Messager Évangélique:Extrait d’une lettre à un ami

De mipe
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Je veux aussi te faire part de quelques pensées sur lesquelles mon attention a été attirée ces derniers temps, et qui ont été bénies pour moi et pour d’autres. C’est ce que Dieu pense de notre nature, ce qu’Il en a fait et quel en est le résultat pour nous. Tu vois que ce n’est pas quelque chose de nouveau, mais les vérités de Dieu deviennent nouvelles suivant la manière dont la foi les saisit. Nous trouvons dans l’épître aux Romains le développement de ces deux choses : 1° que Dieu nous a mis de côté pour nous sauver (nous, comme nature d’Adam), et 2° : qu’Il nous met aussi de côté pour nous faire marcher comme sauvés ; et c’est ce qui est extrêmement important à saisir pour notre repos et notre affranchissement pratique.

Si l’on regardait, par exemple, aux qualités et aux défauts de mon caractère naturel, on pourrait peut-être trouver qu’il est aimable ; mais je vois dans la Parole que rien de souillé n’entre au ciel ; donc ce caractère aimable est pour Dieu quelque chose de souillé, car il n’entrera pas au ciel. Je trouve donc que Dieu a jeté loin de Lui ma nature, qu’Il l’a jugée comme souillée, et qu’Il ne veut pas la corriger du tout. Le vieil homme ne se corrige et ne se convertit jamais, toute l’imagination de ses pensées n’est que mal en tout temps, après la conversion comme avant ; mais Dieu a jugé cette nature à la croix. Nous sommes morts avec Christ, et Il n’en attend rien du tout, Il n’en veut rien, ni comme salut, ni comme marche. Il n’est pas dit en Éphésiens 2, que nous sommes corrigés pour les bonnes œuvres préparées, mais créés (de nouveau) et, à la fin du 7e aux Romains, où l’âme réveillée a cherché à tirer quelque chose de sa nature pour accomplir la loi, quand elle voit clair, elle ne s’écrie pas : Qui me corrigera ? ou, qui me rendra meilleure ? Non, elle en a assez d’elle-même ; elle désire une délivrance ; sa foi la saisit dans ce que Dieu a fait en Christ, et elle rend grâces en concluant qu’il n’y a donc plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ (et non plus en Adam). — Alors si j’ai accepté l’estimation que Dieu fait de ma nature, je n’attends plus rien d’elle, et ses produits, tout en m’affligeant et m’humiliant, ne m’étonnent pas, comme ils n’étonnent pas Dieu non plus ; je les Lui confesserai, et je les jugerai, comme Lui les juge.

Pour marcher comme sauvé, comme enfant de Dieu, je découvre que ce qu’Il demande de moi, c’est que je me présente à Lui comme étant vivant (Rom. 6), et que je Lui offre mon corps (non pas mon vieil homme) en sacrifice vivant, saint et agréable (Rom. 12), afin qu’Il puisse se servir de ce corps comme instrument pour faire ce qu’il Lui plaira. Comme j’ai livré mes membres au péché, j’ai à laisser Dieu se servir de mes membres comme instruments de justice en sanctification (Rom. 6), et je serai heureux de le faire, ayant la conscience de la beauté de ma position en Christ, et d’un autre côté ayant accepté le jugement de Dieu sur ma nature d’Adam (tu remarqueras que quand je dis je, je parle des croyants et non de moi seulement).

En résumé : ma régénération est donc, d’après la Parole, le remplacement de mon être en Adam (le vieil homme) par mon être en Christ (l’homme nouveau) ; je suis passé de la mort à la vie.

Le terrain sur lequel j’étais en Adam est un terrain de mort et de condamnation ; alors arrivant à la croix où le jugement contre tout cet état a été exécuté, et passant par la résurrection de Christ, je me trouve sur le terrain de la vie : Là plus de condamnation, plus de vieil homme, plus de mort, plus de jugement : tout est derrière moi, et au lieu de cela : la vie, la justice, la sainteté, et devant moi la gloire ; déjà maintenant la vie, et dans peu le règne dans la vie ; alors je trouve que Dieu, me contemplant là, peut prendre en moi Son bon plaisir, et faire de moi Ses délices selon toute Sa justice et Sa sainteté éternelles.

Quel bonheur ! quelle grâce ! quelle gloire !


La lettre qui précède n’est que le développement de passages, tels que Colossiens 3, 9, 10 ; Éphésiens 4, 22-24 ; Galates 2, 20 : « Je suis crucifié avec Christ ; ce n’est plus moi qui vis, mais Christ vit en moi etc. ».