Livre:La sympathie chrétienne/Lettre 79

De mipe
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Août 1836

Si nous voulons du repos, mourons avec Lui ; si nous désirons de la joie, montons avec Lui ; si nous pensons que la souffrance nous est bonne, descendons avec Lui dans l’Église, et notre cœur en sera brisé. Si nous soupirons après le temps où tout sera ordre, gloire et beauté, c’est pour nous un témoignage que l’Esprit de Dieu habite en nous ; car si, d’un côté, Il nous fait sentir que rien ici-bas ne peut nous satisfaire, de l’autre, Il nous montre qu’Il connaît nos besoins et qu’Il peut pleinement y répondre. « Celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie ». Qu’il nous est doux de sentir que chaque jour Christ nous devient plus précieux, et que chaque jour aussi nous avons plus de dégoût pour la sagesse de ce monde ! « Si quelqu’un parmi vous pense être sage, qu’il devienne fou dans ce siècle, afin de devenir sage ». Oh ! si nous consentions à être comme les balayures de l’Église et du monde, nous serions en sûreté, nous serions à l’abri de la douceur cruelle des discours des hommes ! Quand je vois dans quel triste état peuvent tomber les saints, je tremble, et je voudrais me dérober à l’amour même des chrétiens.

Fixons nos regards sur le Seigneur ; c’est pendant que nous Le contemplons que nous sommes transformés. Nous sommes environnés, dans l’Église et dans le monde, d’un grand nombre de pièges, c’est pourquoi nous devons regarder à Jésus. Cela nous fait sortir du moi et nous amène en Dieu. Puissions-nous chaque jour davantage apprendre que nous ne sommes rien, et vivre ainsi en Christ, ce qui nous fera vivre au-dessus de toute autre chose ! Soyons patients, le jour approche ; bientôt Jésus sera manifesté dans toute Sa beauté, Il la déploiera à nos regards et nous en couvrira tous ; bientôt Il prendra plaisir à présenter les uns aux autres tous les membres de Son corps ; Il jouira de la joie qu’ils auront en se trouvant réunis. Que le Seigneur nous donne de persévérer à bien faire ! Il est certain que si nous souhaitons de devenir des lumières brillantes, il faut que le feu soit d’abord allumé, et nous ne pourrons ni brûler ni briller, à moins que, comme la chandelle, nous ne soyons mouchés de temps en temps. Le temple était pourvu de mouchettes d’or. L’or n’est-il pas l’emblème de la divinité ? Que mon Dieu m’accorde de consentir à être comme les balayures du monde et le rebut de tous ! Oh ! qu’Il garde en Jésus nos affections et nos sentiments qui ne sont pas pour un monde tel que celui-ci ! Il faut que nous soyons comme cachés dans Son sein jusqu’au temps où nous pourrons aimer la créature sans idolâtrie et sans douleur.

Seigneur, descends dans les cabinets de nos cœurs ! Ne sont-ils pas ton habitation par l’Esprit ? Purifie-les donc pour toi ; nettoie-les, parfume-les ! Que l’encens de ton sacrifice, en s’élevant comme une odeur agréable, enlève toutes les influences souillées que sans cela notre chair ferait toujours monter ! « Leur gosier est un sépulcre ouvert ; un venin d’aspic est sous leurs lèvres ». Fournis-nous de tout ce qui peut être utile pour le service du Maître, afin que nous soyons un palais digne de toi ! Donne-nous la foi, donne-nous les ailes de la foi, afin que nous demeurions dans la retraite du Très-haut et que nous Lui abandonnions notre corps et toutes choses ! Sur la terre, nous pouvons nous délivrer de nos soucis, en confiant nos affaires à Celui qui est digne de toute notre confiance. Bien que nous ne les apercevions pas de nos yeux, la bonté et la miséricorde sont renfermées dans les plus sombres événements, et bientôt nous les verrons à Sa lumière. Oh ! sachons marcher comme des citoyens de la terre de la droiture, et nous asseoir sur le trône de Son approbation en tenant sous nos pieds l’opinion humaine ! Craindrions-nous de descendre dans les profondeurs de la fidélité ? Ne voudrions-nous marcher à travers les eaux que jusqu’à la cheville du pied ? N’a-t-Il pas de la force en provision pour tout le long de nos jours ? N’a-t-Il pas promis que nous irions « de force en force » ? Qu’il ne nous arrive pas de Lui dire : « S’il est possible que cette coupe passe loin de moi », sans savoir ce que nous demandons. Nous ne savons de quelle bénédiction nous pourrions nous priver. Recherchons et manifestons, pendant que nous sommes dans le corps de notre humiliation, les grâces que ne comportera pas le corps de la gloire. Sachons bien ce que nous voulons dire, lorsque nous exprimons le désir de vivre pour la gloire de Dieu. Il ne veut point de paroles vides de sens.