Messager Évangélique:Méditation sur le chapitre 9 de l’épître aux Romains/Partie 2

De mipe
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Israël prétendit pouvoir subsister devant Dieu sur le terrain de la justice, comme on le voit en Exode 19, et qu’est-ce qui s’ensuivit ? Le veau d’or fut fait ; — Dieu pouvait-Il partager avec le veau la possession d’Israël comme peuple ? Non, par là le tout premier anneau qui les liait, qui les tenait rapprochés de Dieu, fut rompu ; par ce acte Israël avait forfait à tout ; il avait rejeté les promesses, acceptées par eux à la condition de leur obéissance (Moïse eût pu les avoir pour lui), et le Dieu qui avait fait les promesses et qui seul pouvait les accomplir. Dieu pouvait-Il laisser passer ce péché ? Les Israélites avaient entrepris d’avoir l’effet des promesses par leur obéissance ; si Dieu eût agi en justice avec eux, tous auraient dû être retranchés. Que pouvait faire Dieu, sinon, comme j’ai dit, se retirer dans Sa propre souveraineté, vu que là Il avait une ressource en grâce ? Car si quelqu’un d’eux devait être épargné, ce devait être selon ce principe : « Je ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde ». L’homme est entièrement perdu ; aussi Dieu dit maintenant : J’agirai par moi-même. C’est en considérant une vérité dans sa connexion avec d’autres vérités, qu’on lui donne sa vraie et propre place et sa force divine. Revenons à Exode 19 ; 20 ; 32. Israël entreprend d’obtenir les promesses à la condition d’obéir à tout ce que Dieu commanderait. Dieu avait dit : « Si vous obéissez à ma voix » ; ils répondent : « Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit ». Mais, avant que Moïse descendît de la montagne, Dieu lui dit : « Ils se sont bientôt détournés de la voie que je leur avais commandée ; ils se sont fait un veau de fonte, et se sont prosternés devant lui, et lui ont sacrifié ». Puis « l’Éternel dit encore à Moïse : J’ai regardé ce peuple, et voici, c’est un peuple de col roide. Or, maintenant laisse-moi, et ma colère s’embrasera contre eux, et je les consumerai » (Ex. 32, 8-10). Alors Moïse dit : « Pardonne-leur leur péché ». Ici le médiateur est introduit, figurant, sans doute, le vrai Médiateur. Moïse monte pour faire propitiation pour eux ; « peut-être, dit-il, je ferai propitiation[1] pour votre péché ». Mais voyons l’effet de cette médiation. D’abord, Dieu dit au chapitre 33, 3 : « Je ne monterai point au milieu de toi, parce que tu es un peuple de col roide, de peur que je ne te consume en chemin » ; mais « j’enverrai un ange devant toi » (v. 2). Puis, au verset 7, « Moïse prit un pavillon et le tendit pour soi hors du camp, l’éloignant du camp » ; ensuite, au verset 13, Moïse dit à Dieu : « Or maintenant je te prie, si j’ai trouvé grâce devant tes yeux, fais-moi connaître ton chemin, afin que je te connaisse, afin que je trouve grâce devant tes yeux ; considère aussi que cette nation est ton peuple ». Et Dieu répond : « Ma face ira » — non avec le peuple, mais avec le médiateur. Puis Dieu proclame au médiateur le nom de l’Éternel, en même temps que ce principe : « Je ferai grâce à qui je ferai grâce, et j’aurai compassion de qui j’aurai compassion ».

Quand Moïse plaide avec Dieu pour les Israélites, malgré toutes leurs rébellions contre le Seigneur, Moïse les identifie avec Dieu et dit : « Ton peuple que tu as retiré du pays d’Égypte », tandis que Dieu les appelle le peuple du médiateur. Observez ici, en passant, une chose bien digne d’être remarquée : Dieu, après avoir menacé de les consumer, en montant en un moment au milieu d’eux (33, 5), avait dit (v. 3) : « Je ne monterai point au milieu de toi, parce que tu es un peuple de col roide ». Cependant au chapitre 34, 9, Moïse dit : « Ô Seigneur ! je te prie, si j’ai trouvé grâce devant tes yeux, que le Seigneur marche maintenant au milieu de nous, car c’est un peuple de col roide ». Dans l’intervalle, la grâce était intervenue, la bonté de Dieu avait passé devant Moïse ; tout en était changé : et c’est précisément parce que le peuple est de col roide, que Moïse dit : Nous ne pouvons rien faire sans Dieu. Ainsi, une fois le fondement de la grâce posé, Moïse fait — de l’état même du peuple, qui eût engagé Dieu à les consumer ou du moins à les abandonner à eux-mêmes — le motif pour que Dieu monte au milieu d’eux. Il s’agit de savoir qui doit monter ; c’est pourquoi Moïse dit : Ô Dieu ! monte avec nous. La grâce était apparue, aussi il peut dire à Dieu : Viens avec nous ; et ainsi amener Dieu pour nous. Du moment où la grâce est introduite, même relativement au gouvernement, comme ici où il est question de gouvernement, nous sentons que notre culpabilité même est une raison pour que nous ne puissions nous passer de la présence de Dieu.

Revenons au sujet de la descendance. Nous avons vu Paul faisant ce raisonnement : Si vous, Juifs, voulez avoir les promesses par droit de naissance, alors vous devez laisser entrer aussi les Ismaélites et les Édomites ; et, d’un autre côté, si vous les réclamez selon la justice, vous savez que, si Dieu eût agi avec vous en justice, il n’y aurait pas un seul d’entre vous existant aujourd’hui. Demandez-vous donc (et vous, lecteur, posez-vous la même question) : Consentiriez-vous volontiers à être traité selon la justice ? Non, vous ne le voudriez pas ; eh bien ! ne parlez donc pas de cette voie tant que par elle vous ne pouvez aller à Dieu. Mais, ajoute Paul à Israël, si vous dites encore : Nous aurons les promesses par justice ; le veau d’or a prouvé, dès le début même, que vous ne pouvez pas les avoir sur ce pied, et que votre bouche doit être à jamais fermée. Mais si vous êtes convaincus de péché, de manière à vous fermer la bouche au sujet de la justice, et ainsi à exclure tout sujet de vous glorifier, vous vous réjouirez dans la « miséricorde » et dans la « compassion » de Dieu, qui se retire dans Sa propre souveraineté, afin de pouvoir épargner ; parce que, dans cette souveraineté, Il peut faire grâce. Si mon cœur me convainc de péché, je serai réjouir d’apprendre que la grâce est toujours souveraine : « Ainsi donc ce n’est ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde ». Dieu n’est pas lié à la justice ; Il peut faire miséricorde, et Il « endurcit qui il veut ».

Ceci nous amène à Pharaon, dont l’Écriture dit : « C’est pour cela même que je t’ai suscité, afin de faire voir en toi ma puissance, et afin que mon nom fût publié dans toute la terre ». Ici, je dois le dire, je ne veux ni affaiblir ni éluder le sens clair et simple de ce passage, parce qu’on en a fait une question de doctrine controversée. Il y a un endurcissement de la part de Dieu dans certains cas. Il est impossible que Dieu puisse rendre quelqu’un méchant ou le tenter à être méchant, mais Il peut endurcir le pécheur et, agissant en jugement envers lui, l’abandonner à l’aveuglement. Je désire parler avec tout le respect possible ; mais l’Écriture est très claire à cet endroit. Remarquez les voies de Dieu, et où elles aboutissent — d’abord avec l’homme naturel. Voyez Romains 1 : après de longs détails sur la méchanceté des hommes, l’apôtre dit : « C’est pourquoi aussi Dieu les a livrés, dans les convoitises de leur cœur, à l’impureté ». Au verset 25 : « Ils ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et ont rendu honneur et culte à la créature au lieu du Créateur… C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions honteuses ». Et puis dans le verset 28 : « Comme ils ne se sont pas souciés de retenir Dieu dans leur connaissance, Dieu les a livrés à un entendement réprouvé ». Dans tout cela, il faut observer, que Dieu ne rend pas l’homme méchant, mais simplement qu’Il abandonne l’homme à ce qu’il est. Ainsi encore Dieu dit d’Israël : « Engraisse le cœur de ce peuple, et rends ses oreilles pesantes, et bouche ses yeux ». Il en sera de même de la chrétienté professante dans cette dernière économie de grâce : « Parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés ; à cause de cela, Dieu leur enverra efficace d’erreur pour qu’ils croient le mensonge ». Ce serait un horrible blasphème de dire que Dieu les rend méchants. Mais à ceux qui n’ont pas reçu (ou accepté) l’amour de la vérité, est envoyée, en jugement, une efficace d’erreur. Et ici, observez qu’il n’est pas dit que Dieu ait disposé les vases de colère pour la perdition, mais : « s’il supporta avec beaucoup de patience des vases de colère disposés pour la perdition » ; c’est-à-dire, après une longue tolérance, Dieu donne un exemple de ce qui est un juste jugement ; comme Il dit à Pharaon : « C’est pour cela même que je t’ai suscité, afin de faire voir en toi ma puissance ». Et, en effet, Il dit : « Maintenant vous verrez qui est Jéhovah », parce que Pharaon avait dit : « Qui est l’Éternel, pour que j’obéisse à sa voix ? » — « Tu me diras donc : Pourquoi se plaint-il encore ? Qui a résisté à sa volonté ? ». Ce n’est pas ton affaire de questionner et de disputer ; tu n’es qu’un homme et tu voudrais contester contre Dieu ! Ferme la bouche, car Dieu ne rend pas compte de Ses actes à l’homme. Le premier point de toute justice, c’est que Dieu doit avoir Ses droits ; car si Dieu n’a pas Ses droits, qui les aurait ? Il est d’une grande importance morale que tu te tiennes à ta place, et que tu laisses à Dieu la sienne ; tu n’es qu’un homme, c’est pourquoi ce n’est pas ta place de contester contre Dieu ; tu n’as qu’à garder le silence quand Dieu parle.

Mais, de plus, il n’est pas dit que Dieu ait fait aucun vase à déshonneur ; mais : « le potier n’a-t-il pas autorité sur l’argile, pour faire de la même masse un vase à honneur et un autre vase à déshonneur ? ». Naturellement le potier a l’autorité ou le droit de faire ce qu’il lui plaît ; mais si vous ne laissez pas Dieu avoir aussi Son droit et la place qui Lui appartient, qui est-ce qui remettra les choses en ordre quand le péché a tout désorganisé ? On reconnaît une âme droite, moralement droite, quand quelqu’un tient ce langage : Je suis un pécheur, méritant la perdition éternelle, et toute ma confiance est dans la souveraine bonté. La foi dit : J’attirais sur moi-même « une prompte perdition », mais la grâce de Dieu m’a arrêté ; c’est là prendre ma vraie place devant Dieu. On voit toujours (même dans les systèmes qui diffèrent sur ce sujet), que la foi individuelle se sent et se reconnaît débitrice à la pure et souveraine miséricorde seule. Mais encore, « le potier n’a-t-il pas autorité sur l’argile, pour faire de la même masse un vase à honneur et un autre à déshonneur ? ». Eh bien ! encore une fois, ce passage, quoique affirmant avec force le droit absolu de Dieu de faire ce qu’il Lui plaît, ne dit pas qu’Il fasse aucun vase à déshonneur. Il affirme simplement la prérogative de Dieu, Son droit de faire de la même masse ce qu’il Lui plaît, et cela pleinement et sans exception. Mais Dieu peut se comporter avec ces méchants, comme Il le dit à Israël par la bouche du prophète Ésaïe : « Tu m’as asservi par tes péchés, et tu m’as travaillé (ou fatigué) par tes iniquités » (43, 24). Et ailleurs, par le prophète Amos : « Voici, je suis foulé sous vous, comme est foulé un chariot plein de gerbes » (2, 13 ; version anglaise). Ainsi Dieu « tolère avec une grande patience les vases de colère disposés pour la perdition », voulant montrer Sa colère et faire connaître Sa puissance. Mais quand il s’agit de miséricorde, l’apôtre introduit Dieu à l’instant même : « pour faire connaître la richesse de sa gloire, envers des vases de miséricorde, qu’il prépara d’avance pour la gloire ». Ici, nous avons une action morale, et non pas seulement une doctrine abstraite.

Remarquez encore qu’il n’est pas dit que ces vases de colère fussent préparés d’avance pour la perdition ; il n’est pas dit non plus simplement que les vases de miséricorde fussent disposés pour la gloire : Non, car les vases de miséricorde étaient d’avance préparés de Dieu pour la gloire, tandis que les vases de colère sont disposés pour la perdition par leurs iniquités venues à leur comble. Mais s’il y a quoi que ce soit de bon, cela doit venir de Dieu et de Dieu seul ; le mal, hélas ! est déjà en nous. Et si l’on demande encore : Pourquoi a-t-Il ainsi supporté cette méchanceté, et attendu jusqu’à la fin pour manifester Sa colère envers ces vases disposés pour la perdition ? on peut répondre que Dieu, après avoir éprouvé les voies de l’homme et les avoir tous enfermés ensemble sous le jugement, apparaît alors en grâce, en grâce souveraine ; et c’est ainsi que l’apôtre applique cette vérité. — Dieu ne peut-Il donc pas laisser entrer les Gentils ? Car si c’est Dieu qui met à part des vases de miséricorde, Il peut préparer un Gentil aussi bien qu’un Juif. Si, dans leur folie, les Juifs contestent contre la souveraineté de Dieu, eh bien ! dit l’apôtre, qu’ils s’en tiennent à la justice, et alors que deviendront-ils ? Ayant démontré que ni la loi, ni la descendance d’Abraham ne peuvent constituer un droit, il montre que, si les Juifs ne veulent pas laisser entrer les Gentils, il faut qu’ils soient eux-mêmes exclus ; car s’ils ne veulent pas plier devant la souveraineté de Dieu, il ne leur reste que Sinaï, où ils ont perdu tout droit à toutes les promesses : ils sont donc ainsi nécessairement contraints de choisir entre Dieu faisant ce qu’il Lui plaît ou le jugement. Dieu les force de reconnaître qu’Il peut aussi appeler les Gentils, comme Il dit en Osée : « Et il arrivera dans, dans le lieu où il leur fut dit : Vous n’êtes pas mon peuple, ils seront appelés fils du Dieu vivant ». Le verset 25 de Romains 9 a rapport à l’appel des Juifs, et le 26, à l’appel des Gentils. Le verset 25 appelle les Juifs à l’état de Lo-Rukhama et de Lo-Ammi d’Israël (voir Os. 1, 6, 9). Mais dans le 26, c’est l’appel des Gentils ; le propre et spécial privilège des Gentils consistant, en effet, à être appelés les fils du Dieu vivant, mais non pas à être son peuple comme titre spécifique. Ainsi, dans le lieu même, où Lo-Ammi était universellement appliqué, le titre béni de fils du Dieu vivant — car c’était bien là l’effet d’une vie spirituelle — devenait le partage des appelés, selon Osée 1, la fin du verset 10. Comparez encore 1 Pierre 2, 10 et Romains 9, 25, où Osée 2, 23 est rappelé. Pierre, s’adressant aux Juifs croyants seulement, n’a en vue que ceux qui, ayant été Ammi (mon peuple), sont devenus Lo-Ammi (pas mon peuple), et qui, étant Rukhama (miséricorde), sont devenus Lo-Rukhama (point de miséricorde) ; mais qui, ayant obtenu miséricorde, sont redevenus Ammi et Rukhama, ce qu’ils seront encore pendant le millénium, après avoir été, comme nation, ramenés à Dieu. Tandis que Paul, parlant des Gentils aussi bien que des Juifs, cite, au verset 26 de Romains 9, la fin du verset 10 d’Osée 1 : « Et il arrivera que dans le lieu » etc., en sorte que ces versets sont empruntés par Paul pour montrer toute la portée de l’argument relatif à la vocation des Juifs et des Gentils, ainsi qu’à la miséricorde spéciale envers Israël. Au verset 27, Ésaïe est appelé en témoignage, montrant clairement la réjection actuelle du peuple comme corps par le jugement de Dieu, quelle que puisse être la miséricorde réservée au résidu de ce peuple.

Pour nous, tout cela est devenu familier à nos esprits, et par conséquent très simple ; mais pour eux, ce devait être une chose affreuse et inexplicable, que le peuple de Dieu fût mis de côté quant à l’administration actuelle du gouvernement de Dieu sur la terre. Tant que Dieu n’a point de peuple terrestre, Il abandonne la terre, qui n’est plus sous un contrôle immédiat de Sa part (tout en veillant, sans doute, par Sa providence, sur les événements qui s’y passent) ; tandis que, lorsque Israël était le peuple de Dieu sur la terre, il y avait une intervention directe de Dieu dans le gouvernement exécutif de la terre ; mais maintenant Dieu n’agit pas envers Son peuple sur la terre en vue de la terre, mais comme envers un peuple qui est céleste — c’est un mystère. La puissance de Dieu a été manifestée sur la terre, mais maintenant Dieu a abandonné le gouvernement d’un peuple sur la terre, et Il s’est formé un peuple céleste — un peuple « béni de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ ». Israël, pour un temps, est mis de côté ; et Christ, la seule porte par laquelle un homme quelconque puisse entrer et être sauvé, ayant été élevé au ciel, il en résulte que l’appel actuel est celui d’un peuple particulier, non pour la terre, mais pour le ciel ; et en conséquence Jésus dit : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive ». Aucun Juif n’eût pu concevoir l’idée d’un Christ ayant des membres sur la terre, tandis que Lui, la Tête, est dans le ciel ; et avant que les Juifs reconnaissent cette vérité dans leur conscience, il faut qu’ils soient amenés à reconnaître d’abord, qu’ils ont été retranchés pour avoir rejeté leur Messie. Et la terre aussi est coupable, comme ayant rejeté le Fils de Dieu ; c’est pourquoi « le Seigneur consommera et abrégera l’affaire en justice, parce qu’il fera une affaire abrégée sur la terre ». Nous savons que cela n’arrivera qu’après que le dernier des élus de l’Église aura été recueilli ; que, « si nous gardons la parole de sa patience », Jésus nous gardera hors de l’heure de la tentation, et que, dans ces entrefaites, Il a mis devant nous une porte ouverte que personne ne peut fermer. Aux versets 32 et 33 : « Israël, recherchant la loi de justice, n’est point parvenu à la loi de justice. Pourquoi ? Parce que ce n’a pas été par la foi ». Israël n’avait point observé la loi ; et quand l’objet de la foi est venu, ils l’ont crucifié ; en sorte que, bien que les promesses eussent été données à Israël, nous avons vu comment elles avaient toutes été perdues par eux, ainsi que tout droit quelconque à ces promesses. Et ici est manifestée l’admirable sagesse de Dieu, qui amène à la fois Israël déchu et les pauvres Gentils, sur le même terrain de la souveraine grâce. Les uns n’avaient point eu part à la promesse ; les autres l’avaient refusée quand elle leur avait été offerte en Christ ; en sorte que les uns comme les autres ne pouvaient plus être que des objets de pure miséricorde.

En principe, toutes ces grandes vérités sont pour nos propres âmes. L’histoire du monde est l’histoire d’une âme individuelle. Et Dieu a pris la peine de nous expliquer cela ; nous pouvons le lire comme dans un miroir et voir que nous sommes enfermés ensemble dans la grâce et pour la grâce ; et étant arrivés là, rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu. Cette position dépend de la souveraine grâce ; c’est pourquoi je m’appuie sur ce que Dieu est pour moi, et non pas sur ce que je suis pour Dieu. Du moment où nos âmes sont amenées à Dieu, nous trouvons que Christ a plus que vaincu en amour, et qu’Il a ôté tout le mal que nous avions découvert en nous-mêmes, en y appliquant Son amour. Les voies, les desseins, les conseils et la puissance de Dieu envers l’homme ne peuvent jamais manquer.

Que le Seigneur nous donne l’intelligence de toutes Ses voies ; et que nos pensées et nos affections ne soient pas entraînées dans le courant du monde, qui ne connaît pas Dieu, ni le mystère caché que Dieu révèle à ceux qui L’aiment ; mais que nos cœurs et nos âmes connaissent Dieu Lui-même en toutes ces choses ! Elles sont précieuses, parce quelles sont les diverses parties dont l’ensemble constitue la gloire du Seigneur Jésus ; — précieuse donc, parce qu’elles Le concernent.



  1. Quoique nous ayons ici une analogie d’intervention médiatoriale, remarquez la différence entre elle et celle dont elle était une ombre. Christ est monté, parce qu’Il a fait une expiation parfaite, dont Il présente l’efficace en haut, de manière à assurer notre bénédiction, ce que naturellement Moïse ne pouvait pas faire. Il n’y a point de « Peut-être je ferai » pour nous ; Christ avait tout fait, avant de monter vers Dieu pour comparaître devant Lui pour nous.