Livre:Études sur la Parole — Apocalypse/Chapitre 22

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Bien que la sainte cité ne soit pas sur la terre, sa relation avec la terre se voit partout. Le fleuve de Dieu la rafraîchit, et l’arbre de vie, dont les fruits toujours mûrs sont l’aliment de ses célestes habitants, porte dans ses feuilles la guérison pour les nations. Les saints glorifiés seuls mangent le fruit qui résulte d’une croissance constante (chap. 2, 7), mais ce qui se manifeste et se déploie au-dehors, comme les feuilles d’un arbre, est une bénédiction pour ceux qui sont sur la terre. Nous voyons que la grâce est ce qui caractérise l’Assemblée dans la gloire. La nation et le royaume qui ne serviront pas la Jérusalem terrestre périront entièrement (És. 60, 12) — elle conserve son caractère royal. L’Assemblée garde aussi son caractère propre ; les feuilles de l’arbre, dont le fruit est sa nourriture, sont pour la guérison. Il n’y a plus de malédiction ; le trône de Dieu et de l’Agneau est en elle, et c’est la source de la bénédiction et non de la malédiction. Ses serviteurs Le serviront ; souvent ici-bas, ils ne le peuvent pas comme ils le voudraient. Remarquons encore une fois comment Dieu et l’Agneau sont identifiés ici. Ses serviteurs jouiront pleinement du privilège de Sa présence constante ; ils verront Sa face, et le fait qu’ils sont à Lui, qu’ils Lui appartiennent en propre, sera évident pour tous. Là, il n’est point de nuit, nul besoin de lumière, car le Seigneur fait luire Sa lumière sur eux, et, quant à leur condition, ils règnent non pendant les mille ans, comme ils le feront sur la terre, mais aux siècles des siècles.

Ainsi se termine la description de la cité céleste, ainsi que l’ensemble du volume prophétique. Ce qui suit sont des avertissements, ou bien l’expression finale des pensées de Christ à l’égard de l’Assemblée et de Ses relations avec elle.

L’ange déclare la vérité de ces choses, et dit que le Seigneur Dieu des prophètes — non pas comme le Dieu et Père du Seigneur Jésus Christ, ni comme enseignant directement l’Assemblée comme habitant en elle par le Saint Esprit — mais le Seigneur Dieu des prophètes a envoyé Son ange pour faire connaître ces choses à Ses serviteurs. « Voici », dit Christ, parlant comme dans les anciens temps par l’esprit prophétique, s’élevant jusqu’à Son propre témoignage personnel, « voici, je viens bientôt. Bienheureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre ». L’Assemblée est envisagée, non comme le sujet de la prophétie, mais comme « les choses qui sont » ; le temps, pour elle, ne compte pas, et en particulier le temps à venir. Ceux qui gardent la prophétie sont ceux que le livre concerne, et ils sont avertis que Christ viendra bientôt. Nul doute que nous ne puissions tirer profit de la prophétie, mais nous ne sommes pas dans les scènes dont elle parle. Jean, sous l’impression que lui cause la dignité du messager qui lui a montré ces choses, tombe à ses pieds et veut l’adorer. Mais les saints de l’Assemblée, même s’ils sont faits prophètes à la manière de ceux d’autrefois, ne doivent pas retourner à l’incertitude des anciens jours. L’ange était un simple ange, compagnon de service de Jean et de ses frères. Jean devait adorer Dieu. Les paroles de la prophétie ne devaient pas être scellées, comme celles que Daniel entendit (chap. 12) : le temps était proche. Quand la prophétie a clos son témoignage, les hommes restent dans l’état où ils se trouvent, soit pour le jugement, soit pour la bénédiction. Et Christ vient bientôt, pour rendre à chacun selon que sera son œuvre. Le verset 7 était un avertissement de garder les paroles du livre donné sous forme de bénédiction à ceux qui se trouvent dans les circonstances auxquelles il est fait allusion ; mais le verset 12 est l’annonce de la venue de Christ pour le jugement général des vivants.

Finalement Christ, ayant pris personnellement la parole, au verset 12, s’annonce comme l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin — Dieu avant et après tout — et remplissant la durée. Le texte vrai du verset 14, selon les bonnes autorités, est : « Bienheureux ceux qui lavent leurs robes, afin qu’ils aient droit à l’arbre de vie, et qu’ils entrent par les portes dans la cité ». Les rachetés, ceux qui sont purifiés, peuvent entrer là et se nourrir du fruit de l’arbre de vie ; car je pense qu’il s’agit ici du fruit. Dehors sont les impurs et les violents, et ceux qui aiment le mensonge de Satan et l’idolâtrie, le péché contre la pureté, contre leur prochain et contre Dieu ; ceux qui suivent Satan.

Cela termine le résumé. Le Seigneur Jésus se révèle maintenant Lui-même dans Sa propre personne, parlant à Jean et aux saints. Il déclare ce qu’Il est, dans quel caractère Il apparaît pour le leur dire : « Je suis la racine et la postérité de David » ; — l’origine et l’héritier des promesses temporelles faites à Israël, mais beaucoup plus que cela — « l’étoile brillante du matin ». C’est ce qu’Il est avant qu’Il apparaisse, à deux égards ; seulement, l’un a rapport à Israël — c’est ce qu’Il est comme né de la semence de David selon la chair. Mais le Seigneur a pris un autre caractère. Il ne s’est pas encore levé comme le soleil de justice sur une terre plongée dans les ténèbres ; mais, pour la foi, l’aube est levée, et l’Assemblée, dans la nuit qui couvre le monde, Le voit comme l’étoile brillante du matin ; tandis qu’elle veille en L’attendant, selon Sa parole, elle Le connaît dans Son radieux caractère céleste — caractère qui ne réveille pas un monde endormi, mais qui est le bonheur et la joie de ceux qui veillent. Quand Il se lèvera comme soleil de justice, on ne Le connaîtra pas comme nous le connaissons maintenant. Si brillant que puisse être le jour, la terre ne Le connaîtra pas sous ce caractère céleste d’étoile du matin. Tandis que Christ a cette place, l’Esprit habite dans l’Assemblée ici-bas, et l’Assemblée est dans la relation qui lui est propre. Elle est l’Épouse de Christ, et son désir tend vers Lui.

Ainsi, « l’Esprit et l’Épouse disent : Viens ». Ce n’est pas un avertissement comme celui d’un juge ou d’un rémunérateur, mais c’est la révélation de Lui-même qui réveille le désir de l’Épouse, selon la relation dans laquelle la grâce l’a placée. Ce n’est pas non plus simplement un sentiment ou un désir ; l’Esprit qui habite dans l’Assemblée, suggère et conduit sa pensée. Mais l’Esprit et, avec Lui, le cœur de ceux qui jouissent de la relation, se tournent aussi vers d’autres : « Que celui qui entend dise : Viens ». Que celui qui entend la voix de l’Esprit dans l’Assemblée se joigne à ce cri et dise : Viens. C’est une espérance commune, ce doit être notre désir commun, et le sentiment de ce qui va arriver sur la terre, et celui de la ruine dans les choses qui sont, doit seulement, bien que ce soit en réalité un motif d’un ordre inférieur, faire sortir ce cri du cœur de tous.

Mais, tandis qu’il est encore ici-bas, le saint a aussi une autre place. Non seulement ses désirs s’élèvent vers Dieu et l’Époux céleste, mais il reflète le caractère de Dieu qu’il connaît, comme ayant Sa nature et Son Esprit manifestés dans l’amour de Christ et comme étant en possession de l’eau de la vie, quoique n’ayant pas encore l’Époux. Il se tourne vers ceux qui l’entourent et les invite : « Que celui qui a soif vienne », puis il proclame au monde le message : « Que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie ». Ainsi, la position tout entière du saint, qui a la conscience de la place de l’Assemblée, est développée dans ce verset, depuis son désir de la venue de Christ, jusqu’à l’appel qu’il adresse à quiconque veut venir.

L’intégrité du livre est sauvegardée par un avertissement solennel : « Si quelqu’un ajoute à ces choses, Dieu lui ajoutera les plaies écrites dans ce livre » ; si quelqu’un ôte quelque chose, il perdra « sa part de l’arbre de vie et de la sainte cité »[1]. Christ encourage ensuite le cœur des saints par l’assurance qu’Il vient promptement, et le cœur du vrai croyant répond avec un désir ardent et sincère : « Amen ! viens, Seigneur Jésus ! ». Puis le livre se clôt par la salutation de grâce, laissant sur le cœur la promesse et le désir comme dernières paroles de Jésus.

Le lecteur remarquera qu’au commencement, comme à la fin du livre, avant et après les développements prophétiques, nous avons l’expression pleine de beauté de la position consciente des saints.

La première fois, à l’ouverture du livre, se trouve la bénédiction individuelle et consciente en vertu de l’œuvre de Christ ; la seconde fois, c’est toute la position de l’Assemblée, distinguant ainsi nettement les saints qui sont sous l’évangile de ceux dont les circonstances leur sont prophétiquement données à connaître dans ce livre.

« À celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang ; — et il nous a faits un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père », lisons-nous au commencement. Aussitôt que Christ a été nommé (et il en est ainsi dans les deux cas), Son nom réveille chez les saints la conscience de Son amour de leur relation avec Lui. Ils sont déjà lavés de leurs péchés dans Son sang, et faits un royaume — des sacrificateurs pour Dieu Son Père ; — leur position et leur état sont fixés avant qu’aucune partie de la prophétie soit développée, et, dans le royaume à venir, ils jouiront de cette position, non pas d’être bénis sous le gouvernement de Christ, mais d’être associés avec Lui. Ici, dans ce livre, ils ont simplement leur place dans le royaume et la sacrificature ; c’est le titre individuel résultant de Sa première venue. Ils sont aimés, lavés dans Son sang, et associés avec Lui dans le royaume.

À la fin du livre, Christ est révélé comme l’étoile du matin, place qui n’appartient en aucune manière à la prophétie ; c’est celle dans laquelle l’Assemblée qui a attendu Son retour est associée avec Lui pour elle-même et le royaume (comparez la promesse faite aux vainqueurs à Thyatire)[2]. Cela met l’amour en activité. Ce n’est pas, comme auparavant, simplement le fait que l’on est aimé et ce que cet amour nous a fait devenir, mais ici, l’amour est attiré et dirigé premièrement vers Christ dans la relation connue dans laquelle l’Assemblée se trouve avec Lui, puis vers les saints qui entendent, ensuite vers ceux qui ont soif, et enfin vers le monde entier. Le désir de l’Assemblée comme l’Épouse avec laquelle est l’Esprit, est dirigé vers la seconde venue de Christ pour elle-même — vers la possession de l’étoile du matin ; puis l’Esprit se tourne vers les saints, les invitant à se joindre à ce désir et à dire à Jésus : Viens ! Mais nous avons l’Esprit et non pas encore l’Époux ; c’est pourquoi quiconque a soif est invité à venir et à boire, et ainsi l’évangile est proclamé à tous : « Que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie ». C’est l’amour agissant dans le saint et se tournant de Christ vers les pécheurs dans le monde.



  1. La vraie leçon ici est « l’arbre », et non « le livre de vie ». Mais le livre de vie n’est pas la vie ; le fait que nous y sommes écrits n’est pas une chose finale, à moins qu’en réalité nous y soyons écrits avant la fondation du monde ; mais, même alors, ce n’est pas la même chose que la possession de la vie.
  2. Comparez la place de la nuée en Luc 9. Là, c’est la voix du Père qui est entendue.