Livre:Étude sur l’Apocalypse/Chapitre 4

De mipe
< Livre:Étude sur l’Apocalypse
Révision datée du 14 février 2019 à 21:26 par Éditeur (discussion | contributions) (Partie du livre)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

Dans ce qui précède, nous avons vu ce que représentent les sept églises auxquelles il plut au Seigneur d’envoyer les épîtres renfermées dans le deuxième et le troisième chapitre du livre qui nous occupe.

Deux points ressortent de l’étude que nous en avons faite. Il est certain que le Seigneur s’est adressé à des assemblées qui existaient à cette époque, et qui présentaient les traits que retracent les épîtres. Mais, en considérant le contenu même de ces lettres, l’emploi du nombre symbolique sept qui désigne toujours un cycle parfait, et enfin l’ordre dans lequel ces assemblées nous sont présentées tour à tour, il semble évident, et nous avons conclu, qu’elles préfigurent des phases ou états de choses successifs dans l’Église, envisagée sur la terre au point de vue de sa responsabilité.

En second lieu, de ces sept états, trois ont passé sans laisser pour nous autre chose qu’un enseignement d’une portée morale, tandis que les quatre derniers ont en outre une signification prophétique, et, depuis le moment de leur apparition, continuent et existent ensemble jusqu’à la venue du Seigneur Jésus.

Ce qui confirme d’une manière frappante ce que nous venons de rappeler, c’est le fait que, depuis le chapitre 4, il n’est plus fait mention de rien qui ressemble à la condition d’église sur la terre. Comment expliquer ce silence, si l’on ne doit prendre les sept assemblées qu’au sens littéral ? D’un autre côté, si outre l’application historique, elles ont une signification prophétique, on comprend aisément que le Seigneur se soit adressé à des assemblées alors existantes, afin de donner par elles une vue des divers états qui devaient se succéder dans l’Église jusqu’à la fin, comme nous l’avons vu.

Dans le quatrième chapitre, l’Esprit de Dieu montre donc au prophète, non l’état de l’Église, mais ce qui suivra quand les églises ne seront plus devant la pensée du Seigneur, et que ce qui en porte le nom aura été vomi de Sa bouche. Alors il est question du monde, Dieu ne cessant pas toutefois d’y maintenir un témoignage pour Lui-même, au milieu de troubles graduellement croissants. Mais dès lors les témoins portent un caractère juif ou gentil, et nullement celui d’Église sur la terre. Il y aura des croyants, cela est évident ; les uns appartenant au peuple élu, d’autres tirés du milieu des nations ; mais rien de semblable à ce que nous voyons dans le deuxième et le troisième chapitres.

Ce simple fait, si clair, si évident et d’une si grande importance, ne semble avoir été mis en lumière qu’assez récemment. À ma connaissance, il n’y est fait aucune allusion, on n’en trouve nulle trace, dans les centaines d’ouvrages écrits sur l’Apocalypse depuis les pères jusqu’à nos jours. Preuve frappante de la négligence avec laquelle, par suite d’idées préconçues, on passe souvent sur les faits les plus incontestables que présente la Parole de Dieu ; preuve aussi de la nécessité absolue où nous sommes d’être enseignés du Saint Esprit pour profiter réellement même de ce qui est comme à la surface des Écritures.

C’est du reste un des caractères particuliers du saint Livre, que ni le talent, ni la clarté de l’esprit, ni la vivacité de l’imagination, ne rendent une âme capable, sans la puissance de l’Esprit, de saisir les communications de Dieu, d’en jouir et d’en bien user. On peut, sans Lui, apercevoir tantôt un fait, tantôt un autre ; mais pour bien apprécier l’ensemble de la Parole et les voies de Dieu, il faut que les regards soient en tout dirigés vers Christ. Or c’est l’Esprit de Dieu seul qui place ainsi constamment Christ devant les yeux de l’âme. Celui qui Le connaît et Le possède sent bientôt qu’il existe, pour les croyants des différentes époques, des relations très diverses, et il voit ce qui en résulte. C’est ainsi que Christ a envers l’Église des voies spéciales, qui ne conviennent qu’à elle. Ces voies prennent fin avec le troisième chapitre ; ce sont donc des choses nouvelles, qui, maintenant, sont présentées au lecteur.

Or il est notoire que le grand nombre de ceux qui portent le nom de Christ, affirment que l’Église a toujours été depuis qu’il y a des enfants de Dieu sur la terre, et qu’elle existera aussi longtemps que se poursuivra l’œuvre de la conversion des âmes. Mais cette assertion n’a aucun fondement dans les Écritures, soit de l’Ancien, soit du Nouveau Testament, ni, par conséquent, dans le livre qui nous occupe. Comment donc s’étonner si ceux qui étudient la Bible en ayant dans l’esprit une notion aussi opposée à la vérité révélée, manquent à comprendre ses enseignements ? Ils élèvent entre eux et la vérité une barrière infranchissable.

Quand le livre s’ouvre, des églises existent ; mais il n’en est plus fait mention lorsque l’introduction est close, et que la prophétie proprement dite commence à se dérouler. On en comprendra aisément la raison, si l’on remarque que l’Église, à parler strictement, n’est pas l’objet de la prophétie. Celle-ci s’occupe du monde, et annonce les jugements divins prêts à tomber sur le mal qu’il renferme, afin de le faire disparaître, et d’introduire à sa place le bien selon la propre pensée de Dieu. Tel est le grand thème du livre de l’Apocalypse.

Mais, comme il y avait des assemblées chrétiennes quand il fut écrit, il a plu à l’Esprit de Dieu de faire précéder la prophétie d’une vue d’ensemble très remarquable sur la condition de l’Église, aussi longtemps qu’elle serait reconnue par le Seigneur sur la terre. Nous avons vu avec quelle admirable sagesse cela nous a été présenté, de manière à convenir au temps où Jean écrivait, et cependant à trouver toujours une application pendant toute la durée de l’existence de l’Église. Ce n’est pas que tout pût être discerné à la fois ; la lumière allait croissant, mais elle suffisait toujours pour donner aux enfants de Dieu la connaissance de la pensée du Seigneur. Il en est ici, du reste, comme de chaque partie des Écritures : personne ne peut réellement en tirer profit sans l’Esprit, et ce ne peut être qu’à la gloire de Christ.

On peut maintenant saisir l’immense importance du changement que l’on remarque en passant au chapitre 4. Le prophète voit une porte ouverte dans le ciel, et est appelé à y monter. C’est une vision, comme nous le comprenons sans peine ; il n’est pas question de faits sensibles, et c’est la puissance du Saint Esprit qui rend Jean capable d’entrer et de contempler : « Sur-le-champ je fus en esprit », dit-il.

Dans le ciel où il est ainsi introduit, Jean voit un trône dont l’aspect nous indique que c’est un siège judiciaire. Il n’a aucun des caractères du trône de Dieu que nous connaissons maintenant : « le trône de la grâce », dont nous nous approchons avec confiance, « afin que nous recevions miséricorde et que nous trouvions grâce pour avoir du secours au moment opportun ». Ici rien de semblable. Les éclairs, les voix et les tonnerres sont des symboles parfaitement clairs, qui nous enseignent ce qu’est le trône vu par Jean dans le ciel, et dans quel complet contraste il se trouve avec celui que nous présente Hébreux 4. Tout lecteur attentif et enseigné de Dieu peut le voir, et doit conclure en même temps que deux aspects du trône si différents, ne sauraient caractériser une même période, un même état de choses.

Ici donc, loin d’avoir le trône d’où découle la miséricorde divine, nous avons celui qui est revêtu des attributs propres à Sinaï. Il en sort la lumière qui manifeste le mal qui se trouve sur la terre, les voix qui le dénoncent, et les tonnerres qui le frappent. C’est le siège de l’autorité suprême ; la source d’où découle le jugement des impies.

Il ne faut pas non plus confondre ce trône avec celui du Fils de l’homme régnant sur le monde. Lorsque Jean est introduit dans le ciel, le temps n’est pas encore venu pour l’Église de régner avec Christ sur la terre, car le fait de régner sur la terre est présenté dans le chapitre 5 comme une chose future : « Ils régneront sur la terre », y est-il dit. Il est donc clair que nous avons ici une époque de transition, entre le moment où la condition d’église a pris fin, et celui où commence le règne millénaire. Telle est la vérité qu’il faut nécessairement admettre, si l’on veut comprendre l’Apocalypse dans son ensemble.

Sur le trône était assis quelqu’un dont la ressemblance est comparée à une pierre de jaspe et de sardius. Il est clair que si, par là, il faut entendre la gloire de Dieu, ce n’est point celle qui se rapporte à l’essence divine, dont nulle créature ne peut approcher et qu’aucune ne peut voir ; mais que c’est Sa gloire pour autant qu’il Lui a plu de la manifester à Sa créature. C’est pourquoi elle est comparée à ces pierres précieuses que nous retrouvons plus loin dans la sainte cité, en rapport évident avec la gloire de Dieu.

Mais le trône présente d’autres traits dignes d’être remarqués. « Et autour du trône, un arc-en-ciel, à le voir, semblable à une émeraude ». Dieu montre par là qu’Il se souvient de Son alliance avec la création. L’arc-en-ciel, qui en était le signe établi par Lui-même, est placé ici devant le prophète de manière très frappante. Il ne le voit pas dans une ondée de pluie tombant sur la terre, mais autour du trône, parce qu’il s’agit simplement de la vérité que l’arc-en-ciel était destiné à rappeler. Il en est ainsi de tous les autres objets de cette vision : ils sont présentés comme vus dans la pensée de Dieu, et non comme ils apparaissent aux yeux de l’homme.

Ensuite nous voyons « autour du trône, vingt-quatre trônes, et sur les trônes, vingt-quatre anciens assis ». Il est évidemment fait allusion ici aux vingt-quatre classes de la sacrificature (1 Chron. 24). Seulement, je ferai remarquer, qu’à mon avis, les anciens ne représentent pas tous les sacrificateurs de ces diverses classes, mais uniquement leurs chefs. Il est d’une certaine importance de se le rappeler, parce que nous trouverons plus loin d’autres personnes qui sont reconnues comme sacrificateurs, qui alors n’étaient pas encore dans le ciel, et qui ne sont manifestées que plus tard sur la terre. Il est hors de doute que ces personnes deviennent des sacrificateurs, mais, quant aux anciens, il n’en est pas reconnu d’autres. Leur nombre est fixé, personne n’y est ajouté.

Ces chefs de la sacrificature, je n’en doute pas, sont les saints glorifiés dans le ciel ; et, par là, j’entends les saints de l’Ancien Testament aussi bien que ceux du Nouveau. On voit donc que nous sommes loin de vouloir déprécier la grâce de Dieu envers les saints d’autrefois. Il me semble qu’il y a de bonnes raisons pour conclure de la prophétie elle-même que les vingt-quatre anciens ne sont pas simplement l’Église, mais tous les saints qui ressuscitent lors de la présence du Seigneur Jésus, suivant ce qui est écrit : « Ceux qui sont du Christ, à sa venue (ou sa présence) » (1 Cor. 15, 23). La résurrection d’entre les morts renferme tous les saints qui ont existé jusqu’à ce moment, et, naturellement, il faut y joindre ceux qui sont changés, suivant ce qui est décrit dans la dernière partie du même chapitre. Tous les saints endormis ou encore vivants me semblent mentionnés ici. L’expression « morts en Christ », que nous trouvons en 1 Thessaloniciens 4, 16, ne peut non plus être limitée à ceux qui font partie du corps de Christ ; ces mots s’appliquent à tous ceux qui se trouvent placés dans cette relation désignée par « en Christ », par opposition à celle-ci : « en Adam ». Ils ne sont pas morts dans la chair, mais en Christ. Il ne s’agit pas du premier Adam, mais du second, et comme le premier embrasse toute la famille d’Adam, l’expression « en Christ » doit avoir une signification tout aussi large.

Nous devons donc voir, dans les vingt-quatre anciens, les saints glorifiés de l’Ancien Testament tout comme ceux du Nouveau. Cela ne porte atteinte en aucune manière au caractère spécial de l’Église, qui, comme nous le verrons, est soigneusement sauvegardé et manifesté dans une autre partie des visions. Pour le présent, je me borne à établir brièvement ce que je crois être ici la force du symbole.

Les vingt-quatre anciens sont vêtus de vêtements blancs ; sur leurs têtes sont des couronnes d’or, et ils sont assis sur des trônes. Ces caractères ne sauraient s’appliquer à des êtres angéliques. Nulle part l’Écriture ne nous montre les anges couronnés, ni assis sur des trônes ; jamais nous ne voyons un ange appelé à une telle dignité. Sans doute ils exercent la puissance, mais ils ne règnent jamais ; ils sont les exécuteurs de la volonté de Dieu dans les choses extérieures, mais jamais ils ne l’administrent comme rois. C’est ce qui est destiné aux saints glorifiés — aux rachetés, et non aux anges — parce que Christ leur en a donné le droit par grâce, par Son sang. Ainsi qu’il est dit dans le premier chapitre : « Il nous a faits un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père ». Au chapitre 4, où les anciens sont couronnés et assis sur des trônes, les symboles correspondent au caractère royal ; au chapitre 5, les mêmes personnes apparaissent accomplissant les fonctions sacerdotales : elles ont des coupes d’or pleines de parfums qui sont les prières des saints. Cela non plus n’est jamais appliqué aux anges, comme tels. Le seul cas où nous voyons un ange dans une action sacerdotale, est celui où le Seigneur Jésus prend Lui-même le caractère d’ange sacrificateur (chap. 8) ; non qu’Il devienne un ange au sens littéral du mot, mais il plaisait à Dieu de Le représenter ainsi à l’autel, au moment où les sept anges allaient sonner des trompettes.

Notre attention est ensuite dirigée sur ce qui caractérise le trône judiciairement : les éclairs, les voix et les tonnerres ; puis sur le Saint Esprit représenté symboliquement, comme il convient à la scène. « Et il y a sept lampes de feu, brûlant devant le trône, qui sont les sept esprits de Dieu ». Ainsi ce n’est pas le Saint Esprit dans cette puissance de grâce qui caractérise Sa relation avec l’Église ; mais dans la puissance de jugement selon le gouvernement de Dieu, parce qu’il s’agit d’un monde pécheur et coupable — de la créature, et non de la nouvelle création.

« Et devant le trône, comme une mer de verre, semblable à du cristal ». Au lieu de la cuve remplie d’eau qui servait à laver les souillures des sacrificateurs, nous avons ici une mer, non liquide, mais de verre, symbole d’une pureté devenue immuable. En traversant un monde mauvais, on est exposé à contracter ce dont il faut être purifié. Il n’est pas question de cela ici. Ceux qui sont en relation avec la mer de verre, en ont fini avec les manquements et les besoins : ils sont dans le ciel et déjà glorifiés.

Ici je répéterai ce qui a déjà été dit souvent, c’est que les Écritures parlent bien de corps glorifiés, mais jamais d’esprits glorifiés. Les vingt-quatre anciens ne représentent donc pas ceux qui, membres de Christ, sont allés par la mort en Sa présence. Le symbole numérique même est en contradiction avec cette idée. En effet, de quelque manière que l’on interprète ce que signifient les vingt-quatre anciens, ils forment un corps complet. Or les saints ne peuvent être envisagés ainsi, en aucun sens, jusqu’à ce que Christ soit venu pour transporter au ciel tous les chrétiens, vivants alors sur la terre avec tous les saints qui auparavant s’étaient endormis en Lui, afin de les glorifier tous ensemble avec Lui.

À quelque moment que l’on considère les esprits comme encore séparés du corps, il en reste sur la terre qui doivent leur être ajoutés pour que le nombre soit complet ; bien loin d’ailleurs que l’Écriture représente jamais la condition de l’âme séparée du corps comme étant un état parfait, elle témoigne clairement du contraire. Dans un certain sens, l’Église est considérée comme complète à un moment quelconque sur la terre ; non que ceux qui sont sur la terre aient une plus grande importance que ceux qui sont dans le ciel, mais parce que le Saint Esprit a été envoyé du ciel, et qu’Il est sur la terre. Comme Il est le seul lien qui forme l’Église en un, là où Il est, là doit être l’Église. En conséquence, jusqu’à ce que Jésus vienne, il ne peut jamais y avoir un état complet de l’Église dans le ciel ; c’est plutôt sur la terre qu’il existe. Mais du moment que l’on parle d’un état complet absolu, il est clair que cela ne peut avoir lieu avant que le Seigneur soit venu, et ait pris hors du monde tous les saints célestes pour les placer en haut, en Sa présence. Alors il y a un état parfaitement complet ; c’est celui qui est représenté par les vingt-quatre anciens. Nous avons donc ici la confirmation d’un fait sur lequel nous avons déjà insisté, c’est que tout suppose que l’on en a fini avec la condition d’église, et qu’un nouvel état de choses a commencé.

Telle est la signification naturelle de la vision de la gloire et du bonheur de ceux qui ont été sur la terre, mais que nous voyons maintenant glorifiés dans le ciel. Ils sont les chefs de la sacrificature céleste et forment un corps complet dans le sens le plus étendu du mot. Ils se trouvent donc en dehors de cette condition où l’on a besoin du lavage d’eau par la Parole ; aussi voyons-nous devant eux une mer, non remplie d’eau, mais une mer de verre, semblable à du cristal, et c’est ce qui caractérise leur état de la manière la plus évidente.

Maintenant vient le symbole des quatre animaux, analogues aux chérubins. « Et au milieu du trône et à l’entour du trône, quatre animaux pleins d’yeux devant et derrière ». Un discernement parfait leur est donné de Dieu ; c’est ce que désignent les yeux. Quant aux animaux, je pense qu’ils représentent symboliquement les agents — quels qu’ils puissent être — que Dieu emploie pour l’exécution des actes de Son pouvoir judiciaire. En conséquence, leurs attributs sont précisément ceux qui conviennent et qui sont nécessaires à l’exercice de ce pouvoir.

« Et le premier animal est semblable à un lion ; et le second animal, semblable à un veau ; et le troisième animal a la face comme d’un homme ; et le quatrième animal est semblable à un aigle volant ». Ainsi nous voyons en eux la force et la majesté, la patience qui endure et supporte, l’intelligence, et enfin la rapidité ; qualités qui, toutes, sont mises en action dans les actes judiciaires qui vont suivre.

Ici s’élève une question intéressante : Qui sont ces animaux ? Nous avons vu en eux les qualités nécessaires à leur action, mais qui sont ces agents ? Quelque délicate que soit l’étude de ce point, je crois que l’Écriture donne toujours, à ceux qui s’attendent à Dieu, une lumière complète sur tout ce qu’il nous importe de connaître.

Un fait important à remarquer dans le chapitre 4, c’est qu’il n’y est point fait mention d’anges. Les animaux célèbrent Dieu, non pas cependant comme le « Très-haut », mais « ils ne cessent de dire, jour et nuit : Saint, saint, saint, Seigneur, Dieu, Tout-puissant, celui qui était, et qui est, et qui vient. Et quand les animaux rendront gloire et honneur et actions de grâces à celui qui est assis sur le trône, à celui qui vit aux siècles des siècles, les vingt-quatre anciens tomberont sur leurs faces devant celui qui est assis sur le trône, et se prosterneront devant celui qui vit aux siècles des siècles ; et ils jetteront leurs couronnes devant le trône, disant : Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, et l’honneur, et la puissance ; car c’est toi qui as créé toutes choses, et c’est à cause de ta volonté qu’elles étaient, et qu’elles furent créées ». Un trait particulièrement frappant chez les anciens, c’est qu’ils ont toujours l’intelligence des choses qu’ils voient ou au milieu desquelles ils se trouvent. Ce sera vrai en quelque mesure même du résidu juif qui paraîtra après l’enlèvement des saints, et qui renferme ceux que Daniel et d’autres nomment « les sages » qui « comprendront ». Mais les anciens ont un caractère plus élevé encore en ce qu’ils saisissent toujours la raison des choses : trait d’une exquise beauté, auquel se lie, je le suppose, leur titre d’anciens qui marque la sagesse. Ils sont ceux qui ont la pensée de Christ, et qui comprennent les conseils et les voies de Dieu.

Cela posé, au chapitre 4, nous voyons les quatre animaux et les anciens dans une étroite relation, sans doute, mais pas davantage ; tandis qu’au chapitre 5, non seulement ils sont dans cette relation, mais nous les trouvons positivement associés ensemble. C’est ce qui ressort du fait que, lorsque l’Agneau prend le livre, « les quatre animaux et les vingt-quatre anciens tombent sur leurs faces devant l’Agneau, ayant chacun une harpe et des coupes d’or pleines de parfums, qui sont les prières des saints. Et ils chantent un cantique nouveau ». Et voici le fait important qu’il faut remarquer ici, c’est que, dans le chapitre 5, l’Agneau est pour la première fois introduit sur la scène de manière distincte et définie. Il n’en est pas ainsi au chapitre 4, où nous avons vu le déploiement de la gloire judiciaire de Dieu dans ses différents caractères terrestres ou en rapport avec les dispensations, sauf Sa gloire millénaire et, naturellement, Sa révélation spéciale envers nous maintenant comme Père. Or nous savons qu’en soi l’Éternel Dieu comprend également le Père, le Fils et le Saint Esprit. Mais, bien qu’ici le Saint Esprit soit vu d’une manière distincte, quoique symbolique, sous la figure des sept esprits de Dieu, il n’en est pas de même du Seigneur Jésus : Il n’est pas présenté comme personne distincte. Sans doute la vision glorieuse de Celui qui est assis sur le trône peut renfermer le Père et le Fils ; cependant elle nous montre Dieu comme tel, plutôt qu’elle n’est la révélation des personnes ; c’est l’idée générale ou générique, et non la distinction formelle des personnes.

Mais, au chapitre 5, nous trouvons autre chose. Il y a d’abord comme un défi, jeté à tout ce qui existe, d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux ; et le résultat est de manifester l’Agneau, et de faire ressortir la dignité et la victoire du Saint qui a souffert et qui a été rejeté sur la terre ; de Celui dont le sang a acheté pour Dieu ceux qui gisaient dans la ruine et la misère du péché. Alors aussi doit venir, de la part de Dieu, la pleine bénédiction de l’homme et de la créature. Non seulement l’homme est délivré, mais, même avant que la délivrance soit manifestée, il est conduit dans l’intelligence de la pensée et de la volonté de Dieu, car Christ est aussi nécessairement la sagesse de Dieu que la puissance de Dieu. Sans Lui, aucune créature ne peut concevoir ni aucun pécheur ne peut connaître le salut. Pour toutes choses nous avons besoin de Christ. Quelle bénédiction pour nous de Le posséder ! Ainsi, quelque glorieuse que soit la scène déployée devant le prophète au chapitre 4, celle qui suit nous montre la personne merveilleuse et le moyen par lesquels l’homme est amené à avoir conscience de la bénédiction, et à apprécier les voies et la gloire de Dieu.