Traduction:Comment étudier la Bible/Mémorisation de l’Écriture

De mipe
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Nous abordons notre sujet par le côté de la plus extrême simplicité, et pouvons imaginer que certains de nos lecteurs sourirons à la place donnée à un procédé aussi enfantin que d’apprendre des versets par cœur. Quoi qu’il en soit, nous comptons qu’aucun de nos lecteurs ne terminera cette petite section sans que se soit imprimée en lui l’importance, et même la nécessité, de poursuivre cet exercice, tout comme la lecture de la Bible, tout au long de la vie.

Nous supposerons que notre lecteur a été élevé dans un foyer chrétien, et a eu le privilège de suivre une école du dimanche biblique. Là, il a probablement dû mémoriser au moins un verset de la Bible pour chaque dimanche où elle a eu lieu. Nous connaissons des écoles du dimanche où cela est encore pratiqué, bien que cela soit peut-être devenu trop démodé pour certains des plus « progressistes ». Quand un élève atteint un âge entre douze et quinze ans, il a sans doute en mémoire jusqu’à cent ou deux cents versets, embrassant les grandes vérités fondamentales du péché, du jugement, du salut, de l’amour de Dieu, de la personne et de l’œuvre de Christ, de la nécessité de la foi, et beaucoup d’autres faits bénis. C’est là un arsenal fournissant des armes toutes prêtes et à portée de main, avec lesquelles faire face à l’adversaire, et de petites portions de nourriture en sa saison, et un rafraîchissement pour les saints fatigués ou les pécheurs nécessiteux.

Le lecteur s’est-il déjà senti incapable de donner une parole d’avertissement appropriée à quelque moqueur insouciant, ou n’avoir pas su trouver prêt sous la main le verset exact qui aurait donné de l’assurance à une âme anxieuse ? Pourquoi en a-t-il été ainsi ? Pourquoi n’aurions-nous pas prête sous la main, enregistrée dans la mémoire, une abondante provision de diverses portions de la précieuse Parole de Dieu, prête à être utilisée immédiatement ?

Nous avons aussi déjà fait allusion à la grande valeur qu’il y a à remplir les esprits de la jeunesse de la Parole de Dieu, de telle sorte que quand l’Esprit de Dieu les a éveillés à leur véritable condition, Il ait une abondance de matériaux avec lesquels agir sur eux. Cela, bien sûr, s’applique à la mémorisation des versets.

Nous passons toutefois à ce qui ne sera peut-être pas si facilement admis par le lecteur chrétien moyen qui a passé l’âge de la jeunesse. On nous dira que des personnes plus avancées dans la vie sont incapables de retenir ce qu’ils ont appris par cœur. C’est justement à cet égard que nous voulons être clairement explicites, et réclamer pour les plus âgés comme pour les plus jeunes, le privilège de cet exercice des plus utiles. Nous ne croyons pas que notre mémoire, ou pour parler plus précisément, notre capacité d’attention, devient si affaiblie avec l’âge, que nous sommes incapables d’apprendre par cœur des passages de l’Écriture. Il est bien connu que rien plus que la négligence n’affaiblit une capacité. Si certains membres ne sont pas exercés, ils deviennent atrophiés du fait du manque d’utilisation. Le muscle le plus occupé dans tout notre corps est peut-être le cœur, qui bat sans interruption pendant les vingt-quatre heures du jour, n’arrachant que les plus brefs moments de repos possibles entre la diastole et la systole, quatre-vingts fois par minute. Nous ne devrions jamais perdre notre intérêt actif dans tout ce qui est utile. Rien n’est plus pathétique que de voir un nuage d’indifférence, ou peut-être un égoïsme morose et morbide, s’installer sur une personne âgée. Les vies les plus brillantes sont celles qui restent en contact avec ce qui se passe autour d’elles d’une manière appropriée, jusqu’à la toute fin. Au lieu d’affaiblir la puissance et de raccourcir la vie, nous ne doutons pas que ce soit exactement l’inverse. Combien d’hommes d’affaire actifs, après avoir acquis une compétence, ont pris leur retraite pour consacrer les dernières années de leur vie plutôt à des loisirs, et ont trouvé le temps pesant tellement sur eux, qu’ils ont été heureux de se plonger de nouveau dans quelque chose qui occupe leur esprit ; ou bien, n’y réussissant pas, leur vie est devenue triste et écourtée par le sentiment impuissant qu’ils ne sont utiles ni à eux-mêmes, ni à quelque autre.

Maintenant, tout ceci s’applique à l’étude de la Parole de Dieu, dont la mémorisation n’est pas une petite partie. On a dit, et c’est probablement juste, que si on enregistrait un verset par jour dans la mémoire, toutes les Écritures seraient apprises en vingt-cinq ans. Imaginez alors quelles riches provisions l’esprit aurait ainsi mises de côté, si on avait commencé à l’âge de dix ans, quand à trente-cinq ans on pourrait réciter toute la Bible de mémoire ! Bien entendu, une bonne partie pourrait avoir été oubliée entre temps, mais comme nous le verrons, des dispositions peuvent être prises contre cela, et quoi qu’il en soit, on aurait ainsi obtenu une familiarité avec l’Écriture bien au-delà de celle qui est habituelle à des personnes de trente-cinq ans. Et alors, dans la fleur de l’âge, avec un jugement devenant plus mûr, l’étudiant peut commencer à cet âge un examen méthodique et soigneux, mêlant peut-être à la mémorisation de notre version anglaise bien des corrections excellentes dans le texte et des citations entières des originaux. Si la vie se prolongeait jusqu’à cinquante ans, nous n’hésitons pas à dire que la Bible serait pratiquement stockée dans la tête, et qu’un chapitre pourrait être « lu » tout haut dans le noir au chevet du lit, à l’hôpital, ou n’importe où que l’on soit. Et combien de temps cela aurait-il demandé chaque jour, pour atteindre ce but si désirable ? À peine plus de cinq minutes !

Mais nous ne voulons pas en rester à des idéaux et, de fait, même ici, réitérer la solennelle déclaration de la Parole de Dieu : « La chair ne profite de rien ; c’est l’Esprit qui vivifie ». Aucune connaissance de l’Écriture, quelque complète qu’elle soit, ne peut ni sauver le pécheur, ni sanctifier l’enfant de Dieu, en dehors de l’exercice d’une foi vivante et de la puissance du Saint Esprit. Il y a également le danger de l’orgueil survenant du fait de nos succès à cet égard. Toutefois, nous ne devons pas être découragés du chemin simple et béni de l’activité chrétienne à cause des dangers qui le menacent, et donc, nous poursuivons notre sujet.

Quelques-uns de nos lecteurs auront probablement dit : « Nous ne pensons pas qu’il soit désirable d’apprendre toute la Bible. Il y a beaucoup de livres historiques que nous n’avons pas besoin d’apprendre ainsi, et beaucoup aussi dans les prophètes qui encombrerait inutilement l’esprit ». Juste à ce propos, il peut être bon de dire que l’encombrement de l’esprit est en grande partie un effet de l’imagination. Rien, dans la Parole de Dieu, n’encombre réellement l’esprit, lequel n’est pas un entrepôt matériel, qui peut contenir une quantité donnée et pas davantage. Il se développe par chaque acte d’acquisition et de conservation de la connaissance, et, eût égard aux simples lois de la santé, ne court aucun danger d’être surchargé. Nous admettons cependant que la plupart d’entre nous n’essayerons jamais de mémoriser toute l’Écriture.

Pour ceux-là, nous proposons un parcours plus modeste, et nous espérons que celui-ci ne sera pas considéré comme excessif. Qui n’aimerait pas connaître chaque mot de l’évangile de Jean, pour être capable de répéter les paroles de Celui qui parla comme jamais aucun homme ne parla, et les avoir devant ses pensées en se reposant éveillé, peut-être quelques minutes en allant se coucher, ou les avoir lui parlant le matin ? « Il me réveille chaque matin, il réveille mon oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne ». De la même manière, l’épître aux Romains, tout particulièrement les huit premiers chapitres, fournit un cadre des plus utiles à toute la vérité de la justification chrétienne ; alors que les Galates, dans leur ensemble, règlent les mille et une questions subtiles qui surgissent dans un esprit non libéré de la loi.

Les Éphésiens également. Pouvons-nous nous permettre d’avancer sans son merveilleux développement de la position chrétienne en Christ ? Et les Colossiens, qui nous parlent des perfections de Celui qui est l’image du Dieu invisible ; les Philippiens, avec leur puissant appel aux affections, fournissant l’idéal de l’expérience chrétienne ? Nous ne pouvons nous passer d’aucune d’elles, et de ce fait, ne pouvons-nous pas affirmer que nous en avons besoin, non seulement commodément dans nos poches dans une Bible portable, mais aussi dans nos esprits ?

La même chose, bien sûr, peut être dite de l’épître aux Hébreux, et de la première de Pierre et de la première de Jean, de telle façon que sans être exagérer, nous pouvons facilement dire qu’il est des plus désirable que le chrétien connaisse par cœur au moins les deux tiers du Nouveau Testament.

En passant à l’Ancien Testament, il y a beaucoup de chapitres isolés, tels que Genèse 1 ; Genèse 49 ; Exode 12 ; Exode 20 ; Lévitique 16 ; Lévitique 23 ; Nombres 19 ; Deutéronome 8 ; Deutéronome 26 ; Josué 1 ; Juges 5 ; Ruth 1 ; 1 Samuel 9 ; 2 Samuel 7 et 23 ; la prière de Salomon en 1 Rois et 2 Chroniques, les derniers chapitres du livre de Job, beaucoup de psaumes, et quelques chapitres des Proverbes, le Cantique des cantiques, Ésaïe 1 ; 6 ; 12 ; 28 ; 35 ; 40 ; 53 ; 54 ; 55 ; 60 — mais nous avons tous nos portions favorites que nous désirerions le plus apprendre, et il est inutile d’en multiplier ici le nombre.

La question se répète donc maintenant : Est-il possible pour le chrétien moyen, avec sa vie pleine d’occupations obligatoires, de prélever une dîme de tout cela ? Nous répondons : Pas tout à la fois. La chose essentielle est de commencer, d’apprendre un verset, et d’avancer tranquillement de cette manière. Peut-être serons-nous surpris, à la fin d’un mois, de ce que nous aurons enregistré en mémoire. Commençons, disons, à l’âge de vingt ans. Nous supposerons qu’on est assez familier avec le Nouveau Testament et que l’on croît en connaissance avec lui comme avec l’Ancien Testament, par la lecture quotidienne telle que cela a déjà été suggéré. Envisageons quelqu’un qui commence, par exemple, par l’épître aux Galates. Déjà, de nombreux versets lui sont familiers, et souvent, on peut en apprendre trois ou quatre complètement en quelques minutes. Un chapitre est maîtrisé, disons, en une semaine. Il est alors révisé pendant un temps de loisir, le jour du Seigneur. Peut-être plusieurs sont intéressés par le même travail, et en s’écoutant l’un l’autre, leur intérêt sera stimulé et leur mémoire avivée. Il est sans doute toujours mieux de répéter ce que nous avons appris à haute voix, d’abord pour nous-mêmes, puis, si possible, à quelqu’un d’autre. Nous verrons que les mots sont ainsi plus fortement marqués dans l’esprit. La lecture quotidienne en famille pourrait être un moment approprié pour cela, et une heure du dimanche serait occupée de façon heureuse et profitable par la révision du travail de la semaine.

En un mois ou six semaines, toute l’épître serait ainsi apprise. Ce n’est pas trop demander, mais divisons cela, si vous préférez, par quatre, et supposons qu’en six mois nous avons appris l’épître aux Galates, l’épître aux Éphésiens en six mois supplémentaires, et en quatre de plus, les Philippiens. À bout de deux ans, nous connaîtrons entièrement la plupart des petites épîtres, et nous serons étonnés de la facilité avec laquelle nous continuons à mémoriser. Des révisions fréquentes garderont frais à l’esprit de ce que nous aurons appris.

Nous passons maintenant à l’évangile de Jean, et découvrirons sans doute qu’une année et demie nous permettra de réciter pratiquement tout le livre. Les six mois restants de cette année pourront être consacrés à l’épître aux Hébreux. Ainsi, en quatre ans, une personne d’une intelligence ordinaire, en y passant de cinq à dix minutes par jour, pourra avoir enregistré ces portions en mémoire, et avoir pris une habitude qui la suivra toute sa vie, de telle façon que très probablement, avant l’âge de trente ans, une assez longue liste de passages de l’Ancien Testament sera aussi mise en sécurité dans son cœur.

Mais peut-être remarquerez-vous avec un soupir : « Je ne suis pas un jeune homme de vingt ans, ni même de trente. J’ai passé la cinquantaine, ou même plus, et ma mémoire est devenue si affaiblie que j’oublie souvent les noms des personnes et les événements courants. Il est, évidemment, inutile pour moi d’essayer quoi que ce soit de ce dont vous parlez ». En effet, c’est le cas. Votre mémoire est probablement affaiblie par un long manque d’utilisation. Comme les personnes, la mémoire aime à ce qu’on se fie à elle et si, pour ainsi dire, nous lui prouvons notre confiance en la mettant à l’épreuve, elle s’améliorera. Un long manque d’utilisation, comme on l’a dit, peut l’avoir amenée à une faiblesse telle qu’il semble inutile de tenter de l’exercer, mais essayons avec un seul verset. Prenez le premier verset de Jean et consacrez un jour à l’apprendre, et le matin suivant, voyez si vous vous en souvenez. Vous souriez comme si nous vous enseignions de nouveau le b.a.-ba. Selon toute probabilité, quelques petites minutes suffiront. Tout ce que nous voulons dire est : N’essayez pas d’en faire trop à la fois, mais ce que vous faites, faites-le soigneusement et, pour autant que c’est possible, régulièrement. Régularité et méthode sont des plus importantes. Souvenez-vous que cinq minutes par jour représentent trente heures par an, et on ne doit pas mépriser trente heures.

Les personnes qui ont atteint un âge mûr et qui peuvent hésiter à entrer en compétition avec des esprits plus jeunes et plus brillants, peuvent avancer à leur propre rythme tranquille, apprenant quelques versets chaque semaine, avec des résultats très encourageants et bénéfiques. Commençons alors, si nous ne l’avons pas déjà fait, à apprendre des versets par cœur, et avec la détermination, par la grâce de Dieu, de le poursuivre, tout comme notre lecture de la Bible, tout au long de la vie. Notre cher Seigneur, nous pouvons en être sûrs, avait la Parole de Dieu cachée dans Son cœur. Il en avait la lettre autant que l’esprit, et quand Il fut assailli par la tentation lors de Sa période de jeûne, Il pouvait citer — nous pouvons être pratiquement certains qu’Il ne les lisait pas — des passages de la Parole de Dieu.

Pour terminer, alors, nous suggérons que les personnes plus âgées commencent par le premier chapitre de l’épître aux Éphésiens et l’enregistrent dans leur mémoire. Cela pourra leur prendre pas mal de temps, mais les encouragera à poursuivre dans ce qui se révèlera une utilisation heureuse et bénéfique de quelques minutes par jour. Quand nous prenons le train ou le bus, nous voyons peut-être les trois quarts des occupants activement plongés dans le journal dès le matin, y passant peut-être une demi-heure. De retour le soir, nous trouvons la même occupation absorbante. Combien de la Parole de Dieu pourrait être mémorisé dans les trajets quotidiens pour aller et revenir du travail !