Écho du Témoignage:Fragments et pensées (9)

De mipe
Révision datée du 11 décembre 2020 à 20:30 par Éditeur (discussion | contributions) (Article de l’Écho du Témoignage)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

Héb. 13, 5, 6

Dans le verset 4, notre auteur parle du mariage, de son caractère honorable, de ses devoirs et de son usage, mettant ainsi le chrétien sur ses gardes quant à cette importante relation et lui enseignant comment il doit se garder par rapport à elle. Au verset 5, il commence à nous prémunir à l’égard des soucis de cette vie. Nous devons marcher comme des gens qui ne se confient pas dans les richesses et qui sont contents de ce qu’ils ont. Le comment et le pourquoi d’une telle marche se trouvent dans ce que Dieu a dit Lui-même : « Je ne te laisserai point et je ne t’abandonnerai point ». La présence du Seigneur avec nous ici-bas peut bien suffire pour nous rendre « contents » et « sans confiance dans les richesses ». Le verset 6 semble faire allusion à quelque état de choses pareil à celui que décrit Jacques 5, 1-5, temps de grandes difficultés, où la main de l’homme est contre son compagnon ! Que faire alors ? Sûrement, en de tels jours, il y a plus de puissance dans la présence du Seigneur avec nous pour nous délivrer d’inquiétude et nous rendre contents, qu’il n’y en a dans les épreuves de ces jours pour causer de l’angoisse et de l’anxiété.

Il se peut que pour bien des pauvres ce soit « difficile de trouver du travail ; plus difficile encore d’en obtenir un bon prix ; et le plus difficile de tout d’être payé pour le travail accompli ». Mais la présence du Seigneur vaut mieux que la vie, et le cœur peut s’en contenter.

Il y a une grande force aussi dans la manière dont la déclaration est faite.

« Lui-même a dit : Non, jamais je ne te laisserai ; jamais, non, jamais je ne t’abandonnerai ». Remarquez la force de ce langage. Lui-même a dit, toi individuellement, non pas vous, simplement, considérés en masse ; et ensuite la répétition de la négation ; « Non, jamais » — jamais ; non, jamais. Évidemment, l’apôtre veut que nous sachions qu’il est une pensée qui n’a ni ne peut avoir place dans le cœur de Dieu : celle d’oublier Son peuple ici-bas. Non seulement Dieu nous a donné toutes bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ Jésus, et nous a assuré aussi la gloire et la bénédiction célestes quand le désert sera passé, mais, de plus, Il est avec nous pour nous conduire Lui-même tout droit dans la traversée du désert. Les circonstances difficiles par lesquelles il avait eu à passer dans le désert, ne furent pour Dieu que l’occasion de faire voir qu’Il était Lui-même avec le peuple avec toute Sa grâce et toute Sa puissance. Ici, il y a deux choses à signaler : la présence de Dieu et notre foi en elle (voir Ex. 17, 7 ; Agg. 2, 5). Il est avec nous, toujours et jusqu’à la fin. Mais si nous ne savons pas comment mettre notre « amen » à cela, certainement nous ne serons point affermis (És. 7, 9).

Considérez les épreuves dans les ombres de votre nuit et elles vous sembleront ténébreuses. Voyez-les à la lumière de la présence du Seigneur avec vous, et alors elles brilleront. En vérité, à mesure que nous avançons, nous trouvons que les choses nous affectent selon que nous les contemplons dans la foi ou avec les yeux, dans la grâce ou dans la nature. C’est Dieu ou mon pauvre moi déchu, qui caractérise pour moi mon sentier à mesure que je marche.

« Non, jamais je ne te laisserai ; jamais, non, jamais je ne t’abandonnerai » est la bannière du Seigneur pour Son saint, bannière qui flotte au-dessus de toute circonstance possible.


C’est un mauvais signe pour l’évangéliste, lorsqu’il fait peu de cas de la conviction de péché, car cela montre qu’il ne comprend ni le message dont il se dit chargé, ni les voies de Celui dont c’est le message. Quand Dieu révèle Sa miséricorde et Sa compassion à une âme par la révélation de Christ en elle, il y a certainement deux choses devant cette âme : d’abord l’objet des délices de Dieu (c’est-à-dire Son Christ), et en second lieu, le moi auquel Christ est révélé — l’âme elle-même, parfait contraste de Christ. Son état, quand elle est ainsi trouvée, est un état que Dieu qui prend Ses délices en Christ, doit avoir et a effectivement en dégoût, quoique, plein de compassion pour l’âme elle-même et lui montrant de la miséricorde, Il lui garantisse alors sa délivrance par la révélation de Christ.

Je n’admets pas qu’une âme doive passer par le désespoir, avant de pouvoir connaître la paix, ou jouir d’une paix parfaite, chose que quelques-unes enseignent ; mais je tiens pour certain qu’une âme connaît la miséricorde et la compassion qui sont en Dieu, ou la signification de l’œuvre de Christ qui n’a jamais su ce que c’était que le dégoût du moi ou l’horreur du moi. Sa miséricorde doit certainement être mesurée, comprise, non seulement comme ayant ses hauteurs en Dieu, mais aussi comme ayant ses profondeurs en nous qui sommes sauvés. Et il est bien sûr que le contraste entre ce que Christ est moralement, et ce que je suis moi-même, doit produire le dégoût et l’horreur du moi.

Quand j’étais dans la chair, ma conscience était endurcie, et je n’avais pas le sentiment de la présence du péché en moi ; j’étais sous la coulpe. Mais lorsque la grâce m’a révélé Christ, ma conscience a pu aussitôt, par le moyen du sang, devenir parfaitement convenable pour la présence de Dieu dans le sanctuaire ; mais alors, délivré de la coulpe du péché, je suis devenu conscient du péché en toute manière.

Les voies du Seigneur en grâce ne sont point connues de celui qui fait peu de cas de la conviction de péché. Car si toute l’œuvre du salut, du commencement à la fin, est l’œuvre du Seigneur, néanmoins Sa manière de l’appliquer est telle qu’Il laisse pleinement sa place à celui qui est sauvé ; celui-ci doit travailler à son propre salut avec crainte et tremblement, précisément parce que c’est Dieu qui opère en lui le vouloir et le faire selon Son bon plaisir. En nous montrant ce que nous sommes et nous le faisant prendre en dégoût, Il nous permet, dans Ses voies de grâce, de nous identifier avec Lui contre nous-mêmes, comme aussi contre le monde et Satan.

Le soi-disant évangéliste qui fait peu de cas de la conviction de péché peut se croire un bon faiseur d’auditoires des endroits pierreux, mais il découvrira que celui qui porte du fruit est l’homme qui a eu de nombreuses et profondes convictions de péché, en a, et en aura encore jusqu’à la fin.