Écho du Témoignage:La doctrine du Nouveau Testament sur le Saint Esprit/Partie 2
Méditation 2 — « Une source d’eau » — Jean 4
Le chapitre précédent nous a présenté, en rapport avec le sujet qui nous occupe, l’opération du Saint Esprit sur l’homme — cette nouvelle naissance, non pas de la nature de l’homme, comme on dit faussement, mais de Dieu, quoique dans l’homme, cette naissance d’eau et de l’Esprit, sans laquelle personne ne peut voir le royaume de Dieu ou y entrer. Il faut pour le royaume de Dieu une nature qui soit de Dieu. Une nature divine est seule capable de connaître Dieu et d’en jouir ; et nulle bénédiction accordée à l’homme, qui serait simplement une bénédiction extérieure, nulle œuvre (tout infiniment précieuse qu’elle pût être), qui serait accomplie pour lui, ne sauraient par elles-mêmes uniquement suffire pour la présence de Dieu. Elles pourraient bien justifier Dieu à l’égard du péché et même Le glorifier infiniment, comme cela a été réellement le cas, nous le savons, dans l’œuvre de notre précieux Seigneur Jésus Christ ; mais j’ose affirmer que rien de simplement extérieur à l’homme ne saurait mettre l’homme, qui est pécheur, en état soit de connaître Dieu maintenant, soit d’en jouir plus tard. Mais cette même grâce de Dieu, qui donne Christ pour l’accomplissement de l’œuvre de la rédemption, révèle Christ par le Saint Esprit au moyen de la Parole ; et par là l’âme est née d’eau et de l’Esprit. Il y a plus : maintenant, depuis la rédemption, l’homme a droit de la connaître dans sa forme pleinement révélée, dans son expression la plus élevée, celle qui convient au Fils de Dieu Lui-même. C’est-à-dire, que ce n’est pas seulement qu’il est converti ou né de nouveau, mais qu’il a la vie éternelle. Je ne veux pas nier le moins du monde qu’être né de nouveau c’est en réalité avoir la vie éternelle : je ne fais qu’expliquer, dans le sens qu’à mon avis nous devons lui donner, le langage du Seigneur, qui, au lieu de s’en tenir à l’expression la plus générale, ou à l’affirmation de l’absolue et universelle nécessité d’une nouvelle naissance, daigne nous présenter la bénédiction depuis la croix énoncée dans ce caractère qui Lui convient à Lui-même ; car Il est la vie éternelle, savoir, cette vie éternelle qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée. Ainsi la grâce a opéré d’une manière digne du Fils de Dieu.
Mais nous arrivons maintenant à une autre partie de notre sujet. Il ne s’agit pas simplement des besoins de l’homme, ni de la nécessité d’une nature qu’il n’a pas, et qui vient de Dieu seul. Quand Dieu envoie Son Fils bien-aimé dans un monde tel que celui-ci, Il ne prend jamais pour limites ce qui est indispensable à Sa présence. Il agit comme Dieu ; Il ne communique pas seulement la nature elle-même, mais aussi une puissance propre à opérer en elle ; Il donne ce qui constitue la force de son action, et la source de joie propre à la nature divine. En un mot, ce n’est pas seulement la vie éternelle, toute précieuse qu’elle est, et, comme nous avons vu, la plus riche forme d’expression de la nouvelle naissance ; mais Il donne le Saint Esprit. Or les circonstances étaient, comme elles sont toujours, appropriées à ce que Dieu voulait révéler.
Dans le chapitre précédent, l’homme était appelé d’une manière extraordinairement pressante, en dépit des difficultés qui semblaient être grandes et l’étaient, sans aucun doute, pour autant que son esprit pouvait en juger. Mais à présent il y avait un pas de plus dans le sentier de grâce du Fils de Dieu : Il était virtuellement rejeté. Au lieu de ce qui s’était passé au commencement où on croyait en Lui à cause des miracles qu’Il faisait, la jalousie des pharisiens était excitée, et le Fils de Dieu quitte avec douleur cette Judée vers laquelle Il était venu de la part de Dieu. Il ressentit cela profondément, comme Il fit toujours. Il ne pouvait en être autrement ; il ne devait pas en être autrement. L’amour ne pouvait que ressentir douloureusement ce rejet, car ce n’était pas simplement Son rejet à Lui : pour Son cœur, c’était, comme c’était le cas en effet, l’abandon de leurs propres gratuités, le rejet de Dieu Lui-même — le rejet, en Lui, de leur Messie ; mais cette réjection même Le conduit à une manifestation de grâce comme on n’en avait jamais entendu parler en Judée. Une femme de Samarie, peu faite, pouvait-on penser, pour la compagnie du Messie, une pauvre femme de la ville de Sichar, manifestement dégradée même au jugement de l’homme, Le rencontre tout seul au puits de Jacob où Il s’était assis, fatigué de Son voyage, et Jésus s’ouvre bientôt un chemin vers son cœur.
Jésus demande de l’eau à boire. Il s’approche toujours, non pas comme le Messie, bien qu’Il le soit, mais comme le Fils de Dieu qui n’avait pas besoin de gloire, mais qui avait besoin de montrer de la grâce ; car l’homme était perdu et Dieu était ému de compassion envers l’homme perdu ; et il n’y en avait qu’un seul qui pût satisfaire à ce besoin — c’était Lui. Aussi, mû par Son propre amour, Il s’arrête et adresse une demande à la femme : que ne ferait-Il pas pour atteindre son cœur ? La femme fut toute surprise ; car les Juifs n’avaient pas de relations avec les Samaritains. Pour elle Il n’était qu’« un Juif », et elle-même qu’« une femme de Samarie ». Quelle erreur à l’égard de l’un et de l’autre ! Mais Jésus lui dit : « Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, tu lui eusses demandé, et il t’eût donné de l’eau vive ». Elle ne Le connaissait pas. On pouvait à peine dire qu’elle connaissait la loi de Dieu, quoiqu’elle en parlât ; mais pour ce qui est du don de Dieu — qui avait jamais entendu parler d’une telle pensée ? Qui, en Israël tant favorisé, s’était jamais arrêté à cette vérité que Dieu donne ? Tout ce à quoi cette femme était attachée donnait une idée toute contraire de Dieu : la religion de l’homme Le considère comme un être qui reçoit. Il est vrai qu’elle n’était qu’une femme pécheresse et perdue ; mais dans une condition pareille on peut avoir l’orgueil religieux et partager la jalousie de ce qui avait des droits supérieurs. Dans tous les cas, pour elle — et même pour ceux qui auraient dû avoir une bien meilleure connaissance — Dieu est toujours un être qui exige, et non pas quelqu’un qui donne comme Dieu seul peut donner. L’esprit de l’homme ne s’élève jamais au-dessus de cette notion de Dieu, et jamais moins que dans ce qu’il cherche pour son âme. Il peut bien arriver à connaître les effets de la sagesse et de la puissance divines, mais Dieu Lui-même demeure inconnu, et on ne saurait jamais Le connaître sauf en Christ, c’est-à-dire en Son Fils. Ceci elle ne l’avait pas appris encore : elle ne se doutait pas le moins du monde qui ce pouvait être qui lui avait dit : Donne-moi à boire. Si elle eût connu qui Il était, elle aurait eu distinctement et glorieusement devant son âme Dieu, comme donateur.
Mais la grâce était loin de ses pensées ; c’était un Juif qui lui demandait de l’eau à boire. Elle ne connaissait pas la dignité de la personne de Celui qui était maintenant un homme sur la terre parmi les hommes ; elle ne savait pas qu’Il était le Fils, le Fils unique ; elle ne connaissait pas la gloire de Celui qui ne prouva jamais mieux Sa gloire que lorsqu’Il s’abaissa ainsi pour des pécheurs et pour leur nécessité ; car qu’y a-t-il de plus profond de la part de Dieu, ou du Fils de Dieu, que cette expression de grâce, cet abaissement en amour — non pas en condescendance, mais en réelle bonté ? La condescendance n’est qu’une sorte de patronage, quelque chose d’humain, de mondain ; l’idée même m’en répugne, sauf pour la petite scène de l’homme. Il n’y avait, ni ne pouvait y avoir, rien de pareil en Celui qui est la vraie, la seule manifestation de l’amour divin — d’un amour qui n’avait pas de motif en dehors de Lui-même, qui était amour dans Sa propre nature. Et Jésus était cela, et Il était maintenant sur la terre pour le manifester. Qu’y avait-il dans une pauvre créature pareille de propre à attirer en quelque manière ou à quelque degré que ce soit ? C’était Dieu donnant ; c’était le Fils s’humiliant ; quant à la forme extérieure, sans doute, demandant, mais demandant afin de pouvoir donner, ne faisant du don d’un peu d’eau qu’Il lui demande, que l’occasion de ce don de l’eau vive de laquelle si quelqu’un boit, il n’aura plus soif à jamais. C’était certes pour elle un son bien nouveau que cette expression « de l’eau vive ».
Avant tout j’appelle votre attention sur l’expression elle-même. Être né de l’Esprit est une chose entièrement différente du don de l’Esprit. Ce sont deux pensées sans connexion quelconque entre elles, bien que, naturellement, l’une soit tout aussi vraie que l’autre. La première de ces choses avait toujours été. L’Esprit de Dieu avait toujours travaillé, sûrement et sans faillir, dans les âmes depuis que le péché était entré dans le monde ; mais l’Esprit de Dieu ne fut jamais donné jusqu’à ce que le Fils de Dieu fût manifesté, jusqu’à ce que Dieu Lui-même eût pris la position de donateur, et que le Fils eût pris celle d’humiliation en amour pour les pécheurs, et eût demandé à la plus nécessiteuse des âmes de Lui donner à boire, éveillant sa confiance par Sa grâce parfaite. C’est là la grande vérité qui rayonne de toute part dans cet évangile. Et vous le remarquerez, Christ est le donateur. Il ne s’agit pas de Lui-même, non plus que de la vie éternelle simplement ; nous avons eu déjà cela pleinement et l’Écriture ne se répète pas. Quoique toutes les parties de la vérité de Dieu soient très certainement en parfaite harmonie, toutefois nous sommes ici sur un nouveau terrain, en présence d’une tout autre nature, de besoins plus profonds donnant lieu à une plus profonde grâce. Ce n’est pas un docteur d’élite qui est devant nous, mais une misérable femme, repoussée de tous, de nulle valeur aux yeux de qui que ce soit dans ce monde. Tel était l’être à qui les profondeurs de la grâce dans le Fils de Dieu furent plus ou moins révélées. Cette femme, il est vrai, prouva de la manière la plus évidente qu’elle n’était nullement préparée pour le don inestimable. Et nous n’avons pas lieu de nous en étonner. Je ne pense pas que si on lit comme il faut le chapitre 3 et le chapitre 4 de Jean, il y ait plus sujet de s’enorgueillir du savant Nicodème que de la femme ignorante de Samarie. La vérité sur laquelle le Seigneur insiste dans la première de ces deux scènes était, si possible, plus indispensable à connaître pour l’homme : combien eût-elle dû être connue du docteur d’Israël ! Jusqu’à quel point la saisit-il alors ? C’est ce que nous ne saurions dire. Dans le dernier incident, le don de l’eau vive était une vérité qu’antérieurement à ce moment-là personne n’eût pu connaître. Bien loin que ce fût une chose d’une nécessité générale et dont on fût tenu d’avoir connaissance, comment pouvait-on la concevoir ? Quand avait-il jamais été donné une révélation de Dieu et de Sa grâce telle que celle que Jésus avait présentée à cette femme en Jean 4, 10 ? Où y avait-il jamais eu un pareil déploiement de la grâce divine, Dieu donnant de la sorte, le Fils s’abaissant ainsi en amour jusqu’à un être en dehors de toute justice, et le Saint Esprit source vive de rafraîchissement pour le cœur ? La femme se rejette cependant sur ce qui est la ressource constante de la nature dans ce monde, c’est-à dire la tradition — « le puits de notre père Jacob ». C’était un effort pour échapper à ce qui était trop vaste, trop profond, trop divin pour qu’elle y entrât. Jésus avait quitté le lieu où Son peuple habitait à l’ombre d’ordonnances divinement imposées. Des desseins d’un ordre plus élevé étaient en voie de s’accomplir. Notre évangile ne Le présente pas comme venu pour mettre à effet les destinées en réserve pour le pays de la promesse ; car, après tout, qu’est-ce que la promesse ? C’est la grâce mesurée. Jésus était venu dans une grâce sans mesure, car tout était perdu, là où il n’eût pas dû y avoir un objet servant de cachette pour l’âme. Mais où un pécheur n’en trouvera-t-il pas une ? Elle se retire derrière cet abri de l’orgueil, même pour une femme de Samarie — « le puits de son père Jacob » ! Il en avait bu, et son bétail, aussi bien que ses enfants : qu’était-ce donc que Jésus se faisait Lui-même ? Oh ! la flétrissante incrédulité du cœur, si prompte à obscurcir la riche grâce de Dieu ! Toutefois Jésus use de patience envers sa folie et lui dit : « Quiconque boit de cette eau-ci » — quoique puits de Jacob — « aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif à jamais ». Et plus que cela, « l’eau que je lui donnerai sera en lui une fontaine d’eau jaillissante jusque dans la vie éternelle ».
Cela suppose la vie éternelle, mais suppose une source divine de joie que la vie éternelle en elle-même n’est pas, ni ne saurait jamais être. Au contraire, on détruirait toute la vérité de cette nouvelle et divine nature si on maintenait que la vie elle-même est une source. Telle n’est pas la nature de la vie ; elle est essentiellement dépendante ; mais ici je trouve une source, une source continuelle de secours. C’est-à-dire, qu’il ne s’agit pas simplement d’une nouvelle créature qui, par le simple fait qu’elle est une créature nouvelle et aussi de Dieu, s’appuie sur celui d’où elle vient, et trouve son appui et sa force dans un autre ; mais ce que nous trouvons ici c’est une source vivante de joie. La figure même du puits emporte parfaitement cela et même beaucoup plus, lorsque nous pensons à ce qui est entendu sous ce terme « eau vive » : car nous ne devons pas y voir quelque condition absolument indispensable pour être en relation avec Dieu. Hélas ! quelle eût été dans ce cas la triste vérité de tout ce qui a jamais vécu jusqu’à ce temps-ci ? C’était un privilège nouveau ; c’était une plénitude de joie qui, dans les voies et les conseils de Dieu, ne trouvait son temps et son application propres qu’à la venue du Fils. Il était impossible que Dieu ne signalât pas, d’une manière qui fût en proportion avec elles, la venue de Son Fils et Sa propre manifestation dans la présence de Son Fils ici-bas en grâce, aussi bien que l’accomplissement de l’œuvre infinie de la rédemption. Non que cette œuvre soit mentionnée ici ; mais elle est cependant impliquée dans l’humiliation du Fils. C’était impossible, je le répète, que Dieu ne signalât pas par quelque nouvelle bénédiction, quelque nouvelle source de joie pour le croyant, la mise au jour, la réalisation du plus grand des desseins de Sa pensée et de Son cœur. Pour peu qu’on Le connaisse on confessera qu’il ne pouvait en être autrement. L’homme peut éprouver le désir de faire passer le niveau sur les magnifiques scènes des voies de Dieu, et de supprimer les monuments glorieux qu’Il y a dressés — toujours éclatants témoignages de Sa bonté dans ce monde, toujours pleins de sagesse et de bénédiction ; mais que l’homme nivelle tant qu’il voudra, que sa volonté s’ingère même dans les choses concernant la révélation de Dieu, la Parole de Dieu demeure et demeurera éternellement. Le dessein de Dieu est de faire toutes choses pour la gloire de Son Fils. Et ainsi quand le Fils est venu, il y a eu plus que simplement le don d’une nouvelle nature ; ceci avait toujours été en grâce, que les âmes séparées pour Son nom fussent nées de nouveau, propres pour Sa présence. Mais maintenant, outre la communication de cette nouvelle nature et le fait que Dieu regardait à l’œuvre puissante qui Le justifierait dans le pardon des péchés, maintenant, dis-je, la nouvelle naissance pour le croyant est manifestée dans sa véritable nature et sa véritable valeur, comme la vie éternelle dans le Fils.
Mais nous avons vu qu’il y a davantage encore. Il y a une puissance divine pour celui qui reçoit la vie éternelle, une fontaine d’eau en lui, comme il est dit ici, jaillissant jusque dans la vie éternelle. Ainsi, évidemment ce n’est pas seulement le fait, mais la puissance de la vie éternelle ; et cela non pas tant dans une nature communiquée, que dans un flux intarissable se rattachant à la source. J’admets qu’il n’est point question encore ici de la personnalité du Saint Esprit : ce point sera traité au moment convenable. Cette vérité se trouve plus loin, et elle nous sera présentée à sa place, j’espère, dans une autre occasion. Mais ici tout nous est présenté exactement selon la pensée de Dieu et l’exactitude de la sagesse divine. Il n’est pas encore question d’une personne : quand le saint Fils de Dieu s’en va, et que cette question est pleinement présentée, alors une autre personne arrive et prend la place de Christ ; et de cette manière tout le sujet est présenté admirablement et dans l’ordre. Ce que nous avons présentement, c’est la puissance, plutôt qu’une personnalité ; mais une puissance intérieure pour celui qui a la vie éternelle, afin que son âme puisse sentir la pleine joie de la grâce. C’est donc de ceci que parle le Seigneur quand Il dit : « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi », etc.
Maintenant considérons un moment ce que l’homme est depuis la chute, et ce que Dieu est comme Celui qui s’est révélé dans et par le Fils à une pauvre créature déchue, s’il en fut jamais. Quel fut le changement qui survint lors de la chute de l’homme ? Quand Adam fut créé, éprouva-t-il quelque soif dans le sens spirituel de ce mot ? Absolument aucune. Pour un être sans péché il ne pouvait être question de soif. C’eût été dans la création un défaut que notre Dieu n’y attacha point ni ne pouvait y attacher, puisque tout était très bon. Je ne pense pas que tel ait été le cas même sous le rapport physique ; mais je suis sûr que, dans le sens dans lequel parlait notre Seigneur, Adam n’éprouvait pas le besoin d’une nourriture qu’il ne possédait pas ; il était incapable de la soif en question parce qu’elle suppose que le cœur n’est pas satisfait, qu’il n’y a rien autour de lui pour le satisfaire, qu’il goûte un désir incessant après ce qu’il n’a pas trouvé, ni ne peut trouver. Telle n’était pas la condition d’Adam dans l’état d’innocence, créé droit par la main de Dieu. Sa satisfaction de créature éclatait, sans aucun doute, non pas certainement en culte spirituel, mais au moins en actions de grâces rendues à Dieu. Il jouissait de la bonté et de la sagesse de Dieu dans les innombrables excellentes choses répandues autour de lui et au-dessous de lui. Il pèche, tombe, et, en même temps que la connaissance du bien et du mal qu’il avait acquise, il voit naître en lui ce désir après ce qui ne pouvait jamais satisfaire. Et telle est en conséquence la condition de tout être déchu. Sous sa forme la meilleure, c’est l’espérance, car l’homme espère et ne peut qu’espérer : de fréquents et amers désappointements à l’égard des choses de ce monde peuvent écraser l’esprit ; toutefois, même quand il en est ainsi, qui ne sait comme l’espérance survit toujours, espérant contre toute espérance ? Mais c’est ce qui est venu avec la chute ; car la meilleure forme que vous puissiez donner à cela, au point de vue qui nous occupe, c’est celle de l’espérance, en tant qu’impulsion constante à l’activité. L’homme, comme il a été dit dans l’Écriture, est devenu comme Dieu. Et ainsi il y a eu en lui ce désir d’être quelqu’un — quelque chose — dans ce monde ; en fait, de prendre virtuellement la place de Dieu Lui-même. Naturellement l’audacieuse aspiration est tenue en échec par Dieu, et même elle ne s’est pas encore pleinement manifestée ; mais elle existe dans le cœur et se donnera certainement pleine et libre carrière lorsque Dieu retirera tous les obstacles et que Satan mènera à bout tous ses desseins. Le temps approche, et approche rapidement ; mais depuis le jour où le péché est entré jusqu’à aujourd’hui, ç’a été précisément ce désir de ce qu’il n’a pas obtenu qui a poussé l’homme à l’activité dans un monde perdu.
Contrairement à cela, Jésus vient et donne, non seulement la vie éternelle, mais « l’eau vive » ; et tout aussitôt il y a un objet parfait pour le cœur, ce qui n’avait jamais eu lieu auparavant, avec une puissance nouvelle pour en jouir. Jadis, même ce qui éveillait le cœur prenait encore le caractère de l’espérance pour ce qui était dans l’avenir. Il y avait confiance en Dieu et en Ses promesses, pour ainsi dire. Mais maintenant un changement immense avait lieu. Christ était venu ; Celui qu’on attendait était présent. Dieu Lui-même était ici, dans la personne de cet homme assis fatigué près du puits de Sichar, le plus humble des hommes, le plus effacé, mais se montrant d’autant plus, du sein même des profondeurs de Son abaissement, être le vrai Dieu dans Son amour ; car dans Son don Dieu ne voulait donner rien moins que Dieu. Non seulement Il voulait donner la nature qui est de Dieu, mais Il voulait qu’il y eût dans l’homme une puissance divine de jouir de cette nature et des relations qui lui sont propres, de l’objet qui lui est approprié, du culte et du service en rapport avec elle. En ceci nous trouvons sur-le-champ ce qui répond, selon Dieu, à la chute et à ses conséquences ; ce qui y répond, non pas à la maigre façon d’une simple accommodation à la ruine humaine, pauvre stérile remède, vaine réparation, mais d’une manière telle qu’elle prouve et manifeste Dieu Lui-même en donnant toute leur riche et vaste portée aux ressources qui sont en Lui. C’est la révélation de la grâce du Fils dans la puissance du Saint Esprit. C’est le christianisme dans quelques-uns de ses éléments les plus simples, les plus élevés, les plus importants : une personne divine descendue ici-bas dans un amour parfait, si c’est un Juif en dehors du judaïsme, ayant devant Lui une femme samaritaine coupable, lui adressant une demande, non pas pour Lui, mais pour elle, lui demandant la plus petite chose qu’elle pût donner en vue de fixer son attention, afin qu’Il pût la bénir de Sa plus grande bénédiction à Lui, d’une bénédiction impérissable, et cela dès à présent et pour toujours. Ce n’est pas seulement d’une nature nouvelle qu’il est question, mais d’une puissance actuelle pour l’homme et dans l’homme, mais de la part de Dieu, et en elle-même très formellement divine. Et c’est là précisément ce que nous possédons maintenant pour la joie de nos âmes. Il nous a donné l’Esprit de Dieu ; Il a accompli Sa Parole. Dieu a envoyé l’Esprit de Son Fils, comme il est dit, dans nos cœurs, criant : « Abba, Père » ; « l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous a été donné ».
Il n’y a pas simplement la vie éternelle, mais en outre et par-dessus le don de cette vie, le Saint Esprit Lui-même nous est donné. Et, remarquez-le, c’est alors que nous trouvons que le croyant « n’aura plus soif à jamais ». Cela n’est pas dit de celui qui est simplement né de nouveau, ni même quand il est fait mention de la vie éternelle seule ; et, de fait, ce n’était pas vrai non plus lorsque les âmes étaient nées de nouveau et rien de plus, car jusqu’au temps où Dieu a donné en Christ et par Christ le Saint Esprit de grâce, il y avait dans les âmes un certain désir des choses du monde ; et Dieu Lui-même ne condamnait pas absolument cela dans une certaine mesure, mais le permettait — peut-être à cause de la dureté de leur cœur. Un homme pouvait, pour ainsi dire, avoir ce monde-ci, et avoir aussi le monde à venir — cela même que ceux qui sont tristement aveuglés quant à la vérité et ignorants du vrai christianisme estiment être possible même aujourd’hui, comme nous le savons. Alors les croyants n’étaient pas traités comme absolument morts à la chair et au monde. Dans l’Ancien Testament nous ne rencontrons pas un pareil langage, même chez les saints de Dieu, pas plus chez les pères que parmi les enfants d’Israël ; nous trouvons tout l’opposé plus particulièrement dans la forme tout entière de la condition juive — une espérance tout premièrement en quelqu’un qui devait venir, mais en même temps pas de délivrance actuelle du cours du monde comme système jugé. Il y avait des fruits de la foi pleins d’intérêt pour nous, dans lesquels les saints s’élevaient par la grâce de Dieu bien au-dessus de tout ce qui les entourait ; et c’est ainsi que Dieu nous donne de précieuses instructions par ce qui nous est dit d’Abel, d’Énoch, de Noé, d’Abraham, d’Isaac, de Jacob, de Joseph, de Moïse, et des autres. Mais malgré tout cela, c’est un fait manifeste au milieu de toutes ces choses que, concurremment avec une espérance à qui son objet n’avait pas encore été révélé, et pour laquelle l’œuvre infinie de la rédemption était encore moins accomplie et posée comme une base pour la foi, il y avait aussi une certaine mesure d’attachement pour ce qui se trouvait ici-bas sur la terre qui n’était pas encore entièrement une chose jugée.
Maintenant, si Christ ne suffit pas au cœur, comment cela se fait-il ? C’est parce que le Saint Esprit ne nous est pas donné ; c’est parce qu’Il ne remplit pas mon cœur jusqu’à le faire déborder de la grâce de Jésus ; c’est parce que, tout en étant divinement attiré à Christ, je ne me repose pas en Lui et suis encore occupé de moi-même, rampant dans la boue de ma nature, au lieu d’être emporté par la puissance de l’Esprit avec ce Christ qui est ma vie. De cette manière Il ne me suffit pas à Lui tout seul, et je soupire aussi ardemment après ce qui est sans valeur, ce qui est mondain, ce qui est charnel. Quelle en est la conséquence ? Ce peut être, et c’est certainement très triste qu’il faille qu’il en soit ainsi ; car Dieu en Christ dans la plénitude de Sa grâce ne suffit pas au cœur ! La possession et la connaissance d’un privilège constituent un accroissement de responsabilité, mais la première chose pour la foi c’est d’y entrer et de le posséder ; et Dieu ne permettra pas non plus que nos cœurs soient occupés de ces choses simplement comme affaire de témoignage, mais Il veut que notre âme y prenne ses délices par la puissance qu’Il nous a donnée. Toutefois ce que j’affirme maintenant c’est que le christianisme est parfaitement manifesté, et qu’il est manifesté aussi selon la sagesse de Dieu ; car, avant tout, la nature divine est révélée dans la personne qui en est la plénitude et la complète expression, et, de plus, la puissance pour en jouir est donnée. Il en résulte que, en même temps que le cœur trouve dans l’objet révélé ce qui seul peut satisfaire, parce que c’est une personne divine, et de plus le Fils de Dieu qui m’a aimé, la puissance de l’espérance n’est pas perdue. Car j’ai aussi une espérance — non pas à présent une simple espérance, comme c’était le cas jadis quand il n’y avait rien d’autre, mais dans un monde tel que celui-ci, étant encore dans le corps, Dieu ne nous en laisse pas manquer, nous qui avons besoin d’un pareil excitant. Il n’y a pas encore soif lorsque dans l’Esprit nous jouissons de Christ, mais il y a encore espérance ; mais alors Celui qui en est l’objet est Celui-là même que je possède. Le Christ après lequel je soupire est le Christ que j’ai actuellement, et je ne trouverai jamais dans ce bien-aimé la plus légère différence. Je Le connaîtrai mieux et Le louerai davantage, car je serai dans une condition où c’en sera fini de mes infirmités, où mon corps lui-même sera incorruptible et glorieux, et où ne se trouvera rien de nature à nuire, à détruire, ou à produire de l’obscurité, mais je Le trouverai, Lui, le même Christ qui m’aime aujourd’hui parfaitement. N’est-ce pas précieux de savoir que cela est vrai même maintenant pour nos âmes — que nous Le possédons ici aussi certainement que nous Le posséderons dans le ciel ? Ainsi pendant qu’il nous reste en un sens le bénéfice de la recherche, de l’espérance de quelque chose, dans un autre tout aussi vrai nos cœurs goûtent un repos réel pour autant qu’il s’agit de leur objet. Nous n’avons pas perdu l’espérance comme énergie d’activité justement excitée et exercée dans un monde ruiné. Ce serait là certainement une perte pendant que nous sommes ici-bas. Mais il faut que l’espérance passe. Dans le ciel il n’est plus question, nous le savons, ni de foi, ni d’espérance, car elles supposent toujours une condition imparfaite, déchue, pour ce qui concerne le milieu dans lequel elles ont à s’exercer ; mais alors la manière selon laquelle nous avons l’espérance c’est, que nous possédons en Christ révélé à notre foi l’objet parfait pour un cœur renouvelé, et que nous sommes nous-mêmes bénis selon la perfection de l’œuvre qu’Il a accomplie, de sorte que la conscience aussi bien que les affections jouissent d’un repos parfait. Et comme en même temps la vieille création est encore là, et nous dans le corps au milieu d’elle, nous possédons dans l’espérance un précieux aiguillon pour nous exciter à l’activité de l’amour. Tout cela, je le demande, n’est-il pas digne d’un Dieu tel que le nôtre ? Et n’est-ce pas Dieu agissant selon Son amour parfait avec Ses enfants qu’Il a ainsi bénis avec Christ Son propre Fils et en Lui ?
Mais il y a plus que cela. Je n’ai pas besoin d’entrer dans ce que nous avons souvent considéré et sur quoi nous serions heureux d’insister s’il s’agissait des besoins d’une âme inconvertie. Je laisse donc de côté ce qui démontre la nécessité d’atteindre l’esprit par le réveil de la conscience. C’est précieux, sans doute, qu’il y ait eu avant cela la preuve de l’amour, car je comprends que la conscience ne saurait supporter d’être atteinte à moins qu’il n’y ait eu préalablement un témoignage d’amour ; mais qui voudrait maintenir qu’un témoignage d’amour serait par lui-même suffisant pour un pécheur ? Il faut qu’il y ait réveil et mise en exercice de la conscience ; et c’est ce que nous trouvons ici.
Mais le point sur lequel il importe maintenant d’attirer très rapidement l’attention, c’est le rapport de cette précieuse puissance de l’Esprit — la source divine de la joie dans l’âme — avec ce culte sur lequel la femme, sachant peu ce qu’elle allait dégager, adresse une question au Sauveur : affaire de pure spéculation pour elle, certainement, peut-être même, palliatif pour une conscience qui était blessée et qui ne se prosternait pas encore complètement devant Dieu ; mais quel que puisse avoir été le motif de sa question, quelque mélangé que fût ce motif, comme je présume qu’il l’était réellement (chose hélas ! que nous connaissons trop bien), cette femme est l’occasion de nous faire entendre du Seigneur pour notre édification un précieux enseignement sur une très importante portée du don de l’Esprit. Car nous ne sommes pas seulement les objets de l’amour divin ; nous ne sommes pas seulement en possession de la vie éternelle et du Saint Esprit, mais tout cela est en vue de fins excellentes selon Dieu ; et ce qui réclame ici notre attention, est nécessairement la fin la plus élevée — ce qui monte, non pas ce qui descend. Nous avons notre place de culte, nous avons notre place de service ; et le culte et le service sont précisément les deux directions dans lesquelles, agissant en nous comme l’eau qui jaillit jusque dans la vie éternelle, le Saint Esprit conduit nos âmes. Le culte de Dieu Lui-même, de notre Père, est la première chose, la chose suprême. Il faut qu’il soit cela : comment pourrait-il être convenable autrement ? Mais nous sommes encore dans ce monde où sont des âmes qui périssent ou qui, si elles ne périssent pas, sont dans une extrême nécessité et réclament notre service ! Je parle ici des enfants de Dieu et je répète cette expression dans l’état actuel de la chrétienté — c’est pour eux un état de profonde pénurie. Et en conséquence le ministère de la grâce a sa juste application ici-bas.
Ce qui se présente ici en tout premier lieu pour le saint, et c’est le seul point sur lequel je désire m’arrêter en terminant notre méditation de ce soir, c’est donc cette connexion de l’Esprit avec le culte tel qu’il est expliqué par Christ. « Nos pères », dit la femme, « ont adoré sur cette montagne-ci » (car elle avait son opinion, et une opinion très décidée) « et vous dites qu’à Jérusalem est le lieu où il faut adorer. Jésus lui dit : Femme, crois-moi : l’heure vient que vous n’adorerez le Père, ni sur cette montagne, ni à Jérusalem ». Ainsi, devant la présence du Fils disparaissent non seulement les faux systèmes mais même ce qui, comme révélation partielle, avait été sanctionné de Dieu : non seulement la montagne de Samarie, mais Jérusalem elle-même. Comment cela se fait-il ? Il en était pourtant ainsi. Comment Jérusalem pouvait-elle garder sa place en présence du Fils de Dieu rejeté ? La ville du grand Roi ! Si le grand Roi eût été reçu comme tel, Il aurait pris Son siège dans cette cité conformément aux termes de l’ancienne promesse. Mais c’est là précisément ce qu’on avait refusé de faire ; et maintenant le Roi lui avait tourné le dos, comme Il était Lui-même méprisé par ceux qui se donnaient en elle pour les meilleurs et les plus sages. Cela ne sert qu’à faire ressortir la plénitude de la grâce divine, et atteste, en outre, qu’ici, comme toujours, la plénitude de la grâce est attachée à la plénitude de la gloire. Un péché aussi flagrant touchait à la gloire et donnait occasion à la grâce de Dieu. Ne vous y trompez pas. Il n’y a pas d’indifférence en Dieu qui s’oppose à tout péché commis contre Christ, dans l’amour même qu’Il porte à Son peuple coupable, aussi bien qu’Il ne peut souffrir le déshonneur fait à Son Fils ; pareillement, lors même qu’il ne s’agisse que de l’intérêt de l’Église ici-bas, Il ne veut pas laisser passer la plus petite tache, la moindre souillure, ni qu’on tolère un affront fait à Christ. Outre cela, l’homme religieux avait éprouvé et éprouverait encore davantage l’entière vanité des ordonnances quant à satisfaire à ses besoins ou à la gloire de Dieu.
Cette femme avait entendu parler de ce qu’on pensait attendre du Messie à Sa venue. Elle savait peu que c’était Lui qui parlait avec elle. Il n’était entouré d’aucune pompe, et Il n’exerçait pas le jugement. Comme Roi, Il eût pu naturellement envoyer Ses armées et brûler Jérusalem. Mais comme le Fils, Il n’avait besoin maintenant que de dire ces seules paroles : « L’heure vient, et elle est maintenant », etc. Celui qui avait tout créé par une parole effaçait de la terre par une parole, d’un mot, comme il était convenable qu’Il le fît, la place de Jérusalem comme centre du culte divin. Je le répète, non seulement les faux systèmes, mais même la révélation partielle qui en agissait simplement avec l’homme sur la terre — ce qui était approprié plus justement, si on peut parler ainsi, au premier homme — recevait sa sentence et disparaît, afin que le Fils demeure — le Fils de Dieu. « Vous adorez », dit-Il, « vous ne savez quoi : nous adorons ce que nous connaissons ; car le salut vient des Juifs ». Il y avait dans la Samarie présomption et ignorance ; et le Seigneur ne dissimule pas non plus les avantages qu’Israël possédait en toute manière. Mais une chose à remarquer, c’est que Jésus ne parle jamais ainsi sauf de dehors : Il défend les Juifs quand Il se trouve au milieu de leurs rivaux, et qu’Il est Lui-même rejeté. Quelle grâce ! Mais le temps n’était pas venu pour qu’Il fît davantage ; et vous trouvez toujours quelque chose d’équivalent dans les voies merveilleuses de Dieu. Le Seigneur rejeté ne méconnaît pas ce qui avait été institué avec gloire, lors même que cette institution fût active contre Lui-même. Il ne méprise pas la ligne de la promesse ; Il n’oublie pas, dans le plus petit degré, le grand fait capital et profondément intéressant duquel dépendait la bénédiction de tout ce qui avait jamais été béni sur la terre — « Le salut vient des Juifs ». Mais Il dit : « L’heure vient » — Il insiste même et appuie sur le fait qu’à ce moment-là, pour ainsi dire, elle était arrivée — « et elle est maintenant que les vrais adorateurs adoreront le Père en Esprit et en vérité, car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent ». Quand Dieu donna Sa loi, Il donna ce qui était en harmonie avec la relation dans laquelle Son peuple était avec Lui-même, aussi bien que tout à fait convenable, d’autant qu’il s’agissait de voies morales avec la chair en des hommes qui, comme peuple, n’avaient rien d’autre. Mais c’est là précisément le changement immense, maintenant que le Messie est venu et a été rejeté, et que le Père appelle et forme des fils par Lui, le Fils — et même, plus que cela, leur donne l’Esprit d’adoption, l’Esprit de fils, afin que les vrais adorateurs L’adorent en Esprit et en vérité ; car le Père en cherche de tels qui L’adorent. Qu’est-ce donc que signifie tout cet ensemble de choses, tableaux pour les yeux ou sons pour les oreilles, qui montent maintenant de cette terre devant Dieu avec la prétention d’être Son culte ? Qu’est le culte de la multitude maintenant, d’une nation, quelle qu’elle soit, et où que ce soit ? Une flagrante et audacieuse contradiction, à la face de Dieu, du Fils de Dieu ; et non pas seulement de Lui, bien que sûrement c’en fût assez pour affliger profondément le cœur qui L’aime et qui craint Son nom. Mais la Parole de Dieu montre combien c’est une chose sérieuse de jouer avec ce qui concerne de si près le Saint Esprit. Il est le témoin du Fils de l’homme, rejeté des hommes, mais exalté par Dieu, et, en conséquence, Il attache d’autant plus de prix à Son nom qu’Il est méprisé pour Sa grâce et pour Son humiliation ; et l’Esprit est méprisé parce qu’Il rend témoignage d’un Fils de l’homme méprisé des hommes. Quelle démonstration de ce que Dieu est, et quelle manifestation de l’homme ! Et maintenant ce jour dans lequel nous est échu notre lot voit les hommes s’élancer follement, comme s’ils étaient remplis d’esprits malins, n’ayant qu’un seul désir, celui de frapper de nouveau le Fils de Dieu et d’outrager l’Esprit de la grâce. La superstition dans ses formes les plus grossières et les plus outrageantes trouve des sectateurs et des défenseurs dévoués, non pas simplement parmi les ignorants, mais parmi ceux qui se glorifient de leur savoir, de leur culture, et même de leur connaissance de la Bible elle-même. Toutefois, en présence d’un témoignage tel que notre chapitre — les paroles de Jésus Lui-même — ces marchands de légendes s’arrogent la position de peuple de Dieu, et avec cela rendent culte à Dieu d’une manière qui prouve qu’ils ne sont que des sectes mondaines faisant la guerre à l’Esprit de Dieu et allant audacieusement en avant dans leur aveugle et entier mépris de tout ce que notre Seigneur affirme ici.
Personne que celui qui a la vie éternelle n’est capable d’adorer ; même alors, c’est dans la puissance du Saint Esprit donné que le culte est rendu. Ainsi l’adorateur est quelqu’un qui, ayant le Fils, a la vie ; c’est quelqu’un qui a le Saint Esprit comme source de joie au-dedans, et qui connaît le Père. Il n’y a pas d’autre culte acceptable aujourd’hui. Le Père ne cherche pas d’autres adorateurs. Il cherche ceux-là. Permettez-moi de m’adresser à vous qui êtes assis autour de moi en ce moment : Êtes-vous ainsi de vrais adorateurs ? La joie cherche toujours la communion ! La douleur peut s’épancher toute seule dans la seule oreille qui soit capable de sympathiser, de secourir comme nul autre ne le peut, et de délivrer comme Lui seul délivre ; mais la joie se trouve d’autant plus riche qu’elle en trouve d’autres pour prendre part avec elle-même. Et quand découvrez-vous cela pour la première fois ? Jamais avant que le Saint Esprit soit donné ! Vous voyez par là comment la vérité fait un tout. Aussi longtemps que les âmes étaient simplement nées de nouveau, l’une pouvait être ici, et l’autre là ; et ainsi dans l’espérance de leurs cœurs, et dans le désir de la venue de Christ, elles répandaient souvent une lamentation devant Dieu, faisaient monter des soupirs et des gémissements sur le long délai, et hâtaient de leurs larmes ardentes le temps où apparaîtrait le Sauveur promis. Mais Il est venu dans la grâce divine, Il a ôté nos péchés, et en même temps qu’Il a fait cela, Il nous a donné la vie éternelle ; et, de plus, il y a puissance selon le don de Dieu, la puissance de s’approcher du Père par l’Esprit ; car c’est par l’Esprit que Juifs et Gentils qui croient maintenant ont accès auprès de Lui. C’est en harmonie avec le caractère nécessaire de la vérité qu’il y ait communion de joie, et, en conséquence, communion de culte. C’est ainsi, par conséquent, qu’en même temps que cette vérité bénie (comme nous le verrons, et comme j’espère l’exposer une autre fois), il y a ample provision pour la louange en commun. Il y a le rassemblement des âmes ensemble ; non pas seulement la bénédiction de chaque âme où elle se trouve ; mais maintenant (et maintenant pour la première fois dans l’histoire de ce monde), il y a la recherche individuelle dans ce monde, et le rassemblement ensemble, la recherche, comme il est dit ici, des vrais adorateurs, afin que ces adorateurs puissent eux-mêmes répandre leurs actions de grâce et leurs adorations en commun. Pourquoi ? Parce qu’ils ont un seul et même Esprit, qui, par conséquent, les unit pour la célébration de la grâce de Dieu, les sépare de tous ceux qui ne sont pas de vrais adorateurs.
Jusqu’à ce moment le culte avait été mélangé. Les Samaritains adoraient ils ne savaient quoi. Pour les Juifs c’était Dieu, Jéhovah le Dieu d’Israël, c’était le Tout-puissant, l’Éternel Dieu des armées qu’ils adoraient ; mais encore les adorateurs se trouvaient l’un ici et un autre là, et rien n’était tenté pour les distinguer de la masse du peuple et les réunir ensemble, et cela ne pouvait pas être jusqu’à ce que le Fils fût venu, que la grande œuvre de la rédemption eût été opérée, et que le Saint Esprit eût été donné ! Le mur mitoyen de clôture était encore debout. Mais à présent Christ est venu, et qu’est-ce alors que de revenir en arrière ? Qu’est-ce que se défier du Saint Esprit ? Qu’est-ce que d’apostasier de la grâce et de la vérité ? Oh ! tenez pour sûr qu’elle approche à grands pas cette effrayante apostasie ; et je vous y exhorte de la façon la plus solennelle, ô vous qui en avez d’autres sous votre responsabilité, ne laissez jamais vos enfants, lors même qu’ils soient encore inconvertis, avoir rien de commun avec les adorateurs de ce monde. Je ne dis pas que les hommes comme tels soient capables d’adorer, mais qu’ils sont incontestablement sous la responsabilité de sentir qu’ils ne sont pas de vrais adorateurs. Je dis que vous avez tort de permettre à vos enfants, parce qu’ils sont inconvertis, de se mêler avec le monde et d’en suivre la marche religieuse. Veillez à cela soigneusement, je vous en supplie, et ne permettez rien sous prétexte de curiosité ou pour quelque motif que ce soit que puisse alléguer la nature, car rien n’égale l’habileté du diable à fournir de bonnes raisons pour de mauvaises choses ; mais, chers amis, traitez toujours comme une imposture de celui qui séduisit Ève, si vous êtes sollicités de faire quelque chose qui ne soit pas la volonté de Dieu, qu’on cherche à vous y induire par le motif du bien qui en résulte, ou qu’on mette en avant toute autre raison. « L’heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père ». Existe-t-il quelqu’autre culte que celui que Dieu approuve ?
J’admets que Sa grâce entre là où vous ne pouvez ni ne devez aller ; je reconnais qu’elle peut opérer partout ; bien plus, je ne vois pas pourquoi elle ne pourrait pas opérer même quand le sacrifice de la messe est offert pour les vivants et les morts ; car ce n’est pas le péché qui pourrait empêcher la grâce de Dieu. Certes, si le péché avait pu faire obstacle à l’action du Fils, il y avait un cas ici ; mais c’était parce que le péché était là, c’était pour en délivrer les pécheurs que le Fils de Dieu était ainsi venu. Et je n’en ai aucun doute, il en est de même, ou au moins il en doit être de même dans l’Esprit de grâce. Mais, je vous en supplie, gardez-vous bien de supposer que grâce signifie tolérer le mal ou le traiter légèrement : il n’y a rien, au contraire, qui le condamne d’une manière aussi sévère, aussi absolue. Et en même temps il n’y a rien autre qui puisse délivrer ; car pendant qu’un autre porte le jugement, le coupable est sauvé dans l’amour divin réel — et ce n’est pas un salut en mort seulement, mais dans la puissance de la vie de Christ comme ressuscité des morts. Ainsi le Saint Esprit fortifie pour le bien, comme Il est l’énergie de la bénédiction et fait qu’on y prend ses délices. De cette manière Il est la seule puissance réelle contre le mal dans ce monde. Nous trouvons ici ce qui peut bien agir sur la conscience d’un saint. Avez-vous jamais adoré Dieu votre Père en esprit et en vérité ? Ou bien vous êtes-vous contentés jusqu’ici d’être mêlés au monde et de prendre part à sa musique, à son architecture, à son rituel ? Vous savez bien que qui que ce soit peut faire sa partie dans ces choses. Un instrument de l’invention de l’homme, qui n’a ni cœur ni conscience, fait une partie et une partie très animée ; et ainsi naturellement le monde est bienvenu, et, de fait, adore. C’est absolument ramener de nouveau la substance même et les pratiques de l’idolâtrie. À la vérité l’apôtre discernait cela chez les Galates (chap. 4) lorsqu’ils reprenaient les formes juives. Mais qu’eût-il pensé et dit de l’état de choses actuel — de ce qui se poursuit activement ? Et ce qui rend la chose plus particulièrement solennelle en ce moment-ci, c’est que cela avance de jour en jour. Et cela ne cessera point jusqu’à ce que le Seigneur Jésus soit révélé du ciel, en flammes de feu exerçant la vengeance contre ceux qui ne connaissent pas Dieu, et contre ceux qui n’obéissent pas à l’évangile de notre Seigneur Jésus Christ. Ne sommes-nous pas sauvés pour adorer maintenant et adorer en esprit et en vérité ?
D’un autre côté, je supplie mes frères en Christ que ce soit la joie de leur cœur, quand ils s’assemblent dans ce but, de s’élever en adoration, dans l’esprit du culte, et de ne pas se contenter tout simplement d’en parler. Il semble quelquefois qu’il y a trop de ceci lorsque nous venons pour adorer le Seigneur. Ce sont plutôt des exhortations ou des prières concernant le culte que l’adoration réelle. Bien-aimés, parler du culte, de l’adoration, ce n’est pas adorer, rendre culte. Nous ne nous réunissons pas en un tel moment pour exposer le sujet ou y insister avec force : cela peut être parfaitement convenable en une autre occasion. Si nous sommes réunis pour adorer, montrons-nous engagés dans la chose devant Celui que chaque âme devrait avoir devant elle pour Le célébrer, L’exalter et se réjouir en Lui. Le culte chrétien est l’effusion devant Dieu de cœurs qui ont vu et trouvé, par le Saint Esprit, leur joie et leur satisfaction dans le Fils et dans le Père. Le cœur qui n’a pas un besoin qui n’ait été pleinement satisfait dans le Christ que nous avons trouvé (donné de Dieu maintenant au milieu d’un monde tel que celui-ci) désire louer, et ne peut que louer, en communion avec tous ceux qui sont bénis de la même manière. Il refuse de s’associer avec ce qui, étant ignorant de la grâce ou même du péché, ne peut avoir de communion avec le Fils et avec le Père ; il demande que la puissance qui conduit le culte soit selon la volonté de Dieu qui a envoyé le Saint Esprit du ciel ici-bas dans ce but. Et qui, ayant connaissance d’une telle puissance pour bien conduire les enfants dans le culte, pourrait se contenter de quelqu’autre conducteur que le Saint Esprit agissant souverainement dans l’assemblée par qui Il veut ? La conséquence en est que le culte chrétien a toujours pour son objet central le Fils de Dieu révélant le Père, et suppose nécessairement le don spécial du Saint Esprit comme la puissance en nous pour jouir de Dieu et Le célébrer convenablement ; il n’est que pour les vrais adorateurs qui connaissent le Père. C’est un culte d’une nature inférieure, que d’être simplement occupés de nous-mêmes et les uns des autres, et que de nous étendre toujours sur nos propres privilèges. L’édification elle-même, toute précieuse qu’elle est, n’est pas le culte : elle a pour objet les saints et non le Père et le Fils. Naturellement elle est admirable à sa place et à sa manière ; et je ne nie pas que, si nous sommes réellement occupés en adoration du Père de notre Seigneur Jésus, il y aura rafraîchissement et édification ; mais il demeure toujours vrai que le but propre du culte c’est notre commune louange montant vers Dieu, comme celui du ministère c’est la grâce et la vérité de Christ descendant ici-bas, et ainsi édifiant les saints. L’action de grâce elle-même, tout en en faisant réellement partie, me semble la forme la plus inférieure du culte chrétien ; et pour cette raison, qu’elle n’est pas tant l’expression de notre joie en Dieu qu’en ce qu’Il nous donne. Or, quoique ceci reste toujours vrai, et qu’il soit très convenable que nous gardions toujours le sentiment de ce qu’Il a fait pour nous et nous a donné, nous avons titre et position comme Ses enfants, et sommes si richement bénis comme chrétiens que nous pouvons laisser nos cœurs s’abandonner aux révélations de l’Esprit sur ce que notre Dieu est en Lui-même, et ainsi nous réjouir en Sa présence. Tout a sa place, et lieu est laissé pour l’état des âmes et la conduite réelle du Saint Esprit.
Une autre chose que je puis aussi faire remarquer en passant, c’est que le Sauveur ne parle pas simplement d’adorer « le Père ». Il nous dit que « Dieu est esprit et qu’il faut que ceux qui L’adorent, L’adorent en esprit et vérité ». Assurément le culte chrétien n’est pas un culte de formes, mais pour être spirituel il n’est pas moins réel. Il y a des occasions où le Saint Esprit fait que le culte ait spécialement Christ pour objet ; et il y a des occasions, je n’ai pas besoin de le dire, où le Père est plus particulièrement devant l’assemblée. D’autres fois aussi c’est la seigneurie ou la grâce de Jésus qui occupe la première place, et d’autres fois encore c’est de notre repos en Dieu Lui-même comme tel que nos cœurs sont le plus fortement frappés ! Je ne veux pas dire que le culte se caractérise jamais par l’une ou l’autre de ces variétés exclusivement, mais je dis qu’on peut sentir que quelqu’une de ces manières ou d’autres encore dont se présente notre bénédiction a donné au culte son ton et son caractère. Naturellement le formalisme est aveugle à ces différences, et les effacerait ; et certainement, là où on n’est pas entré dans le don et la présence du Saint Esprit, les âmes ne sont pas en état de comprendre ou d’apprécier cela. Certainement aussi, tout est parfaite grâce ; et c’est à peine si je connais quelque chose qui démontre mieux combien nous sommes bénis, que le fait que nous pouvons non seulement nous réjouir en notre Père, mais nous réjouir en Dieu comme il est dit en Romains 5, 11. Réconciliés avec Lui, et connaissant Son amour par le Saint Esprit qui nous a été donné, nous avons notre sujet de gloire en Dieu comme Dieu, et pour cette simple raison, que toute la nature de Dieu, Son caractère moral tout entier, a été si parfaitement justifiée et satisfaite quant à notre bénédiction éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur, que nous savons qu’il n’y a rien en Lui qui ne se déclare justement pour nous maintenant et à toujours. Il a été, Lui qui hait le mal et en a par Sa nature une horreur parfaite, qui ne saurait aucunement supporter ce que Lui et nous savons en exister encore de fait en nous, Il a été, dis-je, si absolument glorifié en Christ en notre faveur, qu’Il ne peut s’arrêter à notre égard en rien que dans l’amour, et que nous pouvons nous avancer vers Lui le cœur sans cesse rempli de joie et débordant de louange. Ce n’est pas qu’Il nous épargne la discipline nécessaire ; ce serait là certes une perte, et une chose dangereuse pour nous, puisque nous sommes dans nos corps, et ici-bas ; aussi en sommes-nous les objets de Sa part dans le caractère de Père. Le châtiment dont nous sommes visités maintenant vient de notre Père (comp. Héb. 12 et 1 Pier. 1, 17). Incontestablement notre Père est Dieu, mais il est bon de distinguer la nature et les relations ; et telle est la voie de l’Écriture. Il importe extrêmement que nous connaissions cette étroite relation de Père qui, comme Jean nous le déclare, caractérise les tout jeunes enfants de la famille de Dieu. Mais c’est de la plus haute importance aussi de savoir que c’est le triomphe de la rédemption de nous établir dans la paix avec Dieu, comme tel, et de nous faire glorifier en Lui, maintenant que toute Sa nature peut se reposer pour nous en Jésus et en nous par Jésus.
Nous pouvons donc nous réjouir de ce qu’Il est notre Père, et cela justement ; seulement il y a danger de se limiter à cela et de perdre de vue notre profond et parfait repos en Dieu comme tel (1 Pier. 1, 21). Or, je dis que là où le cœur ne s’est pas soumis à la justice de Dieu, ne connaît pas pleinement la profondeur de la rédemption, il y a plus de confiance dans la relation de « Père », que dans le fait d’avoir à faire avec « Dieu » ; il y a un manque d’appréciation de l’œuvre de Christ, et peut-être aussi un sentiment trop disproportionné de Sa gloire. Et comme il y a défectuosité dans la foi et l’état du cœur, cela se trahit aussi dans le défaut de liberté et de plénitude dans le culte, comme aussi, naturellement, dans la marche pratique ; car toutes ces choses vont ensemble. « C’est pourquoi, recevant un royaume qui ne peut pas être ébranlé, retenons la grâce par laquelle nous servons Dieu d’une manière qui lui soit agréable, avec révérence et avec crainte : car aussi notre Dieu est un feu consumant » (Héb. 12, 28, 29). Car « Jésus aussi, afin qu’Il sanctifiât le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte : sortons donc vers Lui hors du camp, portant son opprobre : car nous n’avons pas de cité permanente, mais nous recherchons celle qui est à venir. Offrons donc par Lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom » (Héb. 13, 12-15).
Je ne veux pas me justifier pour ces remarques générales d’une nature pratique quant à la chrétienté et aux chrétiens, pas plus que pour quelques autres d’une nature analogue relativement au culte. Elles tendent toutes à montrer comment nos bénédictions et nos responsabilités se rattachent au don du Saint Esprit — non pas simplement à la nouvelle naissance, mais au don du Saint Esprit par suite de la manifestation du Fils et de Sa présente réjection. Cette bénédiction que nous avons vue être dépendante de la présence du Fils en humilité et en amour ici-bas, est donnée par Lui en vertu de Sa gloire et de Son humiliation à la fois. Dans le chapitre précédent, la nouvelle naissance n’avait absolument rien à faire avec un temps particulier quelconque, et est pleinement décrite par notre Seigneur comme la chose d’une nécessité absolue et universelle pour le royaume de Dieu, avant qu’Il dise un mot de Sa présence dans ce monde, et bien moins encore de la rédemption. De fait, aucun croyant intelligent ne doute que ce ne fût vrai depuis la chute, et que les saints de l’Ancien Testament ne fussent nés d’eau et de l’Esprit tout aussi bien que ceux du Nouveau Testament ; mais ici nous nous trouvons en présence d’une bénédiction qui attendait la venue de Christ et qui est accordée dans la pleine grâce de Dieu ; car véritablement notre communion est avec le Père et avec Son Fils Jésus Christ. Elle était aussi subordonnée à la rédemption ; mais la rédemption n’est pas introduite directement dans le passage, par la raison, je suppose, qu’il a pour but de présenter, de manière à les rapprocher étroitement, la gloire de Dieu, tel qu’Il est connu maintenant, la gloire du Fils (quelle que soit Son humiliation, et dans Son humiliation même), et le don de l’Esprit au croyant qui en a été la conséquence bénie.