Messager Évangélique:Les souffrances et les louanges de Christ/Partie 1

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Le résultat de la vérité enseignée dans ce psaume est indiqué en ces mots du verset 26 : « ceux qui cherchent l’Éternel, le loueront ». C’est là le fruit d’une parfaite grâce, manifestée d’une manière très remarquable, et qui est toute différente d’une espérance ou d’une promesse. Car que le Saint par excellence dût être abandonné de Dieu, ce n’est certes pas une promesse ; et c’est cependant ce qui est posé ici comme la base de la louange.

Dans le psaume 19, nous avons le témoignage de la création et de la loi. C’est une pensée solennelle, que tout ce que l’homme a touché, il l’a corrompu. La création soupire, dès qu’un homme a été là. Mais si je lève les yeux là où l’homme ne peut atteindre, si je regarde le soleil, la lune, les étoiles, etc., tout est glorieux. « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue donne à connaître l’ouvrage de ses mains ». Ensuite (v. 7 et suivants) : « la loi de l’Éternel est parfaite, restaurant l’âme ; le témoignage de l’Éternel est assuré, donnant la sagesse au simple. Les commandements de l’Éternel sont droits, ils réjouissent le cœur ; le commandement de l’Éternel est pur, il fait que les yeux voient ». Ici, il ne s’agit pas de savoir si l’homme peut garder la loi ou non, mais de sa perfection intrinsèque et de sa valeur pour ceux qui, par grâce, profitent de sa lumière. Ni l’un ni l’autre de ces témoins ne peuvent être changés. L’homme a de bonne heure rempli la terre de corruption et de violence. « Dieu regarda la terre, et voici, elle était corrompue ; et Dieu dit : La fin de toute chair est venue devant moi, car ils ont rempli la terre d’extorsion ». Les cieux s’étendant sur tout l’univers, et le soleil qui, sans se lasser, les parcourt de l’un à l’autre bout, sont les brillants et inaltérables témoins de la gloire divine, au-dessus de la main corruptrice de l’homme.

La loi de Jéhovah ne change pas davantage. Mais si l’homme ne peut changer la loi, il y désobéit. L’effet de la loi est d’exiger d’un homme pécheur qu’il ne soit pas pécheur.

Remarquez, en passant, l’ordre des voies de Dieu. Lorsque le péché fut introduit, Dieu dit que la semence de la femme briserait la tête du serpent. Ce n’était pas une promesse faite à Adam, mais le jugement prononcé sur Satan : si c’est une promesse, elle est pour le second Adam. Puis vient une parole de promesse positive à Abram, le père des croyants : « toutes les familles de la terre seront bénies en toi ». Plus tard, lorsque l’offrande avait eu lieu sur Morija, les promesses furent faites à sa semence, sans condition, comme la première fois. Mais la question de justice devait s’élever, car Dieu est le Dieu juste. Sous la loi, la bénédiction dépendait de la fidélité de l’homme, aussi bien que de celle de Dieu. À Sinaï il avait été dit : « Si vous obéissez exactement à ma voix, et si vous gardez mon alliance, vous serez aussi d’entre tous les peuples mon plus précieux joyau ». La loi faisait surgir la question de justice, l’homme était par elle placé sous l’obéissance, au lieu de prendre sa place comme pécheur. « Tout le peuple répondit, d’un commun accord, en disant : Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit ». C’était la loi, et Israël sous elle ; mais « tous ceux qui sont sur le principe des œuvres de loi sont sous la malédiction ». Longtemps après, il s’éleva un autre témoin ― quelqu’un qui témoignait de la nature morale de Dieu aussi bien que de sa puissance — quelqu’un qui manifestait la justice de Dieu au lieu de se borner à réclamer celle de l’homme ― quelqu’un qui venait en quelque sorte avec toutes les promesses en lui-même, s’il eût été reçu. C’était l’amour même, c’était Dieu, qui est amour, manifesté comme homme, au milieu de la corruption ; c’était l’homme parfait en amour envers Dieu et envers son prochain ― le Témoin, en un mot, de l’amour divin et de la perfection humaine, au milieu du mal et de l’injustice, répondant à tout en grâce, afin de montrer que la grâce de Dieu pouvait atteindre et atteignait tout homme, quel qu’il fût ; passant à travers tout en sainteté parfaite, pour faire voir ce qu’était la grâce de Dieu qui visitait ainsi l’homme, comme certes elle seule était capable de le faire. Tel fut Christ ici-bas. Mais Il vint d’une manière particulière. Il vint, suivant la promesse et la prophétie, au milieu d’un peuple que Dieu avait préparé dans ce but ; ― d’un peuple auquel, selon la chair, les promesses avaient été données, et au milieu duquel, après leur rédemption d’Égypte, tous les prophètes avaient paru ; ― d’un peuple, favorisé des alliances, du don de la loi, du service divin et de la révélation de Jéhovah, seul vrai Dieu, qui avait donné la loi et envoyé les prophètes.

Et comment Christ fut-il reçu ? Il fut entièrement rejeté. Dans le psaume 20, le Messie est présenté au jour de la détresse. Ainsi les Juifs verront aussi la détresse dans leurs derniers jours, en reconnaissant en Jésus leur Sauveur. Le psaume 21 est la réponse à leur pieux désir quant à l’Oint de l’Éternel, et l’expression de leur joie, à son exaltation comme Roi. Il a été entendu, et le désir de son cœur lui a été accordé.

Jusqu’ici nous avons eu le témoignage de la création, des cieux du moins, puis celui de la loi, et enfin celui de Christ, le témoin fidèle, rejeté de la terre, mais couronné de gloire en haut. La conséquence en est que ses ennemis seront détruits ; « le feu les consumera ». Christ ayant été méprisé par l’homme, le jour vient où Sa main trouvera tous ses ennemis ; Sa droite trouvera tous ceux qui le haïssent. « Tu les rendras comme un four de feu au temps de ton courroux ; l’Éternel les engloutira en sa colère, et le feu les consumera. Tu feras périr leur fruit de dessus la terre, et leur race d’entre les fils des hommes ». Si donc je regarde la terre, elle est corrompue ; la loi, elle est transgressée ; Christ, Il est rejeté.

Au psaume 22, nous avons une chose entièrement différente. C’est Christ abandonné de Dieu. Ce n’est pas à dire qu’il ne soit pas aussi là méprisé du peuple : « De puissants taureaux de Basan l’entouraient ; des chiens l’environnaient, l’assemblée des méchants l’enveloppait » ; mais tout cela, bien que Christ l’ait senti comme nul autre ne pouvait le faire, qu’était-ce en présence de la terrible réalité de Christ souffrant de la main de Dieude Christ souffrant pour le péché ? C’est un triste mais utile tableau, que le côté de l’homme, car c’est toujours la même nature ― nous étions tels ; mais tournez ce tableau, et qu’y a-t-il de l’autre côté ? Christ a manifesté ce que Dieu est, c’est-à-dire qu’Il est amour, même quand il est question de nos péchés.

Qu’est-ce que l’homme ? Qu’était Pilate ? Un juge inique, qui se lavait les mains en condamnant à mort Celui que, par trois fois, il avait proclamé n’être point coupable ; et cela à l’instigation ― à l’intercession ! ― des principaux sacrificateurs et des conducteurs du peuple de Dieu. Et les disciples qu’étaient-ils, et où étaient-ils ? « Tous l’abandonnèrent et s’enfuirent ». « Et Pierre le suivait de loin ». Quand il vient au lieu même, il jure, fait des imprécations et renie Jésus à réitérées fois. Prenez l’homme où vous voudrez, et si Christ est là, tout est mis à l’épreuve ― il n’en sort que du péché. La croix de Christ, Sa mort ont révélé le vrai caractère de tout : l’histoire de l’homme est, moralement, close. « Maintenant, en la consommation des siècles, il a été manifesté une fois pour l’abolition du péché par le sacrifice de lui-même ». L’homme a été pesé en la balance et trouvé léger de toutes manières. « La chair ne profite de rien » : elle viole la loi et abuse de la grâce. Tout ce que je suis comme homme, je le lis à la croix. « Mais où le péché abondait, la grâce a surabondé ». Car voici une chose entièrement nouvelle : À la croix était suspendu l’homme sans tache, l’être unique et béni, et néanmoins abandonné de Dieu ! Quel fait devant le monde ! Rien d’étonnant, si le soleil, ce splendide et central témoin de la gloire de Dieu dans la nature, fût obscurci, quand le fidèle et véritable Témoin criait à son Dieu et n’en était pas entendu.

Abandonné de Dieu ! Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce que l’homme en a affaire ? Quelle part ai-je apportée à la croix ? Une seule, mes péchés. Ici donc se trouve un Être abandonné de Dieu, et le disant tout haut devant les hommes. Personne n’est là pour voir ces souffrances et y sympathiser, comme au psaume 20. Les femmes, qui avaient suivi de la Galilée, se tenaient loin, mais elles ne comprenaient pas. Elle confond la pensée, cette heure solennelle et solitaire, telle qu’il n’y en eut jamais avant, qu’il n’y en aura jamais après. Comment la perfection de Christ n’y brille-t-elle pas ! « Moïse était fort doux, plus doux que tous les hommes qui étaient sur la terre » ; cependant son esprit fut tellement irrité qu’il parla légèrement de ses lèvres. « Vous avez appris quelle a été la patience de Job » ; cependant il ouvrit sa bouche pour maudire son jour, et murmura de ce que le Conservateur des hommes avait fait de lui le but de ses coups, tellement qu’il était à charge à lui-même. En Christ, rien n’a été manifesté qui ne fût parfait.

Mais si j’ai affaire à Christ, en quoi est-ce uniquement et avant tout ? Qu’apporté-je à la croix ? Quelle part y ai-je ? Mes péchés. Il n’est pas une vanité que nous ne Lui ayons préférée. Quelle pensée humiliante pour nous, pour moi ! Le Juste souffre pour le péché et justifie Dieu, source pour Lui d’un abîme d’agonie, en ce qu’Il L’abandonnait, quand, si nous pouvons parler ainsi, Il avait le plus besoin de Dieu. « Toutefois, tu es le Saint, habitant au milieu des louanges d’Israël. Nos pères se sont confiés en toi ; ils se sont confiés, et tu les as délivrés ; ils ont crié vers toi, et ils ont été délivrés ; ils se sont appuyés sur toi, et ils n’ont point été confus. Mais moi je suis un ver » etc. C’était l’obéissance ― la souffrance au plus haut degré ; mais abandonné comme Il l’était, Christ dit de son Dieu, qu’Il était saint, quoi qu’il en fût. Nous savons maintenant pourquoi il en était ainsi. C’était pour le péché, pour nos péchés, non pas pour la justice. Nos péchés étaient notre seule contribution à cette œuvre. Quelle histoire cela raconte de notre part. De la Sienne, quel ineffable amour ! Quelle pierre d’achoppement que Christ crucifié ! Quelle folie ! Mais non, c’est la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu. Vos cœurs vous ont-ils dit que vous n’aviez aucune puissance, aucune sagesse ? Avez-vous confessé qu’à la croix, qui est la puissance de Dieu pour ceux qui obtiennent le salut, vous n’avez de part que le péché ?

La merveilleuse vérité est que le Fils de Dieu est venu dans le monde, et qu’à la croix, Dieu a fait celui qui n’a pas connu le péché, être péché pour nous. Le Sauveur sans péché a bu la coupe de la colère. Il a plu à l’Éternel de le froisser — de faire de Son âme une oblation pour le péché. Il a porté nos iniquités. Quelle en est la conséquence ? Il est mort sous le poids du péché, et ce péché qu’est-il devenu ? Il est parfaitement ôté, non pas légèrement pallié, mais ôté, par le sacrifice de lui-même.

Ainsi avant le jour du jugement, Dieu a entièrement vidé la question du péché dans la croix de Christ. Il y aura un jour de jugement, et ceux qui ne croient pas y trouveront une condamnation éternelle. Mais pour ceux qui croient, le jugement a déjà eu lieu en Christ. Dieu doit juger les pécheurs ; mais si c’était là tout, où serait Son amour ? S’Il passait par-dessus le péché, où serait Sa sainteté ? Ce ne serait pas de l’amour, mais de l’indifférence pour le mal. Quand je vois la croix, je vois les parfaits mérites du péché, et cela non pas dans la destruction du pécheur, mais dans la personne du Seigneur Jésus Christ, souffrant une fois, le juste pour les injustes, afin de nous amener à Dieu, lequel a été glorifié en ce que les péchés sont ainsi complètement effacés. Christ a pris le péché dans son corps sur le bois, Il a laissé la vie dans laquelle Il le portait, et Il est ressuscité absolument sans péché. Maintenant donc la question de justice n’est pas seulement élevée, mais réglée. Ensuite ce n’est plus une promesse, mais un fait accompli.

Il y a des promesses pour le croyant, dont il peut jouir en leur saison, mais les souffrances sur la croix sont finies et passées. La rédemption n’est ni la création, ni la loi, ni les promesses, mais une œuvre divine, opérée relativement au péché, et déjà accomplie en Christ par son sang ― en Christ maintenant accepté de Dieu et glorifié à sa droite.