Écho du Témoignage:Extrait d’une lettre (2)

De mipe
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J.N. DarbyNew-York

…L’œuvre fait des progrès, mais lentement. La vérité se répand, mais c’est autre chose que de se charger de sa croix, et je remarque que, quand on n’agit pas selon la vérité, il n’y a pas de solidité, on joue avec les vues religieuses. Quand on suit la vérité, les difficultés sont là, l’opposition du monde ; cela vous rend sérieux, il faut savoir rendre raison de ses convictions ; puis la chair ne s’accommode pas de cela, et il faut que la vérité règne dans le cœur pour que la victoire soit remportée. La grâce ne prête plus à la légèreté et à la licence dans la doctrine même. Ce ne sont pas des jets de vapeur : il faut que la machine marche, et marche avec beaucoup à traîner ; il y a responsabilité à l’égard de soi-même, du nom du Seigneur et de Son œuvre.

Il faut tenir compte de cette tendance à présent. Il ne manque pas de personnes qui aiment à entendre de nouvelles vérités, mais qui n’ont pas une idée de marcher dans la vérité d’une manière pratique. Il faut de la patience, avoir un cœur large, mais un cœur qui ne connaît que Christ comme but, et qui Le suit, au moins qui cherche à le faire. On perd son temps avec des amateurs. Il y a une vraie dignité dans la vérité, qui demande qu’on la respecte d’une manière pratique. Mais vous le savez. Dans ces derniers jours il nous faut de la fermeté et un cœur large qui sache séparer ce qui est précieux de ce qui est méprisable. L’obéissance est ferme et humble ; la grâce, la douceur, l’amour devraient être là ; mais la vérité n’a pas besoin de l’homme, l’homme a besoin de la vérité. L’amour sent le besoin de chercher les âmes ; mais celles-ci doivent se soumettre à Christ et reconnaître Sa grâce… De quelle manière frappante le Seigneur se place toujours en Jean dans une position où Il reçoit tout du Père — εκενωσε σεαυτον. On voit la déité percer à travers le voile dans chaque phrase pour ainsi dire. On voit que Lui et le Père sont un ; mais Celui qui est un avec le Père reçoit maintenant tout de Sa main. C’est la voix de quelqu’un qui peut parler avec le Père comme une personne divine ; mais Il ne dit pas : Je me glorifierai, mais bien, glorifie-moi. Il dit : « Je le relèverai en trois jours », mais c’est en séparant, pour ainsi dire, Son corps de Lui-même, et en en parlant comme d’un temple où Il habitait. Sa personne s’est présentée à moi d’une manière bien vivante dernièrement en lisant cet évangile. Au reste, les évangiles m’ont beaucoup nourri ces temps-ci. Mais que nous sommes petits au prix de toute Sa grâce et de tout ce qui se révélera à nous quand nous serons auprès de Lui dans la gloire. Que Dieu nous enseigne à charger la croix et à suivre Celui qui seul en est digne ! On veut lâcher la vérité parce qu’il est difficile de la concilier avec la charité. Tenez-y ferme : nous sommes sanctifiés par la vérité. Christ Lui-même est la vérité. J’admets la difficulté, mais la grâce nous suffit. Cordiales affections à tous les frères ; que Dieu les garde et les bénisse !