Traduction:Comment étudier la Bible/Lecture journalière de la Bible
Comme la chose la plus importante avant tout, et sans doute pratiquée par la majorité des saints, nous plaçons la lecture quotidienne régulière de l’Écriture, de la Genèse à l’Apocalypse, de façon répétée et tout au long de la vie. Souvent, des hommes avec une grande connaissance de différentes portions de l’Écriture, peut-être assez familiers avec les langues originales, montrent la plus grande ignorance de simples faits historiques relatés dans la Bible, avec une méconnaissance évidente de toute la manière de l’Écriture. Aucune parole de notre part ne peut exprimer trop fortement l’importance absolue d’avoir l’esprit et le cœur entièrement remplis de la connaissance de la lettre de l’Écriture, du début à la fin. Rien ne peut vraiment remplacer cela dans la connaissance de la Bible. C’est le fondement général sur lequel la superstructure des détails qui suivent doit reposer ; et si ce fondement n’est pas large et profond, la superstructure, quelque haute et complexe qu’elle soit, manquera de stabilité.
Ruskin, le grand professeur d’anglais, et un homme remarquable à beaucoup d’égards, déclarait que la partie la plus précieuse de son éducation se trouvait dans la lettre de la Bible, dont il avait été contraint de lire régulièrement un certain nombre de chapitres chaque jour depuis son plus jeune âge, et de recommencer une fois le livre terminé. En gardant toujours à l’esprit ce que nous avons dit au début, qu’une connaissance spirituelle des Écritures est absolument indispensable, et en parlant maintenant simplement de ce qui est devant nous, les méthodes d’étude biblique, nous désirons répéter et insister sur la nécessité et l’importance de cette lecture journalière.
Soyons très simples et explicites. Dans chaque foyer chrétien, il devrait y avoir la lecture de la Parole de Dieu et la prière au moins une fois par jour. Quelque fatigante et remplie que soit la vie, que rien ne puisse dérober à la famille ce privilège simple et des plus précieux. Qu’une heure soit choisie, le matin ou le soir, quand la famille peut être réunie pour quelques minutes, et qu’un chapitre soit lu soigneusement et attentivement, soit par quelqu’un, soit à tour de rôle. Le temps passé de cette manière est bien dépensé et aidera, par cela même, à garder frais dans notre esprit les grands faits marquants et les vérités de la précieuse Parole de Dieu, depuis la plus tendre enfance. Il est probablement préférable de commencer par les évangiles et de parcourir le Nouveau Testament, puis de passer à l’Ancien. N’importe qui peut faire le choix de ce qui sera peut-être le plus adapté aux plus jeunes membres de la famille, et certaines portions pourront être réservées à la lecture en privé ; mais dans l’ensemble, on peut dire que nous devons honorer la précieuse Parole de Dieu en la lisant d’un bout à l’autre. De fait, il y a peu de portions qui ne produiront pas d’édification, si elles sont lues de cette manière. En effet, les portions les moins attirantes se révèleront souvent offrir des suggestions de conversations profitables, et servir à réveiller et à confirmer l’intérêt pour le livre entier.
En plus de la lecture en famille, nous parlerons ensuite de la lecture, par chacun dans le particulier, d’au moins un chapitre chaque jour. Ici aussi, il est bon de suivre l’ordre suggéré ci-dessus, et de commencer par le Nouveau Testament, et de passer à l’Ancien une fois le premier terminé. En ne lisant même qu’un chapitre par jour, toute l’Écriture sera parcourue en trois ans ; et, deux ou trois chapitres par jour permettront de compléter tout le livre en un temps plus court. Une lecture attentive d’un chapitre moyen ne prendra pas plus de dix minutes. Assurément, même dans la vie la plus occupée, on peut trouver et prendre dix minutes pour un tel travail.
La régularité et l’organisation sont ici les plus importants. On peut considérer attentivement les devoirs et les responsabilités du quotidien, et consacrer un certain temps, autant que possible, à cette lecture. Nous sommes des créatures faites d’habitudes, et une fois établi que nous devons lire un chapitre ou deux chaque jour, nous ne trouverons guère difficile de le mettre en pratique. En cela, comme dans la plupart de nos luttes spirituelles, la victoire est remportée dans le cœur, quand la décision est prise devant Dieu de parcourir Sa Parole. Il est probablement mieux, quand cela est possible, de lire à deux endroits, un dans l’Ancien et un autre dans le Nouveau Testament. Ainsi, le matin, on peut commencer Matthieu, et le soir, la Genèse ; et quand un Testament est terminé, reprendre au premier chapitre avec un enthousiasme renouvelé.
Dans une vie où il y a quelque temps libre, il ne devrait pas y avoir la moindre difficulté à lire toutes les Écritures au moins une fois par an. Une demi-heure par jour le permettra facilement ; et quand un des chapitres est lu en famille, cela n’en laisse que deux autres à lire seul.
De façon assez similaire à la pratique recommandée ci-dessus, et comme de fait en faisant partie, on trouve la pratique de lire un livre entier en une fois. Par exemple, l’évangile de Marc peut être lu comme nous le ferions pour un article d’un magazine, sur la même durée. On a dit qu’un peu plus d’une heure suffit pour cela. Ainsi, de même, un temps un peu plus long suffira pour lire un des autres évangiles, ou les Actes. De cette manière, nous obtenons une bonne idée générale du contenu du livre, tout comme un voyage à travers une région du pays nous permet de nous faire une idée assez juste de son caractère.
Cette lecture d’ensemble rapide, comme nous pourrions l’appeler, est aussi très précieuse comme introduction à l’étude de chacune des épîtres. Nous la lisons en entier en une fois, puis nous la reprenons plus en détail.
La même chose peut être dite de l’Ancien Testament. La vie d’Abraham ou de Joseph ou de David peut être lue de cette manière, nous donnant, comme nous le découvrirons, plus que de simples faits, le but de l’Esprit dans son ensemble en rapport avec la vie racontée.
Ainsi de même, chacun des prophètes peut être lu en une fois ou deux, nous donnant les thèmes principaux et le courant général de ce qui était dans la pensée de l’Esprit. Une telle « lecture en masse », comme nous pourrions l’appeler, ne doit toutefois pas être permise à l’exclusion du travail habituel de lecture en continu d’un chapitre ou deux par jour ; mais on peut l’introduire de temps à autre comme changement complet et, comme nous l’avons dit, dans le but d’une étude d’introduction.
On peut peut-être dire un mot sur la sorte de Bible à utiliser. En cela, le goût individuel et les particularités cérébrales doivent être pris en compte. Certains ont une bonne mémoire locale et localisent un passage par sa position sur la page. Si l’on peut parler pour d’autres, ce n’est pas une faculté à encourager particulièrement, parce que, s’il devait nous arriver d’être privés de notre Bible habituelle, nous nous retrouverions comme impuissants en manipulant un livre inconnu. Quand cela est possible, il peut être bon d’avoir deux Bibles, une pour être utilisée à l’extérieur, comme dans les réunions, ou transportée dans une pochette avec nous, pas trop grande ; et une autre pour la table de la maison. Cette dernière peut être un livre ordinaire peu coûteux, que nous n’hésiterons pas à annoter. Les versets favoris, les passages frappants ou difficiles peuvent y être indiqués sans y apporter une trop grande attention, alors que dans le livre que nous réservons pour une utilisation plus permanente, les notes et les marques seront insérées plus soigneusement.
Un célèbre conférencier avait l’habitude de suggérer l’utilisation d’une Bible à utiliser pour les annotations, qui serait complètement remplie en une année. C’est probablement inutile, mais peu d’années passeront avant qu’un livre soit si annoté qu’il n’y ait plus de place pour davantage d’ajouts.
Nous n’allons pas passer beaucoup de temps ici sur des détails, mais quelques mots sur l’annotation de la Bible ne seront pas hors de propos. Le stylo et l’encre sont préférables à un crayon à papier, dont les marques se brouillent facilement. Une fois que des marques au stylo ont été inscrites dans une Bible, elles ne peuvent pas être effacées facilement ; et de ce fait, elles peuvent aussi bien être faites avec une encre plus durable. En lisant notre chapitre quotidien du matin, par exemple, nous sommes frappés par la beauté ou l’à-propos d’une phrase particulière. Cela peut être indiqué par une simple ligne sur le côté, ou éventuellement un soulignement. Peut-être quelques mots importants peuvent être particulièrement soulignés. Par exemple, en Genèse 1, 1, nous pouvons mettre une ligne noire sous les trois premiers mots : « Au commencement, Dieu ». Combien de pensées sont suggérées par cette phrase ! « Avant que les montagnes fussent nées et que tu eusses formé la terre et le monde, d’éternité en éternité tu es Dieu ». Là, au commencement, avant qu’un seul atome du vaste univers de Sa création ait été appelé hors du néant, Dieu était tel qu’Il est, éternellement le même. À côté de ces mots peut être écrite la référence à Jean 1, 1 : « Au commencement était la Parole », qui nous donne le fait merveilleux et béni que Celui qui devint chair et habita au milieu de nous dans l’humilité, pour nous servir dans nos besoins et pour aller à la croix pour nos péchés, n’était autre que Dieu, Celui qui était tous les jours avec Lui, se réjouissant en Lui, et dont les délices étaient dans les fils des hommes. Ainsi, nous pouvons facilement ajouter la référence à Proverbes 8 ; et d’autres passages de l’Écriture se présenteront d’eux-mêmes à la pensée, de telle sorte qu’avant longtemps, nous aurons un bon nombre de références bibliques sur la marge en face de notre premier verset.
Nous n’allons pas, comme nous l’avons dit, donner plus que quelques conseils évidents quant à l’annotation de la Bible. Chacun adoptera sa propre méthode, mais nous suggérons que chacun apprenne à faire références, de lui-même ou d’après des suppléments, à des passages parallèles des Écritures qui éclairent le texte. Beaucoup ont trouvé cela des plus utile et profitable.
Tandis que nous lisons notre chapitre, il y aura quelquefois un verset obscur ; par exemple, Galates 3, 20 : « Or un médiateur n’est pas médiateur d’un seul, mais Dieu est un seul ». Nous examinons le lien et essayons d’en comprendre le sens, mais ce n’est pas très clair. Nous pouvons peut-être consulter des aides, mais s’il y a des manques, ou qu’elles ne soient pas entièrement satisfaisantes, nous mettons un simple « ? » à côté du verset, ou quelque autre marque d’interrogation. Il serait probablement bon pour nous tous si nous insérions ces marques d’interrogation tout au long de notre Bible partout où nous ne comprenons pas pleinement la pensée. Il sera intéressant, lors de notre prochaine lecture, de remarquer combien de ces marques pourraient maintenant être supprimées. Pendant ce temps, notre attention aura été fixée sur le fait que nous nous demandons : Comprenons-nous ce que nous lisons ?
D’autres annotations se présenteront d’elles-mêmes. Plus tard, nous aborderons le sujet des diverses versions et des originaux. Notre admirable version anglaise se trouvera grandement améliorée en de nombreux endroits par de légères modifications de la traduction d’un mot ou d’une phrase, ou par la suppression d’une interpolation évidente, ou par l’ajout de quelque chose qui a été omis dans les manuscrits d’après lesquels la traduction a été faite. Par exemple, en Romains 8, 1, la dernière proposition peut être mise entre crochets, ayant été introduite là à partir du verset 4, auquel elle appartient en réalité. La signification est grandement clarifiée par cette élimination, qui est autorisée par les manuscrits faisant autorité. Ainsi, la grande vérité de « aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » demeure non qualifiée par la marche, ce à quoi répond entièrement le verset suivant.
De la même manière, le passage de Colossiens 2, 11 trouve une signification et une force nouvelles quand les mots qui ont été interpolés sont supprimés, rendant ainsi le passage : « dans le dépouillement du corps de la chair par la circoncision du Christ », en omettant les mots « des péchés ». La mort de notre Seigneur n’a pas seulement ôté le fruit, mais condamné et mis de côté la racine même qui le porte.
De la même manière, il arrive qu’un mot ou une expression ait été omis du texte, comme en Éphésiens 6, 9, où la note en marge fournit la pensée supplémentaire que le Maître dans les cieux est Seigneur à la fois de l’esclave et du maître. En 1 Jean 2, 23, la dernière moitié du verset a été ajoutée à juste titre, ayant été omise dans le manuscrit relativement récent à partir duquel la traduction a été faite. Cela doit suffire comme illustrations de ce qui se révèlera un exercice très utile.
Nous pouvons dire que d’une manière générale, les annotations qui ont à faire avec le texte lui-même, suivant les pistes suggérées ci-dessus, peuvent être inscrites de la façon la plus nette possible dans la copie que nous gardons pour une utilisation permanente. Notre Bible de table peut, elle, recevoir des notes et des marques variées, qui envahiront rapidement les marges limitées à notre disposition. Il peut aussi être bon de rappeler à nos lecteurs que pour marquer l’Oxford India, ou quasiment tous les papiers utilisés dans l’édition des livres, l’encre indienne est indispensable. Celle-ci, avec un stylo « Crowquill » fin et peut-être une petite règle, est tout ce qui est mécaniquement nécessaire.
Au risque de nous répéter, nous ajouterons quelques mots sur la nécessité d’une régularité et d’une méthode dans le travail de lecture de la Bible. Qu’il soit établi devant Dieu, non d’une manière légale, bien entendu, mais dans la liberté de l’amour vrai, que nous devons et avons entrepris de lire notre Bible régulièrement et de façon systématique. Donnons-lui la première place — si possible, quelques minutes le matin, quand l’esprit est frais — et cela nous aidera probablement à donner le ton à notre pensée pour toute la journée, même si nous devons nous lever quelques minutes plus tôt afin de consacrer cinq à quinze minutes à ce qui deviendra un délice toujours croissant, si nous le poursuivons avec Dieu.
Il est surprenant de constater combien ce que nous lisons à ce moment-là nous accompagnera durant la journée. À notre insu, nous ressasserons ce qui a été lu ; nous trouverons probablement des occasions d’en parler à d’autres, et de diverses façons, nous découvrirons que c’est devenu une partie de notre bagage mental et spirituel. Ne nous attendons pas à voir de grands résultats après la pratique d’un seul jour ou d’une semaine, mais poursuivons de façon décidée, sans nous surcharger en passant trop de temps à nous efforcer de « rattraper » ce que nous avons inévitablement perdu. Dieu n’est pas un maître dur, et Son service est la parfaite liberté. Nous découvrirons que nous penserons bientôt préférer être privés de notre nourriture quotidienne que de manquer de ce qui est d’une bien plus grande importance.
Plus loin, nous nous efforcerons de préparer des exemples de planning de lecture et d’étude de la Bible pour différentes classes de lecteurs, sur une base de quinze minutes à deux heures de travail quotidien. Il vaut mieux, toutefois, différer cela pour le moment.