Études Scripturaires:La venue du Seigneur et sa descente préalable dans l’air, présentées en liaison avec les vivants et avec les morts

De mipe
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Traduit d’un article réimprimé (avec additions) du « Present Testimony »
traduit de l’anglais par Th. Carey
E. Denny 15 février 1855

« Or, mes frères, je ne veux point que vous ignoriez ce qui regarde ceux qui dorment, afin que vous ne soyez point attristés comme les autres qui n’ont point d’espérance. Car si nous croyons que Jésus mourut, et qu’il ressuscita, de même aussi ceux qui dorment en Jésus, Dieu les ramènera avec lui. Car nous vous disons ceci par la parole du Seigneur, que nous qui vivrons et resterons à la venue du Seigneur, ne préviendrons point ceux qui dorment. Car le Seigneur lui-même, avec un cri d’exhortation, et une voix d’archange, et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel, et ceux qui sont morts en Christ, ressusciteront premièrement ; puis nous qui vivrons et qui resterons, serons enlevés ensemble avec eux dans les nuées, au-devant du Seigneur, en l’air ; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. C’est pourquoi consolez-vous l’un l’autre par ces paroles. »

Dès qu’on veut étudier le passage ci-dessus, la première question qui s’offre à l’esprit est celle-ci : — Quel était le sujet de la tristesse de ces saints de Thessalonique ? Ce n’était pas, je pense, la crainte que leurs frères fussent perdus ; ils les connaissaient comme des croyants, et par conséquent un pareil soupçon ne pouvait entrer dans leur esprit. Ils ne se laissaient point aller non plus à une douleur purement naturelle à cause de leur départ ; c’était là pour eux un point tout à fait secondaire. Leur tristesse ne découlait ni de l’une ni de l’autre de ces deux causes. D’où provenait-elle donc ? Elle venait, je crois, comme l’apôtre le donne à comprendre, de ce qu’ils ignoraient, à l’égard de ces saints, quelque chose qui avait trait à l’espérance du royaume. Ils ne comprenaient réellement pas comment ceux qui s’étaient endormis pouvaient participer avec eux à la gloire future de Christ. C’est pourquoi l’apôtre combat cette crainte par cette déclaration positive, que, bien loin qu’ils dussent, en aucune mesure, être privés de la bénédiction — lorsque Dieu introduira le Premier-né dans le monde, lorsqu’il établira Christ en ce règne qu’Il doit recevoir comme la récompense de Son humiliation sur la terre — Il (Dieu) ramènera avec Lui (Christ) ceux qui, avant ce moment, seront morts dans la foi.

Bien ! mais les Thessaloniciens auraient pu dire : — Nos frères sont morts ; comment donc peuvent-ils venir avec Christ ? — Paul répond donc à cela dans le verset 15, en disant que « nous qui vivrons et resterons pour la venue du Seigneur[1], nous ne préviendrons point ceux qui dorment ». Ensuite il continue, dans les versets 16 et 17, en montrant que — afin qu’ils puissent venir avec Lui — il faut qu’ils soient préalablement ressuscités ; que — comme dans le cas d’un souverain qui visite quelque cité ou quelque province de ses états, les nobles qui y demeurent doivent en sortir pour aller à sa rencontre, afin de prendre leur part dans son cortège lorsqu’il entrera en ce lieu — de même les saints (du moins ceux dont il parle — ceux qui se sont endormis) doivent monter, afin de descendre avec le Seigneur lorsqu’Il vient dans Sa gloire. Ayant, dans le verset 14, parlé de la chose finale, il revient alors sur ses pas, et, dans les versets 16, 17, il montre ce qui, avant cela, doit nécessairement arriver.

Le point sur lequel les Thessaloniciens étaient dans l’ignorance, et sur lequel ils avaient besoin d’être ainsi éclairés, c’était la doctrine d’une « première résurrection ». Comme Marthe, lorsqu’elle disait de son frère : « Je sais qu’il ressuscitera en la résurrection, au dernier jour » — et comme plusieurs, même de nos jours, ils avaient quelque idée vague d’une résurrection générale des justes et des méchants, à la fin, mais ils ne savaient rien de « la résurrection de vie » en contraste avec « la résurrection de jugement ». Ils pensaient que les morts et les vivants se rencontreraient et seraient également bénis à la fin, mais que dans l’intervalle il y aurait une différence ; ils s’imaginaient que ceux qui vivraient préviendraient ou devanceraient les autres ; — en sorte que, dans la proportion de la durée du royaume, ces derniers perdraient l’honneur réservé aux premiers.

Il est même probable qu’ils avaient peu l’idée, ou qu’ils n’avaient pas la moindre idée qu’une portion quelconque des saints, soit les morts, soit les vivants, viendrait avec Christ, mais qu’ils supposaient, selon la pensée de plusieurs aujourd’hui, qu’Il doit venir et établir Son royaume sur la terre ; comme nous savons que ce sera réellement le cas à l’égard de Son peuple terrestre, les Juifs — tandis que Son Église sera en ce même temps manifestée en la gloire céleste, régnant avec Lui sur la terre et en relation intime avec la terre. C’est donc à tout cela que l’apôtre était appelé à répondre, et il y répond, comme je l’ai dit, dans ce passage.

Mais on peut objecter que le verset 14 ne peut s’appliquer à la venue de Christ en Son royaume, parce que les saints dont il y est parlé ne sont qu’une portion de ceux qui doivent L’accompagner alors. Il est bien vrai qu’ils n’en sont qu’une portion, mais ceci ne contredit nullement l’interprétation donnée ici. Il faut se rappeler que les craintes des Thessaloniciens concernaient les morts, non les vivants, et c’est pour cela que Paul se borne à parler des premiers, sans (v. 14) faire aucune allusion aux derniers ; il parle de ceux qui dorment en Jésus ; sans juger nécessaire de dire (ce qui d’ailleurs est vrai) que Dieu ramènera avec Son Fils le reste des rachetés, savoir les vivants, aussi bien que ceux qui sont morts, et précisément au même moment.

Il est bien vrai que, lorsqu’il en vient à parler de l’enlèvement des saints dans les versets 16 et 17, il fait mention des vivants aussi bien que des morts. Mais pourquoi le fait-il ? Parce que le temps était venu de faire une nouvelle révélation, et non seulement à ces Thessaloniciens, mais encore à toute l’Église de Dieu. Aussi prend-il occasion des circonstances de leur tristesse, pour mettre en lumière cette vérité nouvelle — non encore révélée. Il leur montre, « par la parole du Seigneur », l’ordre des événements relatifs à la résurrection et à l’ascension tant des morts que des vivants. Il leur dit que, lorsque Christ descendra dans l’air, la première chose qui aura lieu sera que les morts seront ressuscités — qu’ensuite les vivants seront transmués — et qu’alors enfin les uns et les autres, dans leurs corps glorifiés, seront enlevés ensemble au ciel. Nous pourrions être disposés à penser qu’il faudrait quelque temps pour effectuer tout cela ; — mais cette œuvre est celle de Dieu, et sera accomplie, comme nous le lisons, « en un clin d’œil » ; — ce sera l’œuvre d’un moment.

Les observations qui précèdent ont été écrites dans le but de répondre à une interprétation de ce passage, que j’ai trouvée plus généralement répandue parmi les chrétiens que je ne m’y attendais. « Si nous croyons que Jésus mourut, et qu’il ressuscita ; de même aussi ceux qui dorment en Jésus, Dieu les ramènera avec lui ». Ceci, dit-on, s’applique à la venue de Jésus, lorsque du ciel Il descendra dans l’air, accompagné, comme on le pense, des esprits ou des âmes de ceux qui se sont endormis. Or après ce que je viens de dire, il est inutile pour moi d’ajouter, que je regarde cette vue du passage comme étant entièrement erronée, et qu’à moins que nous ne comprenions que le verset 14 s’applique à la chose finale, comme je l’ai dit, savoir à la venue de Christ quand Il apparaît en Son règne, et les versets 16 et 17 à ce qui aura lieu préalablement — savoir, à la résurrection, à la transmutation et à l’ascension des saints — nous ne saisissons ni le but ni la pensée de l’Esprit, parlant par le moyen de l’apôtre.

Avant de finir, je désire ajouter ici quelques mots quant aux esprits séparés des corps. Il est très vrai que les âmes de ceux qui dorment sont maintenant avec le Seigneur ; et il est également vrai que, lorsque Christ descendra du ciel, ces âmes reprendront possession de leurs corps. Mais remarquez que l’apôtre ne dit pas un mot des esprits dans ce passage. Il parle des saints comme individus, sans considérer l’esprit abstraction faite du corps, ni le corps abstraction faite de l’esprit. Ce dont il parle, c’est de l’homme tout entier — le croyant. Ses paroles ne sont pas : « les esprits de ceux qui dorment en Jésus… », mais « ceux qui dorment en Jésus, Dieu les ramènera avec lui ». Et même, s’il était vrai qu’il parlât, à quelque égard, de l’un plus que de l’autre, ce serait nécessairement du corps, de cette partie de nous-mêmes qui meurt, qui cesse d’agir — en contraste avec l’esprit qui ne peut dormir, mais qui devient plus activement vivant, plus rempli d’énergie qu’auparavant, dès qu’il est affranchi de notre corps actuel de péché et de mort. Toutefois, je dis simplement ceci pour corroborer mon assertion quant au silence que garde l’Écriture, au sujet de la rentrée de l’esprit dans le corps, parce que, soit que Paul parle, dans le verset 14, de la venue de ces saints avec le Seigneur, soit qu’il parle d’eux dans les versets 16 et 17, comme sortant préalablement de leurs sépulcres, il les considère, ainsi que je l’ai dit, dans l’ensemble de leur existence — comme des hommes ressuscités à la vie, comme des êtres composés et de corps et d’esprit.

La pensée que j’ose ici combattre, me paraît, je l’avoue, conduire à la conclusion que l’âme dort pendant sa séparation d’avec le corps. N’en est-il pas ainsi ? En effet, ceux que Dieu ramène, sont ceux qui auparavant étaient endormis. Or, selon ce qui a été dit, ce seraient les âmes des saints qui sont ainsi ramenées, afin qu’elles puissent reprendre possession de leurs corps ; et par conséquent la conclusion serait que ces mêmes âmes auront sommeillé dans l’intervalle entre la mort et la résurrection.

Loin de moi la pensée d’accuser aucun de ceux qui ont cette vue de recevoir une doctrine aussi fausse et antiscripturaire que le sommeil de l’esprit séparé du corps. Je puis dire en vérité que je n’ai ni une telle pensée, ni un tel soupçon. Mais, je le répète, cette vue, si on la considère attentivement, sera trouvée entraîner à cette conclusion, précisément comme le rejet de la vérité de la résurrection des morts (1 Cor. 15) n’entraîne à rien moins qu’à nier la résurrection de Christ. L’apôtre n’eut jamais l’intention, parce que les Corinthiens ne comprenaient pas cette doctrine par rapport à eux-mêmes, de les accuser de dire que Christ, leur Chef vivant, n’était pas ressuscité, car en le faisant il n’aurait guère pu les reconnaître comme des chrétiens. Toutefois, il agit avec eux ouvertement et franchement ; il expose l’erreur des vues qu’ils entretenaient réellement, en montrant la conclusion à laquelle elles devaient nécessairement conduire, si l’on en suivait jusqu’au bout les conséquences.

Lorsque le cœur est droit et que l’œil est simple, le Seigneur, dans Sa miséricorde, nous garde des conséquences de plus d’une erreur dans l’intelligence de l’Écriture, où les plus sages d’entre nous peuvent tomber. Cela est bien consolant, lorsque nous considérons que, maintenant, nous « ne pouvons voir » que comme à travers un verre obscur. Néanmoins, comme dans le cas qui est devant nous, nous devons prendre garde aux vues que nous adoptons, car nous ne savons pas quel avantage l’ennemi peut remporter sur nous par ce moyen, comme il l’a fait quelquefois, en conduisant les saints à pousser leurs conclusions jusqu’au point de tomber à la fin dans une erreur positive. Que le Seigneur nous garde dans la simplicité, dans l’humilité et dans la seule dépendance de l’enseignement du Saint Esprit en étudiant l’Écriture !



  1. « La venue du Seigneur », dans ce quinzième verset, ne se rapporte pas, je crois, à Sa descente dans les airs, mais à Sa venue en gloire. Voici ce que faisaient les Thessaloniciens : — ils établissaient à tort un contraste entre ceux qui vivraient et qui resteraient jusqu’au temps du royaume, et ceux qui étaient morts. C’était là l’erreur à laquelle l’apôtre était appelé à répondre ici. D’où il suit que la venue dont il est question est nécessairement Sa venue pour régner. Ils ne connaissaient encore rien de Sa descente préalable, ni de l’ascension de l’Église. Paul ne leur avait point enseigné la vérité révélée dans les deux versets suivants (16 et 17), et par conséquent il n’avait assurément pas l’intention d’y faire allusion ici, comme s’ils avaient déjà reçu instruction à cet égard.
    Remarquez que les paroles « nous qui vivrons et qui resterons », ou plus littéralement : « nous les vivants, les laissés » (ήμεἳς ὁι ζῶντες ὁι περιλειπόμενοι), ne déterminent rien (comme le mot « resterons » pourrait nous disposer à le penser) quant au lieu où seront ces saints-là à cette époque. Elles montrent purement et simplement que ceux-là, en contraste avec ceux qui dorment, seront exemptés de la mort. La même phrase se rencontre deux fois dans ce passage, dans les versets 15 et 17 — dans le premier, en liaison avec la venue du Seigneur en gloire ; dans le second, en rapport avec Sa descente préalable dans l’air ; — le but étant simplement, dans l’un et dans l’autre cas, de désigner ceux qui sont ainsi laissés, comme étant destinés à entrer dans le royaume sans passer par la mort ; l’intervalle entre ces deux événements, et le changement qui doit s’accomplir à l’égard de leurs corps ne faisant aucune différence quant à cela ; — dans l’un et dans l’autre cas, ils sont clairement désignés comme étant ceux qui vivent et qui restent, dans le sens donné plus haut. — Pour rendre la chose plus simple, on peut paraphraser ainsi ce quinzième verset : — « Nous qui vivons maintenant, au cas que nous restions, ou que nous continuions de vivre, jusqu’à la venue de Christ, nous ne préviendrons pas ou ne devancerons pas (ainsi que vous, Thessaloniciens, vous l’imaginez) ceux qui se sont endormis, comme si, pendant que nous serons vivants et que nous régnerons avec Christ, ils devaient continuer à dormir, et ne pas ressusciter avant le dernier jour, après que le royaume sera terminé ».
    Je conviens que, d’après les paroles du Seigneur en Luc 20, 27-38, spécialement le verset 35, ils auraient dû connaître quelque chose de la résurrection, limitée, comme elle l’est là, à une espérance purement terrestre, savoir de la résurrection d’entre les morts (τἤς ἀναστάσεως τἤς έϰ νἒϰρων), en liaison avec le royaume. Mais ils ne la connaissaient point, et c’est pourquoi ils menaient deuil sur leurs frères « comme les autres qui n’ont point d’espérance », montrant qu’ils étaient bien complètement privés de l’espoir de les retrouver avant que le siècle du royaume ne fût terminé. Aussi l’apôtre prend occasion de l’ignorance de ces Thessaloniciens pour annoncer (pour leur instruction et pour la nôtre) la vérité révélée ici ; — elle va bien au-delà de tout ce qui avait été enseigné par le Seigneur Lui-même comme dans le passage ci-dessus, en ce qu’elle montre bien explicitement la résurrection et en même temps l’espérance des saints (en harmonie avec tout ce qui concerne l’Église) comme étant une chose céleste ; et qu’elle nous enseigne que — tandis que la montagne des Oliviers, comme nous le voyons en Zacharie 14, 4, est le lieu où Christ et Son peuple terrestre, les Juifs, se rencontreront de nouveau pour la première fois, « l’air » est le lieu où l’Épouse et l’Agneau doivent se réunir ; et non seulement cela, mais que, lorsqu’Il viendra en Son royaume, l’Épouse, en même temps, viendra avec Lui du ciel.