Écho du Témoignage:Réflexions pratiques sur les Psaumes/Partie 10

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Psaumes 49-54

Le psaume 49 est un tableau de la vanité du monde, suivie du jugement de Dieu à la fin ; ce tableau s’applique à tous les temps, quoiqu’il ne doive être publiquement réalisé qu’à la fin. La mort prouve la folie de toute sagesse, de toute prévoyance et de toute grandeur humaines : observation générale d’après laquelle on se dirige rarement, mais qui est toujours vraie. La mort et la destruction ne peuvent pas donner la sagesse positive, mais elles peuvent montrer d’une manière négative que cela seul qui ait quelque valeur, c’est ce qui n’appartient pas à l’homme mortel. L’homme établit sa famille, perpétue son nom ; il disparaît. Rien n’arrête la main de la mort : « Un homme ne peut nullement racheter son frère, il ne saurait donner à Dieu sa rançon » (v. 7). Il vient un matin (v. 14) où les justes auront le dessus sur ceux qui paraissent sages quant à ce monde. La mort se repaît d’eux ; ou, comme négligeant Dieu, ils sont assujettis aux justes lorsque le jugement de Dieu arrive. Mais la puissance de Dieu en laquelle les justes se confient est au-dessus de la puissance de la mort ; Il rachètera de la mort le résidu. De même aussi ceux qui seront vivants, à l’arrivée de Christ pour l’Église, ne mourront point ; ceux qui seront morts ressusciteront. Telle est la confiance du croyant ; la mort ne l’alarme pas, car il se confie en quelqu’un qui est au-dessus de la mort, qui rachète, qui délivre de sa puissance, ou qui ressuscite. Toutefois, le chrétien va plus loin, quoique cela soit vrai aussi, à son égard. Il peut dire : « afin que je n’eusse pas de confiance en moi-même, mais en Dieu qui ressuscite les morts », mais il dit encore : « j’avais en moi-même la sentence de mort ». Il ne prend point, comme le résidu, sa position de ce côté-ci de la mort ; de sorte que le fait qu’il est délivré de la mort pour vivre ici d’une vie nouvelle, est l’objet de son âme. Christ étant mort, ses rapports avec le monde ont cessé, sauf comme pèlerin pour le traverser. Il a la sentence de mort en lui-même ; il ne connaît pas d’homme en la chair, pas même Christ. Ses relations avec le monde sont terminées, sauf comme serviteur de Christ dans le monde ; il se considère comme mort ; « il est crucifié avec Christ », mais il vit ; « mais c’est Christ qui vit en lui, et la vie dont il vit en la chair, il la vit par la foi au Fils de Dieu qui l’a aimé et s’est donné lui-même pour lui », en sorte qu’il est délivré de ce présent monde. Ainsi le chrétien est placé sur le terrain de ce psaume, quant au principe général, mais il est dans une position toute différente. Il n’est nullement question pour lui d’échapper à la mort corporelle (quoique, extérieurement, cela puisse être le cas, car nous ne mourrons pas tous), car la mort est un gain et il se considère comme mort, sa vie étant cachée avec Christ en Dieu, sa vie étant en Christ. Mais ce n’en montre que mieux la folie — sur laquelle le psaume insiste — de se confier en ses ressources, de s’élever soi-même et de compter sur l’avenir, dans un monde où règne la mort ; de compter sur les choses auxquelles s’applique le pouvoir de la mort. « Et pourtant l’homme ne peut demeurer dans la splendeur ». Qu’il est difficile, même lorsqu’on est heureux en Christ, avec des affections célestes, de ne pas regarder aux choses visibles, de penser que la sagesse, les talents, les succès et l’approbation des hommes ne sont absolument rien que la pâture de la mort ; et que toute la question morale est en dehors de ces choses, sauf en tant qu’elles ont pu tromper les hommes. Que le saint veille donc ; qu’il ne s’effraie point lorsque le succès accompagne ceux qui n’acceptent pas la croix. Nous attendons le jugement de Dieu sur tout ce qui est puissant et élevé ; nous exerçons ce jugement dans notre conscience. Il n’y a aucune intelligence divine dans l’homme dont le cœur est attaché à la gloire de ce monde. Les hommes le loueront : il a réussi ; il a établi ses enfants ; il a élevé sa position. Les plus beaux noms lui seront donnés ; mais il n’a pas de jugement, son cœur est lié aux choses dont la mort se repaît. Tous les principes d’action du monde ont la mort pour contrepoids ; après tout, dans tous ces principes d’action, l’homme est semblable aux bêtes qui périssent — seulement avec plus de soucis qu’elles.

Psaume 50. — Mais si la mort donne cette leçon, le jugement divin est exécuté, et ceci introduit d’autres considérations : le contraste de la religion cérémonielle que Dieu peut avoir ordonnée dans Sa bonté envers l’homme, et cette justice pratique que Dieu exige de l’homme pour le reconnaître. Mais ceci se trouvera en relation spéciale avec Dieu, selon Ses propres voies. Les saints sont assemblés par le sacrifice. La grâce qui rachète et le sentiment de sa nécessité doivent être produits pour être reconnus comme tels par Dieu ; ces choses sont réunies pour Dieu. Le jugement a lieu sur le terrain moral sur lequel la conscience de l’homme se trouve pour avoir abusé de privilèges, s’il en a. De même ici, quant à Israël, Dieu ne se plaint pas du manque de sacrifices. Il ne s’agira d’aucune religion cérémonielle, mais de la méchanceté. Dieu s’étant tu dans Sa longue patience, le monde pourrait s’imaginer qu’on peut Le traiter comme un homme, avec des formes extérieures, des sacrifices, des cérémonies, sans conscience, et que Dieu ne voit pas plus loin. Mais Dieu met devant l’homme tout ce qu’il a fait (v. 21).

Celui qui connaît Dieu de manière à pouvoir Le louer, qui reconnaît ce que Dieu est, Le bénit pour ce qu’Il est, et règle justement sa marche ; celui-là jouira de la bénédiction gouvernementale de Dieu (v. 23). Celui qui offre des sacrifices comme s’il pouvait ainsi apaiser Dieu, et continue sans prendre garde à Lui dans sa conscience, celui-là Dieu le reprendra et mettra devant ses yeux tout ce qu’il a fait ; si c’est ici-bas, pour le salut ; si c’est en jugement, il n’y aura personne pour délivrer (v. 21, 22).

Psaume 51. — Là où il y a une œuvre de Dieu, elle va bien plus profond. C’est ce que nous voyons dans ce psaume. Dieu a annoncé un jugement. L’âme, divinement touchée, cherche la miséricorde, elle désire que Celui qui, seul, peut le faire, la nettoie comme cela est digne de Lui ; l’âme, ainsi enseignée, sent qu’elle a affaire avec Dieu. Elle cherche à être nettoyée d’une manière convenable à une telle situation. Comparez Jean 13, 8 (Il venait de Dieu, Il allait vers Dieu, et le Père avait remis toutes choses entre Ses mains). Le péché est aussi confessé. Ce qui distingue ce psaume, c’est le fait d’avoir à parler à Dieu Lui-même et, avec cela, c’est le sentiment de celui qui est dans cette position. Or ceci s’étend beaucoup au-delà de la simple idée de jugement. À partir du verset 5, il s’agit des principes intérieurs, car on a affaire avec Dieu et non pas simplement à juger des actes.

Il y a le sentiment du péché, dans la nature et dans l’origine de notre être, et que Dieu doit trouver la vérité dans le cœur ; il y a, de plus, la confiance en Dieu qu’Il enseignera la sagesse dans l’homme intérieur, celle que l’œil de l’aigle n’a pas vue. Ceci est précieux à comprendre. L’âme envisage l’humiliation avec joie, comme étant le moyen de briser une volonté profane, car, la haïssant, elle désire qu’elle soit anéantie. En ce sens, l’amertume de l’humiliation est douce ; il y a la conscience bénie que lorsque le Seigneur nous lave, nous sommes plus blancs que la neige. Pensée bénie, que celle d’être nets devant Ses yeux ; on y croit peu, parce qu’on ne croit pas assez que c’est Lui qui le fait. Jusque-là, il y avait plutôt la pensée qu’il est précieux d’être net devant Dieu, ce qui est nécessaire du côté de Dieu, et ce en quoi le cœur d’un saint prend du plaisir. Maintenant, on recherche la joie comme venant de Dieu. Le châtiment, l’humiliation et tout le reste étant considérés comme dispensés par la main de Dieu, on est autorisé à rechercher la joie et la face de Dieu ; non pas avant, ce qui aurait été une jouissance égoïste quoique assez naturelle ; mais Dieu ne la donne pas jusqu’à ce que le cœur soit droit. Le cœur doit être vrai, réellement purifié en accord avec Dieu, pour jouir de la faveur et de la joie. Du reste, pendant qu’il regardait à Dieu pour qu’Il cachât Sa face des péchés et qu’Il effaçât toutes les iniquités, il n’en désirait pas moins être rendu net. Mais maintenant, regardant à la bonté de Dieu, il le désire, non point seulement comme une chose requise par la sainteté de Dieu mais comme l’œuvre de Sa grâce, comme quelque chose venant de Lui : « Crée en moi un cœur pur, ô Dieu ». Il ajoute : « et veuille rétablir en moi un esprit ferme » ; il ne s’agit pas d’un esprit droit, mais d’un esprit ferme, calmement fixé sur Dieu, seul objet du cœur, d’un esprit qui compte paisiblement sur Lui et s’attend à Lui. L’âme ainsi enseignée ne peut se passer de la présence de Dieu ; sa frayeur est d’en être bannie. Elle n’est pas encore intelligente dans la grâce et dans l’assurance de la faveur divine, mais elle ne peut se passer de Sa présence ; en être éloigné serait pour elle une misère immense, qu’elle sent d’autant plus que l’œil est fixé sur Dieu. C’est pourquoi l’âme supplie avant tout de ne pas être bannie de Sa présence connue en vérité, et désirée comme nécessaire. Sans quoi point de joie.

L’action du Saint Esprit, non pas Son habitation, est connue comme la puissance de la joie ; l’âme demande de n’être pas privée de l’action du Saint Esprit. Ici, il faut remarquer la différence d’avec le cas d’un chrétien, soit que nous considérions le commencement de sa conversion ou sa restauration dans la communion. Jusqu’à présent, nous avons examiné les principes essentiels de la communion de l’âme avec Dieu. Un chrétien intelligent ne pourrait pas dire littéralement : Ne me retire pas ton Saint Esprit ; il considère les effets de son péché d’une tout autre manière. Il a contristé l’Esprit, il a péché contre l’amour, mais il ne croit pas que Dieu lui ôte jamais Son Saint Esprit. Si le châtiment est extrême et que le bouclier de la foi soit baissé, il doutera peut-être qu’il ait le Saint Esprit ou même qu’il l’ait jamais eu ; mais jamais il ne demandera qu’Il ne lui soit pas ôté ; il désespère, peut-être, il se croit réprouvé, et s’il pense qu’il l’avait extérieurement, comme en Hébreux 6, il croit qu’il est impossible qu’il puisse être renouvelé à repentance, parce qu’il l’a perdu. Mais sauf dans ce cas extrême, ou dans l’usage d’Hébreux 6 pour notre propre condamnation, usage ordinaire avant que l’on ait obtenu la paix réellement, il n’y a aucune pensée pareille dans un chrétien. Un homme peut douter qu’il ait le Saint Esprit, mais un chrétien intelligent ne croit pas que Dieu Le retire. Il peut être comme désespéré ou attristé, parce qu’il a contristé l’Esprit qui est en lui. Le résidu peut demander l’action de l’Esprit en Israël, pour autant que Dieu reconnaît cette nation, ou que le résidu espère qu’Il la reconnaît (cf. Agg. 2, 5). David de même ayant péché, pouvait parler ainsi ; un chrétien ne le pourrait pas. Un chrétien connaissant la vérité, mais ayant failli dans sa marche et assailli par l’ennemi, pourrait déplorer la perte pratique de cette action de l’Esprit qui seule nous garde dans la communion, et qui tient élevé le bouclier de la foi, et tout cela serait juste. Quelqu’un donc qui serait ainsi privé de cette action, pourrait dire : « Rends-moi la joie de ton salut ». Mais ce n’est pas là un état convenable de l’âme ; cela ne peut arriver que lorsqu’elle recule. Dans un cas extrême, la chose va jusqu’à la crainte d’être perdu, quoique, après tout, l’espoir ne soit jamais tout à fait abandonné. Mais au retour d’une telle âme, les versets 11 et 12 sont d’un usage pratique quoique jamais il n’y ait lieu, pour elle, de dire : « Ne me retire pas ton Saint Esprit ».

Il y a une action constante du Saint Esprit pour conserver la foi vivante ; cette action peut être la source d’une grande joie lorsque nous marchons avec Dieu ; mais lorsque nous n’avons pas de joie, elle empêche l’ennemi d’introduire du doute quant à notre âme devant Dieu. Elle conserve, comme je l’ai dit, la foi vivante. L’ennemi n’est pas, comme puissance des ténèbres, entre nos âmes et Dieu. Voilà, pratiquement, ce qui est désiré ici, et aussi que la joie sensible du salut de Dieu soit rétablie, mais sans la connaissance de l’habitation de l’Esprit, fondée sur la rédemption. Nous pouvons exprimer aussi, comme le verset 12, le désir que la joie du salut soit restaurée et que le cœur soit soutenu par un esprit bien ferme, cette liberté devant Dieu et dans Son service, dont jouit, quand l’Esprit n’est pas contristé, l’âme qui connaît la rédemption et la lumière de la face bénie de Dieu. En David, il y avait l’incertitude de la répétition du pardon des péchés, l’acceptation permanente de la personne étant inconnue. En Israël, dans les derniers jours, il y aura la connaissance de relations longtemps goûtées — maintenant suspendues — quoiqu’il y ait de la confiance en Dieu à cet égard. Mais tout cela n’est point l’état du chrétien. S’il sait que le Saint Esprit demeure en lui, il sait aussi qu’Il reste en lui. L’âme en laquelle l’Esprit de Dieu agit, peut, à cet égard, se trouver dans les états suivants : Premièrement, exercée mais ignorante, ayant une idée générale du pardon, elle peut s’appliquer à elle-même toutes les conséquences du péché, vaguement mais avec terreur. Secondement, lorsque le pardon est connu et surtout quand il est connu sans une grande conviction de péché, mais qu’en même temps la justice de Dieu n’est pas connue, l’âme, perdant le sentiment du pardon par ses manquements ou son insouciance, voit le jugement devant elle, sans avoir la justice ; alors toute joie précédente devient amertume ; elle s’applique le sentiment de la ruine (Héb. 6) ainsi que tous les autres passages qui parlent de la persévérance comme d’une condition, ou qui parlent de la déchéance. Mais, dans ce cas, l’âme n’est pas réellement affranchie ; elle a connu le pardon, non pas la justice. Elle a connu le sang sur les linteaux, mais non pas la mer Rouge. Elle est en train d’apprendre la justice divine et la paix durable devant Dieu en Christ ressuscité. Troisièmement, il y a le cas dont j’ai déjà parlé où la vérité étant connue, on a joué avec le péché ; alors l’ennemi devient puissant ; là, il n’y a point de force pour employer la Parole ou les promesses, et on s’applique à soi-même chaque sentence amère. La justice de Dieu étant reconnue comme juste, Satan, pour ainsi dire, est, l’interprète de la Parole, et non pas Dieu. Cependant, Dieu se sert de tout cela comme d’un châtiment pour remettre l’âme en règle, et celle-ci, par la grâce, s’attache à Dieu, en dépit de tout. J’ai plus dit sur ces versets que cela ne pourrait paraître naturel, parce qu’on en abuse si souvent pour placer les chrétiens sur le terrain de l’Ancien Testament, et les priver de la vérité de la demeure constante de l’Esprit en eux ; tout cela est une fausse application de l’Ancien Testament.

Je termine par quelques remarques sur les derniers versets. L’âme n’est pas encore restaurée, ni libre devant Dieu ; elle cherche cela. Une fois affranchie, elle peut enseigner les autres. Mais tandis qu’elle désire un cœur pur, il y a un autre genre de péché qui pèse sur l’âme qui rejette Christ : la dette du sang : « Délivre-moi du sang versé ». Il va sans dire que nous ne pouvons plus tuer Christ ; mais le péché est le même. Ainsi, il n’y a pas seulement la souillure du péché, mais les affections sont mauvaises ; il y a de la haine contre Dieu, manifestée par la haine contre les saints et surtout contre Christ. Nous pouvons comprendre comment Israël aura à chercher d’être restauré ; ils ont invoqué Son sang sur eux et sur leurs enfants. En pratique, nos cœurs L’ont rejeté et ne voulaient rien de Lui. Cependant, l’âme attirée par la grâce peut chercher à être nettoyée aussi de cela ; et, de plus, dans ce pardon, elle voit que Dieu est vraiment le Dieu de son salut ; non pas le Dieu de jugement, mais que dans l’extrémité même du péché, il y a un Sauveur qui sauve en amour. Alors elle chante hautement la justice de Dieu. Dans sa relation précédente avec Dieu, il n’avait que le péché ; la croix, c’était Dieu allant à la rencontre du péché et le péché dans l’homme allant à la rencontre de Dieu. L’homme, c’est-à-dire le pécheur, n’avait que du péché. Là, il a montré qu’il n’était que haine et violence contre Dieu présent en amour. Mais là aussi, Dieu devint non pas un restaurateur, mais un Sauveur parfait ; Il montra Sa justice en ce qui concerne l’œuvre de Christ, en plaçant l’homme Christ comme homme à Sa droite. Dés lors seulement, la justice de Dieu est connue ; ayant triomphé dans le salut, l’âme la chante et la proclame. Voilà la vraie liberté ; le Saint Esprit, ainsi donné, en est la puissance. La conséquence nécessaire, c’est que les sacrifices n’ont point de place ; où seraient-ils ? Comment reconnaîtraient-ils Dieu ? Un esprit brisé, voilà ce qui est convenable à la croix, au corps rompu de Christ et au péché pardonné. Dieu ne méprise pas cela. Cela répond à Sa pensée dans la croix, à Sa grâce envers le pécheur. Alors entrent la paix, la bénédiction et le service. Ici, cela va sans dire, la chose a lieu au point de vue de l’ordre millénial juif, mais elle a vraiment lieu spirituellement dans le chrétien.

Le psaume 52 n’exige que peu de remarques : il s’applique au jugement d’Israël, mais il présente quelques principes qui concernent directement le croyant à toute époque lorsqu’il ne regarde pas aux circonstances, au milieu de la puissance du mal. Le mal se vante de sa puissance, mais la foi voit autre chose. La bonté de Dieu devant lequel les hommes sont comme des sauterelles, montre son support, quoique le mal prévale continuellement. « La grâce de Dieu est de tous les jours ». Jamais rien ne lui échappe, et rien n’est hors de sa portée. Il ne s’agit pas seulement de la puissance de Dieu, mais de Sa bonté. C’est une grande vérité générale ; nous, nous disons : Notre Père ! « Pas un passereau ne tombe à terre sans la permission de votre Père ». D’un autre côté, il y a ici quelque chose de particulièrement précieux. Ce n’est pas la bonté du Seigneur dans Sa relation avec Israël, mais ce qui est dans la nature de Dieu. La bonté de Dieu, quelle ressource contre le mal ! Comme telle, elle ne peut ni cesser, ni s’interrompre. L’orgueil mène à la ruine, mais celui qui se confie dans le Seigneur et dans Son amour fidèle, sera, lorsque tout le reste se fane, comme un olivier verdoyant dans la maison de Dieu.

Psaume 53. — Ce psaume, comme nous le savons, condamne ceux qui usent le plus du péché. Le secret de cette voie est ancien ; j’en dirai donc peu de chose. La marche des méchants provient de ce que Dieu n’existe pas pour eux. La foi n’existe pas et l’on ne voit pas Dieu ; tel est le secret de toute erreur en pratique et dans le raisonnement humain. Plus nous examinerons tout le cours de l’activité humaine, nos fautes à nous, chrétiens, les errements divers de la philosophie, plus nous trouverons aussi que l’ignorance de Dieu est au fond de tout cela. Le cas, ici, est celui d’une conscience qui ne fait aucune attention à Dieu. Le cœur n’a aucun désir de Lui, et la propre volonté travaille comme s’il n’y avait point de Dieu. L’insensé dit en son cœur : « Il n’y a point de Dieu ». Pourquoi parle-t-il ainsi ? Parce que sa conscience lui dit qu’il y a un Dieu. Sa volonté voudrait qu’il n’y en eût point ; et comme cet insensé ne voit pas Dieu dans ses œuvres, sa volonté ne voit que ce qu’elle veut. Dieu est mis de côté et toute la conduite de l’insensé est sous l’influence de sa propre volonté, comme s’il n’existait point de Dieu. S’il réfléchit, il s’efforce de prouver que Dieu n’est pas, parce qu’autrement il se trouverait arrêté. S’exaltant et se décevant lui-même, il en vient à désirer que Dieu n’existe pas, et non point à penser mais à agir comme s’il pensait qu’il n’y a pas de Dieu. Dans un certain sens, cet insensé pense ainsi en effet ; car exclusivement occupé des choses présentes, aveuglé par son aliénement de Dieu, mort quant au sentiment moral, jugeant d’après les choses présentes, il peut conclure qu’il n’y a point de Dieu ; vivant dans ses pensées ainsi formées, il s’exprime, de cette manière, en son cœur. Si sa conscience s’éveille, il sait bien que Dieu existe ; mais il vit dans sa volonté, dans les pensées de cette volonté et, pour lui, il n’y a point de Dieu. C’est étonnant comment la raison humaine fait généralement abstraction de l’existence de Dieu ! Impossible qu’on regarde autour de soi sans voir la masse du mal qui existe ; si l’on n’accepte pas la chute et le salut, que penser quand on ne voit pas Dieu intervenir, d’une manière immédiate, comme en Israël ? Alors on Le laisse de côté et l’on admet tout, comme s’Il n’existait pas. Ne voulant pas placer toutes choses sur le terrain de la vérité, les hommes ne peuvent, par conséquent, pas introduire Dieu dans leur vie, et ils expliquent tout sans Lui. Voilà ce qu’on appelle la philosophie. Or cela mène précisément sous la puissance du mal, car le mal existe ainsi que sa puissance. Si Dieu n’est pas introduit, il faut que la puissance du mal ait le dessus. Qui l’en empêcherait ? Dieu agit jusqu’à ce que son temps soit venu, le temps où il n’y a plus de bien à faire par la patience. Alors le mal arrive au comble, comme nous le voyons dans ce psaume, et il en résulte le jugement (v. 2-6). Les principes du monde sont tels à toute époque. Dès que j’agis comme si Dieu n’existait pas, c’est-à-dire sans rechercher Sa volonté, c’est comme si je disais dans mon cœur : « Il n’y a point de Dieu ». Si la peur dont il est parlé au verset 5 est celle de la congrégation des justes, comme je le pense, nous voyons combien cette peur est inutile au jour de la puissance du mal ; car plus ce dernier grandit, plus c’est Dieu que cela concerne. C’est lorsque les méchants triomphent, que Dieu se rit d’eux. Le psalmiste, comme Juif, désire ardemment cette époque de la restauration d’Israël. Dans un certain sens, nous la désirons aussi, parce que nous désirons la disparition du mal et le repos de la terre ; mais ce n’est pas là la bénédiction la plus élevée.

Psaume 54. — Ce psaume contient un seul principe, mais un des plus importants et des plus pratiques : Dieu seul et Son nom ; c’est-à-dire que la révélation de Lui-même est la ressource de l’âme. Les étrangers n’ont pas eu Dieu devant leurs yeux ; mais le croyant L’a devant lui et, pour lui, tout dépend du nom de Dieu. Il y a l’expression de la dépendance et la recherche de Dieu selon Son nom ; le nom de Dieu tient la première place dans ce psaume. Il faut remarquer que Dieu n’est pas connu ici dans une relation d’alliance. Il ne s’agit pas de Jéhovah, sauf à la fin du psaume, mais de Dieu, comme tel, en contraste avec les hommes et tout le reste ; de Dieu connu en ce qu’Il est : source de miséricorde et de bonté, en laquelle nous nous confions. Mais Dieu s’est révélé Lui-même ; Il s’est fait connaître aux hommes ; Son nom qui exprime ce qu’Il est, ce nom est connu et le cœur se confie en cela. Que cette confiance est douce ! C’est la joie et le repos. Que peut l’homme contre nous, quand Dieu est pour nous ? Il se peut que je ne sache pas ce que Dieu fera ; mais j’ai confiance en Lui. Dieu dit qu’Il est mon secours. Une fois que l’âme est délivrée ou qu’elle pense à la délivrance, tout ce que Dieu est, en relation avec Son peuple, produit en elle la louange. Mais ce que Dieu est, voilà sa ressource.