Écho du Témoignage:Derniers chapitres de l’évangile de Jean

De mipe
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Je vous envoie une courte récapitulation de la portée des derniers chapitres de l’évangile de Jean, dans la pensée surtout de faire ressortir comment la vie et la bénédiction sont complètement transférées à la condition céleste et à la nouvelle création. Nous sommes associés avec l’homme céleste dans la présence de Dieu, nous ne sommes nullement de cette terre. Perdus et rejetés de Dieu en elle comme des créatures qui s’étaient éloignées de Dieu et qui, lorsque Son Fils est venu en grâce dans le monde, L’avons rejeté, Il nous a donné une portion avec Lui-même dans le ciel, selon la puissance de cette vie éternelle qui nous fut donnée en Lui avant la fondation du monde. Nés, comme nous savons que tel était notre cas, dans un monde de pécheurs coupables séparés de Dieu — notre bien-aimé Sauveur a non seulement fait face à la responsabilité que nous avions encourue, en portant nos péchés sur la croix, mais Il a parfaitement glorifié Son Père, et a ainsi obtenu place comme homme dans une nouvelle et glorieuse position dans la gloire de Dieu, position, toutefois, qu’Il avait auprès de Lui avant que le monde fût. C’est à cela que nous sommes appelés en vertu de la rédemption qui est en Lui ; — cette vie éternelle, qui était avec le Père, et qui nous a été manifestée, est désormais devenue notre vie. Ainsi, nous ne sommes pas du monde, comme Lui n’est pas du monde. C’est la transition de Sa position terrestre à une position toute céleste, après qu’Il eut été pleinement manifesté sur la terre et complètement rejeté, que je désirerais suivre maintenant dans l’évangile de Jean. Deux sujets collatéraux complètent celui-ci : le don du Saint Esprit pendant que le Seigneur est en haut et que nous sommes sur la terre ; et une vue rapide de la dispensation future, quand l’effet de Son exaltation est manifesté sur la terre.

Dans le chapitre huitième, la parole du Seigneur avait été rejetée. Là, Il était la lumière — Je suis. Au neuvième on avait rejeté les œuvres par lesquelles Il avait donné la vue à l’aveugle ; mais ensuite, quand Il est reconnu comme l’envoyé, Ses brebis sont retirées de la bergerie par le fait même qu’elles Le suivent, et les Gentils sont amenés pour former avec elles un seul troupeau. Ce que nous avons ici, c’est la révélation du Père et du Fils, toujours les noms de grâce dans les écrits de Jean. Ainsi rejeté des hommes, Christ est maintenant reconnu de Dieu sur la terre : comme Fils de Dieu par la résurrection, dans le chapitre 11, et comme Fils de David et Fils de l’homme dans le chapitre 12. Les deux premiers titres étaient des titres terrestres, quoique le premier se rattachât à Sa personne, conformément au psaume 2 où Il est rejeté comme revêtu de ce titre, seulement Dieu le ratifiera ; mais le dernier nous amène au sujet que j’ai à cœur de développer. Les Grecs[1] viennent et désirent voir Jésus. Là-dessus, le Seigneur dit : « L’heure est venue pour que le Fils de l’homme soit glorifié », mais Il ajoute : « À moins que le grain de froment ne tombe en terre et ne meure, il demeure seul ; mais s’il meurt il porte beaucoup de fruit » ; et alors, Il explique à Ses disciples qu’il faut qu’ils Le suivent dans ce sentier. Mais dans ce cas, ils seraient là où Il serait Lui-même, et le Père les honorerait. C’était donc là d’une manière nette et positive la translation et de Lui-même et de Ses disciples, par la mort, à une demeure céleste où le Père honorerait ceux qui avaient servi Jésus pendant qu’Il était rejeté. Aussi l’annonce de Sa réjection définitive par les Juifs est-elle ajoutée à cela. « Qui a cru à ce qu’il a entendu de nous ? ». Leurs yeux étaient aveuglés. Il était venu pour sauver ; mais Ses paroles rejetées jugeraient au dernier jour ; ceux qui les recevaient avaient les paroles du Père et de la vie éternelle.

Dans le chapitre 13, la transition à l’état céleste est mise en avant d’une manière formelle. Jésus passait de ce monde au Père. Il était venu de Dieu, n’était pas de ce monde, et s’en allait à Dieu, et toutes choses Lui avaient été mises entre les mains par le Père : tout l’état céleste rattaché à Sa personne et à Sa perfection. Mais pour ce qui est des disciples, ils étaient dans le monde et foulaient ses souillures, quoiqu’ils fussent lavés (sauf Judas) par la Parole. Il agit envers eux, en gardant, nonobstant toute Sa gloire, Sa place de serviteur, de manière à les mettre en état d’être avec Lui, à la place de ce qui ne pouvait plus être, ni être jamais, comme la pleine bénédiction, Sa présence avec eux. Telle est la vérité glorieuse présentée ici : une part avec Lui, là où Il prenait cette place bénie et céleste, dans Son exaltation comme homme où Il était avec le Père avant que le monde fût. À la vérité, ils ne pouvaient Le suivre maintenant. La trahison, ou la faiblesse, étaient la part de l’homme en présence de Son passage à travers la mort dans la patrie céleste. Mais il était posé un fondement parfait pour notre participation au privilège d’être là nous-mêmes, non pas simplement dans notre délivrance de la coulpe qui repose sur nous eu égard à la condition hors de laquelle nous sommes appelés en tant que pécheurs nés dans ce monde et de ce monde, mais dans le fait béni que Christ avait parfaitement glorifié Dieu en ce par quoi Il nous avait ainsi délivrés, de telle sorte qu’Il entrait, comme homme, dans la gloire avec Dieu, et cela en vertu de l’œuvre qu’Il avait accomplie pour nous, et était glorifié immédiatement et sans attendre la manifestation du royaume.

Dans le chapitre 14, Il explique pleinement à Ses disciples qu’Il va leur préparer là une place, et comment ils connaîtraient qu’ils y avaient part tout en étant ici-bas. Cela L’amène à annoncer l’envoi du Consolateur. Désormais, ils avaient à croire en Lui (Jésus) et non à Le voir ; c’est ainsi qu’ils connaissaient Dieu. Il allait leur préparer une place dans la maison de Son Père. Or le Père avait été pleinement révélé dans Sa personne à Lui ; ils savaient donc où Il allait, car Il s’en allait au Père. C’est là ce qui donnait à la maison céleste, leur demeure, son véritable caractère. Ils connaissaient le chemin, car en venant à Lui, ils étaient venus au Père. Il était le chemin. Il était aussi la vie dans laquelle ils pouvaient en jouir. Ils venaient au Père par Lui. C’était là qu’Il allait, et c’était aussi le chemin. Tout cela dépendait de Sa personne, parce qu’Il était dans le Père, et le Père en Lui — devait être révélé en Lui. L’amour les uns pour les autres, et, ajoutons-le, l’obéissance envers Lui, devaient les caractériser désormais à la place de Sa présence. Sa personne avait révélé où Il allait ainsi que le chemin. Mais s’Il s’en allait, le Père enverrait le Consolateur en Son nom ; et ils auraient ainsi dès à présent conscience de leur portion céleste en Lui. Ils connaîtraient qu’Il était dans le Père — Sa divine personne en union avec le Père ; mais, en outre, ils étaient en Lui, et Lui en eux. Ils avaient donc déjà, après la venue du Consolateur, une part dans la position céleste du Fils, et ils le savaient. Ils étaient par l’Esprit dans une position analogue à celle qu’Il occupait comme homme sur la terre, quand Il pouvait dire : « Le Fils de l’homme qui est dans le ciel ». Ils étaient assis dans les lieux célestes en Lui. Il fait voir comment ils jouiraient de cette position sur la terre par le fait qu’Il viendrait et se révélerait à celui qui obéirait, et que Son Père et Lui viendraient et feraient leur demeure en celui qui serait tel. Il leur laissait ceci, Sa propre paix. Après leur avoir ainsi exposé la position et la demeure du chrétien dans le ciel, par ce qui avait été révélé en Sa personne sur la terre, Il rompt avec toute association et relation terrestres, et dit aux douze : « Levez-vous ; partons d’ici ».

Mais il y avait plus que la condamnation du monde dans le fait que le Seigneur prend cette position céleste. Il y avait la vigne que Dieu avait transportée hors d’Égypte. Mais rien ne devait être reconnu sur la terre. Comme Il avait été dans le monde, et que le monde ne l’avait point connu, et que Lui maintenant le laissait, le rejetait et le condamnait, pour prendre une place comme homme — celle qu’Il avait avant que le monde fût — de même Il était venu chez soi, et les siens ne l’avaient point reçu. Israël selon la chair, quelque spéciale et importante qu’eût été sa position par rapport à la responsabilité humaine dans le monde (car il en avait la mesure dans la loi), n’était pas le véritable cep. L’homme avait été placé simplement dans un état de responsabilité, et il avait failli. Le second Adam était l’homme dans le dessein de grâce de Dieu. Israël avait été appelé comme une vigne transportée hors d’Égypte ; mais, après tout, quoiqu’il eût une place particulière, à cause même qu’il était appelé — il n’était pas, vu dans la chair, la véritable vigne, avec le Messie comme son principal sarment. Christ Lui-même était le vrai cep, et ceux qui Le suivaient étaient les sarments. Si on se reporte à Ésaïe 49, on trouvera une substitution analogue. Israël est le serviteur dans lequel Jéhovah doit être glorifié — qu’Il avait formé dès le ventre pour être Son serviteur. Si donc Christ avait travaillé en vain, Il devient ensuite le serviteur, et, tout en délivrant le résidu de Jacob, est le salut de Dieu jusqu’au bout de la terre. Christ est donc Lui-même le vrai cep, les disciples étaient les sarments — et à ce moment même (car Judas était sorti), ils étaient tous nets. Les chrétiens professants ont une position analogue à celle-là. Littéralement, elle a trait à ce qui existait en Israël. On remarquera qu’il y a ici deux enseignements distincts. L’exposé général de la chose dans les versets 1, 2 ; puis, versets 3-5, l’application que le Seigneur en fait aux disciples. Judas étant sorti, le verset 6 est en lui-même une déclaration générale ; le verset 7 recommence de nouveau avec les disciples. La première chose était de demeurer en Christ. Dans le verset 7, il est ajouté : « Et que mes paroles demeurent en vous ». Au verset 9, c’est de demeurer dans Son amour qu’il est question. Le monde les haïra, car ici le vin vieux est entièrement laissé de côté ; ils n’ont pas de prétexte pour leur péché ; ils ont vu et haï et Lui et Son Père. C’en est donc fini d’Israël, et Christ est la véritable vigne. Remarquez que ceci n’a rien à faire avec l’union de l’Église comme telle avec Christ. Quant à cette union-là, c’est une union céleste : nous sommes parfaits en Lui ; et il n’est nullement question de nettoyer, non plus que d’ôter, ni d’attendre du fruit. Les vignes sont plantées sur la terre, non dans le ciel. Christ sur la terre est la vraie vigne de Dieu ; ce n’est point Israël. Les disciples sont « déjà nets ». Lorsque le Consolateur serait venu (ceci introduit la partie céleste absolument comme 15, 1-25 était la partie terrestre), Il rendrait témoignage de Christ comme allé au Père ; tandis que les disciples (en tant qu’aidés et rendus capables par Lui conformément à chapitre 14, 26), rendraient témoignage à la partie terrestre de l’histoire de Christ.

Mais le Consolateur, quoique sur la terre, rendrait témoignage d’un Christ qui avait été rejeté ici, et qui s’en était allé au Père, et d’un monde convaincu de péché et jugé. Le chapitre 16 présente cela d’une manière tout à fait détaillée. Sur la terre, les disciples devaient être rejetés et persécutés, car Christ s’en allait à Celui qui L’avait envoyé. Mais il était avantageux pour eux qu’Il s’en allât ; car, s’Il s’en allait, le Consolateur viendrait. Le monde, comme tel, tout le monde, sans égard à quelque distinction de péchés particuliers, distinction qui néanmoins restait vraie pour le jour du jugement, serait convaincu de péché, comme ne croyant pas en Christ. La présence du Saint Esprit serait la démonstration de leur péché parce qu’ils n’avaient pas cru en Lui, et serait aussi la démonstration de la justice, non point sur quelque fondement humain de l’accomplissement par l’homme de son devoir, mais en ce que le Père avait pris Christ à Sa droite, et que le monde qui L’avait rejeté ne Le verrait plus. De sorte que le monde, tel qu’il s’était développé depuis la chute d’Adam, était définitivement rejeté, et que la justice était connue dans le ciel seulement. La justice, en tant que consistant à reconnaître ce qui était bon, se trouvait seulement dans l’acte par lequel le Père plaçait Christ à Sa droite, avec ce jugement que le monde, qui l’avait rejeté, ne Le verrait plus. Le jugement du monde n’était pas encore exécuté, mais la preuve en était donnée dans le jugement de son prince ; car il était démontré que celui qui dirigeait tout cela était l’adversaire du Seigneur. Satan était le prince de ce monde, et il était aussi l’adversaire du Seigneur qu’il conduisait le monde à rejeter et à mettre à mort. La présence et la puissance du Saint Esprit rendaient cela manifeste, quoique le jugement ne fût pas exécuté sur le monde. D’un autre côté, le même Esprit les introduirait dans toute la vérité et glorifierait Christ, entre les mains duquel tout ce que le Père avait était remis désormais. Le monde se réjouirait un peu de temps de s’être débarrassé de Lui, mais les disciples Le verraient de nouveau dans le nouvel état de résurrection, et leur tristesse serait changée en joie. Le Père Lui-même les aimait, et ils devaient faire des demandes au Père en Son nom à Lui. Ils auraient de l’affliction dans le monde, mais Il l’avait vaincu. Pour ce qui est d’eux, en tant que du monde, ils L’abandonneraient eux-mêmes, mais le Père, vu maintenant comme étant l’opposé du monde, était avec Lui.

Vient alors dans le chapitre 17 la révélation de la condition tout entière des disciples, par cette glorification de Christ par rapport au monde. Le Fils devait être glorifié, afin de glorifier ensuite le Père. La connaissance du Père et de Jésus Christ, comme envoyé du Père, était la vie éternelle. Le titre de « Dieu fort Souverain » exprimait la suprématie, et non la vie éternelle ; celui de Tout-puissant, un pouvoir protecteur, non la vie ; le nom de Jéhovah parlait de fidèles promesses accomplies par Celui qui est, qui était et qui vient, mais non de vie éternelle ; mais le Père envoyant le Fils, était la révélation de la grâce donnant la vie éternelle. Ce nom seul la portait en lui-même. Les autres parlaient du droit et de la bonté de Dieu dans Son activité dans le monde ; celui-ci révélait et apportait la vie éternelle comme auparavant, et non du monde, quoique envoyée dans le monde en grâce, et que maintenant elle fût glorifiée hors du monde. Christ donnait la vie éternelle à ceux que le Père Lui avait donnés. L’œuvre que le Père Lui avait donnée à faire était achevée ; Il avait glorifié le Père sur la terre, et maintenant Il devait être glorifié de la gloire qu’Il avait auprès du Père avant que la terre fût, de la gloire qui Lui appartenait comme Fils. Il avait manifesté le nom de Son Père aux hommes que le Père Lui avait donnés. Ils avaient gardé la parole du Père, tenu à Christ, et n’étaient pas allés avec le monde ; et Christ les avait mis en pleine relation avec le Père, comme Il était en tant qu’homme ici-bas. Maintenant, Il venait au Père en les laissant dans le monde pour y être gardés par le nom dans lequel Il connaissait le Père et dans lequel Il les avait gardés. Ils n’étaient pas du monde comme Il n’en était pas Lui-même ; et Il s’était mis à part Lui-même comme l’homme glorifié en haut, afin qu’ils fussent formés à Sa ressemblance céleste par le témoignage de la vérité qui la révélait. Car c’était cela et Lui-même qui étaient la vérité. Mais cela allait encore plus loin, car Christ (selon le droit qu’Il avait comme ayant glorifié le Père) veut qu’ils soient avec Lui là ou Il est, et qu’ils voient Sa gloire — aimés comme Il était aimé avant la fondation du monde. Comme chose actuelle, tant alors que maintenant, Il leur avait fait connaître et Il leur fait connaître le nom du Père, afin que l’amour dont le Père les avait aimés fût en nous, et Lui en nous pour que nous en jouissions. Ainsi, la personne du Fils, l’œuvre qu’Il a accomplie pour nous introduire dans Sa propre position en gloire, l’amour dont le Père L’avait aimé avant même que le monde existât, le fait qu’Il laisse de nouveau le monde pour s’en aller au Père — tout cela est amené afin de nous donner une place avec Lui devant le Père en gloire, selon l’amour dont Il était aimé avant même que le monde existât. Quant au monde lui-même, il existait maintenant ; et comme il L’avait rejeté Lui, Christ, il les haïrait aussi eux, comme ayant Son témoignage, la parole du Père, et comme n’étant pas du monde de même que Christ n’en était pas. C’est ainsi que nous trouvons là, pleinement exposée, la condition tout entière des chrétiens, en tant qu’associés avec Christ retourné auprès du Père, et comme n’étant pas du monde comme Il n’en était pas : Christ en appelant à la justice du Père en ce que le monde ne L’avait point connu ; mais Lui L’avait connu, et les disciples L’avaient connu Lui-même comme envoyé du Père. Cela terminait la révélation du passage de Christ de la position terrestre à la position céleste, et la manifestation qu’Il était reconnu dans cette position nouvelle. Suit l’histoire de Ses souffrances.

À cet égard, je ne ferai remarquer que deux points : l’un, que le Seigneur nous y apparaît dans l’excellence de Sa personne comme Fils, et non dans Sa faiblesse comme homme ; et l’autre, que les Juifs ressortent fortement dans ce solennel tableau comme méchants, jugés, et mis de côté sous tous les rapports. Nous n’avons pas ici l’agonie de Gethsémané ; mais la troupe envoyée pour saisir Jésus, recule et tombe à terre, quand Il s’avance librement, et cela afin de sauver Ses disciples. Le cri : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » ne se trouve pas non plus ici ; mais bien le fait qu’Il remet Son esprit à Son Père. Ses réponses sont pleines de dignité et respirent la conscience qu’Il a de Son droit de commander, tout en étant parfaitement soumises. Dans Sa mort, Il se trouve avec le riche.

Le chapitre vingtième nous présente tout l’ensemble des voies actuelles de Dieu jusqu’à l’appel du résidu juif inclusivement à Le reconnaître quand il Le verra au dernier jour. C’est d’abord le résidu attaché à Sa personne même, qu’Il a délivré de toute la puissance de Satan, et qui, par suite de cet attachement, ne se soucie dans ce monde de rien que de Jésus Lui-même. Pour lui, le monde sans Jésus était un sépulcre vide, pas autre chose, mais il ignorait le nouvel état de résurrection et de relation avec le Père, et comment Dieu avait été glorifié par la rédemption. Le retour du Seigneur pour prendre corporellement possession du royaume est laissé de côté, et après L’avoir connu comme ressuscité, Marie devait dire aux disciples qu’Il était monté vers Son Père et leur Père, vers Son Dieu et leur Dieu. Ils étaient placés par la rédemption avec Lui dans cette même relation, comme Il y était Lui-même — ils étaient Ses frères. C’est là ce qui les rassemblait, et Jésus se trouve au milieu d’eux leur parlant de paix — car Il l’avait faite. Puis, en harmonie avec la paix, Il les envoie porter la rémission des péchés, les en rendant capables dans cette vie par la puissance du Saint Esprit, et les unissant avec Lui-même dans la résurrection. C’est en cela que consiste la mission présente en tant que reçue par les apôtres. Thomas croit lorsqu’il voit, représentant les Juifs du dernier jour, et ne reçoit pas la mission sous ce caractère ; cependant, la paix est encore ici le point de départ, car Dieu ne saurait avoir affaire avec qui que ce soit maintenant en état d’acceptation, si ce n’est sur ce fondement : et Thomas reconnaît Christ comme son Seigneur et son Dieu, ainsi que le résidu le fera alors.

Après cela vient la grande esquisse milléniale ; et Christ prend de nouveau place à table avec Ses disciples, mais mystérieusement « nouveau avec eux ». Maintenant, le filet ne se rompt pas ; les bons poissons ne sont pas non plus mis à part. Christ en a déjà avec Lui-même sur le rivage, qui n’ont pas été recueillis de cette manière, et dans la prise desquels le témoignage millénial de la révélation de la gloire n’aura point de part. Ensuite le Seigneur rétablit Pierre, et lui confie les soins de Ses brebis juives, mais lui fait voir qu’à la fin il sera rejeté et retranché. Il aura la gloire que jadis il eut la prétention de saisir par sa propre volonté et ses propres forces. Le ministère de Jean s’étendra jusque au-delà de la chute de l’Église au retour de Christ. Tout cela est envisagé comme sur la terre : pour ce qui est de la chose céleste, croire sans voir, nous l’avons eu avant. Les voies et les conseils actuels de Dieu quant à cela (la chose céleste), nous pouvons les chercher en Paul qui connut Christ dans le ciel seulement. Mais Paul ajoute une autre vérité qui lui avait été spécialement confiée, l’union des saints avec Christ en un seul corps. Pour lui, il ne s’agit pas de transitions ; c’est une création nouvelle, un mystère révélé maintenant pour la première fois. La personne du Fils et la vie éternelle furent révélés lorsque Christ était sur la terre. Et, quoique ce ne fût pas la relation du Fils avec le Père, avec Sa personne elle-même dans le ciel, comme homme glorifié là, et d’une manière telle que d’autres pussent y être avec Lui — toutefois, le nom du Père avait été révélé dans son essence, et si les disciples n’étaient pas encore en Christ devant Son Père, le Père leur était révélé en Lui. Paul envisage le saint comme crucifié avec Christ. C’est une création nouvelle, un mystère qui n’avait absolument jamais été révélé. Pourtant, nous avons la même vérité, l’Église est entièrement céleste, nous ne sommes pas vivants dans le monde, mais nous sommes crucifiés au monde, et le monde nous est crucifié. La promesse de la vie éternelle nous fut donnée dans le Christ Jésus avant que le monde fût. Tel est le christianisme. Les chrétiens voudraient en faire maintenant une modification de ce monde dont Christ est venu nous délivrer. Notre affaire est de rendre témoignage, et un témoignage pratique aussi, que l’Église est entièrement céleste, ainsi que le chrétien ; que nous ne sommes pas du monde qui a rejeté Christ et dont Satan est le prince, pas plus que Christ n’en était Lui-même. C’est là aujourd’hui notre témoignage capital comme chrétiens. Qu’il nous soit donné de le manifester par notre refus de nous mêler avec le monde, de nous conformer à lui, et par une intelligence nette, par grâce, de notre vocation céleste, et de la place céleste de l’Église.

Je résume en quelques mots ces derniers chapitres de Jean.

Chapitre 13. Jésus donne aux disciples une place avec Lui quand Il meurt pour entrer dans la gloire comme Fils de l’homme.

Chapitre 14. Il avait manifesté le Père sur la terre ; maintenant, par le Consolateur, les disciples seraient en Lui dans le ciel, et Lui et le Père se révéleraient à eux sur la terre. Il rompt toute association terrestre, même avec le résidu.

Chapitres 15 ; 16. Il est le vrai cep, et non pas Israël même alors sur la terre ; Ses disciples sont maintenant les sarments pour porter du fruit. L’Esprit envoyé par Lui d’en haut révélerait les choses célestes et montrerait la condamnation du monde pour L’avoir rejeté.

Chapitre 17. Les disciples sont mis en Sa place devant le Père et devant le monde, et dans la même place que Lui en haut.

Chapitres 18 ; 19. Il se donne librement comme Fils de Dieu.

Chapitre 20. Le cours actuel de bénédiction sur la terre.

Chapitre 21. Coup d’œil dans le millénium.



  1. De véritables Grecs, non pas des Hellénistes, des Juifs grecs.