Messager Évangélique:La Parole de Dieu et la sacrificature de Christ/Partie 1
Il est question ici de deux choses que Dieu emploie pour nous soutenir à travers le désert : l’une est la Parole de Dieu, l’autre la sacrificature du Seigneur Jésus.
La Parole de Dieu sert à découvrir et à discerner les pensées et les intentions du cœur. Elle est « vivante et opérante, et plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants,… et jugeant des pensées et des intentions du cœur ». Tout ce qui est de la chair, elle le retranche sans miséricorde — et béni soit Dieu de ce qu’il en est ainsi, parce que c’est un obstacle à notre bénédiction.
L’avertissement dont parle ici l’apôtre, en faisant allusion à l’histoire d’Israël, c’est que leurs corps sont tombés dans le désert. Ils étaient sortis d’Égypte, et cependant leurs corps sont tombés dans le désert. Il y a pour nous, cela va sans dire, un danger correspondant, un danger très réel. Sans doute, Dieu gardera les siens jusqu’à la fin ; mais le danger, c’est d’oublier que si nous sommes gardés, c’est par la foi. Or ce qui tend à nous faire tomber dans le désert, c’est la chair, et le moyen que Dieu emploie pour que nous ne tombions pas dans le désert, c’est la Parole, qui est plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants. La Parole de Dieu juge toute pensée qui ne vient pas de Dieu, toute intention qui n’est pas selon Dieu, c’est-à-dire tout ce qui surgit naturellement dans le cœur de l’homme, tout ce qui vient de la chair ; et l’on sait que la chair est tout dans l’homme naturel, dans le cœur, d’où procèdent les sources de la vie. La chair ne passe jamais du désert dans le pays. Elle pourra mourir dans le désert, mais elle ne peut jamais en sortir. La chair appartient au désert, dans un certain sens, et peut y mourir ; mais le quitter, elle ne le peut pas. Il n’y a pour la chair que l’épée — figure, naturellement, de ce qui la juge, la découvre et la condamne — et bénissons Dieu pour cela.
Au point de vue notre acceptation auprès de Dieu, nous pouvons dire que la chair est déjà condamnée. « Ce qui était impossible à la loi, en ce qu’elle était faible par la chair, Dieu ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, a condamné le péché en la chair ». Ainsi, s’il s’agit d’une question de justice, à la croix de Christ, Dieu a condamné le péché en la chair ; puis quand nous en venons au voyage à travers le désert, la Parole de Dieu juge tout ce qui n’est pas selon cette Parole. La croix a eu déjà affaire avec la chair : tout ce qui, soit en pensée soit en acte, n’était pas à l’unisson avec la mort de Christ, y a été jugé et condamné. Pour accomplir cela pratiquement, l’un des moyens employés est la Parole de Dieu ; l’autre, la sacrificature du Seigneur Jésus Christ.
La Parole de Dieu, comme nous l’avons vu, juge les pensées et les intentions du cœur, tandis que la sacrificature s’applique à toutes les infirmités et à tous les manquements. Du moment qu’il est question de pensée ou d’intention du cœur, elle doit être jugée comme venant de la chair ; et cela se fait par la Parole de Dieu, qui est plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants. D’un autre côté, pour ce qui regarde les épreuves et les faiblesses, il y a la sacrificature du Seigneur Jésus Christ. La Parole de Dieu, c’est l’œil de Dieu jugeant dans nos cœurs tout ce qui n’est pas selon lui. Puis « nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu ». Quand nous traversons un temps de besoins et de difficultés, nous avons ce souverain sacrificateur, plein de tendresse et de miséricorde, « afin que nous trouvions grâce pour avoir du secours au moment opportun ». Ce secours ne peut être, évidemment, en rien, incompatible avec la Parole de Dieu. Il ne se peut que l’une soit donnée pour retrancher la chair, l’autre pour l’épargner ; c’est pourquoi, il faut que le sacrificateur nous soutienne, suivant la bénédiction qui nous est conférée, entièrement en dehors de la chair. Et c’est ainsi que Christ devient souverain sacrificateur. Il est monté là où la chair ne saurait entrer. C’est le lieu où nous avons affaire avec Dieu ; et c’est donc là que notre souverain sacrificateur doit porter tout ce qui nous concerne en cette présence de Dieu, où rien de souillé ne peut entrer. Le fondement de cette position et de cette grâce est le sacrifice, en vertu duquel Il peut entrer là, tellement que cette sacrificature même de Christ est basée sur notre acceptation.
La rédemption d’Israël hors d’Égypte, rédemption qui a précédé tout leur voyage dans le désert, est employée ici comme figure. Nous en avons entièrement fini avec l’Égypte. La mer Rouge a mis la mort et le jugement entre les voyageurs et l’Égypte ; et il en est de même des saints maintenant. La mort et le jugement sont pour eux le point de départ. Il y a bien ce qui précède cela quant aux exercices de cœur : lorsqu’une âme commence à quitter ce monde de ruine et de condamnation, elle se trouve souvent, comme les Israélites se trouvaient sur les bords de la mer Rouge, avec les flots devant eux et les Égyptiens derrière eux. Là ils se voyaient complètement enserrés dans ce jugement vers lequel Satan les poussait. Mais du moment qu’ils eurent traversé la mer Rouge, tout cela fut entièrement fini et terminé. Ce qui avait été une barrière, empêchant Israël de faire un pas en avant, était maintenant laissé tout à fait derrière eux et leur servait de barrière contre l’Égypte. Et ainsi pour nous, la mort et le jugement sont une barrière de sûreté entre nous et tout ce qui était contre nous. Ce n’est pas à dire qu’il n’y ait plus après cela de combats, plus de lassitude ; mais après cela il n’est plus question de délivrance. Si Israël n’était pas fidèle, il ne pouvait pas remporter des victoires, mais il n’était plus question que Dieu fût contre eux. Ensuite vient ce voyage à travers le désert, le jugement de la chair par la Parole, et puis la sacrificature de Christ qui s’exerce pour nous. Et quand je parviens à voir où est Christ, je trouve qu’il est précisément Celui qui a passé à travers la mort et le jugement qui m’étaient dus, et a pris Sa place en la présence de Dieu, où Il exerce Sa sacrificature. Il a marqué la place à laquelle j’appartiens, où je rends culte, et c’est en la présence de Dieu qu’est cette place. Tout ce qui m’appartient, comme étant dans le premier Adam, c’en est fini, dans mes rapports avec Dieu — non pas sans doute quant au combat avec cette nature, mais pour ce qui concerne ma place avec Dieu. La vieille nature est, en effet, toujours là, et la Parole vient en juger tous les mouvements qui m’entraveraient dans ma marche. Mais la place où Christ exerce sa sacrificature est complètement en dehors de la chair, c’est dans le ciel. « Un tel sacrificateur nous convenait, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs et élevé plus haut que les cieux ». Israël avait une place sur la terre, et un sacrificateur sur la terre ; nous avons une place dans le ciel, et un sacrificateur dans le ciel.
« Et ayant été consommé, il est devenu l’auteur du salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent ». Il a dû premièrement être consommé à sa place, comme sacrificateur, avant de commencer à conduire ceux qui devaient adorer par Son moyen et à administrer en faveur d’eux. Nous trouvons que Christ exerce cette sacrificature, parce que nous appartenons à une place où la chair ne peut entrer, attendu qu’Il a mis de côté tout ce par quoi nous tenions au premier Adam. Il nous donne accès en la présence de Dieu, et nous y maintient. Le souverain sacrificateur en Israël, pris d’entre les hommes, n’était pas là. Il n’entrait pas même en figure au-dedans du voile, si ce n’est une fois l’an, et cela avec des nuées d’encens, qui lui cachaient la gloire de Dieu. Les Israélites étaient des hommes dans la chair, et ne pouvaient, par conséquent, être en rapport avec le saint des saints. Nous sommes des hommes dans l’Esprit, et par conséquent nous sommes dans le saint des saints, mais la chair n’y a absolument aucune part. Les Juifs, comme nation, étant dans la chair, devaient avoir un souverain sacrificateur dans la chair, environné d’infirmités, parce qu’eux avaient des infirmités, ainsi qu’il est dit : « étant capable d’avoir de l’indulgence pour les ignorants et les errants, puisqu’il est aussi lui-même environné d’infirmités ». Comme eux, il était dehors et sur le même terrain qu’eux. Eh bien ! dans un certain sens, nous sommes sur le même terrain que notre souverain sacrificateur, savoir sur le terrain du second Adam glorifié qui est dans le ciel. Nous sommes associés avec Dieu dans cette nouvelle place qu’il nous a faite en Christ. Mais Jésus, comme notre souverain sacrificateur, est le parfait contraste du souverain sacrificateur juif, pris d’entre les hommes. Il faut qu’Il soit séparé des pécheurs, et élevé plus haut que les cieux, parce que nous le sommes. Tout ce qui se rapporte à notre capacité de poursuivre notre course avec joie, comme étant placés là, dépend de l’intercession de Christ.