Livre:Christ dans la gloire/Chapitre 7

De mipe
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L’apôtre a placé devant nous la nouvelle sacrificature de Christ (chap. 7), impliquant les bénédictions de la nouvelle alliance (chap. 8). Maintenant, dans le chapitre 9, il présente le nouveau sacrifice de Christ dans toute sa valeur, en même temps que le nouveau sanctuaire auquel il donne accès.

Le sanctuaire terrestre et ses sacrifices matériels (v. 1-7)

v. 1-5 — L’apôtre fait d’abord mention du tabernacle d’autrefois ; non pas pour parler en détail de ses ustensiles, aussi instructifs soient-ils du point de vue symbolique, mais pour montrer par contraste la supériorité du sanctuaire céleste.

Nous apprenons que, bien qu’il y ait eu des ordonnances pour le culte lié au tabernacle, c’était néanmoins essentiellement un « sanctuaire terrestre ». Par sa beauté, son rituel compliqué et ses cérémonies propres à frapper les sens, il faisait spécialement appel à l’homme naturel et était ainsi entièrement adapté à ce monde. En outre, l’écrivain met fortement l’accent sur les deux parties du tabernacle, séparées par le voile ; la première, le lieu saint, et la seconde, le saint des saints.

v. 6, 7 — Après avoir fait allusion à la disposition du tabernacle et à son contenu, l’apôtre en vient aux sacrificateurs, aux sacrifices liés au tabernacle, et au peuple. En rapport avec ce tabernacle, c’étaient les sacrificateurs, non pas le peuple, qui accomplissaient le service divin. De plus, dans la seconde partie du tabernacle, seul le souverain sacrificateur avait accès, une fois l’an seulement, et non sans du sang qu’il offrait pour lui-même et pour les fautes du peuple.

Nous avons donc, dans ces sept premiers versets, une description de ce dont l’apôtre parle, dans le dernier chapitre, comme étant le « camp » (13, 13). Le camp était composé d’une masse de personnes groupées autour d’une tente dont la somptuosité plaisait à la nature, comportant une partie cachée derrière un voile, le saint des saints, et dans laquelle officiait une compagnie de sacrificateurs, distincts du peuple, qui accomplissaient les services divins en faveur de celui-ci.

La signification du tabernacle et de ses sacrifices (v. 8-10)

v. 8-10 — Qu’avons-nous donc à apprendre du tabernacle et de ses services ? Nous ne sommes pas laissés à nous-mêmes pour les interpréter, car il nous est expressément dit que l’Esprit Saint en a donné la vraie signification. D’abord, nous devons apprendre que les services du tabernacle montraient clairement que, sous la loi, l’accès à la présence de Dieu n’avait pas encore été manifesté.

Ensuite, si l’accès dans le lieu très saint n’était pas encore ouvert, c’était une preuve évidente de l’insuffisance des sacrifices. Ils ne pouvaient pas rendre parfait quant à la conscience celui qui rendait le culte.

Enfin, ces choses, tant qu’elles existaient, étaient une figure de celles qui étaient à venir. Les figures, toutefois, ne pouvaient jamais satisfaire Dieu, ni répondre aux besoins de l’homme. Sous un tel système, Dieu était caché dans le sanctuaire et l’homme en était exclu. Le système juif ne pouvait en aucun cas ouvrir le ciel.

La chrétienté, hélas ! ignorant l’enseignement de l’Esprit Saint, au lieu de voir dans le tabernacle une figure, s’en est servi comme d’un modèle pour ses services religieux. En agissant ainsi, elle a perdu les « biens à venir » dont les figures parlent. Ainsi, en général, on s’est remis à construire de somptueux édifices, dont on a également isolé une partie comme étant plus sainte que le reste, et on a de nouveau institué une classe sacerdotale distincte des laïques, qui accomplit les services religieux en faveur du peuple. Un système a été ainsi adopté selon le modèle du camp juif, qui maintient le peuple loin de Dieu et ne peut jamais rendre parfait quant à la conscience.

Il est bon de se rappeler de ceci : être « parfait » quant à la conscience (ou avoir la conscience « purifiée » selon les expressions des chapitres 9 et 10) et avoir « une bonne conscience », comme nous le trouvons ailleurs, sont deux choses bien différentes. J’ai la conscience purifiée quand j’ai été exercé au sujet de mes péchés et que j’ai trouvé une réponse à ces exercices dans le sang précieux de Christ, qui me met à l’abri du jugement. J’ai une bonne conscience quand ma vie et ma marche pratique sont exemptes de péché conscient.

Le nouveau sacrifice (v. 11-23)

v. 11 — La venue de Christ a tout changé. D’emblée nous avons un nouveau souverain sacrificateur, un tabernacle plus grand et plus parfait et un nouveau sacrifice. Aaron était souverain sacrificateur en relation avec les choses du monde présent. Christ est notre « souverain sacrificateur des biens à venir ». Le sacrifice de Christ assure certes des bénédictions présentes au croyant, mais les biens en rapport avec lesquels Christ est souverain sacrificateur sont encore « à venir ». Ainsi l’Esprit de Dieu a de nouveau en vue la fin de notre pèlerinage terrestre. Au chapitre 2, verset 10, nous avons appris que Christ amène plusieurs fils à la gloire ; au chapitre 2, verset 5, il est parlé du « monde habité à venir » ; au chapitre 4, verset 9, il est parlé du repos qui reste et au chapitre 6, verset 5, nous trouvons « le siècle à venir ». Christ, notre souverain sacrificateur, nous porte tout au long du désert, en vue de nous introduire à la fin du voyage dans les biens du monde à venir.

Si donc la sacrificature aaronique est mise de côté par la sacrificature de Christ, le tabernacle terrestre est également mis de côté par « le tabernacle plus grand et plus parfait ». Le tabernacle terrestre était fait de mains et était de cette création. Le tabernacle parfait est « le ciel même » (v. 24).

v. 12 — Les sacrifices lévitiques sont mis de côté par le sacrifice de Christ, fait une fois pour toutes. Avec Son propre sang, Christ est entré dans le ciel même, préfiguré par le lieu très saint. En outre, en contraste avec le sacrificateur aaronique qui entrait « une fois l’an », Christ est entré dans le ciel « une fois pour toutes ». Il entre pour accomplir Son service sacerdotal en faveur de ceux pour lesquels Il a déjà obtenu une rédemption éternelle.

v. 13, 14 — Le sang de Christ, par lequel la rédemption éternelle a été obtenue, met de côté le sang des taureaux et des boucs. Le sang de ces animaux avait certes un effet sanctifiant dans la mesure où la purification du corps est concernée (voir Nomb. 19, 7, 8). Mais le sang de Christ purifie la conscience. Le sang d’un animal offert sous la sacrificature lévitique est entièrement mis de côté par « le sang du Christ, qui, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu sans tache ». Par le Saint Esprit, Christ est devenu homme ; par le Saint Esprit, Il a vécu Sa vie de perfection. Ainsi, par l’Esprit éternel, comme homme parfait, Il « s’est offert lui-même à Dieu sans tache » (voir Luc 1, 35 ; Act. 10, 38). Dans le chapitre 2, au verset 9, nous lisons que « par la grâce de Dieu », Jésus a goûté la mort « pour tout ». Ici nous apprenons qu’Il s’est offert Lui-même à Dieu sans tache. Nous pouvons ainsi annoncer aux pécheurs que Christ s’est offert Lui-même à Dieu, mais pour eux.

Pour celui qui croit, l’effet de ce sacrifice fait une fois pour toutes est de purifier la « conscience des œuvres mortes ». Christ s’étant offert Lui-même à Dieu sans tache, Dieu ayant accepté ce sacrifice unique et étant pleinement satisfait de Christ et de Son sang répandu, la conscience du croyant est libérée de toute pensée d’œuvre à accomplir pour obtenir la bénédiction. De telles œuvres, aussi bonnes soient-elles en elles-mêmes, ne seraient que des œuvres mortes. Ainsi mis à l’aise dans sa conscience, le croyant devient un adorateur.

v. 15 — Le sacrifice de Christ répondant à la sainteté de Dieu et au besoin du pécheur, Christ devient médiateur de la nouvelle alliance, Celui par qui toutes les bénédictions sont assurées pour ceux qui sont appelés, afin qu’ils reçoivent l’héritage éternel promis.

v. 16, 17 — L’apôtre a montré que « la mort étant intervenue », le croyant reçoit la promesse de l’héritage. Pour illustrer la nécessité de la mort, il en réfère, dans la parenthèse que constituent ces deux versets, au fait que parmi les hommes, un héritage est assuré par un testament qui ne devient valide qu’à la mort du testateur.

v. 18-22 — L’écrivain en vient à montrer que ce grand fait était présenté en image dans la première alliance et dans le tabernacle terrestre. La première alliance fut inaugurée avec du sang ; et il fut fait aspersion du sang sur le tabernacle et tous ses ustensiles, témoignage qu’il ne peut y avoir aucune bénédiction pour l’homme, aucun moyen de s’approcher de Dieu, sinon par le sang.

Ainsi nous arrivons à la grande conclusion que « sans effusion de sang il n’y a pas de rémission ». Ici ce n’est pas simplement l’aspersion du sang, mais l’« effusion de sang » — le fondement de justice sur lequel Dieu peut annoncer le pardon à tous, et proclamer pardonnés tous ceux qui croient.

v. 23 — Le tabernacle et ses ustensiles n’étaient que « les images des choses qui sont dans les cieux ». On pouvait entrer dans le tabernacle terrestre après la purification de la chair, obtenue par le sang de taureaux et de boucs ; mais la purification des choses célestes réclamait de meilleurs sacrifices.

Le nouveau sanctuaire (v. 24-28)

L’écrivain a parlé des meilleurs sacrifices, introduisant le sujet par les mots : « Mais Christ étant venu » (v. 11). Maintenant il dirige nos pensées vers le nouveau sanctuaire par les mots : « Car le Christ n’est pas entré dans des lieux saints faits de main, copies des vrais, mais dans le ciel même ». Là, dans la présence même de Dieu, le Seigneur Jésus paraît maintenant pour les siens comme leur grand souverain sacrificateur devant la face de Dieu. Christ paraissant dans le ciel devant la face de Dieu « pour nous » est le témoignage éternel que le ciel est assuré et ouvert pour le croyant.

v. 25-28 — En outre, le sacrifice fait une fois pour toutes est éternellement efficace pour ôter en justice tout obstacle à la présence du croyant dans le ciel. La répétition annuelle des sacrifices lévitiques était une preuve de leur incapacité d’ôter le péché. En contraste avec ces sacrifices, Christ a été manifesté une fois en la consommation des siècles pour abolir le péché par le sacrifice de Lui-même, et, comme il est réservé aux hommes de mourir une fois — et après cela le jugement — ainsi le Christ aussi a été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs. Ainsi par un seul sacrifice, le sacrifice de Christ Lui-même, le péché a été aboli, les péchés ont été portés, et le croyant n’a plus de crainte de la mort ni du jugement.

L’heureuse conséquence qui en résulte pour le croyant, c’est que lorsque Christ apparaîtra une seconde fois, Il n’aura plus rien à faire avec le péché. La question du péché ayant été traitée à Sa première apparition, Sa seconde apparition n’aura d’autre but que d’enlever les siens d’un monde caractérisé par le péché et la puissance de l’Ennemi, pour les introduire dans le repos qui reste.

Le passage présente ainsi les trois phases de l’œuvre du Seigneur Jésus. Il est apparu une première fois pour abolir le péché à la croix, porter les péchés et ôter le jugement (v. 26) ; Il paraît maintenant dans le ciel même comme le grand souverain sacrificateur, en faveur des siens ; et Il apparaîtra en gloire pour sauver définitivement les siens de ce monde aride avec toutes ses tentations et ses infirmités.