Messager Évangélique:Apocalypse 4

De mipe
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(Méditation)

La scène décrite dans ce précieux chapitre nous introduit dans la troisième division de ce livre ; division indiquée au chapitre 1 verset 19. Ici, Jean change de position, il n’est plus sur la terre, mais dans le ciel, en esprit. Là, le premier objet qui se présente à lui, c’est le trône de Dieu, avec tous les attributs qui lui sont propres et qui conviennent au caractère sous lequel ce trône nous est révélé. Avant que d’entrer en d’autres détails, remarquons que le caractère particulier du trône, au centre de cette merveilleuse scène, est celui de trône de jugement ; il diffère, par conséquent en cela, du trône dont nous nous approchons actuellement, qui est un trône de grâce, lequel répond, selon la volonté de Dieu, aux besoins de gens qui ont manqué à leur responsabilité et qui y recourent afin d’être restaurés et bénis (Héb. 4, 16).

Cette différence est importante à remarquer, pour l’intelligence de ce chapitre, car ici, c’est de la création et de l’état des hommes qu’il s’agit et non de l’Église ou des besoins de ses membres ici-bas.

La scène, qui nous est présentée dans le chapitre que nous venons de lire, est un pas fait au-delà de ce qui regarde l’Église, considérée comme corps professant et responsable sur la terre ; car le tableau prophétique, représentant les phases successives de l’histoire morale de l’Église, est complètement terminé par la réjection de Laodicée. C’est donc d’un fait entièrement nouveau, que nous nous occupons maintenant.

Le verset 3 nous présente Dieu assis sur le trône, comme Créateur de toutes choses ; c’est Son trône à Lui, c’est le siège de Sa souveraine autorité et de Sa puissance comme Dieu, manifestées dans le gouvernement de tout ce qui existe. Autour du trône est « l’arc-en-ciel », signe qui rappelle l’alliance de Dieu avec la création — signe béni de la fidélité et de la bonté de Dieu envers un monde toujours coupable, qui prend occasion de la longue patience de Dieu, pour combler la mesure de ses iniquités.

Un trait caractéristique de ce chapitre, c’est que Christ ne se trouve pas dans cette merveilleuse scène ; Il est encore caché en Dieu, dans Son trône. Les agents du pouvoir gouvernemental de Dieu, et ceux qu’Il a revêtus de l’autorité pour le jugement (Ps. 103, 20 ; 1 Cor. 6, 2) sont seuls manifestés ici. Tous sont à leur place prêts à agir ; car Dieu va agir en justice et la cour suprême de justice est réunie autour de Lui. Déjà sortent du trône « des éclairs, des voix et des tonnerres », redoutable manifestation du caractère et de la majesté du Dieu saint et juste. Ce n’est toutefois pas le Sinaï du désert, bien que ceci le rappelle, mais c’est le ciel et le trône de Dieu dans le ciel ; et ce n’est plus en rapport avec un peuple seul, que Dieu se montre, mais c’est en rapport avec toutes les nations lesquelles Il juge, selon cette perfection de lumière spirituelle qui discerne et découvre tout (v. 5).

« Et autour du trône vingt-quatre trônes, et sur les trônes vingt-quatre anciens assis, vêtus de vêtements blancs, et sur leur tête des couronnes d’or ». Ces hauts personnages sont trop connus pour être nommés, soit ici, soit au chapitre 20, où nous lisons : « Je vis des trônes, et ils étaient assis dessus et le jugement leur fut donné » ; nous ne devrions donc pas être embarrassés pour savoir qui ils sont. Dans le livre des Actes, une expression aussi abstraite — « la voie » — est souvent employée, cependant elle est intelligible pour tout lecteur chrétien. Je cite ce fait, en rapport avec celui des personnages assis sur les trônes, sans que l’Esprit les nomme. Pour « la voie », voyez Act. 9, 2 ; 19, 9 — et 22, 4, etc.

Je crois donc que ces personnages, si élevés dans la faveur divine, sont les symboliques représentants des saints, dans cette position-là ; non pas précisément de l’Église considérée comme corps de Christ glorifié dans le ciel ; ce sont des anciens. En Israël, les anciens jugeaient aux portes ; ce terme était bien intelligible pour l’apôtre Jean. Je le répète, nous n’avons pas ici l’Église vue dans sa relation immédiate avec Christ, le Fils de Dieu (dans le sens de communion avec Dieu ; elle prendrait plutôt cette position, quand les anciens quittent leurs trônes pour adorer Dieu, v. 10) ; car dans ce cas, je crois que sans exagérer, on peut dire, qu’elle est plus élevée que les anciens assis sur leurs trônes. Quelle grâce de Dieu ! — les saints dans la Parole n’ont pas un seul titre, mais plusieurs ; et à chacun d’eux se rattachent une gloire et une bénédiction d’un genre différent. Ainsi donc, considérons ces vingt-quatre anciens, comme représentants des saints en haut, alors que revêtus de leur pouvoir judiciaire, ils seront assis pour juger.

Dans l’Apocalypse, les symboles qui s’y trouvent doivent toujours diriger notre pensée vers l’objet ou la chose qu’ils représentent ; autrement on ne possédera pas la pensée de l’Esprit, dans les choses qu’Il placera devant nous. Voici un exemple de ce que je dis : Si je prends littéralement cette expression : « la Bête », ou bien celle-ci : « et je vis un ange dans le soleil », dans ce cas je manque entièrement la pensée de Dieu, au sujet de ce qu’Il veut me faire entendre par ces différentes images. Le soleil pris comme symbole désigne une puissance qui domine au milieu des autres ; l’ange du chapitre 19 se place au centre, et l’assujettit au jugement de Dieu.

Revenons maintenant au sujet qui est cause de cette petite digression. Si donc on pense à la bénédiction qui résulte pour les saints dans cette position glorieuse, elle est incontestable, car, outre le fait du pouvoir dont ils sont revêtus, il y a l’idée de la capacité qu’ils tiennent de Dieu, par laquelle ils jugent avec intelligence, et selon la justice et les droits de Dieu. C’est même parfois humiliant de voir dans combien de cas, nous sommes de nos jours peu capables de juger des moindres choses, et cependant la scène que nous avons sous les yeux, nous annonce à l’avance ce que nous ferons un jour. Toutefois, être sur le sein de Jésus (et c’est notre part actuelle) est une bénédiction plus élevée et en même temps plus heureuse, que d’avoir la puissance de faire descendre le feu du ciel sur les hommes. En vous disant cela, mes chers amis, ne croyez pas que j’aie l’intention de rabaisser l’importance du caractère et de l’action de ceux dont nous nous occupons. Dieu m’en garde ! car c’est Lui-même qui les institue tels ; ma pensée est simplement de vous faire remarquer qu’il y a pour nous diverses bénédictions, mais que toutes ne sont pas du même genre.

Quant aux animaux qui figurent ici, comme soutiens du trône, leurs attributs significatifs montrent qu’il s’agit bien de l’action et du gouvernement de Dieu dans la création. L’analogie de ceux-ci, avec ceux d’Ézéchiel 1, est assez frappante pour conclure que ce sont les mêmes.

Une chose m’a occupé au sujet de la figure employée pour représenter ces êtres vivants. Dieu veut-Il appeler notre attention sur la distinction qu’Il fait entre ceux qu’Il a créés à Son image (les anciens par exemple), et ceux qui ne le sont pas (les anges), quels que soient, du reste, leur caractère et leur dignité ?

Une chose intéressante, c’est la manière dont ce chapitre se termine. En Ésaïe 6, on voit les séraphins exalter la gloire du Dieu d’Israël, au moment où l’iniquité de ce peuple est pleinement manifestée. Eh bien ! mes chers amis, je crois que c’est le cas ici aussi, toutefois ce n’est pas l’iniquité d’Israël seulement, mais celle de toute la terre qui est manifestée et que Dieu va juger.

Aujourd’hui Satan règne, l’influence de ce règne est la corruption et l’éloignement des hommes de Dieu. Quelle grâce de pouvoir, malgré notre faiblesse, donner gloire et louange au Dieu qui vit aux siècles des siècles ! — Que Lui qui nous a aimés et nous a donné une consolation éternelle et une bonne espérance par grâce — veuille nous donner toujours plus l’intelligence de Ses pensées et le discernement de Ses voies ! Amen.