Messager Évangélique:Les souffrances et les louanges de Christ/Partie 2
De là vient que si, pour Christ, le péché a été le jugement, pour nous il n’en résulte que la grâce en Lui et par Lui. Car si, quant à moi, Dieu tient compte du péché au jour du jugement, je suis perdu. Mais je dis qu’Il en a déjà tenu compte en Christ, navré pour nos forfaits, et froissé pour nos iniquités ; et maintenant coule un fleuve de grâce sans mélange. Car le fait est, non pas seulement que l’inflexible colère de Dieu soit tombée sur Christ crucifié, mais que Christ entre dans toutes les délices de Dieu après avoir ôté le péché. Dieu n’était plus maintenant un juge et un vengeur, mais un libérateur de la mort et de toutes les conséquences du péché que Christ avait pris sur Lui ; il y allait de sa gloire comme Dieu et comme Père de relever Christ d’entre les morts et de le placer dans la juste gloire comme homme, et dans les délices infinies comme Fils, devant Lui.
Quel changement a eu lieu ! Christ est entendu d’entre les cornes des licornes. La résurrection est la réponse de Son Dieu et Père. Mais, remarquez-le, Christ a des amis qu’il appelle Ses frères, et il faut qu’Il aille et qu’Il leur raconte tout. Dieu L’a, avec justice et en amour parfait, ramené du tombeau, et maintenant, dit le Seigneur, « je déclarerai ton nom à mes frères ; je te louerai au milieu de l’assemblée ». Jamais les délices de Dieu en Christ ne furent si complètes qu’à la croix ; jamais Dieu ne fut glorifié autant que par Christ sur la croix ; mais il n’y avait pas, il ne pouvait pas y avoir la jouissance de la communion dans cette heure terrible, où le péché fut jugé comme il ne le sera plus jamais. Mais maintenant l’acte de porter le péché était achevé, et Dieu avait été si parfaitement justifié et glorifié en cet acte, que la question était, pour Christ, d’en amener d’autres dans le lieu de la sainte joie et de la paix, dans Ses propres relations avec Son Dieu et Père.
Marie-Madeleine pleurait au sépulcre, parce qu’elle aimait le Seigneur et qu’elle ne connaissait pas le salut en Jésus ressuscité. « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l’a mis ». À son sens, s’Il était loin, tout était perdu. Mais Jésus se fit connaître à elle en résurrection, et lui dit : « Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers mon Père ; mais va vers mes frères, et leur dis : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ».
Pour qui l’œuvre avait-elle été faite si ce n’était pas pour eux ? Mais il y avait plus : Dieu était Son Père, Il était leur Père aussi ; s’Il était Son Dieu, Il était aussi leur Dieu. Jésus introduit les disciples dans la place où Il est entré lui-même.
Toutes choses dans l’homme et sous l’homme ont manqué à cause du péché. Mais le péché étant maintenant ôté, toutes choses sont de Dieu qui nous a réconciliés avec Lui-même par Jésus Christ. Aucune justice ne pouvait être attendue de l’homme. Mais Christ ayant été fait péché, le croyant est maintenant devenu justice de Dieu en lui. Pourquoi chercher à établir notre propre justice ? Paul nous apprend que maintenant qu’il voyait et possédait la justice de Dieu en Christ, il ne voulait plus de la sienne, quelque sincère qu’elle eût été ; ce qu’il avait en Christ par la foi était incomparablement meilleur.
Si vous aimez du fond de vos cœurs vos enfants, vous désirez qu’ils soient où vous êtes vous-mêmes. Ainsi en est-il de Christ. Il a pu souffrir seul, mais cela une fois terminé, pourrait-Il louer seul ? Non : « Je te louerai au milieu de l’assemblée ». Toutes les souffrances et les douleurs ont été pour Lui ; Sa joie, Il veut la partager avec ceux qu’Il a aimés. Lui-même dirige leurs louanges. Il sort d’une agonie et d’un opprobre, à la fois indicibles et insondables, et gardera-t-Il le silence ? Le ton de Sa louange ne sera-t-il pas en rapport d’intensité avec la profondeur de l’obscurité dans laquelle Il s’est trouvé ? Une plénitude de joie ne correspondra-t-elle pas maintenant, à l’abandon dans lequel Dieu L’avait laissé alors à cause de nos péchés (comparez les versets 24, 25) ? Il avait été dans les lieux profonds pour nous, mais maintenant Il en est dehors et Il loue ; et comment devrions-nous louer ? Avec Lui, dans la pleine certitude de ce qu’Il a accompli. Dieu nous veut libres devant Lui dans la joie, en vertu de ce que Christ a fait ; Il veut que nous jugions tout mal, parce que le lieu est saint, mais la place dans laquelle Il se trouve est le résultat de Son œuvre, et Il nous la donne ; Il ne donne rien moins que cela, et à nous. Pourrais-je aller en la présence de Dieu dans mes péchés ? Je m’enfuirais de devant Lui comme Adam. Mais croyant en Christ, je suis en la présence de Dieu, parce qu’Il m’a amené là.
Êtes-vous donc du nombre de ceux qui cherchent Dieu ? Avez-vous entendu la voix de Christ ? Ce n’est plus maintenant le cri d’une profonde douleur non entendue. L’expiation est faite, Lui-même est ressuscité d’entre les morts, il est le Sauveur accepté et glorifié. Et que doit être pour Lui le contraste entre l’affliction de l’affligé et Sa joie comme ressuscité ? Il rassemble autour de Lui ceux qui le reçoivent, et chante au milieu d’eux les louanges de Dieu. Si donc vous cherchez Dieu par Christ, vous avez droit, par Son œuvre, à prendre là votre place, à vous joindre à Son chant de louanges. Car ce n’est pas une promesse, mais un fait accompli. Est-ce que je crois en Christ ? S’il en est ainsi je suis devant le trône de Dieu (de droit, non de fait, cela va sans dire) en vertu de la croix ; je suis au-dedans du voile et mes péchés sont laissés pour toujours derrière moi.
Depuis le verset 22, nous ne trouvons rien que la grâce. Vous qui cherchez Dieu, en êtes-vous encore à dire : Oh ! si je pouvais le trouver ! Mais Lui vous a trouvé. Venez donc et louez-Le. Christ a été sur la croix, portant nos péchés. Vous avez à apprendre cela, comme étant un fait accompli, et non pas à dire : J’espère qu’Il le fera. L’œuvre est faite, le péché est entièrement ôté, et Christ est le chef de la louange, suivant Son appréciation du péché, de la colère due à ce péché, supportée par Lui en grâce, et de la parfaite délivrance déployée dans sa résurrection. Dès lors on entend la louange et rien que la louange. D’abord, c’est Christ qui loue Dieu au milieu de l’assemblée ; ceux qui craignent l’Éternel sont aussi appelés à Le louer (v. 22 et 23). Puis sa louange « dans la grande assemblée » est annoncée par anticipation ; ensuite « ceux qui cherchent l’Éternel le loueront, et tous les bouts de la terre se souviendront de Jéhovah et se tourneront vers lui » (v. 25-27). Sur la terre milléniale l’hommage sera universel, « tous ceux qui sont dans la prospérité » ― « tous ceux qui descendent vers la poussière » ; et non seulement cette génération alors vivante, car « ils publieront sa justice au peuple qui naîtra, parce qu’il aura fait ces choses ».
Dans la lumière il y a des exercices de conscience, mais comment pouvons-nous y arriver ? Parce que Christ a ôté le péché et que nous recevons Christ. Il est vrai qu’il nous faut tous être manifestés devant le tribunal de Christ, mais c’est le tribunal de Celui qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi, de Celui qui m’a sauvé et en qui je suis accepté. Si Christ avait affaire à un pharisien, Il le démasquait aussitôt ; mais quand quelqu’un venait à Lui comme un pauvre pécheur, Il était toujours plein de grâce ; voyez, par exemple, la femme dans Luc 7. Jamais Il ne traita rudement une seule âme, venant à Lui dans la vérité de sa condition ; à de telles et avec de telles personnes, Il parlait et agissait dans la vérité de sa grâce. Cette femme pécheresse était attirée par l’amour divin qui était en Christ, et elle L’entend prononcer que ses nombreux péchés sont pardonnés. Elle connaissait Son grand amour, et elle aimait beaucoup. Lorsque le Seigneur la voit là, Il ne s’inquiète plus du pharisien, mais Il dit à la femme : « Ta foi t’a sauvée, va-t’en en paix ». Et il n’y a rien là d’étonnant, car c’est la chose même qui réjouit le ciel, qui remplissait Son cœur de joie.
Il nous faut donc tous être manifestés devant le tribunal du Christ, devant Celui qui par Sa mort a ôté nos péchés. Quel bonheur de Le trouver sur ce siège judiciaire ! Il n’y a rien là qui puisse troubler la paix qu’Il a faite par le sang de sa croix, cette paix que nous devons avoir pour jouir de la communion avec Dieu. Deux marcheront-ils ensemble s’ils ne sont pas d’accord ? Ensuite pensez à la manière dont nous arrivons là. Christ viendra et nous prendra auprès de Lui, parce qu’Il nous aime et qu’Il veut nous avoir avec Lui, là où Il est ; et comment est-ce que nous y arrivons ? Glorifiés dans un corps semblable au sien. Et si vous dites : Comment peut-on parler ainsi ? Je vous répondrai par cette question : Comment pouvez-vous être dans le ciel d’une autre manière ? Celui qui, de la part de Dieu, nous a été fait justice, est le même qui doit juger. Croire en Son nom et douter en même temps que nous ayons la paix, c’est mettre en question la valeur de Son œuvre. Celui qui a souffert et qui est maintenant glorifié, ne va pas la contredire lorsqu’Il jugera. Mais il n’y aura rien de secret ― tout viendra à la lumière. Quelle leçon pour nous lorsque nous serons dans la gloire ! Et quel en est l’effet ? Je regarde à ma vie passée, et qu’ai-je été ? Je regarde à ma vie depuis que je suis chrétien, quelle faiblesse, que de manquements ! Mais ai-je pour cela sujet d’avoir peur ? Non. Je regarde à Dieu et je dis : Quel Dieu que Celui à qui j’ai affaire ! Chacun de mes pas est une manifestation de l’amour de mon Père, qui m’a conduit tout le long du chemin. Dans la gloire je verrai toute ma folie, mais ce sera dans un corps ressuscité ou transmué. J’apprendrai à reconnaître l’amour de Christ dans chaque détail de ma vie du commencement à la fin.
Comment l’apôtre décrit-il l’effet de cela ? « Connaissant donc combien le Seigneur doit être craint », nous persuadons les hommes (2 Cor. 5, 11). Maintenant vos cœurs sont-ils tellement affranchis de la terreur du jugement pour vous-mêmes, que vous n’ayez qu’à aller dehors persuader les autres ? C’est là la vivante activité de l’amour ; mais outre la plénitude de paix que cela suppose, il y a une action sanctifiante : « Nous sommes manifestés à Dieu ». Tout est mis en lumière maintenant, et c’est ce dont nous avons besoin afin de sonder nos voies. Le péché ne se voit jamais hors de la présence de Dieu. Si je marche comme Christ, la lumière brille dans ma conscience, et me découvre tout ce qui est incompatible avec cette lumière.
Vos voix sont-elles à l’unisson pour louer avec Christ ? Il est passé de la colère et de l’obscurité de la croix à la lumière et à l’amour de la présence de son Père, et Il loue. Pouvez-vous louer avec Lui ? Là tout tremblement disparaît. Croyez-vous « qu’il ait fait ces choses » ? Oh ! bien-aimés, comme ceux qui Le cherchent restent en arrière de Son cœur ! Qu’est-ce que vous croyez ? Et en qui est-ce que vous croyez ? Ne savez-vous pas qu’Il a bu la coupe jusqu’à la lie ? Et tout demeure-t-il encore incertain pour vous ? Si vous pensez encore à ce que vous êtes, je dis que vous êtes à cent lieues de ce que vous devriez être. Si vous Le cherchez, Sa Parole vous garantit que vous devriez Le louer. Il est en la présence de Dieu en conséquence de Son œuvre. Puissent vos cœurs sceller que Dieu est vrai ! Comme Père, Il peut châtier, mais les châtiments sont les voies du Père envers des cœurs d’enfants. Puissiez-vous ne pas rejeter le témoignage de Jésus, savoir qu’Il a donné sa vie, ayant souffert une fois lui juste pour les injustes ― afin que vos cœurs aient dès à présent la paix avec Dieu. « Il a fait ces choses ».