Livre:Le dernier message/Ceux qui sont approuvés par le Seigneur

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Dans ce dernier message, nous avons vu l’Éternel avoir une controverse avec Son peuple et leurs conducteurs à propos de leur bas état moral et spirituel. Nous avons aussi vu l’Éternel leur ouvrir la porte de la repentance, et leur promettre une bénédiction immédiate s’ils savent profiter du chemin qu’Il leur indique pour être restaurés.

Mais la prophétie montre clairement qu’il n’y avait aucun espoir de restauration pour la masse du peuple. Ils étaient moralement insensibles et spirituellement aveugles. Satisfaits d’une position religieuse correcte et de l’accomplissement extérieur des rites qui s’y rattachaient, ils étaient totalement insensibles à leur bas état et spirituellement aveugles à tout ce que l’Éternel était pour eux. Si Dieu leur rappelle Son amour, ils disent : « en quoi nous as-tu aimés ? » (1, 2). S’Il les reprend pour avoir méprisé Son nom, ils disent : « en quoi avons-nous méprisé ton nom ? » (1, 6). S’Il leur reproche d’offrir du pain souillé, ils disent : « en quoi t’avons-nous profané ? » (1, 7). S’ils sont accusés d’avoir fatigué l’Éternel, ils disent : « en quoi l’avons-nous fatigué ? » (2, 17). Si Dieu leur reproche de Le frustrer, ils disent : « en quoi te frustrons-nous ? » (3, 8). S’Il dit : « vos paroles ont été fortes contre moi », ils disent : « qu’avons-nous dit contre toi ? » (3, 13). Et s’Il les invite à revenir à Lui, ils disent : « en quoi retournerons-nous ? » (3, 7).

Être dans un mauvais état est grave, mais refuser de le reconnaître rend cet état sans espoir. C’était ce qui caractérisait le résidu au temps de Malachie. Hélas ! en est-il autrement du peuple de Dieu aujourd’hui ? Nous supportons souvent mal ceux qui nous avertissent ; comme autrefois, nous lapidons les prophètes (cf. Matt. 23, 37). Quelle impatience nous manifestons à la moindre suggestion que quelque chose en nous ne va pas ! Comme quelqu’un l’a dit, l’orgueil humain n’aime pas qu’on lui parle de péché, et il aime encore moins reconnaître en avoir commis. Nous sommes prompts à condamner les autres et lents à nous condamner nous-mêmes. C’est pour cela qu’aujourd’hui il n’y a aucun espoir d’une restauration générale. Satisfaits d’une position correcte et de l’observation extérieure et régulière d’une vie religieuse, nous refusons de reconnaître le mal en nous-mêmes ou dans ce que nous avons fait. Dans de telles conditions, il n’y a ni restauration générale, ni rétablissement, ni guérison.

Mais s’il n’y a pas de restauration possible pour l’ensemble, il y a tous les encouragements pour les individus. Au cours de l’histoire du peuple de Dieu, ce sont dans les jours les plus sombres qu’on a vu les hommes les plus consacrés à Dieu. Samuel « servait l’Éternel » (1 Sam. 3, 1) aux jours où la sacrificature s’était corrompue, où le sacrifice était foulé aux pieds (1 Sam. 2, 29), et où la lampe de Dieu était près de s’éteindre. Ce n’était pas à l’époque florissante du roi Salomon, mais au temps de l’apostasie d’Achab, qu’Élie rendit un témoignage brillant pour Dieu. Ainsi, dans les jours de Malachie, au milieu de l’obscurité dominante, il y en avait qui étaient non seulement extérieurement corrects, mais dans un état moral qui plaisait à l’Éternel. Ils avaient Son approbation comme un petit résidu dans un résidu.

Les caractéristiques de ce petit résidu sont d’ordre moral. Ce n’est pas leur position extérieure, même correcte, ni leur service extérieur, même zélé, qui leur ont valu l’approbation du Seigneur. C’est l’état de leur cœur qu’Il a approuvé, et qui les a rendus précieux à Ses yeux. Cela ne veut pas dire que le Seigneur fasse peu de cas d’une position juste ou d’un service pour Lui, mais, à la dernière étape de l’histoire de Son peuple, quand le témoignage extérieur est ruiné, ce à quoi le Seigneur regarde par-dessus tout, c’est que l’état moral soit en accord avec ce qu’Il est Lui-même.

Trois caractéristiques du petit résidu

La première marque distinctive de ce résidu est qu’ils craignaient l’Éternel (3, 16). C’est en contraste évident avec la masse religieuse qui les entourait, et qui, malgré une profession de haut niveau, montrait trop clairement par leur mauvais état pratique qu’ils avaient mis de côté la crainte de l’Éternel. L’Éternel donne alors le détail de nombreux péchés graves qui appellent sur eux le jugement, mais qui se résument tous dans ce seul grand péché : « ils ne me craignent pas, dit l’Éternel des armées » (3, 5). En regardant à la masse, l’Éternel doit dire : « où est la crainte qui m’est due ? » (1, 6) ; en regardant au résidu pieux, Il se plaît à reconnaître « ceux qui craignent l’Éternel » (3, 16).

L’homme qui craint le Seigneur est gouverné par le Seigneur, et non par l’homme. Il obéit « à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Act. 5, 29). Il rapporte toutes choses au Seigneur et a le Seigneur devant lui dans toutes ses voies. Il ne permet à personne, quel que soit son rang ou son don, de s’interposer entre lui et le Seigneur. En un mot, il donne à Christ Sa juste place, la place suprême, et c’est cela qui est très précieux à Ses yeux.

La deuxième caractéristique du petit résidu est qu’ils ont parlé l’un à l’autre (v. 16). C’est la communion ; non pas simplement la communion parce qu’on est dans une position juste, mais plutôt la communion parce qu’on est dans un bon état moral. C’est la communion de ceux qui craignent l’Éternel. Le déshonneur fait à l’Éternel répandu partout, et le bas état moral de ceux qui les entouraient, les poussaient les uns vers les autres. D’autre part, leurs exercices d’âmes et leur commune crainte de l’Éternel les attiraient l’un vers l’autre dans une heureuse et sainte communion.

Dans ces derniers jours, n’est-ce pas une communion ayant ce même caractère qui a tant de valeur aux yeux du Seigneur ? Il ne s’agit pas de la communion qui commence et finit par une position ecclésiastique correcte. Ce n’est pas non plus une communion organisée pour conduire une campagne d’évangélisation ou accomplir une grande œuvre missionnaire, ni une communion pour affirmer une grande vérité ou rendre un témoignage plus vivant, ni une communion que le monde à l’entour peut reconnaître, mais bien plutôt la communion calme et cachée qui s’exprime dans les heureux échanges de pensées entre des âmes attirées ensemble par les liens les unissant dans le Seigneur.

La troisième caractéristique du petit résidu est qu’ils pensaient à Son nom. Ils ne cherchaient pas à magnifier leur propre nom, mais à maintenir l’honneur du nom de l’Éternel. Tandis que ceux qui les entouraient le méprisaient, ces âmes pieuses en étaient très jalouses.

Telles étaient les caractéristiques de ceux que la grâce de Dieu approuvait dans un jour de ruine. Rien en eux ne provoquait des remous dans le monde d’alors ; ils n’étaient pas marqués par quelque grand don leur donnant une place prééminente devant les hommes ; ils n’étaient pas mis en vedette par quelque grande œuvre de charité leur attirant les applaudissements de ce monde. Ils ne possédaient ni une puissance d’intelligence frappante, ni des dons miraculeux propres à les exalter parmi leurs semblables. Ils n’avaient pas d’organisation clairement définie pour leur assurer une place au milieu des partis ou des systèmes des hommes. En fait il n’y avait chez eux aucune de ces qualités qui sont haut estimées parmi les hommes, mais ils possédaient ces traits moraux qui sont de grande valeur aux yeux de Dieu. Lui ne tardait pas à exprimer Son appréciation de ceux qui, au milieu de la corruption générale, Le craignaient et pensaient à Son nom.

L’appréciation de l’Éternel

D’abord, l’Éternel « a été attentif » (3, 16). La plupart ne faisaient pas attention à eux, ou alors, c’était pour les mépriser. Mais pour l’Éternel, leur importance n’était nullement petite, et elle attirait Son attention. Il était attentif à eux, et Son œil pouvait reposer sur eux avec délices. La marche de ce petit résidu dans la crainte de Dieu avait une grande valeur à Ses yeux.

Ensuite, l’Éternel « a entendu ». Non seulement Il aimait observer leur marche et leurs voies pieuses, mais Il se plaisait à écouter lorsqu’ils s’entretenaient l’un l’autre.

Ensuite encore, « un livre de souvenir a été écrit devant lui pour ceux qui craignent l’Éternel, et pour ceux qui pensent à son nom ». Ils craignaient l’Éternel et l’Éternel se souvenait d’eux. Ils pensaient à Son nom, et Lui n’oubliait pas leurs noms. Mais c’était devant Lui que le livre était écrit, non devant le monde. Une marche dans la piété et la crainte de Dieu, une pieuse jalousie pour le nom de l’Éternel, ce ne sont pas des caractères qui font que le nom d’un homme soit inscrit sur la liste des dignitaires de ce monde : celui-ci n’a pas de mémoire pour de telles choses. C’est au cœur du Seigneur qu’ils sont chers ; leur mémoire est un trésor pour Lui, et Il inscrit leurs noms dans Son livre de souvenir.

Quatrièmement, « ils seront à moi, mon trésor particulier, dit l’Éternel des armées, au jour que je ferai » (v. 17). Non seulement ils ont fait l’expérience de l’approbation secrète de l’Éternel en un jour de ruine, mais ils seront honorés de Son approbation publique au jour de la gloire. Dans un jour de ruine, ils étaient précieux aux yeux de l’Éternel — Ses joyaux — mais ils n’étaient pas encore manifestés comme tels. Dans le jour qui vient, ces joyaux seront présentés glorieusement. « Ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; nous savons que quand il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est » (1 Jean 3, 2).

Cinquièmement, « je les épargnerai comme un homme épargne son fils qui le sert ». Le jugement était sur le point de s’abattre sur le mal et sur ceux qui faisaient le mal, quel que soit le degré de leur profession religieuse. Ce petit résidu a l’assurance qu’il sera épargné. Au milieu de ceux qui professaient être dans une proximité particulière de l’Éternel, et Le servir correctement, ils avaient une place vraiment près de Son cœur, et leur service Lui était réellement agréable. Aussi l’Éternel dit-Il : « je les épargnerai comme un homme épargne son fils qui le sert ». Alors sera faite la distinction entre ceux qui servent l’Éternel et ceux qui ne Le servent pas (v. 18).

Ainsi, tandis que ce dernier message proclame en termes non équivoques le bas état de la masse professante du peuple de Dieu, il distingue tout aussi clairement des individus marqués par des traits moraux particuliers ; il les reconnaît comme siens et leur apporte consolation et encouragement. En outre, ils n’ont pas seulement la conscience de l’approbation du Seigneur comme une chose actuelle, pour soutenir leur foi et les encourager dans le chemin, mais ils ont la venue du Seigneur comme leur espérance immédiate, et leur seule espérance.

Ils ne s’attendaient pas à une décroissance du mal, ni à une diminution des méchants, ni à une amélioration du monde avant que vienne le Seigneur pour s’occuper des orgueilleux et de ceux qui pratiquent la méchanceté (4, 1).

Ils ne s’attendaient pas à un grand réveil, ni à une « guérison » générale parmi le peuple de Dieu, avant que se lève le soleil de justice, dont il est dit : « la guérison sera dans ses ailes » (4, 2).

Ils ne s’attendaient pas à un nouveau message de la part de Dieu, ni à un nouvel afflux de lumière remédiant à l’obscurité grandissante, avant que le Seigneur vienne et que le soleil de justice disperse les nuages de ténèbres.

Ils ne s’attendaient à aucun renouveau de puissance miraculeuse, ni à aucune intervention publique de Dieu en faveur de Son peuple, avant que le Seigneur intervienne dans Sa toute-puissance, les rendant capables de fouler aux pieds leurs ennemis (4, 3).

Autour d’eux, de toute part, une profession religieuse se vantait de sa position extérieurement correcte et de son cycle habituel de pratiques religieuses, malgré son insensibilité morale et son aveuglement spirituel. Ainsi entourés, objets du dédain et de l’opprobre, ces croyants pieux, faibles et presque inconnus du monde, poursuivaient leur chemin dans l’humilité et la séparation, marchant dans la crainte de l’Éternel, jaloux du nom du Seigneur, et attendant Sa venue.

Application aux jours actuels

Si nous voulons retirer quelque profit de ce dernier message à l’ancien peuple de Dieu, ne devons-nous pas le lire comme un dernier message adressé à nous-mêmes ? Comme déjà dit plus haut, il y a une ressemblance remarquable entre les conditions qui caractérisaient le temps de Malachie et celles qui caractérisent la chrétienté et le peuple de Dieu dans ces derniers jours, à la veille du retour du Seigneur.

Ne sommes-nous pas à nouveau entourés par une grande profession religieuse ? N’y a-t-il pas ceux qui disent être riches et n’ayant besoin de rien (Apoc. 3, 17), alors qu’ils sont moralement insensibles à leur bas état, et spirituellement aveugles à tout ce dont le Seigneur dispose pour répondre à leur immense besoin ? Au milieu de cette profession religieuse, le Seigneur ne distingue-t-Il pas à nouveau les quelques-uns qu’Il approuve, ceux dont les caractéristiques les font ressembler de façon si frappante aux croyants pieux du temps de Malachie ? Le Seigneur peut leur dire : « tu as peu de force, et tu as gardé ma parole, et tu n’as pas renié mon nom » (Apoc. 3, 8). Comme pour les quelques-uns de Malachie, ce qui leur vaut l’approbation du Seigneur, ce sont des traits moraux, et non pas une position extérieure correcte, ou de grandes œuvres, ou un témoignage remarqué dans ce monde. Comme pour leurs prédécesseurs du temps de Malachie, un jour viendra où ils seront manifestés en puissance et en gloire, et tout le monde connaîtra que le Seigneur les a aimés (Apoc. 3, 9). De même que le résidu de Malachie sera épargné du jugement dans le temps à venir, ainsi les Philadelphiens seront gardés « de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière, pour éprouver ceux qui habitent sur la terre » (Apoc. 3, 10). Et de même que la venue du Seigneur était la seule espérance du résidu pieux auquel Malachie prophétisait, ainsi cette même venue est la seule espérance mise devant les Philadelphiens. « Je viens bientôt », dit le Seigneur, « tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne » (Apoc. 3, 11).

En conclusion, nous pouvons bien dire que, dans ces derniers jours de la fin, jours d’obscurité et d’apostasie, le dernier message de Dieu à Son peuple s’adresse à nos consciences et fait un appel à nos cœurs. Ce n’est plus un message transmettant une lumière nouvelle pour nos intelligences — la lumière a été donnée, et la vérité a été retrouvée. Mais les questions se posent sérieusement : Comment avons-nous répondu à cette lumière ? Et quel est notre état moral ? Puissent nos consciences être mises à nu par la lumière de ce message ! Que, dans la présence de Dieu, nous puissions nous juger nous-mêmes et être trouvés parmi ceux à qui le Seigneur peut dire : « tu as peu de force, et tu as gardé ma parole, et tu n’as pas renié mon nom ». C’est ainsi que nous attendrons le Seigneur en vérité, et tandis qu’Il dira : « Je viens bientôt », nous pourrons répondre : « Amen ; viens, Seigneur Jésus ! ».