Traité:Je bâtirai mon assemblée

De mipe
Révision datée du 16 décembre 2019 à 20:35 par Éditeur (discussion | contributions) (Traité)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

Matthieu 16, 13-20S. Prod’hom

Le Seigneur étant rejeté comme le Christ, le Messie, demande à Ses disciples : Qui disent les hommes que je suis, moi, le Fils de l’homme ? Ils répondent : Les uns disent : Jean le baptiseur ; les autres : Élie ; et d’autres : Jérémie ou l’un des prophètes. Et vous, leur dit-Il, qui dites-vous que je suis ? Simon Pierre répond : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Et Jésus répondant lui dit : Tu es bienheureux, Simon Barjonas, car la chair et le sang ne t’ont pas révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. Ce que le Père révèle à Pierre, c’est que non seulement Jésus est le Christ, ce que tout Juif aurait dû croire, mais qu’Il est le Fils du Dieu vivant, Celui en qui se trouve la vie éternelle, une vie qui va triompher de la mort. Mais, si le Père révèle cela à Pierre, Jésus aussi lui fait connaître trois choses nouvelles comme conséquence de la vérité qu’il venait de recevoir :

1° « Moi aussi, je te dis que tu es Pierre » (ou une pierre).

2° « Et sur ce roc, je bâtirai mon Assemblée, et les portes du hadès ne prévaudront pas contre elle ».

3° « Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux ; et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux ».

Ces trois vérités étaient absolument nouvelles, elles ne pouvaient être révélées avant que Christ eût été rejeté.

La première vérité apprenait à Pierre qu’au lieu d’être un sujet du royaume que le Christ aurait établi, s’Il eût été reçu de Son peuple, il devenait une pierre de l’édifice spirituel et céleste que le Seigneur allait bâtir Lui-même. Il le comprit plus tard, lorsque le Saint Esprit eut été donné à la Pentecôte, et il en parle dans sa première épître (chap. 2, 4 et 5). Pierre n’était donc pas le fondement de l’Église, comme Rome l’enseigne. Pareil à tout croyant, il était une pierre de l’édifice, fruit de l’œuvre de Christ, et qui « croît pour être un temple saint dans le Seigneur » (Éph. 2, 21).

La seconde vérité avait trait à l’Assemblée ou Église, bâtie par Christ Lui-même, et fondée sur le roc, c’est-à-dire le Christ, Fils du Dieu vivant, révélé à Pierre par le Père. Nous voyons ailleurs que l’Église nous est présentée sous un autre aspect : celui d’une maison, la maison de Dieu, dont Christ est le fondement, mais dont l’édification a été confiée à des constructeurs humains. Lorsque Christ bâtit, Il ne le fait qu’avec de bons matériaux, qui sont les pierres vivantes de Sa vie, et de même nature que le fondement. S’il n’en avait été ainsi, l’œuvre n’aurait pu être amenée à bien, car tout ce qui a été confié à l’homme a failli entre ses mains. Le Seigneur emploie sans doute des serviteurs humains qui, s’ils demeurent sous Sa dépendance, font un bon travail ; sans que ce côté de l’œuvre offre, du reste, aucune garantie. Nous le voyons en 1 Corinthiens 3, 10-15. Aujourd’hui, les résultats se montrent dans la chrétienté dont les matériaux, tant mauvais que bons, savoir tous ceux qui portent le nom de chrétiens, constituent le tiers de la population du globe. Or ce n’est donc pas ce que le Seigneur enseigne à Pierre dans notre passage, où Il nous dit que Lui-même bâtirait Son Assemblée. Il l’a fait depuis le temps des apôtres jusqu’à aujourd’hui ; Il l’a fait à travers tous les siècles de ténèbres qu’a traversée l’Église, alors que la construction de l’édifice, confiée à l’homme, était rendue méconnaissable à cause de son infidélité. Quel rapport existait-il entre l’Église de Christ et le papisme ? Mais, en ces temps-là, et jusqu’à nos jours, il y eut des croyants, des pierres vivantes que le Seigneur ajoutait à l’édifice, alors que l’on avait entièrement perdu de vue ce qu’est l’Assemblée, telle que la Parole l’enseigne. Contre cette Assemblée que Christ bâtit, qui apparaîtra bientôt en gloire avec Lui, les portes du hadès ne prévaudront pas. Les portes étaient le lieu où siégeaient les autorités. Celles du hadès représentent le pouvoir de Satan, conduisant à la mort à cause du péché. Or, cette puissance ne peut rien contre l’Assemblée fondée sur le Fils du Dieu vivant, qui a annulé la mort et a rendu impuissant celui qui en avait le pouvoir.

La troisième vérité révélée à Pierre, c’est qu’il introduirait dans le royaume des cieux ceux qui devaient y entrer au début. Quoique rejeté, le Seigneur est toujours le Roi ; mais au lieu d’être sur la terre, Il est au ciel, et le royaume prend maintenant une autre forme que lorsque le Seigneur apparaîtra en gloire pour l’établir. En Israël, pour faire partie du royaume, il fallait être de la race d’Abraham. Maintenant qu’Israël, ayant rejeté son Roi, est mis de côté, il faut pour entrer dans le royaume des cieux croire au Seigneur Jésus, le Christ rejeté. Tout Gentil croyant y entre aussi bien que tout Juif croyant. Mais il fallait quelqu’un pour y introduire Juif ou Gentil, puisque l’on n’y entrait pas en vertu de sa naissance. Pierre était chargé de ce service par le Seigneur qui lui donnait les clefs pour ouvrir la porte à tout croyant, et cela, avec une autorité dont les actes étaient reconnus au ciel où se trouve le Roi. À la suite de sa première prédication, chapitre 2 des Actes, versets 37-41, Pierre y introduisit environ trois mille Juifs ; au chapitre 8, 14-16, il y introduisit les Samaritains, et au chapitre 10, 34-48, les Gentils dans la personne de Corneille et des siens. Ce service a été confié à Pierre seul. Dès lors, les portes étant ouvertes, Juifs et Gentils purent entrer ; le service de l’apôtre était accompli.

On voit donc ici que Pierre n’est ni le fondement, ni le chef de l’Église, comme, hélas ! on l’a prétendu. Quant à l’Église, il en est une pierre vivante ; quant au royaume des cieux, il fut l’ouvrier du Seigneur pour en ouvrir la porte aux Juifs et aux Gentils.