneur au milieu du mal. Que sa grâce nous rende tous fidèles, et pleins de cœur pour Son nom. Amen !