Messager Évangélique:Pensées sur Apocalypse 1, 10-20

De mipe
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L’Église ayant été infidèle à Christ son Seigneur, chef et centre de tous ses privilèges, de toutes ses bénédictions, dans des rapports divins d’affection et de communion d’amour ; l’Église L’ayant mis en quelque sorte de côté, Lui, Il ne laisse pas Ses droits de côté, et Il fait savoir qu’Il est au milieu des assemblées, mais qu’Il y est comme juge ! Les attributs, dans lesquels Jésus se présente au milieu des assemblées, sont de nature à produire une crainte salutaire à l’égard de tout mal, de tout ce qui est contraire à la vérité et à la sainteté. Si l’aspect de Jésus, tel qu’Il se montre ici, ne produit pas une sainte crainte pour tout ce qui est contraire à Sa nature divine, alors l’effet de cet aspect, quant à la bénédiction qu’il doit produire sur nos âmes, reste sans efficace ; alors aussi, le chrétien devra apprendre, par des souffrances, la valeur renfermée dans les attributs de Jésus comme juge au milieu des assemblées : cela est très solennel, car si l’on n’est pas amené à considérer ces choses avec tout le sérieux qu’elles exigent, il faudra arriver au sérieux par la conséquence de l’application de ce que ces choses nous présentent ; soit, comme croyant, pour le perfectionnement à salut ; soit, comme professant, pour être jugé comme occupant une place dans les assemblées. S’il n’y avait que cet aspect de Jésus comme juge, ce serait désespérant : la chair ne peut supporter une pareille vue. Jean tombe comme mort en voyant Jésus tel qu’Il se présente ici ; mais, Dieu soit béni, il y a autre chose dans Sa personne, quoiqu’Il se présente ainsi au milieu des assemblées, et c’est ce qu’Il rappelle à Jean pour le relever, ainsi qu’à tous Ses vrais disciples, lorsqu’ils seraient effrayés de cette vue qui ne laisse rien subsister de notre côté quant à la chair.

Comme nous le voyons dans ce qui est dit aux assemblées, il y aura des tribulations pour ceux qui sont reconnus : ils seront éprouvés par la souffrance, par des prisons, par la mort, par une grande affliction, s’ils ne se repentent ; tels sont ceux qui participent à l’idolâtrie signalée à Thyatire. Prison, mort, affliction, tout cela tend à maintenir la sainteté et la vérité ; pour les autres, privation de la lumière, effets de la Parole en jugement, leur système mis de côté, et ses enfants mis à mort ; la venue de Christ en jugement comme un larron, et enfin la menace d’être vomis de sa bouche. Jésus s’est présenté comme juge, ce qui va arriver a donc le caractère de jugement ; on peut être appelé à souffrir comme conséquence de fidélité ; mais ici ce n’est pas le cas, ni le caractère du livre. Il se peut, quant à l’état de Smyrne, que ce soient les plus fidèles qui sont mis en prison ou mis à mort, mais c’est une conséquence de l’intervention de Jésus en jugement pour garder, purifier, maintenir Son caractère dans l’Église en l’état de chute où elle se trouvait. On peut dire que c’est la chute de l’Église qui a donné lieu à l’introduction du livre, à cette révélation qu’il contient ; assurément cela était connu de Dieu, et Ses conseils s’y rattachaient ; mais il fallait que le mal se manifestât pour que la révélation de ces choses fût communiquée, et cette introduction de Jésus dans ce caractère de juge au milieu des assemblées est quelque chose de nouveau pour cette dispensation, et de très important pour ceux qu’elle concerne.

Avant cette révélation, les chrétiens n’avaient pas l’idée de cet aspect de Jésus au milieu des assemblées, et cela n’était pas nécessaire pendant l’époque où les assemblées étaient en paix, marchant dans la crainte du Seigneur ; mais lorsque cette crainte n’existait plus, au moins, comme un fait, dans l’ensemble des chrétiens, alors il était convenable que Jésus se présentât dans Ses attributs de juge, pour reprendre Sa place dans la pensée du croyant, afin de le placer dans la vérité sur ce point important, quant au caractère de Christ à revêtir à cet égard. Aussi nous Le voyons se présenter successivement à chacune des assemblées, sous les traits de juge en rapport avec ce qui le concernait plus particulièrement ; et même dans celles où ces traits pourraient ne pas être remarqués, Son caractère comme tel n’y est pas moins très distinct, et le tout y est parfait à sa place, pour produire l’effet de sainteté et de fidélité qu’Il se propose.

Nos âmes ont besoin de rencontrer la face du Seigneur, tel qu’Il s’est révélé en amour, porteur de la grâce et de la vérité, comme l’Agneau de Dieu, le bon Berger, Celui qui est débonnaire et humble de cœur ; l’ami qui aime en tout temps sans se lasser jamais, etc. et sans ces aspects du Seigneur pour nous, nous ne pourrions nous occuper d’aucune bénédiction comme nous concernant ; nous n’aurions aucune espérance fondée en Dieu, et ainsi aucune consolation vraie et possible dans le présent. Mais si ces faces du Seigneur en amour pour nous sont notre paix, notre joie, notre sûreté, notre lumière, et notre grande espérance, nous avons aussi besoin pour être gardés au milieu du mal où nous nous trouvons, et dans une chair où il n’habite aucun bien, de considérer Jésus selon qu’Il s’est présenté à Jean ; et cela afin d’être gardés dans la crainte de nous écarter du chemin de sainteté et de fidélité qu’Il nous a tracé ; car comme Son amour est invariable, Sa nature de perfection en sainteté, fidélité, vérité, etc. — est de même invariable, et nous savons que c’est selon Sa nature à Lui que nous devons nous développer maintenant. Impossible qu’Il abandonne Ses droits ni d’un côté ni de l’autre, et si nous sommes de Lui, et à Lui par la foi, il nous faut nécessairement l’harmonie avec Lui selon Sa nature et Son caractère. Il est de toute importance pour le chrétien de fixer les yeux sur les choses que Jean a vues, sur Jésus comme Il s’est présenté ; c’est la première division du livre, la plus courte, et la plus importante quant à ses effets, ses conséquences pour maintenir la sainteté pratique dans la personne des croyants. J’ai besoin de ne jamais perdre de vue Sa face, comme étant tout amour sans variation ; j’ai aussi besoin de ne jamais Le perdre de vue, tel qu’Il se présente dans cette révélation de Lui-même au milieu des assemblées, et jugeant tout ce qui est contraire à Sa propre perfection, pour l’ôter de Sa présence, et nous appelant à agir de même quant aux choses contre lesquelles Il prononce le jugement, et vis-à-vis de nous-mêmes, afin de maintenir Son propre caractère, et de nous en revêtir pratiquement ; tout cela est nécessaire pour le présent : pendant que nous avons une nature de péché, et que nous sommes dans un monde de péché, ayant affaire avec toute espèce d’ennemis, il faut que la crainte du Seigneur nous accompagne partout et toujours. La présentation du Seigneur comme juge au milieu des assemblées doit entretenir cette crainte salutaire, préservatrice de toute légèreté et licence de la chair, et cela dans la lumière de la vérité. L’effet pour nous est différent qu’en Jean, lui avait la vue de la chose, et cela le réduit à un état de mort extérieure, la chair ne peut soutenir le contact avec la gloire ; nous, c’est par la foi, l’effet est moral seulement, mais d’autant plus efficace pour ce qu’il doit produire et opérer sur notre être, si la Parole a ses effets en puissance sur nous. Cependant la vue de Jésus comme juge est plutôt pour les assemblées à l’état collectif ; c’est sur quoi Il agit comme juge ; individuellement et moralement nous pouvons en avoir des effets en bénédiction, cela rend plus attentif sur soi-même, si les enseignements de la Parole, comme discipline de la chair, ont perdu de leur importance sur la conscience, mais ce caractère de Jésus comme juge s’exerce sur l’ensemble. On peut échapper à des conséquences de l’état général si l’on est attentif ; mais on subit des conséquences de l’état de choses dont on fait partie, et la fidélité à Christ se trouve dans la souffrance, parce que le mal est jugé, senti et confessé ; mais alors on échappe à la participation aux ténèbres de l’erreur et de la corruption ; tandis que ceux qui persévèrent dans l’endurcissement sont jugés par le retranchement. Le fait que Jésus est ainsi au milieu des assemblées comme juge est une chose solennelle et sérieuse pour tous, tous sont responsables selon ce qu’ils ont reçu ; l’individualité est liée à l’ensemble, et l’ensemble se lie à chacun. On ne peut échapper à la souffrance qui résulte de la responsabilité de l’Église qui a complètement manqué, que le Seigneur juge, et que nous jugeons avec Lui, si nous avons Son Esprit ; mais cela produit de la souffrance : c’est la volonté du Seigneur qu’il en soit ainsi, et c’est la conséquence de notre relèvement, tout comme c’est nécessaire à notre maintien dans une position morale convenable, au milieu d’un tel état de choses : tout cela est l’œuvre de Christ, de Son Esprit dans les âmes qui Lui appartiennent, et qu’Il reconnaît. Il est vrai aussi que dans un état de faiblesse on est loin de revêtir des sentiments proportionnés au mal qui existe ; avec plus de foi et plus de puissance de l’Esprit Saint sur nos personnes, on serait beaucoup plus sous le poids des conséquences d’une si grande ruine ; on sentirait, on souffrirait, et on serait dans une humiliation plus grande, et plus en rapport avec la grandeur du mal ; mais il y a faiblesse de foi, et dans cet état le Seigneur nous exhorte à tenir ferme ce que nous avons jusqu’à ce qu’Il vienne, et Il promet qu’Il vient bientôt. Tout ayant manqué, la corruption ayant tout envahi de tous côtés, comme il est dit en Jude, il faut se préserver des conséquences de cette corruption, et attendre « la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle ».

Il y a le côté de l’élection de Dieu en Christ, et de ce côté Son œuvre est parfaite et accomplie devant Lui ; ensuite pour la marche ici-bas, il y a Christ souverain sacrificateur, établi sur la maison de Dieu, et pourvoyant à tous les besoins le long du chemin ; puis nous pouvons nous approcher sans cesse du trône de la grâce, nous y sommes invités : « Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin que nous recevions miséricorde, et que nous trouvions grâce pour avoir du secours au moment opportun » (Héb. 4, 16). Nous avons affaire avec Dieu sur le principe d’un trône de grâce, il n’y a rien de plus précieux, rien qui puisse inspirer une plus parfaite confiance. Le disciple sincère le comprendra et en usera, et si quelque chose venait obscurcir cette heureuse confiance, la voix de Jésus lui dit : « Ne crains point : je suis le premier et le dernier, et le vivant ; et j’ai été mort, et voici, je suis vivant aux siècles des siècles ; et je tiens les clefs de la mort et du hadès ». Il ressort de ces paroles de Christ, et cela pour chaque disciple, qu’Il est notre tout ; c’est comme s’Il nous disait : « Ne crains point », je suis tout pour toi ! C’est ce que renferme la parole de Jésus à Son disciple Jean, lorsqu’Il mit Sa droite sur lui ; et l’on comprend que cette valeur fait disparaître tout ce qui pourrait effrayer ou troubler. Jésus se révèle dans Son caractère de juge au milieu des assemblées, après que la chute a été suffisamment constatée. Il n’est pas vu là sur un trône, ce moment n’est pas encore venu, mais comme au milieu des assemblées, prenant connaissance de l’état des choses, et avertissant qu’Il agira dans Son caractère de juge ; c’est un côté de Ses offices pendant les temps de l’Église comme système qu’Il emploie pour Son œuvre, et ce qu’Il dit aux assemblées est aussi très important : « Que celui qui a des oreilles, écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées ». Ainsi, quoique ce qui est dit aux assemblées puisse se rapporter plus particulièrement à un époque ou à une forme qui a surgi du christianisme, il faut écouter ce qui est dit aux assemblées, afin de prendre garde à ne participer à aucun des états mauvais qui y sont signalés, et à l’égard desquels Jésus agit et agira comme juge.

Il n’y a rien de plus sûr et de plus parfait pour nous que notre élection en Christ ; et pour une pleine et entière confiance, il n’y a rien de plus sûr qu’un trône de grâce, quant à nos rapports avec Dieu pour la marche au travers du désert ; quant à la présence de Jésus comme juge au milieu des assemblées, elle doit produire une sainte crainte, et nous rendre très attentifs sur nous-mêmes, par rapport au mal qui y est signalé. La position que Jésus a prise dans ce caractère renferme un langage plus éloquent et plus saisissant pour ceux qui ont des oreilles et la lumière de l’Esprit, que tout ce que l’on pourrait exprimer sur la chute de l’Église.


Ajoutons ici, à l’appui de ce que nous avons dit dans ces pensées, quelques exemples de jugements, à divers points de vue, comme avertissements, afin de prendre garde à l’état moral sur lequel ils s’accomplissent.

Lot choisit une position selon le regard de ses yeux pour faire sa demeure sur la terre (Gen. 13, 10) et il est atteint par le jugement qui tombe sur le roi de Sodome et ses alliés (chap. 14, 12). Dieu le délivre par le moyen d’Abraham, mais il n’en reçoit pas instruction, car il retourne habiter à Sodome dans le lieu du jugement, et il ne peut en sortir que par une intervention de la puissance de Dieu (chap. 19, 16). Ensuite il eut une triste position comme conséquence de sa marche précédente (chap. 19, 30). Un autre exemple nous est présenté dans cette circonstance par ce qui est arrivé à la femme de Lot ; lorsque le jugement s’exécute, si l’on se trouve dans la compagnie de ceux qui sont sauvés, la disposition qui fait regarder en arrière suffit pour être atteint : « elle devint une statue de sel ». Or l’Écriture nous présentant l’homme comme symbole de la foi dans un état de choses donné, et la femme comme système dans cet état de choses, l’on pourrait à ce point de vue, être enseigné sur la valeur d’un système qui est le fruit d’une foi qui ne réalise pas la position d’étranger et voyageur, comme le faisaient Abraham et ceux que la Parole nous cite comme exemples de foi.

Jonathan discerna que Dieu était avec David, qu’il régnerait ; mais il reste avec la maison de son père, et il périt avec lui lorsque le jugement s’accomplit ; au lieu d’obéir à la foi, il resta dans la position tranquille pour la chair, car il aurait fallu souffrir pour accompagner David dans sa fuite et participer à sa position (1 Sam. 20).

David, dans cette position d’épreuve, suivit le conseil de son cœur (chap. 27, 1) et cela le conduisit dans une position où il trouva un jugement de Dieu (chap. 30).

Nous avons les exemples des choses qui sont arrivées à Israël dans le désert, que l’apôtre cite (1 Cor. 10). Et aussi beaucoup d’autres dans l’histoire du peuple de Dieu sous la conduite de Josué, des juges, celle des rois, etc. Puis dans la dispensation de l’Église, nous avons les jugements sur les églises d’Asie, et en d’autres temps, et en d’autres lieux. Toutes ces choses sont d’une grande importance, car nous avons avec nous une nature, par le moyen de laquelle l’ennemi peut nous entraîner dans toutes les positions de jugement qui nous sont citées en exemple, pour que nous prenions garde afin d’éviter d’être atteints par le mal.