Livre:Étude sur l’Apocalypse/Chapitre 11, 1-18

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Il fut dit à Jean : « Lève-toi, et mesure le temple de Dieu, et l’autel, et ceux qui y adorent ; et le parvis, qui est en dehors du temple, rejette-le et ne le mesure point, car il a été donné aux nations ». Jérusalem apparaît sur le premier plan ; elle est maintenant le centre, quoique la bête puisse y exercer ses ravages. « Et je donnerai puissance à mes deux témoins, et ils prophétiseront mille deux cent soixante jours, vêtus de sacs ». Leur tâche s’accomplit dans une période relativement courte, leur témoignage n’est rendu que durant trois ans et demi. « Ceux-ci sont les deux oliviers et les deux lampes qui se tiennent devant le Seigneur de la terre ». Les témoins sont au nombre de deux, non qu’en réalité on doive les limiter historiquement à n’être que deux individus, mais pour indiquer le plus petit témoignage qui fût suffisant selon la loi. En faire littéralement deux personnes me semble une manière erronée d’interpréter la prophétie ; l’Apocalypse, en particulier, étant éminemment symbolique, de même que Daniel l’est aussi en quelque mesure. Oublier cela, c’est s’embarrasser dans une foule d’erreurs et d’inconséquences.

Quelquefois, par exemple, on cherche à éclaircir l’Apocalypse par des passages tirés d’Ésaïe, de Jérémie ou d’autres ; mais il faut bien se rappeler que ces prophéties ne sont pas symboliques dans leur structure, de sorte que le raisonnement, basé sur les livres et le style d’Ésaïe et de Jérémie, ne décide rien pour Daniel et l’Apocalypse. Quant à Ézéchiel, il est en partie symbolique, et en partie figuré.

Nous avons donc ici des symboles qui ont leur signification propre ; et c’est ainsi que le nombre « deux », pris symboliquement, désigne habituellement un témoignage complet et suffisant. L’apôtre dit : « Par la bouche de deux ou de trois témoins, toute affaire sera établie », et, selon la loi juive, on ne pouvait rien décider sur l’autorité d’un seul témoin ; il en fallait au moins deux, pour que la preuve et le jugement fussent valides.

Le Seigneur nous montre qu’en ces jours, Il suscitera un témoignage complet. De combien de personnes se composera-t-il, c’est une autre question, sur laquelle on ne peut guère plus raisonner que sur le nombre représenté par les vingt-quatre anciens glorifiés. Qui voudrait conclure de ce dernier nombre qu’il soit littéralement celui des saints glorifiés ? De même, pourquoi penser qu’il n’y aura que deux témoins ? Quoiqu’il en soit, ceux qui sont suscités pour ce témoignage ne doivent prophétiser que durant un temps limité.

« Et si quelqu’un veut leur nuire, le feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis ; et si quelqu’un veut leur nuire, il faut qu’il soit ainsi mis à mort ». Est-ce là, je le demande, le témoignage de l’évangile ? Est-ce ainsi que le Seigneur protège ceux qui annoncent l’évangile de Sa grâce ? Le feu sort-il de la bouche des évangélistes ? Celui qui enseigne a-t-il jamais dévoré ses ennemis ? Est-ce sur ce principe qu’Ananias et Sapphira tombèrent morts ? Sont-ce là les voies de l’évangile ? Non ; il est donc évident que nous nous trouvons ici dans une tout autre atmosphère ; que devant nous est un état de choses complètement différent de celui qui régnait pendant que l’Église était encore sur la terre, quoique, même alors, il pût y avoir tel péché qui allait à la mort. Je n’insiste pas davantage ; la preuve me paraît suffisante.

« Ceux-ci ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu’il ne tombe point de pluie durant les jours de leur prophétie » ; ils ont en cela quelque analogie avec Élie ; « et ils ont pouvoir sur les eaux pour les changer en sang » ; sous ce rapport, ils ressemblent aussi à Moïse. Cela ne veut pas dire qu’ils soient Moïse et Élie en personne, mais que le caractère de leur témoignage est semblable à celui de ces deux hommes de Dieu, et que Dieu le sanctionne de la même manière qu’Il le fit aux jours de ces grands serviteurs d’autrefois.

« Et quand ils auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de l’abîme leur fera la guerre, et les vaincra, et les mettra à mort ». Ils sont gardés, en dépit de la bête, jusqu’à ce que leur œuvre soit accomplie ; mais, aussitôt que leur témoignage a pris fin, il est permis à la bête de les vaincre. Il en est d’eux exactement comme du Seigneur. Pendant Son service ici-bas, Il rencontra la plus extrême opposition. De même aussi, contre ces témoins, longtemps avant leur fin, existait toute la volonté possible de les détruire ; mais, comme le Seigneur le disait de Lui-même, leur heure n’était pas encore venue, de sorte que, d’une manière ou d’une autre, personne ne pouvait rien leur faire, le Seigneur les protégeant jusqu’à ce que leur mission fût remplie. Mais il y a, entre le Seigneur et ces témoins, cette différence, que pour Lui, c’était dans le caractère de grâce qui Le remplissait et qui Lui appartient essentiellement, qu’Il était gardé contre la rage de ses ennemis jusqu’à ce que Son heure fût venue ; eux, au contraire, sont suscités quand s’exerce la rétribution sur la terre, de la même manière que nous le voyons dans l’Ancien Testament. L’Esprit les conduira ainsi, et il ne faut pas s’en étonner, parce qu’en fait Dieu revient ici à ce qu’Il avait promis alors, mais qu’Il n’avait encore jamais accompli. Il va l’accomplir maintenant. Il ne se propose pas seulement de recueillir un peuple pour la gloire céleste ; Il gouvernera sur la terre les Juifs et les Gentils dans leurs positions respectives : Israël étant le plus rapproché de Lui. Il veut avoir un peuple terrestre, aussi bien qu’une famille en haut. Quand les saints célestes auront été transmués, alors Il commencera ce qu’Il a en vue relativement aux saints terrestres. Il ne veut pas qu’ils soient jamais mêlés ensemble ; ce ne serait rien d’autre que la confusion la plus grande.

« Et leur corps mort sera étendu sur la place de la grande ville qui est appelée spirituellement Sodome et Égypte, où aussi leur Seigneur a été crucifié ». C’est Jérusalem, mais elle est appelée spirituellement Sodome et Égypte, à cause de la méchanceté de son peuple et de son prince. En elle, il n’y a pas moins d’abominations que dans Sodome ; il s’y trouve toutes les ténèbres et l’esclavage moral de l’Égypte ; en réalité, c’est le lieu où le Seigneur a été crucifié, c’est-à-dire Jérusalem. Ainsi tombent les témoins, et les hommes manifestent de diverses manières la satisfaction qu’ils éprouvent d’être débarrassés de leur témoignage importun : « Et ceux des peuples et des tribus et des langues et des nations voient leur corps mort durant trois jours et demi, et ils ne permettent point que leurs corps morts soient mis dans un sépulcre. Et ceux qui habitent sur la terre se réjouissent à leur sujet et font des réjouissances, et ils s’enverront des présents les uns aux autres, parce que ces deux prophètes tourmentaient ceux qui habitent sur la terre ». Mais après les trois jours et demi, la puissance de Dieu les ressuscite ; ils montent au ciel dans la nuée, et leurs ennemis les contemplent. « Et à cette heure-là, il y eut un grand tremblement de terre ; et la dixième partie de la ville tomba, et sept mille noms d’hommes furent tués dans le tremblement de terre ; et les autres furent épouvantés et donnèrent gloire au Dieu du ciel. Le second malheur est passé ; voici, le troisième malheur vient promptement ».

En dernier lieu vient la septième trompette, qui nous conduit d’une manière générale jusqu’à la fin. Il faut y faire attention pour bien comprendre la structure du livre ; car, bien que l’on néglige souvent ce point, il est cependant très clairement montré. « Et le septième ange sonna de la trompette : et il y eut dans le ciel de grandes voix, disant : Le royaume du monde de notre Seigneur et de son Christ est venu » ; ce n’est pas seulement le pouvoir en général conféré dans le ciel, mais « le royaume du monde de notre Seigneur et de son Christ est venu, et il régnera aux siècles des siècles. Et les vingt-quatre anciens qui sont assis devant Dieu sur leurs trônes, tombèrent sur leurs faces et rendirent hommage à Dieu, disant : Nous te rendons grâces, Seigneur, Dieu, Tout-puissant, celui qui est et qui était, de ce que tu as pris ta grande puissance et de ce que tu es entré dans ton règne. Et les nations se sont irritées ; et ta colère est venue ». Remarquons qu’ici la fin du siècle est présentée comme étant arrivée. Ce ne sont plus des rois et des peuples qui le disent dans leur épouvante, mais c’est, dans le ciel, la voix de ceux qui ont l’intelligence. De plus, c’est « le temps des morts pour être jugés ». Il n’est pas question de saints enlevés dans le ciel, nous avons ici l’heure qui vient plus tard « pour donner la récompense à tes esclaves les prophètes, et aux saints, et à ceux qui craignent ton nom ». Pas un mot n’est dit, nous montrant qu’ils sont enlevés dans le ciel, mais seulement qu’ils sont récompensés ; or il n’y aura de récompense qu’à la manifestation publique du Seigneur Jésus Christ. L’enlèvement, en dehors de la scène de ce monde, des saints qui sont transmués, est une vérité d’un autre ordre. Mais, quant à ceux qui craignent le nom du Seigneur, lors de cette fin du siècle, à aucun d’eux, petits ou grands, ne manquera la récompense ; et Il détruira aussi « ceux qui corrompent la terre ».

C’est ce verset qui est la vraie conclusion du chapitre 11. Le verset 19 est, à proprement parler, le commencement d’une nouvelle série de visions. C’est donc ici que nous terminerons la seconde partie de notre étude.