Écho du Témoignage:La doctrine du Nouveau Testament sur le Saint Esprit/Partie 1
Méditation 1 — Jean 3, 5
Le sujet que je me propose de traiter exigera, selon que ce cours de méditations pourra m’y appeler, le développement, d’après la Parole de Dieu, de bien des opérations de l’Esprit Saint qui ne sont réalisées que sous le christianisme, qui étaient inconnues dans les temps qui précédèrent la mort et la résurrection de notre Seigneur Jésus. Mais je suis heureux de commencer ce soir par ce qui s’étend à toutes les voies de Dieu dans Sa miséricorde envers Ses saints dans tous les temps. Je veux dire que nous allons entrer dans ce qui n’est pas spécial, sinon sous ce rapport seulement que la connaissance de Dieu Lui-même distingue nécessairement les âmes dans un monde perdu où la grâce choisit et sauve — ce qui n’est pas spécial dans le sens d’être donné à connaître et possédé, dans des circonstances particulières et à une époque spéciale dans les voies de Dieu avec l’homme. Au contraire, ce qui nous est présenté maintenant est universel pour les enfants de Dieu, existait dès les premiers temps depuis que le péché est entré dans le monde, n’a jamais été remplacé et ne saurait l’être, jusqu’à ce que la dernière trace de péché ait disparu pour toujours. C’est le besoin spécial et essentiel de toute âme d’homme qui est retirée de la condition de l’homme tombé — la portion commune réservée aux hommes, comme nous le savons, « de mourir une fois, et après cela d’être jugés ». Dieu voulait se faire connaître ; Il voulait se révéler ; la chose pouvait n’être que partielle, selon diverses mesures, aussi bien qu’en plusieurs manières, comme l’apôtre nous le dit dans Hébreux 1 ; mais quelle que fût la mesure ou quel que fût le mode de Ses révélations, Dieu a toujours agi en souveraine miséricorde envers les âmes, et Il a donné de Sa propre nature à ceux qui croient sur la terre. C’est là ce que signifie l’expression : être né de nouveau. Mais il n’y eut jamais un temps où il fut plus nécessaire que maintenant, non seulement d’affirmer ce qui est spécial, mais de s’attacher à ce qui est universel dans le sens où je parle présentement — de maintenir ce qui ne change jamais ; tandis qu’en même temps nous laissons amplement de la place pour tout ce qu’il peut plaire à Dieu, selon Sa propre sagesse, d’introduire pour simplifier, éclaircir, jeter de la lumière ou donner de la profondeur, et cela sous toutes les formes possibles. Il y a progrès, je n’ai pas besoin de le dire, dans la manière dont Dieu se manifeste dans tous les cas, il en est ainsi jusqu’au moment où Christ parut, et où l’œuvre de Christ fut accomplie. Ce n’est pas que je parle de progrès depuis ce moment-là, mais je veux dire que dans le développement de la Parole de Dieu depuis le commencement, il est donné bien manifestement une vue des voies de Dieu qui s’élargit toujours — jusqu’au moment où Dieu Lui-même, et non Ses voies seulement, fut pleinement manifesté.
À travers tout le cours de ces économies diverses, nous trouvons la jouissance de cette grande bénédiction : je l’accorde volontiers. Et la raison est manifeste : il y a d’un côté un Dieu de bonté, de l’autre l’homme perdu. « Mon Père travaille jusqu’à maintenant », dit le Fils, qui travaillait aussi en grâce. La conscience peut suggérer l’idée d’un Dieu et de Son jugement ; mais l’esprit de l’homme ne peut jamais s’élever plus haut que le fait, ou plutôt la conclusion qu’il existe nécessairement un Dieu. Dieu Lui-même n’est jamais connu de cette manière. L’esprit humain, comme tel, est incapable de découvrir Dieu ; et de fait, ce qui donna l’essor à la raison de l’homme, ce fut sa ruine. Il raisonne au sujet de Dieu parce qu’il a perdu Dieu ; et tout ce que le raisonnement peut découvrir dans toutes Ses opérations, ce n’est pas ce qui est, mais simplement, en admettant telle et telle chose, ce qui doit nécessairement être. Mais un Dieu dont l’existence est simplement une nécessité est une chose terrible pour une conscience chargée de sa culpabilité. Le Dieu qui doit exister pour un tel homme — c’est-à-dire, pour un pécheur — est nécessairement un juge ; et si Dieu est le juge du péché et des pécheurs, quelle doit être la portion du pécheur ? Si le juste lui-même est difficilement sauvé, où paraîtra l’impie ? Or en face de tout cela, Dieu n’a pas seulement donné une révélation, fait des promesses, donné même des esquisses prophétiques plus distinctes encore de ce qu’Il avait l’intention de faire : c’est là ce qu’Il a fait depuis le commencement même ; mais il y a toujours eu plus que cela. Et il est d’une bien grande importance pour les âmes même maintenant de reconnaître que ce n’est pas seulement une direction de l’âme du croyant vers Dieu par la foi, mais qu’il y a, et qu’il y a toujours eu, beaucoup plus. Ce n’est pas trop que de supposer que ceux qui m’écoutent ici n’ont aucunement besoin qu’on leur dise ce qu’est réellement ce lien. Je ne fais pas allusion maintenant au nouveau fait, que Dieu a envoyé d’en haut l’Esprit Saint ; mais je dis que tandis qu’il y avait toujours la foi, il y avait toujours plus que la foi. C’est considérer la chose sous un point de vue très imparfait et même bien pernicieux, que de penser que les âmes ne font que regarder à Dieu. Quelque vrai que cela soit, ce n’est qu’une partie de la vérité. Outre le regard de la foi, outre l’acte de saisir la Parole de Dieu par l’opération de l’Esprit dans l’âme, il y a une telle chose que la vie spirituelle ; et il y a toujours eu une telle chose ; car c’est la condition nécessaire pour avoir affaire avec Dieu. Il y a toujours eu, comme il y a encore, une nature nouvelle, positive, donnée au croyant ; c’est-à-dire qu’il ne s’agit pas seulement de la foi, mais d’une nouvelle vie. Sans doute la foi est le seul moyen par lequel cette nouvelle nature est communiquée, comme j’espère le montrer ; et la foi est le vrai moyen pour l’âme de s’assurer qu’elle est ainsi née de Dieu. Il peut y avoir d’autres preuves pour les yeux et le cœur d’autrui ; mais la foi est ce qui est destiné de Dieu à donner à celui qui la possède la certitude qu’il est né de Dieu.
Or il est évident que cette vérité et cette indispensable nécessité, quoiqu’elles fussent toujours réalisées dans les âmes, étaient bien faiblement comprises avant Christ, et de fait, dans les temps de l’Ancien Testament, elles étaient plutôt impliquées qu’enseignées explicitement. Elles peuvent être présentées en figure, et il peut y en avoir une expression morale ; mais il n’y a nulle part la déclaration distincte d’une nouvelle naissance, sinon comme un privilège prédit. La conséquence était que, lorsque Nicodème vint à notre Seigneur Jésus, frappé par ce qu’il avait vu, mais ayant en même temps le sentiment d’un besoin plus profond dans son âme, bien qu’il ignorât totalement de quoi il avait besoin, il demeura tout interdit et confondu par la forte assertion que lui fit notre Seigneur, que si quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut même voir le royaume de Dieu. Les Juifs s’étaient tranquillement reposés sur la conviction que le Messie pourrait et voudrait tout faire pour eux. Or, dans un sens, ils n’avaient pas tort. Lorsqu’Il vint, les Samaritains mêmes étaient convaincus que le Messie leur montrerait ou leur ferait connaître toutes choses ; et les Juifs savaient qu’il ne s’agissait pas seulement d’enseigner, mais qu’Il ferait toutes choses ; Il introduirait la justice éternelle, Il mettrait le sceau à la vision, Il oindrait le Saint des saints, Il agirait à l’égard du péché, de l’iniquité, de toutes choses. Ils savaient bien imparfaitement comment la chose se ferait. Néanmoins il y avait une conviction vague, générale, et en même temps sûre, dans l’esprit de tout Juif, sauf, nous pouvons dire, la portion incrédule de la nation, que l’avènement du Messie serait ce qui changerait la face du monde, en même temps qu’il serait plus particulièrement, pour Israël, l’introduction de toute la bénédiction promise et attendue. Dès lors c’était une chose bien étourdissante que d’entendre annoncer une chose si solennelle par Celui qui se trouvait maintenant présent même au milieu d’eux, par Celui que Son précurseur, Jean le baptiseur, avait déclaré être le Messie, par Celui qui avait manifesté par des miracles qu’Il était réellement, à tout le moins, un docteur venu de Dieu. Et pourtant c’est Celui-là même qui, dès l’entrée, arrêta Nicodème par la déclaration la plus tranchante d’une nécessité qu’il n’avait jamais saisie auparavant ; et la chose était annoncée d’une manière si générale, qu’elle devenait aussi absolue pour un Juif que pour un Gentil. « Si quelqu’un n’est », etc. Aucune exception n’est supposée ; aucune question soulevée au sujet de la famille d’Abraham qui avait été choisie. C’était une chose que Dieu exigeait pour ceux qui étaient près, aussi bien que pour ceux qui étaient loin. « Si quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu ».
La conséquence en est que Nicodème adresse à notre Seigneur, comme nous le savons, une question bien dépourvue d’intelligence : Comment se peut faire une telle chose ? « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère et naître ? ». Mais du moins sa question prouve ceci, c’est que « né d’en haut » n’est pas du tout le sens du verset. Si le Seigneur avait conduit Nicodème à juger que tel était le sens, une telle question n’aurait pu être proposée. Non, Il voulait dire être « né de nouveau », né, pour ainsi dire, dès le commencement même. Il semble que c’est la manière la plus forte possible d’exprimer la chose ; dans tous les cas je n’en connais pas de plus forte dans l’Écriture. C’est donc là ce qui conduit notre Seigneur à faire la déclaration sur laquelle je désire m’étendre un peu ce soir. « En vérité, en vérité, je te dis : Si quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu ». Celui qui voit le royaume entre dans le royaume ; mais il n’y a point de possibilité de voir ni d’entrer, à moins qu’il n’y ait cette nouvelle naissance. Quels en sont donc la source et le caractère ?
Ici notre Seigneur explique la chose ; Il le fait d’une manière figurée, comme Il le fait habituellement dans Ses discours aux Juifs dans cet évangile. Dans le chapitre précédent, lorsqu’il y avait une question au sujet du temple, Il adopta cette figure pour marquer Son propre corps — Lui-même. Dans le chapitre qui suit, Il en prend une autre dans la circonstance des besoins de la femme samaritaine ; et « une fontaine d’eau » devient l’image de cette bénédiction infinie sur laquelle nous espérons nous arrêter un peu tout à l’heure ; et je pourrais parcourir ainsi cet évangile, et prouver que cette adoption de quelques figures bien connues embarrasse d’abord par le fait même que c’est une figure, mais ne jette aucune obscurité ; car ce n’est jamais là le but des figures dans l’Écriture, ni dans aucun écrit honnête. Le véritable but est plutôt de renfermer dans une seule parole la vérité qui, sans cela, pourrait demander à être développée dans plusieurs paroles ; en sorte qu’une parole devient ce qu’on pourrait appeler une parole faisant image pour représenter une vérité, et dès lors elle brille de la lumière même de Dieu. Et je ne doute pas qu’il en soit ainsi dans le cas présent. Or ces images étaient employées dans les prophètes de l’Ancien Testament, et employées aussi en connexion avec cette bénédiction même. C’est donc là ce qui, pour ainsi dire, mettait le Seigneur à même, avec une justice qui en appelait à la propre conscience de Nicodème, de censurer celui qui se trouvait dans la relation de docteur par rapport à Israël (car c’est là le sens) ; non pas, je pense, de quelque manière spéciale comme le maître, mais il y a l’emploi habituel de l’article pour marquer le contraste avec Israël, comme étant enseigné.
Notre Seigneur rappelle tacitement des passages dans l’Ancien Testament qui auraient dû rendre Son allusion et le sens de Ses paroles intelligibles pour Nicodème. Prenez, par exemple, Ésaïe 44. Dieu n’y avait-Il pas promis de répandre des eaux sur celui qui serait altéré ? N’avait-Il pas promis de répandre Son Esprit sur la postérité de Jacob ? N’avait-Il pas encore plus clairement déclaré, dans Ézéchiel 36, que lorsqu’Il aurait rassemblé Israël en sa terre, Il ôterait leur cœur de pierre, et mettrait en eux un cœur de chair, qu’Il répandrait sur eux des eaux nettes et mettrait Son Esprit au-dedans d’eux — ce qui forme précisément les deux éléments de la déclaration de notre Seigneur ? Ainsi donc, dans cet endroit, le Sauveur parle en effet bien clairement comme ayant toujours en vue ces figures de l’Ancien Testament. De fait, ce n’était pas quelque privilège absolument nouveau ; ce n’était, au contraire, que l’assertion, selon la dignité et la gloire qui Lui étaient propres, d’un besoin universel, d’une manière digne de Lui-même ; c’est-à-dire que le Seigneur donne en effet toute l’étendue de la vérité à cet égard qui se trouve dans toute l’Écriture ; mais alors Il ramène tout à un point final, et revêt la chose de cette force qui était propre au Fils de Dieu, s’Il prenait la place de docteur sur la terre. S’Il enseignait, Lui, comment se pourrait-il qu’Il enseignât simplement comme un autre ? « Jamais homme ne parla comme cet homme ». Ainsi donc, alors même qu’Il ne fait que prendre, pour ainsi dire, ce qui existait auparavant (du moins dans la prophétie), ce qui par conséquent aurait dû être connu d’ancienneté, Il donne néanmoins à la chose une profondeur caractéristique par la forme en laquelle Il la présente à Nicodème. Dès lors il ne s’agit nullement ni du baptême d’enfants, ni de recevoir un nouveau cœur, ou un nouvel esprit au-dedans ; mais : « Si quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit » — vérité incomparablement importante, primitive et pratique. Je ne nie pas qu’il y ait d’autres vérités plus propres à attirer les affections, et à les fixer sur la personne du Sauveur, amenant l’âme dans une plénitude de liberté, de paix, de joie, aussi bien que de puissance ici-bas. Assurément il y en a ; mais il n’en est pas une qui ait autant le caractère de fondement, sauf seulement Christ et Son œuvre dans laquelle Dieu Lui-même fut glorifié, et glorifié aussi d’une telle manière, qu’Il pouvait ainsi avec justice bénir un pauvre pécheur et lui donner Sa propre nature. Le Seigneur ici, avec la divine perfection qui Lui était propre, d’un seul mot, change tout, pour ainsi dire ; car tandis que la vérité est empruntée à d’autres, elles reçoit néanmoins une nouvelle beauté, et une telle divine énergie, que nous pouvons bien comprendre combien doit être glorieuse la personne qui profère la vérité d’une telle manière. « Si quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit ». C’est en vérité une nouvelle nature ; c’est ce qui n’a aucun fondement dans l’homme, et n’a de source qu’en Dieu ; c’est Dieu Lui-même qui en est le centre, qui le remplit dans la personne de Christ, de Son Fils, et qui seul, par conséquent, peut donner une nouvelle nature. Quelle est en effet la nature qu’il serait convenable de communiquer ? Ce doit être, et c’est en effet, la nature divine. « Si quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu ». C’est ainsi donc que nous arrivons aux conditions.
J’ai appelé l’attention sur la force de l’expression être « né de nouveau » que nous trouvons dans les premières déclarations. Puis nous avons l’expression plus brève du troisième verset développée dans le cinquième. Mais maintenant, si nous considérons la manière dont cette naissance est caractérisée, nous lisons : « né d’eau ». L’eau, dans l’Écriture, est employée habituellement comme la figure de la Parole de Dieu appliquée par l’Esprit. Elle peut être employée aussi pour marquer l’Esprit Lui-même dans Sa propre puissance ; mais toutefois je n’ai pas besoin de signaler l’étroite connexion qui existe entre ces deux pensées. Ici néanmoins, nous avons l’Esprit distinct de l’eau, et cela nous montre immédiatement la raison de la différence. L’eau est mentionnée, parce que Dieu veut appeler l’attention sur le caractère de ce qui est appliqué, sur ce qui agit moralement à l’égard de l’homme. Au premier abord il pourrait ignorer que ce qui lui a donné le sentiment de sa souillure, c’est l’Esprit de Dieu. Il est vrai qu’il doit toujours y avoir dans l’âme, toutes les fois que l’Esprit Saint opère ainsi, la conscience qu’il y a une action exercée — d’une sorte ou d’une autre. En un mot, il n’y a jamais, et il ne saurait y avoir, l’absence de la conscience de la chose, lorsqu’il y a une opération réelle de la part de Dieu. Mais alors il se pourrait qu’un homme ne comprît nullement que c’est l’Esprit de Dieu ; mais voici ce qu’il sait très bien, c’est que la Parole le juge — qu’elle le déclare coupable, et entièrement hors d’état d’être en la présence de Dieu. Ainsi l’eau est l’expression du fait que la Parole agit moralement avec l’âme, non seulement purifiant, mais convainquant l’homme d’être souillé. Il s’agit d’abord de la communication d’une nouvelle nature que l’homme n’avait pas auparavant. Et comme nous avons vu le caractère extérieur de cette action divine, de même nous en trouvons le caractère intérieur : « Si quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit ».
Arrivé à ce point, il peut être bon de rappeler quelques passages de l’Écriture qui montrent que, sous différents rapports, c’est là le sens indubitable du passage. Prenons ce que dit l’apôtre Paul, dans l’épître à Tite, chapitre 3, lorsqu’il déclare que Dieu nous a sauvés « par le lavage de la régénération et le renouvellement de l’Esprit Saint ». C’est à dessein que je ne vais pas au-delà de ce point, parce que le verset suivant présente en effet un caractère plus complet de bénédiction que ce que notre Seigneur exprime ici. Jusque-là, il y a une liaison bien évidente avec notre passage, quand même on supposerait que « le lavage de la régénération » présente une autre application de l’eau, ou une autre figure, toutefois cette « régénération » est évidemment en harmonie avec la vérité que notre Seigneur avait devant Lui, et qu’Il présentait maintenant avec force à Nicodème. En outre, quand nous lisons dans l’épître de Jacques (1, 18) : « Il nous a de sa propre volonté engendrés », nous voyons le commencement d’une vie que nous ne possédions pas auparavant. Ce n’était pas seulement que Dieu nous eût ainsi éclairés ; ce n’était pas seulement qu’il y eût des pensées, des vues, des vérités, communiquées à l’esprit ; mais il y a une nouvelle sorte de vie ou de nature que l’âme n’eut jamais auparavant. « Il nous a de sa propre volonté engendrés par la parole de la vérité ». Non seulement nous avons le fait que nous sommes engendrés de la part de Dieu, mais aussi la Parole de la vérité, le moyen instrumental. Cela se lie évidemment avec l’expression « né d’eau » dans notre verset de Jean 3. Et encore, nous trouvons dans la première épître de Pierre, chapitre 1, 22, 23 : « Ayant purifié vos âmes par l’obéissance à la vérité par l’Esprit » — nés « d’eau et de l’Esprit » — « pour [que vous ayez] une affection fraternelle sans hypocrisie, aimez-vous l’un l’autre ardemment d’un cœur pur, [vous] qui êtes régénérés non par une semence corruptible, mais [par une semence] incorruptible, par la Parole de Dieu vivante et permanente ».
Il n’est pas nécessaire d’entasser des textes sur un point qui, on doit le présumer, sera familier à la plupart de ceux qui sont ici ; mais j’ai pensé qu’il serait bon d’en donner justement assez pour montrer comment la chose se retrouve chez tous les écrivains inspirés de la dernière et la plus complète révélation de Dieu. J’ai donc à dessein choisi des passages de différents apôtres. C’est une vérité commune, que ce soient des Juifs ou des Gentils auxquels ils écrivent, que ce soient Paul, ou Pierre, ou Jacques, qui écrivent. C’est la même vérité fondamentale ; mais, de fait, elle reçut son expression la plus riche et la plus complète, sa forme la plus définie et en même temps la plus profonde, des lèvres de notre Seigneur Jésus Christ. Car telle me paraît être la communication divine dans Jean 3, 3, 5.
Une autre vérité d’une grande importance est annexée à celle-là. Non seulement il y a une nouvelle nature, une nature, en tant que communiquée par la Parole de Dieu, par le moyen de l’opération de Son Esprit, toujours indispensable, comme nous le voyons, pour l’entrée de l’homme ; mais en outre, comme la nature de l’homme ne peut jamais être rendue éthérée, pour ainsi dire, ni améliorée ou modifiée de manière à s’élever jusqu’à une certaine connaissance des choses de Dieu, ne peut jamais être changée en une nature divine, par un procédé spirituel quelconque ; de même, d’un autre côté, la nouvelle nature ne peut se détériorer, ne peut dégénérer en « la chair », ou en la nature de l’homme tel qu’il est. D’un côté, comme notre Seigneur le dit : « Ce qui est né de la chair est chair », ainsi de l’autre : « Ce qui est né de l’Esprit est esprit ». La chose participe du caractère de sa source. Nous voyons ici que ce n’est pas seulement l’instrument, mais le grand agent vivant, qui nous est présenté. Je regarde cela comme étant de la plus grande importance. Si le Seigneur avait présenté l’eau ou la Parole d’une manière partielle, cela aurait laissé la porte ouverte pour l’esprit de l’homme — qui est en réalité, après tout, compris dans l’expression « la chair » — et ses prétentions auraient conduit à un genre de rationalisme bien subtil. Mais il n’en est rien ; « ce qui est de l’Esprit, est esprit ». La Parole de Dieu est, indubitablement, ce que Dieu emploie ; mais pourtant, dans le sens rigoureux, l’homme n’est pas né de la Parole ; c’est par la Parole, mais non de la Parole seule ; il est né de l’Esprit, si vous considérez la source réelle, active et personnelle.
« Ne t’étonne pas », donc, dit-Il, « de ce que je t’ai dit : Il vous faut être nés de nouveau ». Ici Il applique la vérité de la manière la plus directe et la plus distincte, non seulement quant à l’homme, ni comme ce qu’il faut à tout homme qui désire entrer dans le royaume de Dieu, mais Il dit maintenant : « Il vous faut être nés de nouveau ». C’est là surtout ce qui conduit Nicodème à poser sa nouvelle question. En réponse à la demande : « Comment se peuvent faire ces choses ? » Jésus lui répondit et lui dit : « Tu es le docteur d’Israël, et tu ne connais pas ces choses ? En vérité en vérité, je te dis, nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage ». Évidemment c’est là une déclaration de la plus grande valeur, comme montrant la place de notre Seigneur Jésus Christ dans ce chapitre. Il parle comme Celui qui est familier avec Dieu ; comme Celui qui, non seulement agit de la part de Dieu, mais qui prononce avec l’autorité de Dieu ; comme Celui qui est absolument et parfaitement intime avec Dieu. « Nous disons ce que nous connaissons », dit-Il ; et l’expression implique une connaissance intime — une connaissance personnelle et intrinsèque ; non celle qui était donnée, ce qu’un prophète pourrait exprimer comme lui ayant été présenté, s’il en avait reçu la révélation. Jésus s’exprime comme connaissant Dieu et Sa gloire et en ayant la conscience. Voilà pourquoi, il semble, Il dit dans ce verset : « Nous disons ce que nous connaissons ». Dieu seul, Celui qui était Dieu, pouvait à juste titre parler ainsi, et nul autre. C’est donc dans la conscience de cette connaissance divine, que Jésus parle. En même temps aussi Il rend Son témoignage quant à ce qu’Il avait vu. Ce n’était pas seulement Celui qui était venu de Dieu, et qui dès lors s’en allait à Dieu ; mais c’était aussi Celui qui, tandis qu’Il était Dieu, parle de scènes de gloire dans lesquelles Il avait été. Il était avec Dieu, en même temps qu’Il était Dieu ; Il avait jeté les yeux sur ce qui convenait, si je puis ainsi parler, à la présence de Dieu ; Il avait la pleine connaissance de tout cela, non seulement de ce qui convenait à Dieu Lui-même, mais aussi de la scène où Dieu habite.
Ainsi donc, d’après cette parfaite connaissance de Dieu et cette parfaite familiarité avec le ciel, Il fait cette déclaration : « Nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu ». Or pour cette raison même, l’homme n’avait aucun goût pour cela ; — bien plus, non seulement l’homme en général, mais les Juifs n’en avaient pas. Leur scène, c’était la terre, et leur idée constante, fondée sur le témoignage de Dieu, comme Juifs, c’était Dieu se révélant ici-bas ; Dieu bénissant ici-bas ; Dieu abolissant le mal ici-bas ; Dieu délivrant Son peuple par des jugements ici-bas. Mais maintenant il y avait au milieu d’eux Celui qui différait essentiellement de tous ceux qui avaient jamais été sur la terre, Celui qui était réellement et exclusivement le Fils de Dieu. Mais ici, pour ainsi dire, Il prend, s’il est possible, une place plus intime que celle d’être simplement Celui que le Père reconnaît sur la terre, comme étant pour Lui bien-aimé et Fils ; car vous pourriez concevoir qu’une telle chose fût possible, sans qu’Il fût absolument Dieu dans le sens le plus étendu. Mais il y a l’union dans la personne de Christ, non seulement de la relation qu’Il a comme l’objet des délices du Père, mais de la nature même de Dieu Lui-même. En conséquence, il n’y avait pas une seule pensée dans la divinité à part de Lui, si toutefois il nous est permis de parler de la pensée comme appartenant à Dieu ; car, de fait, c’est une expression inexacte. Dieu ne pense pas — l’homme le fait ; mais Dieu connaît. Ainsi Jésus, le Fils de Dieu, avait cette connaissance absolue entièrement à part d’une révélation ; Il avait cette connaissance absolue de Dieu, de ce qui était en harmonie avec la présence de Dieu, avec la nature et le royaume de Dieu ; et conséquemment ici-bas sur la terre Il le communique aussi. Quelle place à occuper ! Quelle communion que celle où nous sommes introduits, bien-aimés frères, au milieu de cette mer de péché et d’iniquité, au milieu du soulèvement des hommes, orgueilleux dans la pauvreté de leurs propres pensées, et prouvant toujours qu’ils sont tombés et éloignés de Dieu ! Quelle merveilleuse chose que Celui-là nous soit ainsi présenté que l’homme veut rejeter et rejette en effet, en niant qu’Il soit Dieu !
Pendant que je m’occupe de ce sujet — sujet du plus profond intérêt possible — savoir, que Celui-là seul qui était homme, pouvait faire connaître Dieu à l’homme, j’ajouterai que je suis persuadé qu’il n’est pas dans la nature de la divinité, pour ainsi dire, simplement comme telle, de se faire connaître à l’homme ; et que le plan béni de Dieu Lui-même, qui était Son moyen pour nous sauver, est tout aussi nécessaire pour que nous Le connaissions, qu’il l’était pour nous sauver. Nous sommes plutôt portés à regarder l’incarnation de la Parole, le Seigneur Jésus Christ ici-bas, comme moyen de notre délivrance, et le fruit de Son œuvre dans l’expiation : nous sommes portés à moins estimer le privilège infini de connaître Dieu ; mais, après tout, connaître le seul vrai Dieu, et Celui qu’Il a envoyé, c’est la vie éternelle. Or c’est pour cette raison même que Dieu n’est jamais appelé la vérité, dans aucune partie de l’Écriture, ni rien de semblable ou d’équivalent. C’est une expression favorite du rationalisme et de l’incrédulité ; et voici pourquoi : c’est que l’homme, de lui-même, prétend connaître Dieu, mais de fait ne Le connaît jamais ; et le rationalisme, par le fait même que c’est la prétention de l’homme de connaître Dieu, de lui-même et en lui-même, ne peut y atteindre ; car Dieu n’est connu qu’en Christ, et pour cette raison même je ne puis connaître Dieu, précisément parce que je ne suis pas Dieu. À moins d’être participant de la nature divine, je ne puis Le connaître. C’est là la raison pour laquelle je viens d’insister sur cette vérité de la nouvelle naissance. Ce n’est pas simplement la foi, bien qu’il y ait sans doute la foi ; et la foi est le seul moyen possible pour être introduit dans la possession de cette nature. De plus, ce n’est pas seulement par la Parole, mais par l’application que l’Esprit Saint fait de la Parole ; par l’Esprit Saint, sans doute, pour ce qui nous concerne. Néanmoins c’est réellement la participation à une nouvelle nature, en vertu de laquelle nous connaissons Dieu. Or je dis que tant que ce serait simplement l’action de Dieu, s’il y avait uniquement cela, il ne pourrait jamais y avoir une telle participation à Sa nature ; car un Être uniquement divin ne saurait ainsi donner de Sa propre nature à l’homme, à moins qu’Il ne se fût révélé dans l’homme ; et ce n’est qu’en vue de Christ, et parce qu’Il est toujours présenté comme l’objet, qu’aucune âme ait jamais été rendue participante de la nature divine — qu’aucune âme soit jamais née de Dieu. Je n’ai pas besoin de dire que les saints de l’Ancien Testament étaient ainsi nés de Dieu. Ainsi notre Seigneur Jésus ne parle pas ici en vue de l’avenir, mais, de fait, d’une manière absolue, comme c’est Sa nature dans Jean, à moins qu’il n’y ait des exceptions expressément signalées ; c’est-à-dire qu’Il a devant les yeux et l’avenir et le passé ; Il regarde à travers tout le cours du temps jusque dans le royaume de Dieu. Et voici le passeport pour y entrer : il faut qu’un homme soit né de Dieu, ou, comme cela est expliqué ici, né d’eau et de l’Esprit.
Or la manière dont cela se fait, c’est, par le bon plaisir de Dieu, d’après Son amour souverain, à Lui, et Sa propre sagesse, de s’introduire Lui-même, pour ainsi dire, dans la nature de l’homme — de se révéler dans l’homme, aussi bien qu’à l’homme ; c’est-à-dire qu’Il demeure Lui-même dans une autre condition, dans laquelle il est parfaitement impossible que l’homme soit introduit, si ce n’est de cette manière bénie ; mais maintenant qu’Il se révèle dans un homme, moi qui suis un homme, je puis Le connaître. Par l’opération de l’Esprit Saint, selon Sa propre Parole, je puis être introduit dans une association vitale avec cet homme béni qui est Dieu. Et c’est ainsi que nous avons la preuve que les plus profondes vérités de Dieu, et celles qui pourraient paraître n’avoir aucune connexion immédiate avec ce dont nous venons de parler, sont des vérités essentielles : et c’est ainsi aussi que tout se trouve étroitement lié dans la foi des enfants de Dieu ; et tandis qu’ils admirent la merveilleuse manière dont il a plu à Dieu d’envoyer Son Fils né d’une femme — pensant uniquement à la chose comme à une nécessité pour l’abolition du péché — il peuvent apprendre qu’elle était nécessaire pour toute connaissance réelle de Dieu et toute communion avec Lui. Je ne puis rien connaître de Dieu, ni jouir en rien de Dieu, comme je Le connais maintenant et comme je jouis de Lui dans le christianisme, à moins qu’Il ne trouve bon de se révéler par le moyen de l’homme Jésus Christ. C’est-à-dire, pour me servir du langage du jour, tant qu’Il est simplement Celui qui est absolu, je ne le puis. Daignera-t-Il devenir relatif quant à moi ? Descendra-t-Il dans la condition dans laquelle je suis ? Car c’est là tout simplement le sens de ce qu’on entend par un langage si extraordinaire.
Il semble que c’est précisément là le besoin que notre Seigneur a ici en vue. Il affirme de la manière la plus forte ce qui Lui appartient comme Dieu : « Nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu ». Mais alors Il était descendu ici-bas pour parler à l’homme, et en conséquence la chose devint une question de témoignage. Il rend témoignage à la vérité que c’est le seul moyen par lequel l’homme puisse être introduit dans la félicité dont nous jouissons maintenant : il faut que l’homme soit né d’eau et de l’Esprit. Mais quelle réception ce témoignage trouva-t-il de la part de l’homme ? L’homme voyait les choses qui lui étaient propres, autour de lui, là où il était né et avait été élevé. Il ne se souciait pas des choses de Dieu ; bien plus, il était ennemi de Dieu. Éloigné de Dieu, il n’aimait pas entendre parler des choses de Dieu, ni de la sphère dans laquelle ces choses-là seules apparaîtraient. Telle est la tendance de l’homme tel qu’il est par nature : « Vous ne recevez pas notre témoignage ». Et il est remarquable que ces mots se trouvent immédiatement après ce que nous lisons dans le chapitre avant le nôtre, et qui semble une bien prompte réception des choses ; il y est dit, comme nous le savons tous, qu’ils crurent, contemplant les miracles qu’Il faisait ; mais il n’y avait aucune réception de Son témoignage. Il y avait une réception des faits — c’est-à-dire, qu’ils reçurent ce qu’ils pouvaient voir, et ce dont ils pouvaient juger. Or l’homme a toujours une meilleure opinion de lui-même à cause de cela, parce que le simple acte de recevoir les choses d’après des preuves place l’homme dans la position de juge : il conçoit, il tire des conséquences, il conclut, et il est un homme d’autant plus important parce qu’il le fait. C’est quelque chose qui s’accorde avec l’orgueil de l’homme, qui s’érige en juge, même quand il est question d’un miracle opéré par la puissance de Dieu ; tandis qu’ici c’est le témoignage de Dieu.
Qui est-ce qui n’éprouve pas tous les jours la chose même dont nous parlons ? Tant que les âmes demeurent sans être exercées, elles ne s’inquiètent pas de ce qu’elles entendent ; quand les hommes sont sérieux, ils doutent, ou tout au moins ils examinent et ils pèsent. Le double fait soit d’une résistance opiniâtre, soit de ce que vous pouvez appeler la réception indifférente d’un témoignage, prouve également qu’il n’y a aucune œuvre réelle dans la conscience. La raison en est simple. Si la chose pénétrait le cœur comme étant ce en quoi il trouve un profond intérêt, il s’y trouverait aussitôt de l’activité. Il pourrait même sembler qu’elle est trop bonne ; mais, malgré tout cela, le cœur serait profondément touché, et l’anxiété elle-même conduirait une personne à un plus ample examen. En même temps il y aurait le désir qu’elle fût vraie, toutes les fois que Dieu est le bienvenu pour l’âme ; et c’est là la forme que prend l’évangile : quand une personne est tout entièrement morte dans ses offenses et dans ses péchés, le témoignage de Dieu ne produit aucun effet. Il est tout aussi aisé d’une part, de le mépriser, que, de l’autre, d’en faire profession. L’effet de l’indifférence, c’est que vous trouvez soit la profession facile, soit l’opposition ouverte à la vérité. En un mot, les hommes passent soit à la forme d’une simple profession de foi d’une part, soit, de l’autre, à celle de l’incrédulité ouverte ; elles sont précisément, au fond, deux formes de la même chose dans l’esprit humain, en apparence totalement différentes, mais en réalité également de l’incrédulité. Tandis que, toutes les fois qu’une âme réalise l’importance de la vérité, la vérité, lorsqu’elle a été crue, touche nécessairement le cœur ; — et c’est là nécessairement le cas, pour la simple raison qu’en présence de ce dont Jésus nous rend témoignage, il est tout entièrement impossible d’avoir ce qu’on peut appeler cette foi accommodante. Il est impossible, si, étant justement condamné, et sentant que l’enfer serait nécessairement et devrait être ma portion, je crois que la grâce de Dieu en Christ m’en a délivré, en sorte que j’attends le moment avec assurance, où j’irai au ciel pour être avec Jésus ; — il est impossible, dis-je, que celui qui croit tout cela envisage froidement les choses. C’est pourquoi, lorsque vous trouvez cette espèce de foi traditionnelle, inerte et sans portée, qui reçoit les choses avec une extrême rapidité, et sans qu’il y ait aucune action réelle sur la conscience et sur le cœur, il est tout à fait évident qu’il n’y a aucune œuvre vitale de Dieu : c’est tout simplement une conviction humaine ou un sentiment humain dans l’esprit, et conséquemment une chose de nulle valeur. Notre Seigneur pose le cas selon Sa propre connaissance divine du témoignage, et nous fait connaître la résistance ou l’indifférence qu’Il rencontre de la part de l’homme. Mais en même temps Il fait entrevoir des choses plus élevées : « Si je vous ai parlé des choses terrestres, et que vous ne croyiez pas, comment croirez-vous, si je vous parle des choses célestes ? ». Ceci nous conduit à un point important qui modifie ce qui avait été posé. S’il y en a ici qui trouvent que cela est en dehors de leurs pensées ordinaires, j’espère qu’ils pèseront les paroles de notre Seigneur ; car c’est sur Sa vérité que je désire insister, et non sur des spéculations humaines.
Notre Seigneur Jésus avait parlé, de la manière la plus force, de la nécessité absolue de la nouvelle naissance pour tout homme, quel qu’il fût, afin d’entrer dans le royaume de Dieu. Nous devons en faire l’application et pour le passé et pour l’avenir à travers tout le cours des voies de Dieu. Maintenant, il y a un nouveau langage. Du moment qu’Il se présente comme introduisant dans sa plénitude le témoignage divin que l’homme ne reçoit pas, Il parle de la bénédiction dans un style beaucoup plus riche et plus précis. Tous ceux qui doivent se trouver dans le royaume de Dieu, soit dans les choses terrestres, soit dans les célestes, soit ici-bas, soit en haut, quand ce royaume sera établi et manifesté dans ses deux parties, il faut que tous ceux qui sont dedans soient nés de nouveau. Mais tandis qu’une âme qui reçoit l’évangile maintenant est née de Dieu, c’est bien loin d’exprimer la pleine vérité, que d’en parler simplement comme d’une nouvelle naissance. Ce n’est pas ainsi que Christ présente l’affaire, dans le discours même où Il insiste le plus sur la nécessité d’être né de l’Esprit. « Si je vous ai parlé des choses terrestres » — à l’égard desquelles c’était une condition essentielle d’être né de Dieu — « et que vous ne croyiez pas, comment croirez-vous, si je vous parle des choses célestes ? ». En connexion avec ces dernières, il dit : « Personne n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel : le Fils de l’homme qui est dans le ciel ». Ainsi Il confirme ce qui a été dit auparavant — savoir, qu’Il se présente comme étant bien véritablement homme, le Christ rejeté, le Fils de l’homme, mais aussi certainement Dieu. Le ciel était le lieu auquel Il appartenait, ou plutôt qui Lui appartenait. C’était là un royaume entièrement nouveau, et l’entourage en est tout aussi nouveau. Comme né de femme, né sous la loi, Il fut Lui-même vu et connu sur la terre et dans les limites du temps, et malgré toute Sa grâce, toute Sa puissance et toute Sa gloire, l’homme ne voulut point de Lui ; mais Celui qui était maintenant manifesté en chair ici-bas, était réellement le Fils unique, qui est au sein du Père, et revendique, même comme Celui qui est rejeté, le titre de Fils de l’homme qui est dans le ciel. Remarquez le langage avec soin. Ce n’est pas seulement qu’Il avait été dans le ciel, car cela est entièrement au-dessous de la vérité ; Il est là ; peu importe quand, peu importe comment — Il est toujours le Fils de l’homme qui est dans le ciel. Le fait qu’Il était l’homme qui était dans l’humiliation ne fit que fournir l’occasion d’une nouvelle gloire pour Dieu et pour l’homme, en même temps que c’était le point de départ d’une nouvelle et plus pleine connaissance de Dieu de la part de l’homme. Il y avait là Celui qui, étant Lui-même l’infini, entra dans ce qui était limité, afin que les hommes, comme tels, pussent entrer dans la connaissance de Dieu, et voir le Père en Lui. Il faut qu’ils aient affaire à la Parole ; il faut qu’ils écoutent Celui qui est homme, de même qu’Il est Dieu. C’était la grâce, mais c’était la vérité ; c’était la seule manière dont la vérité pouvait être révélée. Avant cela il n’y avait qu’une manifestation partielle ; mais la chose merveilleuse, c’est que la pleine manifestation de la vérité se trouve dans l’homme — dans Celui qui est divin, mais qui n’en est pas moins homme. Rien donc ne peut être plus éloigné de la réalité que la pensée que, parce que Christ est venu en chair, apparaissant dans une sphère limitée, la vérité ne peut être connue. De fait, jusqu’au moment où la Parole fut faite chair, la vérité ne pouvait pas être pleinement révélée. C’est précisément dans la combinaison d’éléments en apparence incompatibles, unis dans la personne de Jésus, que vous trouvez la vérité. « Car la loi a été donnée par Moïse ; la grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ ». C’est Lui seul qui met Dieu à même de montrer Sa justice en sauvant des âmes en grâce ; — qui en même temps s’est abaissé Lui-même et a glorifié Dieu au plus haut degré. C’est cet homme béni qui est le modèle de toute débonnaireté ; c’est Lui, néanmoins, qui efface toute la gloire de l’homme en un seul mot comme celui-ci : « Personne », dit-Il, « n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel ». Et ce n’était pas seulement qu’Il fût descendu. D’autres pouvaient y être ravis, comme nous le savons, par un acte de puissance ; mais Il pouvait prendre la place comme la portion même qui Lui était propre, et y entrer aussi simplement que possible quand l’heure serait venue. Il y a plus que cela ; comme nous l’avons vu, Il est dans le ciel. Ce n’était pas seulement une question d’y aller ; Il était « le Fils de l’homme qui est dans le ciel ». C’est donc là ce qui Lui appartient comme étant une personne divine, et ne pourrait être dit de nul autre ; et plus encore, cela appartient à cette personne divine seule, et à nulle autre. Comme homme, je ne puis m’élever au-dessus des choses de l’homme : telles sont les limites de l’esprit humain ; il ne peut par soi-même atteindre à Dieu, ni aux choses de Dieu, qui seul peut se révéler Lui-même — qui seul se révèle en effet Lui-même en la Parole — le Fils — et cela, d’une manière efficace, uniquement par l’Esprit Saint. C’est là la raison pour laquelle il est dit de l’Esprit de Dieu qu’Il est la vérité, comme cela est dit de Christ ; de Christ, comme envisagé objectivement, de l’Esprit, comme étant une puissance intérieure.
Le Seigneur Jésus, donc, ayant introduit de cette manière Sa propre personne divine, révèle ensuite la nécessité qu’une œuvre soit accomplie, afin de donner à Dieu le juste droit de conférer la bénédiction de Sa propre nature à l’homme pécheur. En conséquence Il la révèle ainsi : « Comme Moïse éleva le serpent au désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui, ne périsse point, mais » — quoi ? naisse de nouveau ? Non — « qu’il ait la vie éternelle ». Il y a évidemment ici une différence, et une différence du caractère le plus important et le plus significatif. Il n’est besoin d’aucune force de langage pour la présenter ; et même il n’est guère possible de l’exagérer. D’un autre côté, je ne nie pas du tout que si, dans les temps de l’Ancien Testament, quelqu’un était né de Dieu ou de nouveau, il eût la vie divine, ni que cette vie fût éternelle. Vous comprendrez donc qu’on ne met nullement en question ici le fait que tous les saints, du commencement à la fin, ont la vie éternelle. Nous sommes pourtant tenus de croire que le Seigneur est sage, et qu’Il avait une raison toute suffisante pour introduire à cette place une différence aussi marquée. Car maintenant, pour la première fois, après avoir déjà déclaré l’universalité de la nécessité d’être né de nouveau, lorsqu’Il en vient à exprimer l’application de cette vérité au croyant, fondée sur la rédemption, fondée, remarquez-le bien, sur Sa propre mort, comme Fils de l’homme élevé sur la croix, Il ne veut pas décrire la chose simplement comme une nouvelle naissance, mais Il lui assigne un autre mode et une autre qualité dans l’expression qu’Il en donne. Sans doute, Il est, Lui, le Fils, Celui qui vivifie tous les saints, et par conséquent pour moi ce n’est nullement une question, si les saints de l’Ancien Testament n’ont pas été aussi réellement vivifiés que nous-mêmes : assurément il fallait qu’ils le fussent, et ils l’ont été. Je tiens ceci, qu’il n’y eut jamais qu’un seul Sauveur, et que, par conséquent, la nouvelle naissance, dont tous ont besoin pour le royaume de Dieu, est toujours la communication, par l’Esprit, de la vie qui est dans le Fils de Dieu.
Néanmoins je maintiens avec une égale certitude, et sur l’autorité positive de la parole de mon Sauveur Lui-même, qu’Il refuse, Lui, quand il Lui plaît de décrire notre place, qu’Il refuse, si je puis le dire, de la confondre simplement avec ce qui appartenait à tous dans tous les temps. Ainsi, même pour cette vérité universelle et commune, dans son application à nous depuis la rédemption, Il emploie une expression particulière. De quelle façon merveilleuse donc l’Esprit de Dieu a montré, de cette simple manière, l’honneur qu’Il met sur Christ et sur la rédemption, quand Il présente ce fait glorieux, cette œuvre digne de Dieu — la plus grande, pour ainsi dire, en laquelle Dieu se soit jamais montré, même en parlant de ce qui est universel (dans le sens que cela s’applique à tous Ses enfants dans tous les âges et dans toutes les économies) ! Néanmoins le Sauveur le présente maintenant avec ce nouveau titre et cette qualité beaucoup plus élevée. Si nous sondons l’Ancien Testament nous pouvons trouver qu’il y est parlé de la vie éternelle, ou de ce qui lui est équivalent ; car nous ne tenons pas à des termes techniques, mais nous parlons des choses sous un point de vue pratique — nous parlons d’une réalité que notre Seigneur exprime, et qu’Il a préservée dans le récit inspiré comme une chose à laquelle il est de la plus haute importance que nous prêtions attention. Je dis donc que le Seigneur ne varie pas Ses phrases inutilement, mais que, s’Il donne une autre forme, Il veut que nous tenions compte de la différence. Avons-nous la douceur de la sagesse, si nous ne le faisons pas ?
Voici, il me semble, le résumé de ce que nous lisons dans l’Ancien Testament : par exemple il est parlé de « la vie éternelle » dans Daniel 12, et nous trouvons « la vie, à jamais », à la fin du psaume 133 ; mais nous pouvons remarquer ceci, dans ces deux expressions, « la vie, à jamais », et « la vie éternelle », qu’elles sont liées avec l’espérance de la présence et du règne du Messie, quand Il introduit le royaume de Dieu comme l’objet d’une manifestation visible. Mais la merveilleuse vérité qui apparaît dans Jean, c’est que la gloire de la personne du Fils, étant maintenant manifestée, nous introduit dans la bénédiction d’une manière entièrement indépendante de toute cette manifestation future. Nous n’attendons rien de plus : la raison en est, parce que nous l’avons, Lui. En conséquence, quoique le royaume puisse n’être pas encore venu dans ce sens-là, quoiqu’il n’y ait pas encore l’établissement de la bénédiction publique, quoique, de fait, les Juifs, au lieu d’être bénis, soient encore soumis à la malédiction sous laquelle ils se sont eux-mêmes placés : « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants », et que la colère soit venue sur eux au dernier terme (c’est-à-dire, pour le moment, la suspension complète des promesses, pour ce qui les concerne, et la remise du royaume), malgré tout cela, nous sommes introduits même maintenant dans une scène illimitée de bénédictions riches et divines, et voici la raison, c’est que nous avons Christ, et que nous L’avons ainsi et maintenant.
Ce qui rend la chose si touchante aussi bien qu’instructive, gît en ceci, c’est que nous avons maintenant la consolation et la joie d’une association personnelle avec Lui-même. Si nous étions seulement « nés de nouveau », ce serait assurément une grande miséricorde ; mais cela ne confère rien de cette nature-là. Sans doute, je trouve ce titre indispensable pour le royaume de Dieu, venant de Christ et par le moyen de Christ ; mais cela ne m’associe pas en termes formels avec Christ. Personne ne pourrait dire de Christ qu’Il fût né de nouveau : l’homme qui le ferait serait un blasphémateur, et nierait nécessairement la personne de Christ. Ainsi donc, quand nous parlons d’être « né de nouveau », ou que nous en entendons parler, s’il n’y avait que cette seule expression, cela nous empêcherait plutôt de réaliser que nous sommes identifiés avec Christ ; car cela nous rappellerait la différence essentielle qu’il y a entre ce que l’homme acquiert par grâce, et ce qui était en Christ. Mais du moment qu’Il parle de la vie éternelle, j’ai part immédiatement à cette bénédiction. Ma portion en Lui c’est la vie éternelle ; car Il est cette vie éternelle qui était auprès du Père ; de sorte qu’au lieu de distinction dans la manière dont le Seigneur parle de ma participation à la nouvelle nature, cet état béni est maintenant présenté d’une manière qui est vraie de Christ Lui-même. Il n’est pas seulement question d’être introduit dans une position commune, pour ainsi dire, du corps et de la Tête ; ce n’est pas là l’objet ici (car il y a toujours une chose plus profonde que cela dans Jean, qui, je crois strictement, ne traite pas de notre place dans le corps) : l’objet que Jean a en vue, c’est la communauté de vie et de nature, plutôt que l’union du corps.
Quoiqu’il en soit, c’est là précisément ce que nous trouvons ici ; c’est-à-dire que nous savons maintenant que Christ parle de Sa propre manifestation ici-bas, du témoignage divin qu’Il rend Lui-même, et cela non comme une simple déclaration authentique selon Dieu, mais comme un témoignage personnel et divin ; car telle est la portée du verset 11 : — « Nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu ». Ainsi nous voyons que la plénitude de la bénédiction est devenue nôtre. Il ne se contente pas de dire : « Il vous faut être nés de nouveau ». Cela fut toujours vrai, et c’est nécessairement vrai ; mais maintenant, bien qu’il s’agisse substantiellement de la même bénédiction, qui peut nier que le caractère dont Il la revêt, et sous lequel Il la présence à mon âme, porte son propre témoignage à cette vérité, que je reçois par grâce ce qu’Il a et ce qu’Il est ? Lui, le Fils, Il est la vie éternelle aussi bien que vrai Dieu. Mais à quoi servait-il, pour ce qui nous concernait, que Dieu soit ainsi manifesté en Lui ici-bas ? Il demeurait seul ; et l’homme aussi, demeurant hors de Lui, était mort aussi bien que dans d’impénétrables ténèbres. Lui, le Sauveur, est mort et ressuscité ; et je Le reçois, et je sais que « celui qui a le Fils a la vie », et que cette vie est la vie éternelle.
Mais si j’envisage simplement la croix du Seigneur Jésus Christ comme la base nécessaire de la justice divine, en même temps qu’elle était aussi la plus pleine manifestation de compassion envers moi, pécheur coupable et ruiné, cela ne suffirait jamais en soi pour établir mon âme en parfaite paix devant Dieu, encore moins cela me donnerait-il une connaissance adéquate de Lui. C’est pourquoi il se présente une autre expression, répétant, il pourrait sembler, le même résultat que dans les versets 14 et 15, mais en réalité découlant d’une source plus élevée encore ; « car Dieu », dit le Fils, « a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui, ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle ». Il n’y avait pas eu un mot auparavant au sujet de l’amour de Dieu, dans ce discours, pas plus qu’au sujet du monde ; c’était purement l’intervention du Fils de l’homme, et cela, sans doute, en vue de ce qui était absolument nécessaire. Tout comme il faut qu’un homme soit né de nouveau pour entrer dans le royaume, ainsi il faut que le Fils de l’homme soit élevé sur la croix, s’il devait y avoir une œuvre efficace en justice pour le pécheur. Mais maintenant il y a beaucoup plus ; car cela ne pouvait jamais satisfaire l’amour de Dieu — qui n’est que bien imparfaitement connu, s’il n’y a pas plus qu’un : « il faut ». Il n’en est pas ainsi. Que je voie ce qu’Il est, Lui ; que je connaisse ce qu’Il sent ; que j’aie le témoignage de Sa propre grâce en Christ ! Est-ce une faveur arrachée à Dieu ? Qu’ainsi n’advienne ! N’aime-t-Il point ? N’est-Il pas amour ? Laissez-moi écouter encore ce que Jésus nous dit, Lui qui savait tout, comme nul autre que Lui ne pouvait savoir ou déclarer ! Oui ; Lui, le Fils, connaissait Dieu parfaitement, et voulait Le faire connaître tel qu’Il est, et comme Il sent, même au sujet du monde. Ainsi donc, Il ajoute, couronnant cette révélation bénie, en Lui-même, de la grâce et de la vérité de Dieu, montrées dans Son œuvre, comme aussi dans Sa personne même — la couronnant, dis-je, d’une déclaration vraiment divine : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle ». Quelle chose bénie, mes frères, d’avoir cette vie éternelle, et de savoir que nous l’avons ; de l’avoir, aussi, non seulement comme ce qui devait arriver jusqu’à nous, comme les dépouilles péniblement conquises dans la rédemption, mais aussi comme le fruit gratuit, complet et spontané, pour ainsi dire, de Son amour, qui nous est donné en Celui qui était Lui-même l’objet le plus intime de l’amour du Père ! Ainsi envers ceux à l’égard desquels c’est ce dont ils sont le plus indignes, Dieu veut manifester ce qu’Il est, dans le don le plus précieux qu’Il pouvait Lui-même donner ; non seulement parce que je pourrais, moi, être béni d’une autre manière, mais parce qu’Il veut, Lui, selon Son propre cœur, me bénir pleinement. Il m’a donné cette vie en Son Fils, dont il n’est jamais parlé comme étant en aucun autre, une vie que je vois en Lui comme étant absolument parfaite, et parce que je la possède en Lui, je suis capable de communion avec Lui-même ici-bas.
Assurément, quelque bénédiction qu’il y ait d’avoir ce qui fait face à nos péchés et à notre misère, c’est incomparablement plus d’avoir le côté positif de la bénédiction, d’avoir ce en quoi Dieu Lui-même pouvait trouver et trouva en effet Ses délices dans Jésus, comme Il Le contemplait marchant en toute dépendance et obéissance, dans la lumière et dans l’amour — chose d’autant plus merveilleuse, parce que c’était dans l’homme sur la terre. C’est cette vie qui partage Ses pensées et Ses sentiments, qui entre dans toutes Ses joies, qui prend part à toute la douleur avec laquelle Il contemple l’homme rebelle et un monde ruiné, et maintenant, hélas ! nous devons ajouter, une chrétienté coupable. En Lui « était la vie ». Quelle chose bénie pour nous d’avoir en Lui cette vie même déjà mise à l’épreuve, en dépit de tous et au milieu de tous, comme s’élevant à tout ce qui est en Dieu, et pourtant exercée dans toutes les circonstances qui peuvent se rencontrer pour le cœur de l’homme ! Et c’est là, mes frères, en tant que nous possédons la vie éternelle en Christ, ce à quoi nous participons dans la grâce de notre Dieu ; car ce que nous vivons maintenant en la chair, nous le vivons dans la foi du Fils de Dieu, fondée sur la rédemption qu’Il a accomplie dans l’amour. Quant à moi, comme chrétien, ce n’est pas le vieux moi, mais Christ qui vit en moi : telles en sont la source et le caractère. C’est Christ aussi qui en est l’objet ; mais en même temps, avec l’objet, il y a la vie, et cette vie est en Lui-même dans le Fils de Dieu, même la vie éternelle.
Que le Seigneur veuille bénir Sa propre Parole, donnant à nos âmes de retenir fermement toutes les vérités que nous avons connues, mais d’apprendre aussi que Dieu est toujours actif dans Son amour, et voudrait nous donner une plus grande liberté et une plus grande plénitude par la réalisation d’un sentiment croissant de notre association avec Christ. C’est là assurément qu’a été le secret ; si en vérité nous avons déjà fait quelques progrès réels, cela a été toujours dans cette direction. Telles sont nos plus précieuses bénédictions ; et nous aurons, j’en suis persuadé, la preuve qu’il en est ainsi pendant toute l’éternité. Puissions-nous, en attendant, « être fortifiés en puissance par son Esprit dans l’homme intérieur » ; de sorte que le Christ habite dans nos cœurs par la foi, et que nous soyons enracinés et fondés dans l’amour, afin que nous soyons capables de comprendre la gloire qui est devant nous, et de connaître Son amour, lequel surpasse toute connaissance, et être ainsi remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu !