Traduction:Comment étudier la Bible/Analyse

De mipe
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Nous sommes maintenant lancés, dirons-nous, dans le grand et large courant de la vérité divine, abondant pour entraîner l’esprit et le cœur et pour absorber tout le temps que nous pouvons lui offrir. Nous supposerons que nos lecteurs ont arrêté cela dans leur esprit, et lisent régulièrement, d’un cœur résolu, dans le Nouveau et l’Ancien Testaments, de façon systématique, de telle manière qu’ils deviennent toujours plus familiers avec eux. Nous espérons aussi qu’ils mémorisent un verset ou deux par jour. Un matériau abondant est ainsi à disposition, et le travail d’analyse et d’arrangement doit donc être commencé. Nous abordons ce sujet aussi du point de vue de la simplicité.

Tout d’abord, l’analyse nécessitera plus de temps et d’étude attentive, bien plus d’attention aux détails, et donc plus de temps que la lecture quotidienne ordinaire dont nous avons déjà parlé. Il peut être très profitable qu’elle soit en lien avec la mémorisation. Supposons, par exemple, que nous avons commencé à apprendre les Éphésiens. Maintenant, il est temps de s’efforcer d’analyser l’épître en détail. Par exemple, nous avons appris le premier verset et pouvons le répéter sans erreur. Nous prenons alors chaque expression et chaque mot et cherchons à trouver sa signification et sa relation avec le reste de la phrase.

« Paul », celui qui était autrefois un ennemi acharné, qui, quand il s’est converti, a eu la révélation de Christ dans la gloire et l’indication de l’identification des siens avec Lui (« Pourquoi me persécutes-tu ? »), ce qui forme le thème de cette épître. Évidemment, ce nom nous suggère en même temps bien davantage. Mais nous limitons notre attention à ce qui est associé à notre épître de façon caractéristique.

Il est « un apôtre de Jésus Christ ». Celui même qu’il avait persécuté autrefois l’a envoyé comme Son messager spécial, à qui est confiée l’administration du mystère. Il est un apôtre. Que suggère ce mot ? Comparez les douze apôtres des évangiles avec Paul, le seul apôtre de l’Église. Les douze, comme le suggère probablement leur nombre, ont une place gouvernementale en lien, pouvons-nous dire, avec la terre ; alors que Paul, comme un avorton, est le vase choisi pour ce mystère qui, en d’autres temps, n’a pas été donné à connaître aux fils des hommes, comme il a été maintenant révélé à ses saints apôtres et prophètes par l’Esprit.

Remarquons ensuite que cet apostolat est « par la volonté de Dieu », suggérant que le ministère de Paul a été reçu directement depuis une source divine. Il était un apôtre « non de la part des hommes, ni par l’homme » (Gal. 1, 1).

Nous avons ainsi, dans la première moitié du verset, la source, la volonté de Dieu ; la personne représentée, notre Seigneur Jésus Christ ; l’instrument, Paul. La seconde moitié du verset montre à qui est adressée l’épître, « aux saints ». Remarquez combien le peuple de Dieu est complètement assuré de sa position devant Lui, déjà « sanctifiés dans le Christ Jésus, saints appelés » (1 Cor. 1, 2). Ceux-ci « sont à Éphèse », ce qui indique la localité particulière où ils étaient réunis, mais nous rappelle cette unité qui imprègne toute l’Assemblée de Dieu qui est un seul corps, et donc que l’assemblée locale ne fournit que l’occasion spéciale pour ce qui répond non seulement à leur besoin individuel, mais qui est pour l’Église de Dieu en tout temps et en tout lieu.

« Et fidèles dans le Christ Jésus ». Remarquez que « saints » vient en premier ; puis, à cause de cela, « fidèles ». Cela ne veut pas nécessairement dire qu’il y a des saints qui ne sont pas fidèles. La Parole de Dieu présume que nous répondons à notre position ; elle parle toutefois à notre conscience, nous disant que si nous devons poursuivre dans la connaissance de la vérité de Dieu, ce doit être comme ceux qui ont obtenu la grâce d’être fidèles. Cette fidélité, cependant, n’est pas le résultat d’une simple condition individuelle, mais elle est « dans le Christ Jésus ». Nous sommes liés à Lui non seulement quant à la grâce qui nous a sauvés, mais aussi quant à ce qui produit les fruits de la vie divine.

Nous avons maintenant, comme nous dirions, disséqué le verset et découvert qu’il contient les sujets suivants : Paul, apôtre, de Jésus Christ, la volonté de Dieu, saints, Éphèse, fidèle, dans le Christ Jésus.

Ces huit sujets se regroupent naturellement en deux ensembles :

Premièrement, ceux qui sont associés avec l’expéditeur de l’épître ;

Secondement, ceux associés avec ses destinataires.

Les premiers lient Paul à notre Seigneur Jésus Christ et à la volonté de Dieu dans son apostolat.

Les seconds lient les saints avec leur rassemblement local, et leur place et leur condition en Jésus Christ.

Deux questions peuvent être notées pour une étude ultérieure :

La première, quelle est la pensée liée à un apôtre, dans le Nouveau Testament, et dans quel sens les douze et Paul étaient-ils apôtres par excellence ? Voyez, par exemple, Actes 14, 4, où Barnabas est associé avec Paul comme apôtre, et pourtant, nous sentons tous instinctivement qu’il y avait une différence. Ce sujet peut être noté pour une étude ultérieure.

La seconde question serait concernant l’expression « à Éphèse ». Notez l’autorité des manuscrits pour et contre l’insertion de ces mots. Si possible, lisez un résumé des vues sur ce point.

Cela fournira une illustration de ce que nous voulons dire par analyse. Cela consiste essentiellement à dégager chaque expression et chaque mot de son cadre immédiat, et à chercher à déterminer sa place et son importance dans la phrase. Comme on le remarquera, cela se révèlera être une aide des plus utiles pour la mémorisation ; et réciproquement, la mémorisation nous permettra de méditer sur de tels détails. Après que chaque verset ait été ainsi analysé, nous pouvons entreprendre de rassembler tout cela, comme suggéré ci-dessus. Nous poursuivons ainsi, verset par verset, et découvrons non seulement que chacun peut être analysé, mais qu’il fait partie d’un groupe ou d’un paragraphe. Ainsi, par exemple, les deux premiers versets des Éphésiens forment ensemble une salutation ; de la même manière, les versets 3 à 8 forment un groupe dans lequel la plénitude de nos bénédictions spirituelles en Christ est dévoilée.

Les versets 9 à 12 forment un autre groupe, montrant le propos éternel de Dieu de réunir en un toutes choses dans le Christ, alors que les versets 13 et 14 parlent du sceau actuel du Saint Esprit comme témoin de nos bénédictions, lequel demeure avec nous jusqu’au jour de la rédemption. Le reste du chapitre appartient de manière évidente à un autre groupe ou division, dans lequel nous trouvons la prière de l’apôtre pour les saints.

En analysant cette prière, nous découvrons qu’elle est composée de trois parties : premièrement, son désir que nous connaissions l’espérance de l’appel de Dieu (v. 18) ;

deuxièmement, les richesses de Son héritage (v. 18) ;

troisièmement, la grandeur de la puissance qui a opéré en nous.

Cette merveilleuse puissance, il l’élargit encore, en montrant qu’elle n’est rien d’autre que ce qu’Il a opéré en Christ quand Il L’a ressuscité d’entre les morts. Elle est ensuite suivie jusqu’à ce que nous voyons notre Seigneur assis en haut, Chef sur toutes choses, et Son Assemblée liée à Lui comme le corps à la Tête.

Nous avons ainsi comme disséqué chaque verset et expression de notre chapitre, et l’avons réorganisé en certains groupes ou divisions bien définis. Nous ne sommes peut-être pas encore prêts à voir la relation exacte qui existe entre ces différents groupes ou divisions, mais au moins, nous avons une bonne mesure de compréhension du contenu du chapitre et des relations entre ses différentes parties. Comme résultat de peut-être une semaine d’étude, nous aurons mémorisé et analysé notre chapitre, et pouvons passer au suivant.

Quand toute une épître a été ainsi passée en revue, verset par verset et groupe par groupe, nous serons en mesure d’arranger ces groupes dans des proportions mieux définies, et de voir quelles sont les divisions principales et, sous elles, les subdivisions de l’épître.

L’effet d’une étude telle que celle-ci est des plus utile à tous égards. Cela nous permet de méditer en détail sur chaque partie, et de la réduire à des éléments qui peuvent être plus facilement assimilés dans notre propre être spirituel, et en même temps nous fournit la clé des objets particuliers en vue desquels l’épître a été écrite, et cela nous permet de suivre la méthode utilisée par le Saint Esprit quand Il a inspiré l’apôtre quand il l’a écrite. Nous découvrirons, comme on l’a dit, les divisions principales de l’épître.

Il est suggéré que chacun étudie pour lui-même un peu de la manière indiquée, plutôt que de suivre les résultats de l’étude des autres. C’est notre propre analyse qui nous qualifiera le mieux pour apprécier ce que les autres ont appris, et nous donner cette connaissance individuelle si essentielle dans la Parole de Dieu. Nous n’avons pas à suivre aveuglément les autres, quoique nous puissions heureusement utiliser le résultat de leur travail.

Quand nous avons ainsi parcouru toute l’épître et noté son contenu, nous sommes prêts à faire le tableau final et son arrangement, qui l’attacheront à nos esprits de façon permanente. Là viendront à notre aide d’autres sources, et nous serons satisfaits de voir jusqu’où notre analyse a correspondu avec celle de ceux qui ont étudié avant nous, et en même temps, nous pourrons apprécier la lumière ajoutée quand nous parcourons leurs travaux.

Nous avons maintenant, disons, parcouru toute l’épître aux Éphésiens, ayant analysé chaque verset et l’ayant appris, et avons obtenu ainsi une connaissance assez claire de son contenu et du courant de ses pensées, comme indiqué dans son tableau final. De la même manière, nous pouvons ensuite prendre les autres épîtres, consacrant régulièrement une partie de notre temps quotidien à cette partie de notre travail, peu importe si même ce ne sont que quelques minutes.

Après avoir résumé quelques-unes des épîtres et avoir poursuivi notre lecture régulière de toutes les Écritures, nous serons en mesure de terminer cette analyse de tout le Nouveau Testament. En étant assez familier avec son contenu, nous aurons une idée plus ou moins distincte du sens général de chaque livre ou groupe de livres. Bien sûr, nous n’aurons pas analysé tout le Nouveau Testament autant en détails que nous l’avons fait pour l’épître aux Éphésiens, mais la simple habitude que nous aurons prise dans l’étude de ce livre nous aura conduit à appliquer des méthodes similaires même dans notre lecture ordinaire, et de nombreux faits et pensées qui nous auraient autrement échappés, deviendront clairs dans notre lecture quotidienne. Nous commencerons donc notre analyse et notre regroupement de tous les livres du Nouveau Testament.

Peut-être vaudrait-il mieux continuer avec les épîtres, pour notre première tentative. Ainsi, nous passerons naturellement des Éphésiens aux Colossiens, qui lui ressemble beaucoup, et réunirons, si possible, les caractéristiques principales de cette épître. Alors que nous découvrirons beaucoup de choses similaires aux Éphésiens, la prééminence de notre Seigneur Jésus Christ, à la fois dans Sa personne et dans Son œuvre, tout comme la mise à l’écart de tout ce qui pourrait Lui disputer la suprématie, se révèlera en être le thème. Nous pouvons dire que les Éphésiens nous présentent l’Église « en Christ ». Dans les Colossiens, nous avons Christ dans l’Église. Ainsi, dans les Éphésiens, nous sommes vus comme unis à Lui par le Saint Esprit, aussi bien que vivifiés et élevés avec Lui, et assis en Lui dans les lieux célestes. Dans les Colossiens, Christ est présenté comme la Tête glorieuse et l’objet pleinement suffisant des siens ; et les saints sont vus comme vivifiés, mais encore sur la terre ; et comme « ressuscités avec Christ », ils ont à chercher les choses d’où Il est, mortifiant tout ce qui n’est pas en accord avec cela, et appliquant cette position et cette association aux diverses relations de la vie quotidienne.

Mais récapitulons un instant nos étapes, et indiquons quelle pourrait être la manière selon laquelle le lecteur pourrait recueillir cela et d’autres vérités dans les Colossiens. Nous ferons une liste de quelques pensées ressortant de chaque chapitre à sa lecture. Ainsi :

Chapitre 1

  1. La salutation
  2. Une prière pour les saints
  3. Action de grâces pour les possessions actuelles, qui comprennent :
    1. la participation au ciel
    2. la délivrance du pouvoir des ténèbres
    3. la rédemption
  4. La glorieuse personne de notre Seigneur :
    1. comme divin
    2. comme Chef sur toute la création
    3. le Créateur de toutes choses
    4. Sa domination sur l’Église en résurrection
  5. Toute la plénitude habitant en Lui
  6. La réconciliation par Sa mort
    1. des choses dans les cieux et sur la terre
    2. des personnes autrefois étrangères
  7. Ces bénédictions uniquement pour la vraie foi, non pour la profession
  8. Paul, un ministre de l’évangile
  9. Aussi un ministre de l’Église, qui est le mystère

En nous efforçant de regrouper ces pensées ensemble, nous pouvons dire que le thème général du premier chapitre est Christ, dans la perfection de Sa personne et de Son œuvre, la source de toute bénédiction, présente et future, pour toute la création, et en particulier pour Son Église — le ministère de tout cela étant confié à l’apôtre.

Chapitre 2. — D’une manière similaire, nous rassemblerons les pensées principales du chapitre suivant, et comme résultat, son thème général :

Christ incarnant toute suffisance pour les siens et remplaçant pour eux à la fois la philosophie et le légalisme. Une pensée remarquable est « Mort avec Christ ».

Chapitre 3. — « Ressuscité avec Christ » est ici le thème, et la marche du nouvel homme ; l’ancien ayant été mis de côté avec ses œuvres. Le thème du chapitre pourrait être intitulé : « Ressuscité avec Christ, et la marche selon la nouvelle création ».

Chapitre 4 — Il poursuit le côté de la marche pratique et termine l’épître avec diverses salutations, qui ont une place magnifique et appropriée. Le thème général pourrait être : « Responsabilités pratiques et manifestations de l’amour ».

On remarquera que nous n’avons pas tenté de faire ce qui pourrait être appelé une esquisse finale de l’épître. Cela viendra plus tard, mais nous aurons assez récolté chaque jour dans la lecture du chapitre pour nous permettre de faire un tableau tel qu’indiqué ci-dessus, avec comme résultat que le thème principal de toute l’épître sera plus ou moins clairement appréhendé.

Nous passons ensuite à l’épître aux Galates, et en appliquant les mêmes méthodes que pour celle aux Colossiens, nous aboutissons à son sujet général : le croyant délivré de la loi, à la fois pour sa justification et comme règle de vie, afin qu’il marche dans la puissance de l’Esprit.

Les Philippiens ont leur propre place, montrant comment être occupé des précieuses vérités présentées dans les autres épîtres aboutira à une connaissance expérimentale de Christ comme la seule part de notre âme. C’est ce que nous pouvons établir comme le thème de l’épître, et ses quatre chapitres suggèrent évidemment une quadruple vue de notre cher Seigneur :

  1. Comme la vie, et la source de toute bénédiction.
  2. Comme l’exemple pour les siens.
  3. L’objet dans le ciel vers lequel nous tendons.
  4. Comme la ressource pour chacun de nos besoins ici-bas.

Examinons maintenant ce sur quoi nous sommes passés. Nous supposerons que l’épître aux Éphésiens a été étudiée en détails, occupant peut-être trois mois, durant lesquels nous aurons aussi, à des moments particuliers, pu la mémoriser. Une étude moins minutieuse des Colossiens, des Galates et des Philippiens nous prendra un autre mois pour chacune, nous permettant de poursuivre par l’épître aux Romains, étudiée aussi méticuleusement que celle aux Éphésiens, peut-être sans apprendre plus que les chapitres 3 à 8, ce qui donnera, comme résultat d’une année de travail, une vue assez complète de ces épîtres, avec leur contenu et leurs relations entre elles. Nous pourrons alors probablement apprécier le regroupement qui a été fait de ces épîtres, dans un ordre qui illustre la perfection de l’inspiration divine, et qui imprègne toute la Parole de Dieu[1].

  1. Romains — Justification par la foi, le vrai fondement.
  2. Galates — Délivrance de la loi, un résultat nécessaire.
  3. Éphésiens — « En Christ », et l’union avec Lui.
  4. Colossiens — La personne et la position de Christ, l’objet qui nous délivre.
  5. Philippiens — Christ connu expérimentalement dans l’âme.

Mais nous entendons certains de nos lecteurs dire : « Nous n’avons pas le temps pour une étude telle que celle-là ; c’est trop difficile, et impossible pour nous d’obtenir une telle connaissance en une année. La vie est trop occupée ; les jours sont trop courts. Il n’est même pas utile pour nous d’essayer une telle chose ».

Mais courage ! Ne vous attardez pas sur les difficultés. Commencez dès aujourd’hui par dix minutes de votre temps, même si les résultats sont si minimes que vous ne pouvez les voir, et continuez régulièrement, consacrant ce temps-là chaque jour de façon systématique. Si vous n’avez pas pu accomplir dans l’année ce que nous avons décrit, peut-être n’en aurez-vous au mieux fait qu’un tiers, et assurément, si au bout de trois années, nous avons récolté pour nous-mêmes la signification de ces grandes épîtres, jusqu’à un certain point, notre travail n’aura pas été vain. Le problème avec beaucoup est qu’après avoir quitté l’école, et probablement même quand ils y étaient, ils ne se sont jamais astreints à des habitudes de travail méthodique. Le résultat d’une étude telle que nous l’avons indiquée serait des plus bénéfiques en amenant plus de méthode et de meilleurs résultats tout au long de la journée.

Une fois qu’un but principal a pris possession du cœur, même si nous ne pouvons pas lui consacrer beaucoup de temps, nous serons jaloux de tout ce qui veut empiéter sur ce temps. S’occuper avec des choses inutiles, perdre du temps en lisant de la littérature sans valeur, ou avoir une conversation sans profit, tout cela sera éliminé, non par un simple sens légal du devoir, mais plutôt dans l’esprit de Néhémie : « Je fais un grand travail, et je ne puis descendre ».

Nous laissons cependant cette partie de notre sujet pour poursuivre plus avant dans ce qui est maintenant devant nous, l’analyse de l’Écriture. La raison qui nous a fait commencer par les épîtres de Paul est qu’elles forment, si l’on peut dire, le centre de la vérité doctrinale d’après laquelle toutes les autres vérités sont regroupées. Il est bien entendu que pendant ce temps, que ce soit une ou trois années, pendant lequel nous avons fait notre esquisse globale de ce groupe d’épîtres de Paul, nous avons aussi lu régulièrement chaque jour au moins un chapitre de toute la Bible. Nous découvrirons aussi que notre facilité à saisir la pensée d’un verset ou d’un chapitre a beaucoup augmentée, et nous sommes capables de noter brièvement ce que nous apprenons. Nous serons donc capables de continuer notre travail d’analyse et de regroupement, en prenant, ensuite, tout le Nouveau Testament, dans lequel nous trouverons certains groupes de livres clairement indiqués.

Ainsi, les quatre évangiles vont ensemble en nous présentant la vie au-dessus de toute vie, la personne de notre bien-aimé Seigneur.

De même, les Actes nous donnent l’histoire de l’œuvre de l’Esprit en établissant l’Église dans la vraie liberté de l’évangile, en la séparant des langes du judaïsme dans lesquels elle avait été liée au commencement.

Les épîtres de Paul, comme nous l’avons déjà vu, fournissent le grand centre doctrinal autour duquel se regroupe toute la révélation ; alors que les épîtres dites catholiques de Pierre, Jacques, Jean et Jude, offrent ce qui est si nécessaire pour notre marche terrestre.

L’Apocalypse concluant l’ensemble est le grand livre prophétique du Nouveau Testament.

Nous avons été occupés jusqu’ici simplement du Nouveau Testament, et il est essentiel que nous ayons d’abord ce livre à l’esprit, sinon nous manquerons de la lumière si nécessaire pour comprendre l’Ancien. Sans entrer dans plus de détails, qui nous éloigneraient trop de notre sujet immédiat, nous trouvons qu’un traitement similaire, mais pas aussi minutieux que celui suggéré pour l’épître aux Éphésiens, nous permettra de classer les livres de l’Ancien Testament dans leurs regroupements principaux.

Ainsi, le Pentateuque formera un tout ; les livres historiques suivront. Puis les livres poétiques, et finalement les prophètes. Comme nous avons avancé, nous modifierons cet ordre selon les précieuses suggestions qui nous auront été données dans les livres déjà étudiés, et ainsi nous aurons un plan de l’Ancien Testament qui pourra être complété progressivement, selon que le temps le permet. Au fur et à mesure que les années passent, la merveilleuse Parole de Dieu déploiera de plus en plus clairement ses richesses devant nous, non en une masse confuse dans laquelle nous savons à peine quoi prendre pour en jouir, mais plutôt dans cet ordre qui est la caractéristique de toute l’œuvre de Dieu, et qui imprègne toute Sa Parole écrite non moins parfaitement qu’Il le fait dans l’ordonnancement des cieux au-dessus de nous ou de la création qui nous entoure.

En lien avec le travail d’analyse, nous pouvons mentionner cette forme d’analyse que le Dr. Doddridge a suivie dans son « Expositor », un ancien livre probablement difficile à trouver maintenant, et trop obsolète pour trouver sa place dans de nombreuses bibliothèques. Dans celui-ci, il donne ce que nous pourrions appeler un exposé courant de l’Écriture dans lequel le langage exact est entremêlé avec une paraphrase qui l’accompagne. Les mots inspirés sont tous soulignés, de telle manière qu’ils peuvent être lus séparément sans aucune difficulté. Nous essayerons de donner une brève illustration de cette méthode, avec la suggestion que peut-être certains de nos lecteurs consacreront un carnet spécial à cette sorte de travail, quelques minutes de celles consacrées à l’analyse étant réservées pour cela.

Colossiens 1, 1, 2. Paul, autrefois un persécuteur acharné mais maintenant un apôtre (un messager spécialement inspiré avec l’autorité d’établir des assemblées et de pourvoir complètement à leur instruction et à leur gouvernement) du Christ Jésus, le Fils éternel de Dieu, Celui qui a créé et qui maintient toutes choses, qui est devenu chair et par Sa mort expiatoire, a pourvu à la rédemption de toute l’humanité, et qui, comme ressuscité d’entre les morts et monté en haut, a envoyé de là le Saint Esprit pour former Son Église et pour l’unir à Lui-même comme Tête, et qui viendra de nouveau pour la prendre, et tous les siens, à Lui ; par la volonté de Dieu, et donc non soumis à l’autorité humaine, ni allant à ses propres dépens ou de son propre gré ; et Timothée, présent au moment de la rédaction et identifié, non dans l’autorité, mais en communion avec l’épître ; le frère, non pas de fait selon la chair, mais dans ces liens divins qui sont éternels.

Aux saints, non en effet tels par nature ou y ayant atteint, ni non plus que la chair, la vieille nature, ne demeure pas encore en eux, mais « sanctifiés dans le Christ Jésus », « sanctifiés et justifiés au nom du Seigneur Jésus, et par l’Esprit de notre Dieu », sanctifiés aussi par le sang de Christ ; ainsi, mis à part pour Dieu, à la fois par l’œuvre de l’Esprit en eux et l’œuvre de Christ pour eux, dont la marche aussi, dans un degré plus ou moins grand, montrera le fruit de cette vie ; et fidèles frères, croyant non seulement avec l’intelligence, mais avec le cœur, et donc frères fidèles, membre de la famille unique de Dieu, et plus spécialement de « l’assemblée des premiers-nés écrits dans les cieux » ; en Christ, participants de Sa vie, nés de nouveau par le Saint Esprit et éternellement unis à leur Tête vivante dans le ciel par le baptême de l’Esprit ; qui sont à Colosses, mais sans exclure « tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ, et leur seigneur et le nôtre », car tous les saints ont non seulement une relation locale, mais sont membres les uns des autres. Grâce, la pleine faveur de Dieu, imméritée de notre part et assurée non par aucune œuvre de justice que nous eussions faite, mais le libre don de Dieu, incluant toutes les bénédictions présentes et éternelles ; à vous, non comme étant une classe spéciale de saints, mais tous, du plus petit au plus grand ; et paix, la jouissance de la relation qui a déjà été établie par notre Seigneur de la part de Dieu notre Père, qui nous a élus en Christ et est la source de toutes choses, et du Seigneur Jésus, l’homme autrefois humilié, mais maintenant exalté pour être Christ.

Colossiens 1, 15-18. Qui, comme maintenant devenu chair, mais étant toujours Dieu, est l’image ou la ressemblance exacte dans chaque attribut et dans Son caractère moral du Dieu invisible « qui habite la lumière inaccessible, lequel aucun des hommes n’a vu, ni ne peut voir », mais qui a été déclaré, révélé, par le Fils unique et bien-aimé qui est dans le sein du Père ; le premier-né, non au point de vue du temps, mais en priorité, établissant Sa suprématie sur toute créature, ou de toute la création, étant ainsi Son maître et Sa tête ; car, la raison pour laquelle c’est le cas est que par lui, dans Sa puissance, l’auteur et l’agent, ont été créées, non pas formées depuis une matière pré-existante, mais appelées à l’existence depuis absolument rien, toutes choses comme indiqué ci-après, les choses qui sont dans les cieux, le vaste univers au-dessus de nous et nous concernant, et les choses qui sont sur la terre, la mer, la terre, toutes choses, végétales et animales, dans leurs divers familles et ordres, avec leurs caractéristiques et possibilités de développement ultérieur, en fait toute existence possible et imaginable en dehors de la déité elle-même ; les visibles, la création matérielle ; et les invisibles, le monde des esprits ; soit trônes, les plus hautes autorités officielles ; ou seigneuries, les dirigeants des parties du vaste univers de Dieu ; ou principautés, les autorités subalternes ; ou autorités, tout être angélique puissant en force, tombé ou non, quoique tout ce qu’Il a créé était des esprits non tombés, intelligents, responsables, surhumains, immortels ; toutes choses ainsi caractérisées, sans la moindre exception, ont été créées par Lui, qui se manifeste ainsi Lui-même comme étant la déité absolue, un avec le Père dans Son essence, Sa puissance et Sa gloire ; et pour Lui en tant que l’expression de Ses attributs de puissance, de sagesse, de pouvoir, de Sa pensée divine avec ses conceptions infinies et glorieuses — ce vaste plan dans lequel tout Son univers doit manifester Ses gloires, et ceux encore plus bénis de justice, de sainteté, de bonté et d’amour ; et Lui est avant toutes choses, rien ne peut Lui être comparé en importance ; aucun sujet ne peut attirer nos pensées comme Lui-même ; Il dépasse toutes les affaires de ce monde et de l’univers ; de même qu’Il existait avant elles, ainsi maintenant Il leur est infiniment supérieur ; et toutes choses subsistent, sont fermement maintenues ensemble, les étoiles dans leurs orbites incommensurables, les minuscules gouttes d’eau qui brillent sur un brin d’herbe, toutes sont fermement maintenues ensemble par la même puissance omnipotente du Fils éternel de Dieu ; par Lui, par Sa sagesse, et la puissance de cette parole qui a appelé toutes choses à l’existence à partir de rien, et non par quelque chose d’intrinsèque en elles ; et il est le chef, le Maître suprême et le Seigneur souverain, non seulement d’une manière administrative, mais la puissance qui a vitalement le contrôle du corps, composé de tous les croyants depuis la Pentecôte, qui sont unis à Lui par le baptême et la demeure du Saint Esprit, non plus d’une nation juive ou d’un peuple terrestre, mais de l’assemblée, la vérité qui forme le mystère dont il est parlé dans cette épître, et qui a été donnée à connaître par la révélation spéciale de Paul ; lui qui est le commencement, l’auteur et la tête de la nouvelle création qui repose, non sur l’homme tombé, mais sur le Fils de Dieu venu en chair, qui est le premier-né d’entre les morts, victorieux de cette mort et de ce jugement sous lesquels gisent les siens, Lui les prémices et le précurseur de tous Ses rachetés ; afin qu’en toutes choses, dans chaque partie de l’existence, où que ce soit que la pensée puisse atteindre ou que le Saint Esprit puisse conduire jusqu’à des conceptions toujours plus hautes de la largeur et de la longueur, de la profondeur et de la hauteur de ces domaines qui n’ont pas de frontière, sur tous, avec chaque famille dans les cieux et sur la terre, angélique, humaine ou infernale, il tienne, lui, la première place, Tête sur toutes choses, Seigneur de tous, devant qui un jour tout genou devra se ployer et toute langue confesser que Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père.

Ces illustrations suffiront pour ouvrir un champ d’activité sans bornes. Nous pourrions envisager une plus grande concision, dans la mesure où cela est compatible avec l’inclusion de chaque pensée qui surgit en nous, suggérée par le mot ou l’expression, et nous efforcer de les lier toutes ensemble de manière à pouvoir le lire aisément.

Un verset comme Jean 3, 16, par exemple, pourrait être donné aux membres intelligents d’une classe d’école du dimanche pour être paraphrasé de cette manière. Cela donnerait sans doute des aperçus de ses merveilleuses profondeurs, auxquelles ils n’avaient jamais pensé auparavant. Si des carnets séparés sont dédiés à ce travail de paraphrase, nous accumulerons graduellement, au cours des années, un certain nombre de résumés de différents livres. Là aussi, il est sûrement préférable d’avancer verset par verset, plutôt que de sélectionner des portions particulières.

Tandis que nous sommes sur cette partie du sujet, l’auteur a trouvé assez intéressant d’avoir un carnet de notes comme compagnon de sa lecture quotidienne, dans lequel chaque chapitre lu était résumé sommairement sous des titres, un peu à la manière des titres des chapitres dans nos Bibles, mais plus complètement et avec une référence à la précision dispensationnelle. Ainsi, Matthieu 3, simplement lu, peut être divisé un peu comme ce qui suit :

La prédication de la repentance par Jean le baptiseur (v. 1, 2) ; dans l’accomplissement de la prophétie (v. 3) ; Jean est décrit (v. 4) ; l’effet de sa prédication (v. 5, 6) ; son avertissement aux pharisiens et aux sadducéens (v. 7-9) ; le jugement sur la stérilité (v. 10) ; la venue de notre Seigneur prédite (v. 11, 12) ; le baptême de Christ (v. 13-15) ; la descente du Saint Esprit (v. 16, 17).

Et ainsi, au fur et à mesure que chaque chapitre est lu, il peut être découpé grossièrement de cette manière, ce qui préparera la voie à un traitement plus complet que nous effectuerons dans notre analyse approfondie.

Encore une fois, prenons courage. Nous ne nous attendons pas à ce que quelqu’un aboutisse à des résultats parfaitement satisfaisants au début. Sans aucun doute, tout d’abord, on trouvera plutôt difficile même un résumé aussi pauvre que celui donné ci-dessus ; mais un peu de pratique aidera, et avec la bénédiction de notre Seigneur, nous commencerons bien vite à nous demander ce que chaque chapitre contient, et à le noter. Chaque partie d’un tel travail de compte-rendu apporte une lumière nouvelle à notre compréhension de la Bible dans son ensemble, et en fait une région de moins en moins inconnue. Des routes auront été ouvertes dans diverses directions et nous aurons la « configuration générale du pays ». Souvent, quand nous poursuivons notre route vers une autre destination, nous pouvons jeter des coups d’œils envieux vers quelque champ qui nous attire par la richesse de ses fleurs et de ses fruits, auquel nous ne pouvons que jeter un regard en passant, mais en nous faisant la promesse d’y revenir pour un examen particulier.



  1. À cet égard, voyez « La structure numérique de l’Écriture », ou « De la Genèse à l’Apocalypse ».