Traité:Christ et les siens au milieu de l’orage

De mipe
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J.N. Darby

« Et il arriva, l’un de ces jours, que Jésus monta dans une nacelle, et ses disciples avec lui. Et il leur dit : Passons à l’autre rive du lac. Et ils prirent le large. Et comme ils voguaient, il s’endormit ; et un vent impétueux fondit sur le lac, et la nacelle s’emplissait, et ils étaient en péril. Et ils vinrent et le réveillèrent, disant : Maître, maître, nous périssons ! Et lui, s’étant levé, reprit le vent et les flots ; et ils s’apaisèrent, et il se fit un calme. Et il leur dit : Où est votre foi ? Mais eux, saisis de crainte, étaient dans l’étonnement, disant entre eux : Qui donc est celui-ci , qui commande même aux vents et à l’eau, et ils lui obéissent ? Et ils abordèrent dans le pays des Gadaréniens, qui est vis-à-vis de la Galilée » (Luc 8, 22-26).

Ces versets nous présentent en figure ce que nous avons à attendre, si nous suivons le Seigneur Jésus, et ce que Jésus sera pour ceux qui seront éprouvés par des circonstances analogues à celles qui nous sont rapportées ici. Les disciples et les compagnons de Jésus, par le fait qu’ils suivent le Seigneur, se trouvent placés à toute heure dans toutes sortes de dangers : ils ne sont pas sur terre ferme, mais ils sont ballottés sur une mer orageuse, et Christ est absent ; — « il dormait ». Un vent impétueux fond sur le lac, la nacelle s’emplit d’eau, et les disciples, pleins d’effroi, sont en péril ; mais Jésus était dans la nacelle. Celui qui a fait les mondes, le Fils de Dieu, était avec eux ; cependant les disciples sont effrayés et s’écrient : « Maître, maître, nous périssons », comme si Lui avait pu être englouti par les eaux, montrant ainsi qu’ils ne connaissaient pas quel était Celui qui était avec eux dans la nacelle. Pour nous qui lisons paisiblement les détails de cette scène, nous trouvons l’incrédulité des disciples bien absurde ; mais ne sommes-nous pas, hélas ! exactement comme eux, spirituellement ? N’avons-nous aucune crainte, quand nous sommes poussés çà et là par la tempête, et que les flots s’élèvent dans l’Église ? Assurément oui, car plus d’un cœur a dit : « Qui nous fera voir du bien ? » — oubliant ce que Dieu fait et opère, quoique l’homme lutte visiblement contre Ses desseins. Mais on ne se moque pas de Dieu, et Dieu poursuit l’accomplissement de Ses conseils à travers tous les orages que les hommes ou Satan peuvent susciter.

Au chapitre 16 de l’évangile de Jean, nous voyons les disciples dans la tristesse, parce que Jésus s’en allait. Le Seigneur leur avait dit au chapitre 14, 28 : « Si vous m’aviez aimé, vous vous seriez réjouis de ce que je m’en vais au Père ; car mon Père est plus grand que moi » ; — ici (chap. 16), Il leur dit : « Maintenant je m’en vais à Celui qui m’a envoyé, et aucun d’entre vous ne me demande : Où vas-tu ? Mais parce que je vous ai dit ces choses, la tristesse a rempli votre cœur ». Dieu accomplissait Ses conseils en grâce en rédemption par le départ de Christ. Les disciples perdaient de vue que Dieu était à l’œuvre dans tout ce qui se passait, et que rien ne peut L’empêcher de faire ce qu’Il s’est proposé. Ils pensaient, lorsque Jésus fut crucifié, que toutes leurs espérances étaient réduites à néant. Ils disaient : « Nous espérions que c’était celui qui doit délivrer Israël », au moment même où par la résurrection de Jésus tout allait s’accomplir pour eux. Ils auraient dû demander : « Où vas-tu ? » (voyez Jean 16, 5) non pas qu’il ne paraisse pas maintenant y avoir des périls, de la confusion, des afflictions ; mais la foi regarde vers Dieu et voit Dieu à travers tout, et elle demande : Que fait le Seigneur ? Où va le Seigneur ?

En tout et à travers tout, le Seigneur ne s’est pas détourné de Son chemin l’épaisseur d’un cheveu. Nous pouvons être dans la détresse ; mais la foi ne dira pas que le Seigneur se tient loin : elle Le sait près. Jésus permet que Ses disciples soient en péril, que la nacelle s’emplisse d’eau — et Lui dormait — afin de mettre à l’épreuve la foi des disciples pour voir s’ils se confiaient réellement en Lui, et si d’aussi folles pensées que celles qu’ils expriment monteraient dans leurs cœurs, en présence du danger. « Maître, maître, nous périssons », s’écrient-ils ; mais ils étaient dans la nacelle avec Christ, et les flots étaient impuissants contre eux. Christ leur dit : « Où est votre foi ? ». Et Il pouvait justement leur parler ainsi, car, si l’eau emplissait la nacelle, Lui aussi était là et Il pouvait dormir au milieu de l’orage. Mais les disciples ne pensaient pas tant à Jésus qu’à eux-mêmes, et ils disent : « Nous périssons ». Il en est exactement de même aujourd’hui : on peut être en danger en étant avec Christ dans la nacelle, en tout temps, aujourd’hui comme alors, et Christ est réellement bien plus avec nous maintenant qu’Il ne l’était au milieu de l’orage avec Ses disciples, car Il nous est bien plus parfaitement révélé, et nous sommes unis à Lui, un avec Lui, en sorte qu’Il est avec nous à chaque instant dans la puissance de l’Esprit.

Quelle que soit l’élévation des vagues, la mer n’engloutira pas Son amour et Ses pensées envers nous. Dieu éprouve notre foi. Il demande si nous avons cette foi qui réalise la présence de Christ, de telle manière qu’elle nous tient calmes et en paix au milieu de l’orage, comme dans les jours sereins. Ce n’était pas réellement à l’état de la mer, à ce qu’elle était calme ou agitée, que tenait le danger que Pierre courait (Matt. 14), car sans Christ il aurait enfoncé aussi bien dans une mer calme que dans une mer agitée. La raison pour laquelle Pierre enfonçait, c’est que ses yeux s’étaient détournés de Christ, et qu’ils regardaient vers les flots. Si nous marchons avec Christ, nous rencontrerons toutes sortes de difficultés, plus d’une mer orageuse ; mais étant un avec Lui, Sa sûreté est la nôtre. Notre œil devrait se détourner des événements, quelques solennels qu’ils soient (et ils le sont de nos jours), et demeurer fixé sur Christ. Oui, les temps sont graves, le mal va croissant — mais tout est sûr et arrêté comme si tout, dans le monde, nous était favorable.

On a vraiment lieu d’être effrayé quand on voit la manière dont beaucoup de chrétiens s’occupent des événements, au lieu de regarder à Christ et de L’attendre. Le Seigneur Lui-même est la sûreté des siens ; et que le monde suive son train comme il l’entend, aucun événement ne peut atteindre Christ. Nous sommes sains et saufs sur la mer, si seulement nos yeux ne regardent pas aux vagues, et si nos cœurs sont concentrés sur Christ et sur les intérêts de Christ : alors le diable lui-même ne peut nous toucher. Christ peut paraître dormir et sembler insensible au danger, quoique « Celui qui garde Israël ne sommeille ni ne dorme » (Ps. 121) ; comme disciples, nous sommes dans la nacelle avec Lui ; et ainsi, quelles que soient les difficultés, nous dirons : « Qui nous séparera de l’amour du Christ ?… Au contraire, dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés » (Rom. 8). Alors, plus il y aura de difficultés, plus aussi il y aura de bénédiction, à cause de l’exercice de notre foi.