Messager Évangélique:Sur les différents noms de Dieu

De mipe
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Depuis la Genèse jusqu’à l’Apocalypse, la Parole fait mention de Dieu de deux manières : soit en parlant de Lui comme de Celui qui est l’Être divin, en contraste avec les hommes, Dieu connu comme Dieu (Son nom comme tel étant appliqué aussi aux représentants de Son pouvoir comme tels, soit anges, soit juges, n’importe), ou Dieu dans une relation révélée et connue avec les hommes.

Ces noms de relation de Dieu sont au nombre de trois : El-Shaddaï, le Tout-puissant ; Jéhovah, rendu ordinairement par l’Éternel ; et le Père : ce dernier n’ayant jamais été révélé avant que Christ, le Fils, soit venu.

Élohim (Dieu) se révéla à Abraham comme le Tout-puissant. Abraham était appelé à se confier en Lui dans ce caractère : la foi devait produire cet effet en lui. À Israël le même Dieu fut révélé comme Jéhovah, et Il voulait qu’on Le connût et qu’on se confiât en Lui comme tel. À nous, Il s’est révélé comme Père, et spécialement comme Père saint ; c’est sous ce nom qu’Il nous garde et que nous, qui avons cru au Fils, nous Le connaissons et nous nous confions en Lui. C’est pourquoi nous trouvons, au chapitre 6 de l’Exode, Élohim disant expressément à Moïse qu’Il s’était fait connaître aux pères sous le nom de « El-Shaddaï », Dieu Tout-puissant, mais non pas sous celui de Jéhovah qu’Il prenait maintenant à l’égard d’Israël ; et Christ déclarant aussi expressément qu’Il avait fait connaître le nom du Père à Ses disciples, qu’Il le leur avait fait connaître et le leur ferait connaître, le Saint Esprit devenant un esprit d’adoption en nous. C’est pourquoi aussi l’apôtre Paul, liant ensemble d’une manière admirable toutes ces révélations de Dieu, dit : « Je serai un Père pour vous et vous serez mes fils et mes filles, dit le Seigneur Tout-puissant », ce qui signifie que Celui qui avait été le Dieu d’Abraham comme le Tout-puissant, et le Dieu d’Israël comme Jéhovah, prenait maintenant le nom et la position du Père. Sans doute Il a été toujours Père à l’égard du Fils, toujours le Tout-puissant, toujours Jéhovah, mais Il n’avait pas pris ces noms comme des noms qui fussent l’expression de relations connues ; et il n’y a jamais, en aucune circonstance, de confusion dans le langage de la Parole sous ce rapport. Dans les Psaumes, l’emploi qui est fait des différents noms, lorsqu’il est bien compris, jette une grande lumière sur le vrai sens des passages et en facilite singulièrement l’intelligence. Il en est de même maintenant en principe : je peux rechercher Dieu comme Dieu, avoir faim et soif de Lui comme Dieu, me soumettre à Lui comme tel ; tandis que je jouis d’une relation douce et bénie avec le Père, selon la valeur et la portée de ce nom. Christ n’a pas dit vainement : « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ». Durant Sa vie ici-bas, Il a dit toujours : Père ! Sur la croix, Il s’est écrié : mon Dieu, mon Dieu ! parfait dans la foi, mais privé de la jouissance de la relation. Après Sa résurrection, Il emploie les deux noms, Dieu et Père, selon la plénitude de la perfection dans laquelle Il est entré maintenant sous ce double rapport par la rédemption, en vertu de laquelle Il introduit Ses disciples dans la même position dans laquelle Il se trouve Lui-même. C’est pourquoi aussi, quand tout a été accompli, dans l’acte même de Sa mort, Il dit : « Père, entre tes mains je remettrai mon esprit ».

Les deux premiers chapitres de la Genèse ont de l’intérêt à un point de vue analogue : quand il s’agit simplement de la création, le chapitre 1 parle d’Élohim, Dieu, le seul Dieu ; mais au second, lorsque certaines circonstances de l’homme se produisent, nous lisons que cet Élohim était Jéhovah, le Dieu d’Israël, et il était en effet de la plus haute importance que celui qui écrivait pour Israël montrât que Jéhovah, le Dieu qui s’était révélé à eux, était le seul et unique suprême Élohim, le Créateur, bien qu’Il fût leur Dieu national. Si Jéhovah avait été mentionné d’abord au commencement, on aurait pu penser qu’il ne s’agissait que du Dieu particulier de la nation, connu sous ce nom ; mais c’était Élohim : il n’y en avait pas d’autre que Lui. Pareillement si on avait omis le nom de Jéhovah au second chapitre, on aurait pu penser qu’il ne s’agissait pas du tout du Dieu des Juifs. Une déclaration, péniblement élaborée à ce sujet, aurait pu paraître une prétention nationale : mais le simple énoncé laisse tout à sa place dans son éternelle vérité. — Au temps d’Élie, lorsque la vérité fondamentale est rétablie, et que la question est posée si c’est Baal qui est Élohim ou bien Jéhovah, le peuple convaincu s’écrie : Jéhovah est Élohim ! Jéhovah est Élohim !