Écho du Témoignage:Les sympathies de Jésus et sa position isolée au milieu des hommes

De mipe
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Dans la Parole de Dieu nous trouvons, non seulement des vérités et des doctrines certaines, mais aussi, fait précieux ! toutes les relations entre Dieu et les hommes pleinement développées sur la terre ; et, jour par jour, nous pouvons voir clairement toutes ces choses dans la personne de Jésus. C’est une grande grâce de Dieu, qu’Il L’ait placé si près de nous que dans toutes nos circonstances ces relations sont visibles. Au fond, la vie de Jésus était comme la nôtre. Il fut tenté en toutes choses comme nous ; c’était bien Dieu manifesté en chair, mais c’était aussi la vie et l’expression d’une vie parfaitement agréable à Dieu.

Si nous voulons progresser dans la vie spirituelle, nous devons étudier le Seigneur Jésus, tant dans la grâce de Sa personne que dans les circonstances de Sa vie, et, en dernier lieu, dans la position glorieuse qu’Il occupe auprès du Père, et que bientôt nous partagerons avec Lui.

Dès le début, nous voyons en Christ l’accomplissement de la vie de la foi, qui fut mise à l’épreuve en Lui, et dont Il manifesta toute la perfection.

Jésus est pour nous un ami tendre et puissant, et, tout en voyageant à travers le désert, nous savons qu’à la fin, nous trouverons la gloire où Il est maintenant placé. C’est ce que nous voyons en Hébreux 12, 1-3 : « C’est pourquoi, nous aussi, ayant une si grande nuée de témoins qui nous entoure, rejetant tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si aisément, courons avec patience la course qui nous est proposée, fixant les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi ». Comme capitaine, Il est allé devant nous ; comme Berger, Il « met ses propres brebis dehors » et aussi, « Il va devant elles ». Il « a méprisé la honte et est assis à la droite du trône de Dieu. Car considérez celui qui a enduré une telle contradiction de la part des pécheurs contre Lui-même, afin que vous ne soyez pas, en étant découragés, las dans vos âmes ».

Nous voyons la vie divine dans cet homme qui marcha au milieu de toutes les difficultés et de toutes les tentations, qui les a surmontées toutes, et qui, seul, ne fut pas touché par le malin.

Maintenant, Il est entré dans la gloire, à la droite de Dieu, et nous partagerons cette gloire avec Lui lorsqu’Il apparaîtra, puisque nous Lui serons faits semblables.

Voyons un peu comment l’Esprit de Dieu nous présente Jésus au commencement de Sa vie, lorsqu’Il entre dans cette marche pénible de la foi.

Une chose importante à remarquer, c’est que la lumière manifeste tout ce que l’homme est.

Il est vrai que Dieu connaissait ce qui était dans le cœur d’Abel et de Caïn, avant que rien de ce qui s’y trouvait ne fût manifesté ; de même qu’Il voyait au milieu des Juifs un résidu en qui travaillait la grâce ; mais, sous la loi, les choses n’étaient jamais amenées à la lumière. Dieu était, si l’on peut parler ainsi, caché derrière un voile, et Il tolérait bien des choses à cause de la dureté des cœurs — ainsi que Jésus le disait à Ses disciples, car la pleine lumière n’était pas encore manifestée. Mais en Christ la lumière brilla dans le monde.

Dans le chrétien qui possède la vie de Christ, ce qui est vrai en Christ est vrai en lui, comme nous le voyons en 1 Jean 2, 8 : « Encore une fois je vous écris un commandement nouveau, ce qui est vrai en Lui et en vous, parce que les ténèbres s’en vont et que la vraie lumière luit maintenant ».

Il est toujours bon de ne pas oublier que dans la dispensation première, Dieu se cachait, mais envoyait certains messagers qui devaient révéler ce qui leur était confié sans toutefois faire connaître Dieu. La loi ne Le manifestait pas pleinement. Elle disait, il est vrai : « Tu aimeras », mais non pas : « Je t’aime ». Elle ne révèle pas un Dieu d’amour, un Dieu tel qu’Il est. Elle ne nous montre en Lui qu’un Dieu juste et exécutant la vengeance. Elle ne nous dit rien de ce qu’est Dieu pour l’homme, ni ce qu’Il est en Lui-même. La loi faisait bien connaître à l’homme ce qu’il aurait dû être pour Dieu, mais elle se tait sur ce que Dieu est pour lui. Un homme est sous la loi aussi longtemps qu’il est occupé de ce que Dieu exige de lui, au lieu de comprendre ce que Dieu est pour lui, ce qui produirait de bien plus excellents effets. Dieu étant ainsi caché réclamait l’obéissance en échange de la vie, il n’était nullement question d’être en état de se placer devant la présence de Dieu. Le souverain sacrificateur avait seul le droit d’entrer une fois par an dans le lieu très saint, car le chemin pour y entrer n’était pas encore manifesté, et Dieu tolérait bien des choses sans les approuver. Il y avait des cérémonies et des ordonnances destinées à rappeler à l’homme sa dépendance et à le mettre en relation avec Dieu, conformément à certaines choses qui agissaient sur la chair, et s’y adaptaient parce que l’homme était dans la chair, et que Dieu se mettait en relation avec lui. La sainteté d’un Dieu caché ne pouvait être vue, mais certaines cérémonies maintenaient les relations entre l’homme et ce Dieu qui demeurait caché. Mais quand Dieu se manifeste Lui-même il ne peut plus en être ainsi, car Dieu est saint et Il est amour. Il est parfait en sainteté, et l’homme doit nécessairement entrer en relation avec ce que Dieu est. Dieu peut pardonner au pécheur, le laver, mais Il ne peut supporter ce qui ne répond pas à Sa sainteté. S’il y a la grâce, il y a aussi la sainteté, et Dieu ne peut pas, à cause de Sa sainteté, supporter l’homme pécheur tel qu’il est, parce que « Dieu a les yeux trop purs pour voir le mal ». Méditons l’exemple de Jésus, la lumière sur la terre, entièrement séparé des pécheurs, ce qui constituait la parfaite beauté de Sa vie.

D’un côté, nous Le voyons seul, parfaitement seul ; Il est l’homme le plus isolé qu’il soit possible d’imaginer. Les disciples même ne savent pas sympathiser avec Lui. La femme de Samarie, à qui Il adresse de si touchantes paroles sur « l’eau jaillissant en vie éternelle », ne peut rien comprendre sinon « que le puits est profond ». Elle dit : « D’où as-tu donc cette eau vive ? ». Si Jésus dit : « Voyez les champs, ils sont déjà blancs pour la moisson », s’Il parle « d’une viande à manger » que les disciples ne « connaissent pas », il en est toujours de même. Il ne rencontre aucune sympathie réelle au milieu des hommes. Nous sentons combien cela dut lui être pénible, parce qu’Il avait un cœur d’homme, et aurait aimé trouver quelqu’un qui pût Le comprendre ; mais Il ne trouva rien nulle part. Quant à Lui, au contraire, nous le voyons sympathiser parfaitement avec tous. Jésus était l’homme le plus accessible, et surtout à la portée du simple, de l’ignorant, et même du plus dégradé des pécheurs. Il manifesta dans Sa vie quelque chose qui n’eut pas son égal ; non, il n’y eut jamais toute cette sainteté, tout cet amour qui sont au-dessus de toutes nos pensées ! Il y a tant d’égoïsme dans le cœur de l’homme, que l’amour de Dieu est pour lui une énigme beaucoup plus incompréhensible que Sa sainteté. Personne ne comprit Jésus, parce qu’Il manifestait Dieu. Je ne parle pas encore de Son œuvre, mais de ce qu’Il était, quand Il se manifesta au milieu du monde. Il devait montrer que toutes les cérémonies étaient imparfaites pour faire connaître Dieu tel qu’Il est et l’homme aussi tel qu’il est.

Aucune religion, comme telle, ne peut changer l’homme ; l’homme se revêt de religion comme d’une couverture, mais sa religion l’éloigne plus encore de Dieu.

La première chose que fait Dieu, c’est de nous mettre à nu dans Sa présence. Il nous enlève tout, Il s’occupe de nous et non pas de notre religion. Alors quand tout est ôté, nous nous trouvons devant Lui tels que nous sommes. Eh bien, c’est ce qui eut lieu quand Jésus était ici-bas, et pour cela, Il fut mal reçu et se trouva en conflit avec tous. Il est impossible que nous aimions à nous trouver en la présence de Dieu tels que nous sommes. Un homme habitué à la saleté ne sait pas qu’il est sale, parce que toute sa manière de vivre y est conforme ; mais s’il se trouve dans des circonstances qui l’éclairent sur lui-même, il sera dégoûté de voir ce qu’a été sa vie entière. Tel est le cœur de l’homme ; mais quand la lumière de Dieu éclaire son âme et sa conscience, il se voit tel qu’il est réellement, en la présence de Dieu, quoique, sans doute, il y ait plus d’un défaut dans sa perception. Cela est très humiliant ; nous ne l’aimons pas, parce que c’est trop pénible. Je le répète, devant Dieu, il ne s’agit pas de notre religion, mais de nous-mêmes.

Tel est l’effet inévitable de la présence de Dieu dans le monde. La lumière nous montre en Dieu toute condescendance, tout amour, toute grâce, et dans l’homme un égoïsme qui se trahit devant Dieu. On voit que l’homme ne peut pas être sauvé par lui-même. Tel dit : « Permettez-moi d’aller premièrement ensevelir mon père ». Cela ne revient-il pas à dire : « Il y a quelqu’autre chose qui tient la place quand Christ m’appelle ; je n’ai pas la volonté de servir Christ entièrement » ? « J’ai acheté cinq couples de bœufs », dit un autre, et un troisième : « J’ai épousé une femme ». Qu’est-ce que cela signifie ? Que le cœur est fixé sur un tout autre objet, qu’il préfère ses bœufs au festin préparé par Dieu. Ainsi tout est rendu manifeste et le cœur est mis à nu.

Tout disparaît devant le témoignage de Dieu. La propre justice et l’orgueil de l’homme le portent à se cacher son état vrai, afin de tirer profit d’une religion qui descend de ses ancêtres. Mais lorsque Jean le baptiseur vit venir à son baptême les pharisiens et les sadducéens, il leur dit : « Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Faites donc du fruit convenable à la repentance, et ne pensez pas à dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ; car je vous dis que Dieu peut, de ces pierres, susciter des enfants à Abraham » (Matt. 3, 7-9). C’est Dieu qui travaille, comme il Lui plaît et dans Sa propre puissance, pour créer des enfants à Lui-même. Toutes vos prétentions comme descendants d’Abraham sont sans valeur devant Dieu. Il travaille par cette suprême puissance par laquelle Il peut même de pierres susciter des enfants à Abraham ; et voilà pourquoi Il ne tient aucun compte de votre justice : il Lui faut d’abord des pécheurs.

Il y a encore une autre chose à remarquer ici. Jean dit (Matt. 3, 11, 12) : « Lui vous baptisera de l’Esprit Saint et de feu. Il a son van en sa main, et il nettoiera parfaitement son aire ; et il assemblera son froment au grenier, mais il brûlera la balle au feu inextinguible ».

Jésus va établir Son royaume, et cela bientôt. C’est un royaume dans lequel tout ce qui n’est pas selon Son cœur sera brûlé par le feu. Tel fut le témoignage de Jean. « La loi et les prophètes furent jusqu’à Jean ; depuis lors le royaume de Dieu est prêché ». Dieu avait donné la loi à ce peuple qu’Il avait rassemblé et rangé autour de Lui-même ; Il avait envoyé des prophètes qui, témoins momentanés, engageaient les Juifs à marcher selon la loi. Jean-Baptiste vint leur annoncer une chose toute différente : « Le royaume des cieux est proche ». Dieu se prépare à établir un nouvel ordre de choses. Êtes-vous en état d’y entrer ? Avez-vous assez d’énergie pour y pénétrer ? Le jugement y est aussi. « Il a son van dans sa main ». Avez-vous du fruit ? Sinon « la cognée est déjà mise à la racine des arbres ». « Ne pensez pas en vous-mêmes, nous avons Abraham pour père ». Voilà ce qu’enseignait Jean, telle est la place qu’il prend. Quant à Jérusalem, elle allait être mise de côté, et Jean prêche le témoignage de la repentance et le royaume prêt à être établi. Il se présente afin d’attirer toutes les pensées vers Jésus. Après avoir fait publier la parole de la repentance, le Seigneur Jésus se présente Lui-même à nos cœurs et à nos âmes. Reposons-nous, faisons reposer nos pensées sur Celui qui se montre à nous personnellement.

Le but de Dieu n’est pas seulement de faire sentir le péché (quoique cela doive être produit), mais de faire connaître Jésus, et placer l’âme dans la joie de Dieu Lui-même — d’agir en grâce envers elle afin qu’elle s’oublie elle-même pour être remplie de la pensée de Jésus. Voici comment Dieu s’y prend : Il présente le Seigneur comme « une racine sortant d’une terre altérée », il n’y a en Lui aucune beauté pour l’homme, comme il y en avait dans le temple ; non, rien en Jésus de ce qui attire la chair et pourrait la tenter. C’est au contraire une racine « que nul ne désire ». Il n’y a absolument rien qui Le rende aimable aux yeux de la chair. Qui est-ce donc ? C’est un homme pauvre qui s’en va prêchant ! « Il n’a pas où reposer sa tête ». C’est un homme condamné par toutes les autorités cléricales, par tous les hommes sages, par tous les pharisiens. Les sadducéens Le condamnent, les prêtres Le condamnent. C’est ainsi que fut reçu Jésus ! « En Lui il n’y a nulle beauté qui fasse que nous le désirions ». Il était nécessaire qu’Il se présentât ainsi pour voir si l’âme saurait discerner Dieu, et parce qu’Il ne voulait pas donner nourriture aux sentiments charnels. Il doit mettre le cœur à l’épreuve, pour voir si Dieu est assez pour le cœur, et si la beauté morale qui est en Dieu — Son amour, Sa sainteté, Sa Parole qui pénètre le cœur ; en un mot, si tout ce qui est infiniment précieux dans la nature divine — peut être discernée par l’homme.

Quand Il vient comme la lumière, Il ne s’adapte jamais à ce qu’Il va détruire dans le cœur. L’homme le ferait et appellerait cela de la religion, mais ce serait simplement cacher Dieu ou Le renier. Ainsi le Seigneur Jésus se présente exempt de tout ce qui peut attirer l’homme naturel et c’est ce que nous trouvons ici. Naturellement chaque témoignage de grâce et d’amour nécessaire à nos pauvres cœurs se trouve là ; mais rien pour satisfaire leurs désirs. Le témoignage manifesté par Jésus était parfait, et plaçait devant le cœur la grâce nécessaire pour le rendre capable de goûter la grâce même de Dieu.

Jésus s’est montré à notre foi, dans toute la grâce de Sa personne divine ; mais Il prit place au milieu des hommes comme n’étant rien, sinon l’objet de la foi.

L’ange apparaît à Joseph dans un songe et lui dit : « Ne crains pas de prendre auprès de toi Marie ta femme, car ce qui a été conçu en elle est de l’Esprit Saint ; et elle enfantera un fils, et tu appelleras son nom Jésus, car il sauvera son peuple de leurs péchés » (Matt. 1, 20, 21).

C’était comme Osée que Dieu fit nommer Josué, ce qui signifie Sauveur, parce qu’Il l’avait chargé de faire entrer Israël dans la terre de Canaan. C’est Dieu Lui-même, c’est Jéhovah qui vient comme Sauveur. C’est la première chose qui nous est présentée. « Voici la vierge sera enceinte, et elle enfantera un fils et on appellera son nom Emmanuel, ce qui interprété est Dieu avec nous ». Quelle grande et précieuse vérité — « Dieu avec nous » ! Alors Dieu, si nous pouvons parler ainsi, recommence à nouveau avec l’homme.

Aussitôt que Jésus paraît, Satan cherche à Le détruire. Il est étonnant de voir combien l’homme est oublieux. Les mages venus d’orient ont reconnu Jésus, roi des Juifs, né à Bethléem ; ils avaient rendu témoignage à Emmanuel, le Fils de David. Les bergers, après avoir adoré, avaient répandu au loin les paroles des anges, et, malgré tout cela, Jésus, quoique approuvé de Dieu, fut désavoué et rejeté par les hommes.

Dieu recommence l’histoire entière des Juifs, dans la personne de Jésus. Il appelle Son fils hors d’Égypte où Il L’avait envoyé, parce que les hommes voulaient Le tuer dès Son entrée dans le monde. Israël était réellement perdu, et Dieu est obligé de recommencer toute son histoire, dans la personne de Jésus. Hérode cherche le petit enfant, afin de le faire mourir. Nous voyons l’opposition se manifester contre Jésus dès le berceau.

Satan ne manque pas de moyens charnels pour persuader aux hommes d’en finir avec Dieu. Sa grande œuvre consiste à nous fournir des motifs assez puissants pour nous faire agir sans Dieu et L’éloigner de nos cœurs. Ici nous trouvons de quelle manière il commence. Il soulève Hérode contre Jésus. Alors Joseph prend le petit enfant, et se sauve en Égypte. Après cela il revient en Israël et se fixe à Nazareth, car il était écrit : « Il sera appelé Nazaréen ». De fait, c’est là que Jésus commence au milieu du monde. Et qui donc demeure là, à Nazareth ? C’est Jéhovah, le Sauveur, « c’est Emmanuel ». Et quelle est cette ville ? Un si mauvais endroit qu’il suffit d’être trouvé là, pour que les hommes s’écrient : Ah ! je n’en veux pas. Nathanaël dit à Philippe : « Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? ».

C’est Dieu que je vois, de prime abord, dans la personne de Jésus, mais Dieu dans les circonstances que la chair repousse parce qu’elle est mauvaise. Pour connaître Dieu, la chair doit être entièrement mortifiée, et dans nos cœurs la grâce doit nous conduire à apprécier l’amour de Dieu en dépit de la chair. Telle est l’histoire de la vie chrétienne ! Extérieurement, Jésus n’était qu’un pauvre Nazaréen ; mais la perfection était dans Ses voies et dans Son cœur, et se manifestait au milieu de toutes les difficultés, de tous les mépris, de tout ce qui était faux. La foi seule pouvait discerner les voies de Jésus, à travers le dénuement et toutes les misères. Le cœur brisé voyait cette perfection de bonté se manifester devant chaque besoin, chaque inquiétude. Il est nécessaire que nos cœurs voient aussi, dans cet homme méprisé, Dieu Lui-même se révélant à nos âmes et prenant place au milieu de nous.

Puis Jésus vient à Jean pour être baptisé. Jean s’en défend parce qu’il connaît la dignité de Sa personne : « Moi, j’ai besoin d’être baptisé par toi, et toi, tu viens à moi ? ». Jésus répondant, lui dit : « Laisse faire maintenant, car ainsi il nous est convenable d’accomplir toute justice ». Qui trouvons-nous ici ? C’est le Seigneur Jésus et Sa personne reconnue ; mais, malgré cela, Il veut prendre place avec le moindre des saints ; « il nous est convenable d’accomplir toute justice ». Qui sont-ils ces nous ? C’est Jean et Lui-même. Où se place-t-Il ? Il se place en connexion avec le premier mouvement de l’Esprit dans le cœur. Je me place avec ceux qui se repentent, dit Jésus. Il y en a qui viennent pour être baptisés, moi aussi je viens pour être baptisé. Aussitôt qu’il y a un mouvement de repentance dans le cœur du pécheur — une réponse au témoignage de la Parole — Jésus prend place là, avec ce cœur. Non seulement Il manifeste comme objet ce qui, par la foi, devient le crucifiement de la chair, mais Il va avec le cœur aussi, et le pauvre cœur voit tout cela ; oh ! quelle consolation pour nous ! Celui en qui la plénitude du Père était manifestée est là, et c’est le Fils Lui-même ! Une âme est-elle brisée ? Eh bien ! Jésus est avec elle, si elle est dans la crainte parce que « la cognée est déjà mise à la racine des arbres ». Il est là, pour l’encourager et lui montrer Sa grâce. Il prend place avec Son peuple et manifeste la parfaite bonté de Dieu. C’est Lui-même qui a produit ce mouvement de repentance dans le cœur, et Il prend Sa place avec cette âme ; Jésus est là ! S’Il est pour nous le Dieu très-haut, Celui qui manifeste toute cette lumière, Il est là aussi comme homme, prévenant nos moindres besoins. Il est avec nous, croyants, dans toute notre misère et dans toutes nos circonstances.

La conséquence du baptême de Jésus, c’est que les cieux Lui sont ouverts. Ce n’est pas seulement le Dieu incarné, mais le ciel est ouvert sur Lui ; Il a la pleine approbation de Dieu, et ainsi nous voyons toute l’étendue de cette grâce présentée aux pécheurs. Le ciel n’avait jamais été ouvert auparavant. Dieu avait envoyé des messagers, mais il n’y avait jamais eu sur la terre un homme sur qui le ciel s’était ouvert.

Quand Jésus eut accompli l’œuvre de la rédemption, Il nous plaça dans la même position que Lui-même. « Je monte vers mon Père et votre Père ; vers mon Dieu et votre Dieu ». Le ciel est ouvert, il n’y a plus de voile sur notre cœur.

Comme homme, Jésus était parfaitement juste, et, quoiqu’Il se plaçât dans la position de ces pauvres pécheurs qui s’approchaient de Dieu, Il n’en était pas moins agréable à Dieu ; et même Jésus ne fut jamais aussi agréable à Dieu que lorsqu’Il portait nos péchés sur le bois. C’est au moment de Sa mort qu’Il glorifia parfaitement Dieu en tout ce qu’Il était comme homme, et qu’en même temps Il rendit témoignage à l’amour parfait, infini de Dieu pour les pécheurs.

Le ciel est ouvert sur Jésus. — Eh bien ! il l’est aussi entièrement sur nous. Aucun péché ne peut être toléré devant Dieu ; tout ce qui n’est pas de Christ, sur qui le ciel pouvait être ouvert, Dieu le voit et Il ne peut pas tolérer le péché. Mais, quant à nous, il n’y a plus de voile ; nous contemplons Sa gloire en Jésus, à visage découvert, et la gloire de Dieu brille sur l’homme qui est en Jésus de la même manière qu’elle brilla sur Jésus Lui-même. Tout ce qui n’est pas Christ est condamné. Tout ce qui est répréhensible est manifesté par Lui !

Il découle une autre conséquence de l’acceptation de Jésus : c’est l’Esprit de Dieu qui descendit sur Lui comme une colombe, et la voix du ciel qui se fit entendre, disant : « Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui je prends mon bon plaisir ».

Telle est la position que prend Jésus. Il manifeste Sa grâce en témoignage envers l’homme quand il est encore dans ses péchés ; Il s’adapte aux circonstances du pécheur dans son état le plus dégradé ; Il s’identifie avec lui dans les premiers pas qu’il fait sous la grâce, mais, en même temps, nous entendons, quant à Lui, une voix disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ». Voilà l’homme parfait dans la présence de Dieu, l’ami des pauvres pécheurs, et l’expression de tout ce que Dieu aime à voir dans l’homme, au milieu du monde.

Mais poursuivons (Matt. 4). Si nous sommes enfants de Dieu, Ses bien-aimés enfants, par la foi, aimés comme Jésus Lui-même est aimé (ainsi qu’Il nous le déclare : « Afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi en eux »), par la grâce, nous sommes dans la même position que Lui dans la présence de Dieu. Mais il est nécessaire que cette personne, parfaitement bien-aimée, soit mise à l’épreuve. Il est nécessaire que nous soyons, nous aussi, éprouvés (non pas simplement pour savoir si nous sommes enfants de Dieu, ni en tant que pécheurs ; comme tels, nous avons déjà été jugés et nous savons que nous sommes perdus) ; il est nécessaire que la grâce agisse, et quand il est question de la grâce, c’est toujours la grâce parfaite de Dieu envers les pécheurs. Tout ce qui est bon doit être du côté de Dieu, car, en l’homme, il n’y a rien. La lumière manifeste qu’il n’y a rien en Dieu qui ne soit bon, et qu’en nous rien n’est bon. Cet amour de Dieu en nous produit une nouvelle vie. Nous sommes comme Jésus dans la position d’enfants de Dieu ; mais alors, l’Esprit de Dieu étant en nous, il faut que nous soyons mis à l’épreuve. Il y a bien des choses qui nous empêchent de jouir de Dieu. Il y a l’égoïsme, l’amour du moi, la légèreté. Ainsi il faut que nous soyons mis à l’épreuve comme Jésus l’a été. Paul dit : « Nous nous glorifions aussi dans les tribulations…, et l’espérance ne rend pas confus, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs ».

Ainsi nous avons la conscience d’être enfants de Dieu, étant considérés par Lui comme Jésus Lui-même. Alors tout est commencé, mais tout n’est pas fini. Quant à l’acceptation, oui vraiment, tout est fini. L’enfant que Dieu vient de me donner est bien réellement mon enfant, quoique son éducation ne soit pas achevée, mais il est aussi réellement mon enfant, quoique nouveau-né, qu’il le sera à vingt ans.

Jésus, reconnu de Dieu, prend Sa place suivant notre faiblesse, et « il est conduit, par l’Esprit, dans le désert pour y être tenté par le diable ». Satan cherche toujours à nous faire oublier notre position comme enfants. De nous-mêmes, nous sommes les esclaves de Satan, mais nous avons été rendus libres par Dieu. En Éden, Satan voulut que l’homme abandonnât son premier état, et il réussit. Il y eut des anges qui ne gardèrent pas leur premier état, et Adam non plus ne garda pas le sien. Quelle que soit la position dans laquelle l’homme ait été placé, il a toujours failli. Nadab, Abihu, Salomon, ne purent garder l’état dans lequel ils avaient été placés. Satan cherche toujours à nous faire tomber. De là, quoique Dieu place dans la bénédiction, Il place aussi dans l’épreuve, et pourtant nous savons que « Celui qui a commencé la bonne œuvre en nous l’achèvera jusqu’à la journée de Christ ». Si Jésus mène les brebis dehors, « Il va devant elles ». Satan se lève pour nous faire tomber, si possible, mais il faut dans ce monde que l’homme endure les tentations du diable. Eh bien ! Christ aussi les a endurées, et, dans cette position, Il agit comme nous devrions agir nous-mêmes. Ce n’est pas tout d’abord qu’Il dit à Satan : « Arrière de moi » ; mais Il se place dans la même position que nous, et jeûne quarante jours et quarante nuits. Mais Il est là, avec Celui qui Lui a dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ». Il a la conscience qu’Il est le Fils de Dieu ; toutefois, comme homme, Satan commence à Le tenter : « Fais quelque chose, dit-il, incompatible avec ta position, quelque chose qui ne soit pas de l’obéissance, pour te plaire à toi-même. Si tu es le Fils de Dieu ordonne, afin que ces pierres deviennent du pain ». Mais Jésus lui répond : « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ».

Si Jésus eût obéi à Satan, comme fit le premier Adam, Il serait tombé ; mais Il ne le pouvait point. La grâce Le place dans toutes les difficultés où nous pouvons nous trouver nous-mêmes. Ce qui est précieux pour nous (qu’importent les circonstances), c’est qu’en Jésus, non seulement nous trouvons la vie, mais aussi l’entretien de cette vie.

J’ai la vie, parce que Dieu me l’a donnée ; mais dans le sens pratique, si je ne mange pas, je ne puis pas vivre (Jean 6). Dans nos âmes, il n’y a pas une seule qualité spirituelle qui ne vienne de Dieu. Et, en outre, voyez de quelle manière pratique Jésus agit. Il n’y a pas un seul mot dans la Parole de Dieu qui ne puisse nourrir nos âmes, et par conséquent, il est important pour nous de savoir comment manier cette Parole par la puissance du Saint Esprit, afin de pouvoir garder Satan à distance. « Alors le diable le transporte dans la sainte ville, et le met sur le faîte du temple, et il lui dit : Si tu es le Fils de Dieu ; jette-toi en bas, car il est écrit : Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, et ils te porteront sur leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre quelque pierre ». Satan Lui cite une promesse, mais Christ ne veut pas abandonner la position d’obéissance et Il lui répond : « Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu ». Nous avons ici un principe de la plus haute importance. Nous avons, il est vrai, toute la Parole comme moyen de gagner la victoire sur Satan ; mais c’est dans l’obéissance la plus simple que nous trouvons la force. Si Christ n’a pas un mot de Dieu, Il ne fait rien. Il vint pour faire la volonté de Son Père, et, si ce qu’on Lui demande n’est pas selon Sa volonté, Il n’agit pas.

L’affection vraie de Marthe et de Marie les conduit à prier Jésus de venir en disant : « Celui que tu aimes est malade ». Cet appel était bien touchant, mais le Seigneur n’y répond pas immédiatement. Il n’avait rien reçu de Dieu et Il n’y va pas. Il n’écoute pas les affections naturelles. Il avait, il est vrai, guéri d’autres malades, mais s’Il avait guéri Lazare, Marthe et Marie n’auraient rien appris de plus. Jésus souffre alors que Lazare meure, et permet à leurs cœurs de sentir toute l’amertume de la mort, afin qu’elles apprennent que la résurrection et la vie sont là.

Telle est l’obéissance qui est le principe de la vie et non la règle seulement ; et comme chrétien, je ne devrais faire que la volonté de Dieu.

Mais, en outre, je trouve ici un autre principe important, savoir, qu’en Dieu je devrais avoir une confiance parfaite telle, qu’il soit inutile qu’elle soit mise à l’épreuve. C’est tenter Dieu que de douter de Son amour : je devrais tellement compter sur Son amour et Sa fidélité, que je n’eusse pas même besoin d’y penser.

Satan dit encore à Jésus : « Jette-toi en bas ». Ah ! je n’ai pas besoin de cela, pense Jésus ; je sais parfaitement que Dieu me gardera. Les Juifs dirent : « L’Éternel est-il au milieu de nous, ou n’y est-il pas ? ». Eh bien, en cela, ils tentèrent Jéhovah. Nous devrions avoir en Dieu une assurance telle que faire Sa volonté fût notre unique pensée.

Aussitôt que le diable dit à Jésus : « et m’adore », alors c’est ouvertement Satan, et le Seigneur répond : « Arrière de moi… Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et tu le serviras lui seul ».

Les deux grands principes dans lesquels marcha Jésus sont : l’obéissance à la Parole, sans aucune volonté propre, et une confiance parfaite en Dieu. Nous aussi, nous pouvons compter sur Dieu, parce que nous sommes sûrs de L’avoir pour nous.

Je voudrais aussi attirer votre attention sur la manière dont Jésus se plaça dans notre position. Nous Le voyons prendre place avec des pécheurs qui avaient besoin de repentance ; mais, dans l’acte qui était le commencement de la vie divine en eux, s’unissant avec eux dans ce baptême où leur cœur répondait au témoignage de Dieu à l’égard de leurs péchés. Ils étaient réellement les excellents de la terre, ces pauvres publicains et pécheurs.

Nous trouvons Jésus dans la position de Fils obéissant, et accomplissant ainsi toute justice. Le ciel s’ouvre. La tentation est-elle là ? Jésus s’y trouve aussi. Il est partout, afin de pouvoir sympathiser avec les pécheurs. Il se présente dans ce monde, c’est Dieu Lui-même qui vient. C’est un Dieu qui s’est placé dans une position telle, que la chair n’y trouve rien. Il nous faut absolument apprendre que le cœur doit apprécier Dieu dans Son amour, dans Sa sainteté au milieu d’un monde entièrement adonné au malin.

Quelle bénédiction d’avoir Jésus ! Il se met à notre place et nous avons affaire avec un Dieu qui s’est manifesté au milieu du monde, et qui nous voulait pour Lui-même, mais sans péché. Ayant ôté nos péchés, Il nous attire à Lui-même, pour nous amener à jouir de ce qu’Il est, en dépit de tout obstacle et de tout ce qui est de la chair. Il veut que nous jouissions parfaitement de ce Dieu que, par Sa grâce, nous avons connu tel qu’Il est.

Que Dieu nous donne d’apprécier à sa juste valeur la parfaite beauté de ce Jésus qui est venu vers nous. Nous Le connaissons. Ah ! que nous sommes heureux d’être rendus capables de dire : « Je sais en qui j’ai cru, et je suis assuré qu’il peut garder tout ce que je lui ai confié ».

Que Dieu nous montre toute la perfection de Jésus, et cela même au milieu des tentations ; car nous trouverons la beauté de Celui qui ne nous abandonnera pas jusqu’à ce qu’Il nous ait placés dans la même gloire que Lui-même.