Livre:La sympathie chrétienne/Lettre 67

De mipe
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Décembre 1834

… Que nous sommes heureux de vivre pour un but, et pour un but si digne de notre vie ! « Soit que nous vivions, c’est pour le Seigneur que nous vivons ; soit que nous mourions, c’est pour le Seigneur que nous mourons ; soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur ». Il nous enseigne toute espèce de leçons, jusqu’à la connaissance de Lui-même. Il nous prépare par Sa discipline, non seulement pour la place qu’Il veut que nous occupions dans l’Église d’en bas, mais aussi pour celle qu’Il nous a préparée dans Son royaume à venir. Lorsque la mère des fils de Zébédée lui demanda que ses deux fils fussent assis l’un à Sa droite et l’autre à Sa gauche dans Son royaume, Il répondit : « Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, et être baptisés du baptême dont je suis baptisé ? » comme s’Il eût voulu dire : Le sentier de la douleur, et ce sentier seulement, conduit au pays où la douleur est inconnue. Nous nous sommes chargés de notre croix pour suivre le Crucifié. Nous devons calculer la dépense, et n’attendre autre chose que ce qui se trouve sur Ses pas. La croix est pour nous un signe qui nous rappelle que nous devons combattre sous la bannière de Jésus. Comme créatures de Dieu, nous ne pourrions jouir d’une liberté complète, mais nous sommes heureux en apprenant la dépendance et la soumission, et c’est aussi pour nous un sujet de joie que d’être appelés à dépendre les uns des autres. Il en sera toujours de même. Dieu ne nous présente que ce qui doit faire notre bonheur, si nous savons nous soumettre. C’est l’orgueil qui fait notre mal, et qui est notre plus grand ennemi. Mais béni soit Dieu de ce qu’Il promet de résister aux orgueilleux ! La dépendance et la soumission semblent être un bonheur nouveau que notre bon Maître comme homme nous a obtenu. Non seulement Il était soumis à Son Père, mais voyez aussi comme Il s’attendait à Ses frères : « J’ai attendu que quelqu’un eût compassion de moi ». « Ainsi vous n’avez pu veiller une seule heure avec moi ! ». — « Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont point reçu ». — « Je suis semblable au passereau, qui est seul sur le toit ». — « Je contemplais à ma droite, et je regardais, et il n’y avait personne qui me reconnût ; tout refuge me manquait, et il n’y avait personne qui eût soin de mon âme. Éternel, je me suis écrié vers toi ; j’ai dit : Tu es ma retraite et ma portion ».

Puisque nous sommes appelés à régner avec Christ, il est nécessaire que nous passions par la même école que Lui, pour y apprendre à gouverner. Son éducation s’est faite au milieu de nos besoins. D’où vient la sympathie de Son cœur dont nous faisons l’expérience chaque jour, si ce n’est de ce qu’Il a souffert, ayant été tenté ? Oh ! oui, ayons patience ! « Que la patience ait une œuvre parfaite, de sorte que rien ne nous manque », « parce que l’arrivée du Seigneur approche ». Je pense que nous devons nous occuper de tout ce qui concerne la gloire de notre bien-aimé Seigneur. Il faut que nos cœurs s’élargissent, pour qu’ils soient capables de contenir, non seulement une paroisse ou même l’univers, mais encore tout le royaume des cieux, Dieu Lui-même, et avec Lui tout ce qui Lui est cher ; or, vous savez « qu’Il a tellement aimé le monde, qu’Il a donné son Fils unique ». — Priez-vous quelquefois pour moi ? — Je prie avec joie pour vous. Il est si doux et si utile de s’entretenir de ses amis avec le Seigneur, et de leur envoyer de précieux messages d’amour, par ce fidèle messager. Nous ne pouvons comprendre cette jouissance que lorsque nous l’avons expérimentée, et c’est un temps utilement employé que celui que nous passons à parler à Dieu de nos amis, et à nos amis de Dieu. Nous nous privons d’un bonheur réel en ne vivant pas dans les cieux. Les chrétiens devraient être comme des lampes de toute espèce suspendues de manière à éclairer les voyageurs qui sortent du royaume des ténèbres. Notre royaume n’est pas d’ici-bas, et nous devrions regarder la terre comme depuis les cieux, au lieu de regarder les cieux depuis la terre, comme si les choses présentes étaient déjà passées, et que les choses futures fussent déjà présentes ; et bientôt il en sera ainsi, car « la figure de ce monde passe ».