Livre:Christ dans la gloire/Chapitre 4

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Le grand objet de cette portion de l’épître est de développer le caractère béni de la sacrificature de Christ. Ayant mentionné la sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec, pour montrer, par analogie, la dignité de la sacrificature de Christ, l’apôtre arrête le cours de son exposé pour le reprendre au début du chapitre 7.

Dans la parenthèse que constituent ces versets, l’apôtre s’occupe de l’état spirituel de ceux auxquels il écrit. Leur paresse à écouter les exposait à une sérieuse difficulté et à un grave danger. La difficulté était qu’ils étaient incapables d’interpréter les figures de l’Ancien Testament. Nous trouvons cela du chapitre 5, verset 11 au chapitre 6, verset 3. Le danger était que, dans leur état d’enfance spirituelle, certains en arrivent à abandonner la profession du christianisme pour retourner au judaïsme. Ce danger est développé dan les versets 4 à 8 du chapitre 6. Les derniers versets de la parenthèse expriment la confiance de l’apôtre et son assurance à l’égard de ceux auxquels il écrit (6, 9-20).

L’obstacle à l’intelligence spirituelle (5, 11 à 6, 3)

v. 11-13 — Ceux à qui l’apôtre écrivait n’étaient pas simplement ignorants quant à la vérité et jeunes dans la foi — choses qui ne rendraient pas nécessairement difficile la compréhension de l’enseignement de l’Écriture. La vraie difficulté était qu’ils étaient « devenus paresseux à écouter ». Leur croissance spirituelle s’était arrêtée. Le moment était venu où ils auraient dû être des docteurs, mais ils avaient de nouveau besoin qu’on leur enseigne les vérités élémentaires des premiers rudiments des oracles de Dieu.

Ils étaient devenus tels qu’ils avaient besoin de lait et non de nourriture solide. L’apôtre ne méprise nullement l’emploi de lait ; mais il dit que si le lait est le régime approprié, c’est une preuve évidente que le croyant est spirituellement dans un état d’enfance et qu’il a besoin d’être établi dans la justice de Dieu.

v. 14 — La nourriture solide — la pleine vérité du christianisme dans laquelle l’apôtre désire nous instruire — est pour l’homme fait, celui qui est établi dans la position dans laquelle la justice de Dieu l’a placé, comme fils devant Dieu. Celui-ci, loin d’être paresseux à écouter, a ses sens exercés à discerner le bien et le mal.

Chap. 6, v. 1-3 — L’apôtre montre maintenant quels sont les obstacles à la croissance spirituelle. Les saints à Corinthe étaient retenus par la sagesse et la philosophie de l’homme (1 Cor. 1-3). Ces croyants hébreux étaient arrêtés par leur attachement à leur religion traditionnelle. Quelqu’un a justement dit : « Il n’y a pas de plus grand obstacle au progrès dans la vie et l’intelligence spirituelle que l’attachement à une ancienne forme de religion qui, étant affaire de tradition et non pas simplement foi personnelle en la vérité, consiste toujours en ordonnances et reste par conséquent charnelle et terrestre » (J.N.D.).

Dans la chrétienté, comme chez ces croyants hébreux, les ténèbres et l’ignorance de la Parole de Dieu ne sont nulle part plus grandes que parmi ceux qui s’accrochent à la tradition et au rituel religieux. Occupés par de pures formes, éblouis par une religion qui éveille les émotions et s’adresse à l’esprit naturel, les gens sont rendus aveugles à l’évangile de la grâce présenté dans la Parole de Dieu.

Face à ce piège, l’auteur de l’épître donne l’exhortation : « C’est pourquoi, laissant la parole du commencement du Christ, avançons vers l’état d’hommes faits ». Il évoque ensuite certaines vérités fondamentales connues dans le judaïsme avant la croix et adaptées à un état d’enfance spirituelle. En contraste avec ces vérités, l’apôtre présente la pleine vérité de la personne et de l’œuvre de Christ révélée maintenant dans le christianisme, et dont la pleine réception conduit à l’état d’homme fait. En s’accrochant à des vérités qui étaient pour le temps précédant la venue de Christ, ces croyants empêchaient leur croissance dans la pleine révélation de Christ dans le christianisme.

L’apôtre parle de la repentance des œuvres mortes, de la foi en Dieu, de la doctrine des ablutions et de l’imposition des mains, de la résurrection des morts et du jugement éternel. Toutes ces choses étaient connues avant l’incarnation de Christ. La foi dont il parle est la foi en Dieu, non pas la foi personnelle en notre Seigneur Jésus Christ. Les ablutions font allusion aux purifications juives, non pas au baptême chrétien. L’imposition des mains se rapporte à la façon dont l’Israélite s’identifiait avec la victime qu’il offrait. La résurrection est celle des morts, non celle « d’entre les morts », comme dans le christianisme. Marthe, dans le récit de l’évangile, croyait à la résurrection générale des morts ; elle éprouvait de la peine à croire que quelqu’un pouvait être ressuscité d’entre les morts alors que d’autres étaient laissés dans la mort.

L’apôtre ne nous demande pas de renier l’une ou l’autre de ces vérités de l’Ancien Testament, mais de ne pas nous attarder à une lumière partielle, pour avancer vers la pleine lumière du christianisme — l’état d’homme fait. C’est ce que nous ferons, si Dieu le permet, dit-il. Retourner à ces choses serait poser de nouveau « un fondement » de doctrine juive et non pas le fondement du christianisme.

Le danger d’apostasie (6, 4-8)

v. 4-6 — Après avoir cherché à répondre aux difficultés occasionnées par leur paresse spirituelle, l’apôtre avertit ces croyants du sérieux danger auquel ils étaient exposés. Le fait qu’ils s’attachaient aux formes et aux cérémonies du judaïsme indique peut-être que certains, qui avaient été éclairés par les vérités du christianisme et avaient goûté ses privilèges, avaient abandonné leur profession et étaient retournés au judaïsme. Pour de tels, il n’y avait pas de restauration. Cette chute (« ceux… qui sont tombés ») n’est pas la chute d’un vrai croyant, mais l’apostasie de quelqu’un qui n’est qu’un professant.

Le passage parle du fait d’avoir été éclairé, non pas de la nouvelle naissance, ni de la vie éternelle. Il parle des privilèges extérieurs du christianisme : la présence du Saint Esprit, le prix de la Parole de Dieu et le déploiement extérieur de puissance dans la sphère chrétienne. Tout cela pouvait être senti et connu par ceux qui avaient été introduits parmi les chrétiens, même s’il n’y avait pas chez eux de vie spirituelle. Ceux-ci participaient d’une manière extérieure aux privilèges de la sphère chrétienne, et pouvaient néanmoins abandonner leur profession et retourner au judaïsme. Ce faisant, ils retournaient à un système qui avait abouti à la crucifixion du Messie. En fait, ils crucifiaient pour eux-mêmes le Fils de Dieu et L’exposaient à l’opprobre ; car par leur action, ils déclaraient pratiquement qu’ils avaient essayé Christ et le christianisme, et avaient trouvé le judaïsme meilleur.

Ce passage n’offre plus de difficulté lorsqu’on voit clairement que l’apôtre ne suppose pas la possession de la vie divine, ni une œuvre divine dans l’âme, mais simplement le fait d’avoir goûté aux privilèges extérieurs de la sphère chrétienne.

v. 7, 8 — L’illustration dont se sert l’auteur de l’épître montre bien ce qu’il veut dire. Les herbes et les épines bénéficient pareillement des bienfaits de la pluie qui vient du ciel, mais les herbes sont utiles, tandis que le sort des épines est d’être brûlées.

Consolation et encouragement (v. 9-20)

v. 9-12 — Après s’être occupé de la difficulté engendrée par leur état d’enfance spirituelle et les avoir mis en garde contre le danger d’apostasie, l’apôtre encourage maintenant ces croyants en exprimant sa confiance et son assurance à leur égard. Bien qu’il les ait avertis, il ne leur applique pas ce qu’il a dit quant à l’abandon du christianisme. Au contraire, il est persuadé, en ce qui les concerne, de choses meilleures et qui tiennent au salut. Il montre ainsi clairement que les privilèges extérieurs de la sphère chrétienne, desquels il a parlé dans les versets 4 à 8, peuvent être connus en partie par ceux qui ne sont pas sauvés.

Les choses qui tiennent au salut sont des choses qui donnent la preuve de la vie divine dans l’âme. Ce sont « l’amour », « l’espérance » et « la foi ». Le service passé et présent des croyants hébreux envers les saints montrait leur amour. Dieu n’oubliera pas le service qui a pour mobile l’amour pour Christ. Un tel service recevra sa pleine récompense dans le jour à venir. Ceci amène l’apôtre à parler de « l’espérance » placée devant nous. Il désirait que ces croyants poursuivent avec diligence leur service d’amour, dans la pleine assurance de l’espérance qui regarde au repos et à la récompense du travail accompli.

L’apôtre ne suggère pas que la perspective de la récompense soit un mobile pour le service. Le mobile, il l’établit clairement, c’est l’amour « pour son nom ». Mais comme toujours, la récompense est introduite comme encouragement face aux difficultés. Poursuivre jusqu’au bout demande cependant de la foi et de la patience. Nous sommes exhortés à être des imitateurs d’hommes de Dieu « qui, par la foi et par la patience, héritent ce qui avait été promis ». Leur foi regardait à la bénédiction future et leur permettait d’endurer avec patience les épreuves du désert.

v. 13-15 — Mais la foi a besoin d’une autorité absolue sur laquelle reposer. L’apôtre se sert de l’histoire d’Abraham pour montrer que la Parole de Dieu est le solide fondement d’après lequel la foi agit. Dans le cas du patriarche, cette parole avait été confirmée par un serment. Dieu avait engagé Sa parole de bénir Abraham de la manière la plus complète, si bien qu’il fut rendu capable d’endurer avec patience toutes les privations d’un voyage à travers le désert.

v. 16-18 — En outre, ce n’était pas pour Abraham seulement que Dieu donna cette double garantie : Sa parole et Son serment. Ainsi les principes selon lesquels Dieu agissait envers les pères autrefois s’appliquent maintenant aux enfants de la foi, afin que « nous ayons une ferme consolation ». Dieu, dans Sa grâce condescendante, pour convaincre les héritiers de la promesse du caractère immuable de Sa Parole, confirma Sa promesse par un serment, comme le font les hommes dans leurs affaires les uns avec les autres. Comme Il ne pouvait pas jurer par quelqu’un de plus grand, Il jura par Lui-même. Ainsi par deux choses immuables, Sa parole et Son serment, dans lesquelles il était impossible que Dieu mente, Il donne une ferme consolation à tous ceux qui se sont enfuis vers Christ comme refuge contre le jugement, pour saisir l’espérance proposée, au lieu de retourner en arrière à cause des difficultés du chemin. Allusion est faite ici à la ville de refuge pour le meurtrier. Les Juifs avaient mis à mort leur propre Messie et s’étaient placés sous le jugement. Le résidu croyant, se séparant de la nation coupable, s’est enfui pour chercher refuge auprès de Christ vivant dans la gloire.

v. 19, 20 — Le croyant qui s’enfuit vers Christ a une espérance sûre et ferme, vu que Jésus, notre grand souverain sacrificateur, est entré au-dedans du voile, dans le ciel. Christ paraît pour nous devant la face de Dieu comme précurseur et comme notre souverain sacrificateur. Le mot « précurseur » implique qu’il y en a d’autres qui suivent. Nous avons par conséquent non seulement la Parole de Dieu, mais Jésus, personne vivante dans la gloire, comme témoin éternel de la gloire vers laquelle nous nous dirigeons, et garant de notre entrée. Jusqu’au moment où nous atteindrons le repos du ciel, Christ est notre grand souverain sacrificateur pour nous soutenir dans le chemin. Ainsi de nouveau, comme à la fin du chapitre 4, l’apôtre place devant nos âmes la Parole de Dieu et le Christ vivant. Ici, c’est la Parole de Dieu comme le ferme fondement de notre foi, et le Christ vivant comme l’ancre de notre âme, Celui qui nous lie au ciel et qui garde nos cœurs dans la tranquillité au milieu des tempêtes de la vie.