Écho du Témoignage:Quelques mots sur la trinité

De mipe
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C’est absurde de songer à faire l’application des nombres à un être divin ou moral. Nous n’entendons pas la même chose par l’unité dans les chiffres et l’unité dans les âmes. Mais je nie que Dieu ait été ou pût jamais être pleinement révélé comme un. Il est un ; mais Il ne fut jamais révélé comme un. Il fut révélé comme étant un, en contraste avec une multiplicité de dieux. Mais quand Il fut révélé comme étant un, Il n’était pas pleinement révélé. Il exista toujours en unité, en trinité — non que j’aie la prétention de sonder cela, mais je le sais parce que, quand Il fut pleinement révélé, Il fut ainsi révélé. Quand Il était révélé comme étant un, Il ne permettait pas qu’on L’approchât, et Il faisait voir cela soigneusement : Il demeurait (en tant qu’ainsi révélé) derrière le voile ; en un mot, Il se servit de plusieurs figures sensibles pour montrer qu’Il n’était pas connu, que la vraie lumière ne luisait pas, et que le chemin des lieux saints n’était pas encore manifesté.

Mais lorsqu’Il se révèle, le Fils est sur la terre, toutefois dans le sein du Père. Il est l’image du Dieu invisible. Celui qui L’a vu, a vu le Père. La lumière de Dieu était dans le monde, mais le monde ne la voyait ni ne la comprenait. Celui qui était révélé, le Père, était connu ou pouvait être connu dans Sa bonté par le Fils. Quoique le Dieu invisible fût manifesté par Celui qui était Son image, s’Il avait cessé d’être invisible, Christ aurait cessé d’être un révélateur spécial et une image spéciale ; s’Il ne L’avait pas parfaitement montré et révélé comme réellement manifesté (c’est-à-dire, s’Il n’avait pas été Dieu), il n’y aurait eu ni amour, ni bonté, ni support, ni patience, ni pouvoir — il n’y aurait pas eu de révélation. S’Il n’avait pas été Fils, Il n’aurait pu nous révéler le Père comme tel.

Mais il y a encore autre chose. Les ténèbres ne comprirent point la lumière. Le Saint Esprit (lorsque fut accomplie l’œuvre qui était nécessaire pour que nous fussions placés, selon la nature sainte et juste de Dieu, dans cette position sans laquelle Il n’eût pas été ainsi connu, c’est-à-dire, en vérité), le Saint Esprit, dis-je, devint le pouvoir pour donner la capacité de comprendre, et pour révéler, non pas comme objet, mais comme donnant puissance, puisqu’Il nous avait vivifiés de manière à ce que nous eussions capacité pour saisir. Je ne dis pas ceci a priori, mais d’après la révélation de Dieu.

Sans la Trinité on ne connaissait pas l’amour, la sainteté, la justice — la nature spirituelle de Dieu et la pureté comme telle. Cela veut dire qu’Il n’était jamais révélé tel qu’Il est, qu’Il fut toujours. Toute la vraie nature de Dieu, c’est-à-dire, ce qu’Il est sans la Trinité, reste inconnue. Le Père veut, le Fils vivifie ceux qu’Il veut ; mais parce que nous avons des volontés distinctes, pourquoi en serait-il nécessairement de même du Père et du Fils ? L’Esprit distribue à ceux qu’Il veut ; mais ceci n’est pas distinct de la volonté du Père et du Fils. Ils n’ont pas le même conseil, mais un seul conseil, une seule pensée, un seul sentiment, un seul dessein ; toutefois ils agissent d’une manière distincte dans la manifestation de ce conseil. Le Père envoie le Fils, et le Fils le Saint Esprit. Mais quand le Fils vient, Il n’est point par là séparé du Père. « Le Père qui demeure en moi, est Celui qui fait les œuvres ». De même Il chasse les démons par l’Esprit de Dieu, mais c’est Lui qui les chasse. Il y a unité en tout ce qui constitue l’unité quand nous parlons spirituellement — non pas l’unité qui consiste à arriver aux mêmes choses, ou dans l’union, ou dans le fait d’être unis comme nous le sommes en ayant un seul et même Esprit qui demeure en tous, mais — l’unité qui résulte du fait qu’il y a unité dans l’être éternel ; de sorte que tout le reste découle de cette volonté une, de ce conseil un, de telle sorte cependant que la distinction d’action dans cette volonté nous est révélée : non pas distinction de volonté, mais distinction de vouloir.

Je ne prétends pas le moins du monde sonder ce mystère divin où tous sont Dieu, tous un seul Dieu, Dieu tous trois ; cependant le Père est révélé, le Fils révèle, le Saint Esprit vivifie et manifeste. Le Fils qui révèle n’est pas différent du Père qu’Il révèle, ou Il ne Le révélerait pas. Par le Saint Esprit qui vivifie et manifeste, nous sommes nés de Dieu et connaissons Dieu comme Celui qui demeure en nous. Il nous Le révèle par Sa propre présence et Il est de toute manière la puissance de Dieu, agissant dans la créature.

La créature ne pouvait pas atteindre à Dieu ; ou Dieu ne serait pas Dieu. C’est absolument impossible ; car si le fini atteint à l’infini, il n’y a ni fini ni infini. Et le Dieu infini ne pouvait pas comme tel se révéler à une créature finie. Et cela n’est pas vrai seulement au point de vue mental ; car si Dieu dans Sa gloire s’était ainsi révélé, la créature n’aurait pu exister devant Lui. De même s’Il s’était révélé moralement (c’est-à-dire simplement dans Sa gloire comme saint et juste) l’homme n’aurait pu subsister devant Lui. Pas même l’amour n’y pouvait faire ; car qu’était-il pour l’homme tel qu’il était ? Pas de lien, pas de désir, et, si l’homme était pécheur, pas de convenance, d’à-propos dans sa manifestation.

Mais dans le Fils par le Saint Esprit, par l’œuvre de Christ et l’opération du Saint Esprit, Dieu est révélé et dans l’amour du Père, la justice et la sainteté sont maintenues et glorifiées, en même temps que la présence du Saint Esprit confère capacité de communion dans la jouissance du Père et du Fils, et intelligence spirituelle de toutes ces voies.

Aussi lorsque Jean dit que Dieu a tellement aimé le monde, trouvons-nous partout où il parle de la grâce et de la puissance qui amènent l’homme dans la connaissance et la jouissance de Dieu, qu’il parle du Père et du Fils, ajoutant ensuite dans les paroles de Christ la présence et l’œuvre du Consolateur. Jean est celui qui traite spécialement de la révélation de Dieu, pas de la présentation de l’homme à Dieu, bien qu’il en parle aussi ; comme Paul aussi parle de la révélation de Dieu, quoiqu’il traite spécialement de la présentation de l’homme à Dieu.

Nous voyons donc qu’il ne pouvait y avoir de pleine révélation de Dieu, sinon par le moyen du Fils, par l’Esprit, et par là du Père. La pleine révélation du Dieu unique est seulement ainsi, le Père, le Fils et le Saint Esprit. Cela, seulement cela, est ce que le Dieu unique est, une identité de volonté et d’être, de sorte qu’Ils sont essentiellement un et seulement un, toutefois distincts dans le vouloir et dans l’action (et nous pouvons les distinguer dans le vouloir et dans l’action. De là vient que nous parlons ordinairement de personnes), néanmoins ne voulant et n’agissant jamais que dans la volonté et l’unité de nature qu’ils ont en commun.

Je crains trop de paroles d’homme sur ce sujet. Mais j’affirme que la seule pleine révélation du seul vrai Dieu est Sa révélation dans la Trinité. Nos prières montent en harmonie avec elle. Par Lui (Christ, le Fils), nous avons accès auprès du Père par un seul Esprit.