Messager Évangélique:Pensées sur 2 Corinthiens 12/Partie 2

De mipe
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Mais Paul revient dans le monde, et maintenant commence l’épreuve. La chair se montre : il avait été au troisième ciel ; il avait obtenu cette merveilleuse richesse de révélations, et la chair lui dit : Il n’y a personne que toi qui ait été au troisième ciel. Dès lors le voilà enflé, et certes ceci n’est pas céleste. C’est tout le contraire. Et voilà comment la chair profite de ce qu’on a été même au troisième ciel. Il n’est pas enflé pendant qu’il y est, parce que la présence de Dieu est là, et que personne ne saurait être orgueilleux en la présence de Dieu. Quelques personnes s’imaginent que d’être au troisième ciel rend orgueilleux. Jamais ! Le danger arrive, quand on sort du troisième ciel ; alors la chair peut s’enorgueillir de ce qu’on y a été. En la présence de Dieu nous sentons notre néant. Mais Paul découvre que la chair est tout aussi mauvaise et méchante que jamais. Partout où la chair agit, si même il s’agit de l’idée du troisième ciel, elle fait du mal, et quand vous pourriez donner à un homme la pensée d’un quatrième ciel, elle n’en serait que pire. Il n’y a aucun moyen de la corriger. Et qu’est-ce que Dieu envoie ? Une écharde en la chair, un messager de Satan pour le souffleter. C’est là de la grâce, que Satan lui-même doive être serviteur de Dieu dans le monde, précisément comme cela eut lieu dans le cas de Job. Qui est-ce qui commence l’affaire avec Job ? Est-ce Satan ? Non, c’est Dieu. Dieu dit à Satan : « N’as-tu point considéré mon serviteur Job, qui n’a point d’égal sur la terre, etc. ? ». Alors Dieu permet à Satan d’amener Job au point même où Dieu le voulait, pour lui faire connaître ce qu’il était. Job avait dit : « L’oreille qui m’entendait disait que j’étais bienheureux, et l’œil qui me voyait déposait en ma faveur ; car je délivrais l’affligé qui criait », etc. Et il l’avait fait : c’était là son troisième ciel, et voilà pourquoi l’Éternel permet à Satan de l’abattre entièrement. Et que dit-il alors ? « J’avais ouï de mes oreilles parler de toi, mais maintenant mon œil t’a vu. C’est pourquoi j’ai horreur d’avoir ainsi parlé, et je m’en repens sur la poudre et sur la cendre ». C’est exactement ce dont il avait besoin. Satan a été employé de Dieu comme instrument, pour amener Job à n’être rien à ses propres yeux, et alors Dieu peut le bénir. C’est une chose fort désagréable que d’apprendre à nous connaître nous-mêmes, mais c’est une chose très utile. Pierre est criblé, et doit apprendre que cette confiance qu’il a en lui-même est précisément l’occasion de sa chute. À la fin, non seulement le Seigneur restaure son âme, mais Il fait de lui un canal de bénédiction pour d’autres. Quand tu connaîtras ton propre néant, alors tu pourras aller et aider les autres. Pais mes brebis, dit le Seigneur à Pierre. Il est très humiliant et très pénible d’être réduit à rien, mais c’est très utile, parce que nous sommes tous disposés à penser trop bien de nous-mêmes.

De peur donc que Paul ne s’élevât outre mesure, il lui est donné une écharde en la chair. Nous apprenons par l’épître aux Galates, que c’était quelque chose qui le rendait méprisable dans sa prédication. C’était quelque chose qui le préservait de l’orgueil, mais ce n’est pas là de la force. Nous avons la béatitude de Paul au troisième ciel ; nous avons l’homme en Christ qui peut remercier et bénir Dieu pour ce que nous sommes faits en Christ, qui peut dire de nous tous : « Rendant grâces au Père qui nous a rendus capables de participer à l’héritage des saints dans la lumière ». Mais après cela, nous avons une autre chose : la chair et sa disposition à s’élever, et puis enfin une troisième chose : la chair rendue extrêmement fâcheuse. Mais ceci n’est pas la force ; au contraire, c’est le dépouillement de la force. Impossible que Dieu favorise la chair, ou vienne en aide à la volonté propre. Il brisera la chair, Il vous humiliera par elle, mais Il ne la favorisera jamais. Il brise le vase, afin que nous sachions que la puissance n’est pas de l’homme, mais de Dieu. Aussi Paul dit ici : « Quand je suis faible, alors je suis fort ». Quand je suis faible, je sens ma faiblesse, je suis dans la vérité quant à moi-même. Ici l’apôtre prêchait, et sa manière de prêcher était méprisable, et cependant des milliers étaient convertis par son moyen. Or cela ne venait pas de ce qui était méprisable ; cela ne venait pas de Paul, mais de Dieu. Alors, après lui avoir fait sentir sa faiblesse, le Seigneur dit : « Ma grâce te suffit ; car ma puissance s’accomplit dans l’infirmité ». Si Paul avait eu de la force, il n’eût pas été nécessaire que Christ en eût autant pour lui ; mais si Paul n’en avait aucune, la force qui venait de Christ était en lui. L’homme avait été amené à la conscience de sa faiblesse, afin que la puissance de Christ pût reposer sur lui.

Maintenant j’ai là, non pas l’homme en Christ, mais Christ en l’homme, et c’est ce dont j’ai besoin ici-bas. Si je pense à l’homme en Christ, c’est la perfection. Mais s’il est question de marcher ici-bas, nous avons besoin de force aussi bien que de sincérité, nous avons besoin de puissance. Si la puissance est en moi, voilà le vieil homme élevé, et cela ne vaut rien. Le vieil homme doit être abaissé, et alors une autre puissance est introduite : j’ai Christ avec moi, je suis un homme dépendant. Christ a dit : « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Nous Le voyons constamment dépendant, et toujours parfait. Voilà ce qui est si difficile pour nous. Nous entrons dans le mal à proportion que nous sortons de la dépendance de Dieu. Et c’est pour cela que chez le chrétien, on voit si souvent une chute après un temps de grande joie. Pourquoi ? Parce que sa joie l’a sorti de la dépendance de Dieu. Quand je suis vidé de moi-même, que je suis dans les détresses, les infirmités, les nécessités pour l’amour de Christ, alors je puis dire : Je me glorifierai de cela. Et pourquoi ? « Afin que la puissance de Christ repose sur moi ». Maintenant voici où est la bénédiction : avoir la conscience que je ne suis rien, mais en même temps avoir la conscience de la puissance de Christ reposant sur moi. Ce n’est pas l’homme en Christ, mais la puissance de Christ reposant sur lui pendant qu’il marche ici-bas ; c’est Christ dans l’homme. Supposez que je sois vidé de moi-même, et que Christ vive en moi, qu’est-ce que j’aurai ? Je ne serai pas toujours au troisième ciel, mais Christ y est toujours. C’est là que j’ai ma sûreté, là que j’ai ma vie, ma justice, tout ce dont j’ai besoin. Christ est mon titre : je suis en Christ, et non dans le premier Adam.

La robe qui fut mise sur le fils prodigue, quand il revint à la maison, il ne l’avait jamais eue auparavant. Ce n’était pas un rapiéçage de ses vieux haillons, mais une robe neuve. La plus belle robe fut apportée et donnée. Ainsi ce que nous avions en Adam est perdu, et ne pourra jamais se recouvrer ; mais nous obtenons quelque chose de nouveau et de beaucoup plus précieux. Un homme innocent est celui qui ne connaît pas le bien et le mal ; un homme saint connaît le bien et l’aime. Ce que j’ai maintenant, ce n’est plus la simple innocence, mais c’est ce que Christ vaut en la présence de Dieu. La robe que le père mit sur le fils prodigue était une robe neuve, tirée des trésors de sa maison, une robe qu’il n’avait jamais eue auparavant. Dieu nous a donné Christ dans le ciel. Je ne suis pas toujours dans le troisième ciel, mais Christ y est, et ma place, aussi bien que mon titre, c’est d’y être par la foi, selon l’œuvre de l’Esprit de Dieu. Si Christ est ma vie, il n’y a rien dans cette vie-là, qui ne soit pas en harmonie avec le troisième ciel. Le Christ qui est dans le ciel pouvait dire, même quand Il marchait sur la terre : « Le Fils de l’homme qui est dans le ciel », et toute Sa vie ici-bas était l’expression de cela. Notre union avec Lui est une union réelle, vivante. Je suis dans le Christ en haut, et ce même Christ est en moi en bas ; c’est de là que je tire le principe, comme aussi la puissance de toute ma marche. Je puis être à mon ouvrage et à mes affaires ; mais dans cet ouvrage et ces affaires, j’ai à vivre Christ — à marcher dans l’esprit de Christ — quelles que soient les circonstances dans lesquelles je me trouve. Si je le fais, l’Esprit n’est pas contristé, et je jouis du troisième ciel : je n’ai pas été inconséquent avec cette place. Je n’y ai pas été, mais j’ai marché d’une manière conséquente, parce que j’ai marché en Christ qui y est. Il est à la fois ma vie, et la puissance de ma vie. Si j’ai été dans le troisième ciel et que j’en sois sorti pour être occupé dans le service, je puis aller en avant avec des affections, moralement et spirituellement, les mêmes, et lorsque j’y retourne je n’en jouis que davantage. Prenez un homme qui travaille toute la journée pour sa famille. Il peut avoir à travailler beaucoup, et éloigné des siens ; mais une fois l’ouvrage fini, il revient, et jouit des siens d’autant plus. Ainsi le chrétien n’est pas seulement dans le troisième ciel ; il a encore à marcher dans le monde. Mais Christ est sa justice, son titre pour être là ; par conséquent sa place est dans le ciel ; et, marchant dans la puissance de cette vie, il se retrouve dans le troisième ciel avec la même fraîcheur de bonheur que jamais. Nous pouvons manquer en cela, mais c’est ce que la puissance de Christ, reposant sur nous ici-bas, accomplit en nous. Remarquez comment Paul parle de notre titre pour prendre une telle place : « Je connais un homme en Christ… Je me glorifierai d’un tel homme ». C’est en cela que nous devrions nous glorifier. Si je dis que je suis en Christ, je me glorifie en cela. Je dis : Quelle étonnante place que celle où Dieu m’a mis ! Il m’a tiré du bourbier, et m’a placé avec Son Fils. Il prend un brigand sur la croix, et le met dans la même gloire que le Fils de Dieu. Il prend une Marie de Magdala, de laquelle Il chasse sept démons, et la met dans la même gloire que le Fils de Dieu. Je dois me glorifier de cela. Et quel en est l’effet ici sur la terre ? Que je passerai pour un fou. Si vous parlez d’un homme en Christ, il dit : Je me glorifierai d’un tel homme ; mais si vous parlez de moi Paul, hélas ! j’étais sur le point de m’élever pour avoir été dans le troisième ciel ! Il ne peut y avoir là aucun bien pour moi, à moins que je ne sois vidé de moi-même. Quand Paul était là, il avait si peu la pensée du moi, qu’il ne savait s’il était dans le corps ou hors du corps.

On dira peut-être que tout cela est de la présomption. Permettez-moi de dire un mot là-dessus. Êtes-vous en Christ ? Si vous n’êtes pas en Christ, vous êtes perdu. Il ne sert à rien de dire que c’est de la présomption. Si vous n’êtes pas en Christ, vous êtes perdu. Si vous êtes en Christ, vous êtes sauvé. Qu’en résulte-t-il ? Christ n’est-Il pas votre justice ? N’est-ce pas dans cette justice et non en vous-mêmes, que vous allez à la gloire ? Nous ne pensons jamais assez mal de nous-mêmes, comme pécheurs dans la chair. Si je sais ce que c’est que d’être perdu — sans Christ — je ne penserai pas qu’il y ait de la présomption à me glorifier d’être en Lui. Je n’ai nul besoin de penser à moi-même, parce que je suis parfaitement heureux en la présence de Dieu. Il m’a rendu heureux par la grâce qui m’a amené là, et par la communion que j’ai maintenant avec Lui-même dans le lieu où Il m’a placé. Nous devons être enseignés pratiquement, et c’est pourquoi Paul avait cette écharde dans la chair. Après qu’il eut connu sa propre misère et Christ sa justice, il avait encore à apprendre à fond son propre néant. Voilà la grande affaire qui reste pour nous. Nous sommes en Christ, L’ayant comme notre justice ; mais si nous n’en avons qu’une légère idée, ce n’est pas de la communion avec Dieu, quoique la grâce intervienne, et qu’il y ait intercession. L’homme en Christ a sa position devant Dieu, et dès lors son affaire est de manifester Christ devant le monde. Pour cela il a besoin de puissance, et la puissance ne vient pas simplement du fait qu’on a été dans le troisième ciel, elle ne vient pas simplement de ce qu’on est devenu justice de Dieu en Christ. Il a besoin d’une puissance actuelle. Être sincère n’est pas assez. Vous rencontrerez des tentations, vous aurez vos affaires, vos épreuves, d’une sorte ou d’une autre, et vous avez besoin de la puissance qui rend Christ précieux à votre cœur, qui fait que tout ce que vous rencontrez est comme rien pour vous. C’est Christ Lui-même qui devient votre puissance — la puissance de Christ reposant sur vous.

Maintenant je vous demanderai, si vous pouvez dire : « Quand nous étions dans la chair » ? C’est une chose importante, et l’apôtre en en parlant dit : « Quand nous étions dans la chair ». Avez-vous appris que le terrain sur lequel vous êtes debout devant Dieu, n’est pas le terrain sur lequel était le premier Adam, mais que Dieu vous a mis sur un nouveau terrain dans le second Adam, le Seigneur Jésus Christ ? S’il en est ainsi, je dis que vous êtes un homme en Christ, et que, en conséquence, vous avez à marcher comme Christ a marché. Sinon, vous avez une leçon à apprendre, vous avez à réaliser dans votre âme que sans Christ vous êtes perdu, et que, par conséquent, si vous devez avoir une espérance quelconque, ce doit être en Christ. Mais Dieu me place en Christ, et alors je dis : Oh ! je suis en Christ devant Dieu. Il a porté mes péchés et les a ôtés ; Il les a effacés pour toujours. Mais bien que la puissance de la nouvelle vie et la présence du Saint Esprit soient là, je ne me glorifierai pas de moi-même, sinon dans ce qui brise cette misérable chair, mais je me glorifierai en Christ.

Votre désir est-il de manifester Christ devant le monde ? Vous direz que vous avez besoin de puissance ; mais pour cela, il vous faut être vidé du moi, et le trouver, Lui, comme votre justice devant Dieu ; alors, dans votre faiblesse, vous aurez Sa puissance comme votre puissance pour marcher dans ce monde. C’est alors que nos cœurs pourront dire : « Viens, Seigneur Jésus ! ».

Que le Seigneur vous apprenne ce que c’est que L’apprécier maintenant, d’abord en votre qualité de pauvres pécheurs, qui Le connaissent comme répondant à tous nos besoins, puis dans la communion de Son amour, comme Celui qui est cher à nos cœurs, et comme Celui que nous languissons de voir face à face dans toute Sa plénitude.