Messager Évangélique:La Parole de Dieu et la sacrificature de Christ

De mipe
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Il est question ici de deux choses que Dieu emploie pour nous soutenir à travers le désert : l’une est la Parole de Dieu, l’autre la sacrificature du Seigneur Jésus.

La Parole de Dieu sert à découvrir et à discerner les pensées et les intentions du cœur. Elle est « vivante et opérante, et plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants,… et jugeant des pensées et des intentions du cœur ». Tout ce qui est de la chair, elle le retranche sans miséricorde — et béni soit Dieu de ce qu’il en est ainsi, parce que c’est un obstacle à notre bénédiction.

L’avertissement dont parle ici l’apôtre, en faisant allusion à l’histoire d’Israël, c’est que leurs corps sont tombés dans le désert. Ils étaient sortis d’Égypte, et cependant leurs corps sont tombés dans le désert. Il y a pour nous, cela va sans dire, un danger correspondant, un danger très réel. Sans doute, Dieu gardera les siens jusqu’à la fin ; mais le danger, c’est d’oublier que si nous sommes gardés, c’est par la foi. Or ce qui tend à nous faire tomber dans le désert, c’est la chair, et le moyen que Dieu emploie pour que nous ne tombions pas dans le désert, c’est la Parole, qui est plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants. La Parole de Dieu juge toute pensée qui ne vient pas de Dieu, toute intention qui n’est pas selon Dieu, c’est-à-dire tout ce qui surgit naturellement dans le cœur de l’homme, tout ce qui vient de la chair ; et l’on sait que la chair est tout dans l’homme naturel, dans le cœur, d’où procèdent les sources de la vie. La chair ne passe jamais du désert dans le pays. Elle pourra mourir dans le désert, mais elle ne peut jamais en sortir. La chair appartient au désert, dans un certain sens, et peut y mourir ; mais le quitter, elle ne le peut pas. Il n’y a pour la chair que l’épée — figure, naturellement, de ce qui la juge, la découvre et la condamne — et bénissons Dieu pour cela.

Au point de vue notre acceptation auprès de Dieu, nous pouvons dire que la chair est déjà condamnée. « Ce qui était impossible à la loi, en ce qu’elle était faible par la chair, Dieu ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, a condamné le péché en la chair ». Ainsi, s’il s’agit d’une question de justice, à la croix de Christ, Dieu a condamné le péché en la chair ; puis quand nous en venons au voyage à travers le désert, la Parole de Dieu juge tout ce qui n’est pas selon cette Parole. La croix a eu déjà affaire avec la chair : tout ce qui, soit en pensée soit en acte, n’était pas à l’unisson avec la mort de Christ, y a été jugé et condamné. Pour accomplir cela pratiquement, l’un des moyens employés est la Parole de Dieu ; l’autre, la sacrificature du Seigneur Jésus Christ.

La Parole de Dieu, comme nous l’avons vu, juge les pensées et les intentions du cœur, tandis que la sacrificature s’applique à toutes les infirmités et à tous les manquements. Du moment qu’il est question de pensée ou d’intention du cœur, elle doit être jugée comme venant de la chair ; et cela se fait par la Parole de Dieu, qui est plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants. D’un autre côté, pour ce qui regarde les épreuves et les faiblesses, il y a la sacrificature du Seigneur Jésus Christ. La Parole de Dieu, c’est l’œil de Dieu jugeant dans nos cœurs tout ce qui n’est pas selon lui. Puis « nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu ». Quand nous traversons un temps de besoins et de difficultés, nous avons ce souverain sacrificateur, plein de tendresse et de miséricorde, « afin que nous trouvions grâce pour avoir du secours au moment opportun ». Ce secours ne peut être, évidemment, en rien, incompatible avec la Parole de Dieu. Il ne se peut que l’une soit donnée pour retrancher la chair, l’autre pour l’épargner ; c’est pourquoi, il faut que le sacrificateur nous soutienne, suivant la bénédiction qui nous est conférée, entièrement en dehors de la chair. Et c’est ainsi que Christ devient souverain sacrificateur. Il est monté là où la chair ne saurait entrer. C’est le lieu où nous avons affaire avec Dieu ; et c’est donc là que notre souverain sacrificateur doit porter tout ce qui nous concerne en cette présence de Dieu, où rien de souillé ne peut entrer. Le fondement de cette position et de cette grâce est le sacrifice, en vertu duquel Il peut entrer là, tellement que cette sacrificature même de Christ est basée sur notre acceptation.

La rédemption d’Israël hors d’Égypte, rédemption qui a précédé tout leur voyage dans le désert, est employée ici comme figure. Nous en avons entièrement fini avec l’Égypte. La mer Rouge a mis la mort et le jugement entre les voyageurs et l’Égypte ; et il en est de même des saints maintenant. La mort et le jugement sont pour eux le point de départ. Il y a bien ce qui précède cela quant aux exercices de cœur : lorsqu’une âme commence à quitter ce monde de ruine et de condamnation, elle se trouve souvent, comme les Israélites se trouvaient sur les bords de la mer Rouge, avec les flots devant eux et les Égyptiens derrière eux. Là ils se voyaient complètement enserrés dans ce jugement vers lequel Satan les poussait. Mais du moment qu’ils eurent traversé la mer Rouge, tout cela fut entièrement fini et terminé. Ce qui avait été une barrière, empêchant Israël de faire un pas en avant, était maintenant laissé tout à fait derrière eux et leur servait de barrière contre l’Égypte. Et ainsi pour nous, la mort et le jugement sont une barrière de sûreté entre nous et tout ce qui était contre nous. Ce n’est pas à dire qu’il n’y ait plus après cela de combats, plus de lassitude ; mais après cela il n’est plus question de délivrance. Si Israël n’était pas fidèle, il ne pouvait pas remporter des victoires, mais il n’était plus question que Dieu fût contre eux. Ensuite vient ce voyage à travers le désert, le jugement de la chair par la Parole, et puis la sacrificature de Christ qui s’exerce pour nous. Et quand je parviens à voir où est Christ, je trouve qu’il est précisément Celui qui a passé à travers la mort et le jugement qui m’étaient dus, et a pris Sa place en la présence de Dieu, où Il exerce Sa sacrificature. Il a marqué la place à laquelle j’appartiens, où je rends culte, et c’est en la présence de Dieu qu’est cette place. Tout ce qui m’appartient, comme étant dans le premier Adam, c’en est fini, dans mes rapports avec Dieu — non pas sans doute quant au combat avec cette nature, mais pour ce qui concerne ma place avec Dieu. La vieille nature est, en effet, toujours là, et la Parole vient en juger tous les mouvements qui m’entraveraient dans ma marche. Mais la place où Christ exerce sa sacrificature est complètement en dehors de la chair, c’est dans le ciel. « Un tel sacrificateur nous convenait, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs et élevé plus haut que les cieux ». Israël avait une place sur la terre, et un sacrificateur sur la terre ; nous avons une place dans le ciel, et un sacrificateur dans le ciel.

« Et ayant été consommé, il est devenu l’auteur du salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent ». Il a dû premièrement être consommé à sa place, comme sacrificateur, avant de commencer à conduire ceux qui devaient adorer par Son moyen et à administrer en faveur d’eux. Nous trouvons que Christ exerce cette sacrificature, parce que nous appartenons à une place où la chair ne peut entrer, attendu qu’Il a mis de côté tout ce par quoi nous tenions au premier Adam. Il nous donne accès en la présence de Dieu, et nous y maintient. Le souverain sacrificateur en Israël, pris d’entre les hommes, n’était pas là. Il n’entrait pas même en figure au-dedans du voile, si ce n’est une fois l’an, et cela avec des nuées d’encens, qui lui cachaient la gloire de Dieu. Les Israélites étaient des hommes dans la chair, et ne pouvaient, par conséquent, être en rapport avec le saint des saints. Nous sommes des hommes dans l’Esprit, et par conséquent nous sommes dans le saint des saints, mais la chair n’y a absolument aucune part. Les Juifs, comme nation, étant dans la chair, devaient avoir un souverain sacrificateur dans la chair, environné d’infirmités, parce qu’eux avaient des infirmités, ainsi qu’il est dit : « étant capable d’avoir de l’indulgence pour les ignorants et les errants, puisqu’il est aussi lui-même environné d’infirmités ». Comme eux, il était dehors et sur le même terrain qu’eux. Eh bien ! dans un certain sens, nous sommes sur le même terrain que notre souverain sacrificateur, savoir sur le terrain du second Adam glorifié qui est dans le ciel. Nous sommes associés avec Dieu dans cette nouvelle place qu’il nous a faite en Christ. Mais Jésus, comme notre souverain sacrificateur, est le parfait contraste du souverain sacrificateur juif, pris d’entre les hommes. Il faut qu’Il soit séparé des pécheurs, et élevé plus haut que les cieux, parce que nous le sommes. Tout ce qui se rapporte à notre capacité de poursuivre notre course avec joie, comme étant placés là, dépend de l’intercession de Christ.


Quant à ce qui regarde la qualification de Christ pour la sacrificature, trois choses sont mentionnées ici. La première est le titre de Sa personne. « Nul ne s’arroge cet honneur, sinon en tant qu’il est appelé de Dieu, ainsi que le fut Aaron. De même aussi le Christ ne s’est pas glorifié lui-même pour être souverain sacrificateur ». Il ne s’est pas élevé comme une personne méritant par sa dignité de prendre un tel office, mais Dieu dit de Lui : « Il est mon Fils » ; et cela suffit pour revêtir Sa personne de toute la capacité nécessaire. « Mais celui-là l’a glorifié, qui lui a dit : Tu es mon Fils, moi je t’ai aujourd’hui engendré ». Dans le psaume second, nous voyons qu’il est dit : « Et moi, j’ai sacré mon roi sur Sion, la montagne de ma sainteté. Je raconterai le décret : L’Éternel m’a dit : Tu es mon Fils, je t’ai aujourd’hui engendré ». Quand je regarde à Christ comme homme sur la terre (car ce n’est pas de Sa qualité éternelle de Fils qu’il est question ici), et que je me dis : Qui est-Il pour avoir une sacrificature ? Quel est Son titre ? La réponse est celle-ci : Il est le Fils de Dieu. Il est, dans sa personne, qualifié pour une telle fonction.

Si nous en venons ensuite à Son installation dans cet office, nous avons cette déclaration : « Comme il dit aussi dans un autre endroit : Tu es sacrificateur éternellement selon l’ordre de Melchisédec ». Ce n’est pas comme un souverain sacrificateur, pris d’entre les hommes, qui meurt et laisse sa charge à un autre, mais Il est sacrificateur éternellement etc. L’exercice de la sacrificature de Christ dans le ciel est basé sur un salut déjà accompli, pour ce qui concerne et l’effusion du sang et la justice. Si la justice n’était pas déjà parfaite, toute chute provoquerait nécessairement le jugement au lieu de l’intercession. Si la propitiation n’a pas été faite pour le péché, le péché doit être la cause du jugement. Mais la justice ayant été parfaitement accomplie en Christ, et accomplie pour nous, il est assis maintenant dans le ciel, et il intercède en faveur de ceux pour lesquels la propitiation a été faite par son sang. L’expiation a été parfaitement accomplie, le péché ôté, et nous sommes devenus la justice même de Dieu en Christ. Mais il reste encore la question de nos rapports avec Dieu en bénédiction dans ce lieu saint, de nos rapports dans la jouissance parfaite de la position, à laquelle Il nous a amenés au moyen de la mort et du jugement, à travers lesquels Christ a passé. C’est ici que vient l’intercession. « Nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ le juste ». Ainsi nous avons le Seigneur Jésus Christ dans la dignité de Sa personne, comme Fils de Dieu, et dans Son titre à l’office, comme sacrificateur éternellement selon l’ordre de Melchisédec. S’Il doit être notre sacrificateur auprès de Dieu, Il l’est dans toute la dignité en laquelle Il peut accomplir son service.

Mais il y a une autre difficulté. S’Il a ce titre puissant, s’Il est le Fils, comment peut-Il prendre part à toutes les peines et les épreuves de pauvres créatures telles que nous ? S’Il était un sacrificateur semblable aux autres hommes, Il pourrait comprendre les infirmités des autres hommes.

Je réponds : La sacrificature s’exerce là où n’arrive pas même la pensée d’une infirmité, là où la jouissance est une jouissance spirituelle, là où, s’il pouvait exister une pensée de la chair ou du péché, il ne pourrait y avoir aucune communion avec Dieu. C’est pourquoi la place de Christ, comme sacrificateur, est nécessairement hors de l’atteinte de toute infirmité. Un autre sacrificateur pouvait s’associer à des pécheurs, et sentir leurs infirmités, comme y participant lui-même. Comment donc le Seigneur Jésus Christ est-Il qualifié, dans tout le sens de ce mot, à être notre souverain sacrificateur ? Ce n’est pas maintenant qu’Il possède la sacrificature, qu’Il a été ainsi qualifié pour cet office. C’est ce qu’Il était sur la terre, non ce qu’Il est maintenant comme sacrificateur, qui L’a rendu propre à une telle œuvre. « Un tel souverain sacrificateur nous convenait », etc. Il a passé par les difficultés et les épreuves d’un homme pieux et parfait sur la terre. Il a connu toutes les difficultés qu’il est possible à un homme pieux de rencontrer sur son chemin à travers ce monde ; Il en a connu les épreuves aussi. Il a souffert et a été « tenté en toutes choses comme nous, à part le péché ». Eh bien ! voilà justement ce dont nous avons besoin. Ce qu’il nous faut, ce n’est pas de la sympathie pour notre péché ; nous avons la Parole de Dieu pour le retrancher, mais sans aucune sympathie pour ce péché. Christ n’intercède pas pour la chair. Ce pour quoi nous avons besoin du secours de Christ, c’est pour le nouvel homme contre notre chair. Nous avons besoin comme croyants, passant à travers ce monde, d’être aidés contre nous-mêmes, pour autant que la chair est là.

« Qui durant les jours de sa chair, ayant offert avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété, quoiqu’il fût Fils, il a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes ». C’est ce que j’ai à apprendre. Seulement, dans Son cas, j’entends ces mots : « Quoiqu’il fût Fils, etc. ». Christ avait à apprendre l’obéissance. Pourquoi ? Parce qu’Il commandait à toutes choses de toute éternité. Moi, j’ai à apprendre l’obéissance, parce que mon cœur et ma volonté sont mauvais ; Christ avait à l’apprendre, parce qu’Il était Dieu par-dessus toutes choses, et que, par conséquent, l’obéissance était une chose nouvelle pour Lui. Elle est nouvelle pour moi, parce que je suis une créature désobéissante ; elle était nouvelle pour Lui, parce qu’Il n’était pas une créature du tout. Il a été placé dans toutes les difficultés et les épreuves par lesquelles nous pouvons avoir à passer ; et plus que cela, Il a même été placé sous la colère de Dieu, afin que nous n’y fussions jamais. Nous ne pouvons participer à ces souffrances-là. Dans Ses souffrances comme homme juste sur la terre, nous pouvons, dans notre petite mesure, sympathiser avec Lui. Si je cherche à mener une vie pieuse dans ce monde, je dois prendre ma croix et Le suivre. « Tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus seront persécutés ». Si nous avons trop nos aises dans ce monde, il y a du danger pour nous. La souffrance doit être notre portion. Si nous sommes pieux dans nos voies, nous trouverons la souffrance ; et si nous marchons dans la puissance de l’amour de Christ, nous trouverons la souffrance également. Nous pouvons souffrir pour la justice et pour l’amour de Christ ; mais quoi qu’il en soit, nous trouvons dans notre chemin à travers ce monde, le Seigneur lui-même allant devant nous, souffrant le premier et le plus de tous. Dans les souffrances de Christ pour notre péché, Il a été entièrement seul, mais il y a une autre sorte de souffrances que Christ a connues, dont nous ne saurions dire que nous souffrons avec Lui, mais dans lesquelles Il peut sympathiser avec nous ; nous les trouvons à la fin de Sa vie. Le caractère spécial, quoique pas exclusif, de celles-ci, était la souffrance du résidu juif dans les derniers jours. Ils sont sous la loi ; ils ne connaissent pas ce que c’est que d’être réconciliés avec Dieu, et ils entrent dans le plus terrible combat avec Satan, l’Antichrist et toutes les terreurs de ce jour. Ils seront sous la tribulation résultant du déchaînement complet de la puissance de Satan contre eux, et cela sans savoir que la faveur de Dieu repose sur eux. Ceci n’est rien moins que souffrir avec Christ ; mais cependant ils auront la sympathie de Christ. Christ a aussi passé par là. Lorsque tout dans Sa position était entièrement changé (non qu’Il bût encore la coupe de la main de Dieu), mais lorsque toute la puissance de Satan est déchaînée contre Lui (et ici Il peut s’attendre à la colère), il passait par toute cette obscurité que la puissance de Satan pouvait amener sur Lui, et cela avec la colère de Dieu qu’Il rencontrait en face. C’est pour cette raison qu’Il peut sympathiser avec le résidu d’Israël, dans les souffrances par lesquelles ils passeront. Partout où ce caractère des souffrances se rencontre, nous trouvons que c’est le jugement contre l’homme qui est invoqué. De là l’appel constant à Dieu de se lever pour les venger de leurs adversaires, appel qui se retrouve d’un bout à l’autre des Psaumes. Tandis que, lorsque l’expiation est faite, c’est la miséricorde qui est invoquée. Dans l’un des cas, c’est l’appel au jugement sur les hommes, parce que les hommes, comme instruments de Satan, font souffrir Christ ; mais du moment qu’Il souffre de la part de Dieu pour l’expiation du péché, c’est exactement le contraire. Alors nous lisons : « Je déclarerai ton nom à mes frères ; je te louerai au milieu de l’assemblée ». Tout est grâce et rien que grâce.

Mais comment cela s’applique-t-il à nous ? Prenez des âmes sous la loi, découvrant quelque chose de la profondeur et de l’étendue de leur péché — non pas tout à fait au désespoir, mais ayant leur esprit en proie à toutes les terreurs de la loi. Christ peut sympathiser avec elles. Ayant passé par toutes ces terreurs et ces détresses, causées par la puissance de Satan, Sa grâce est là pour soutenir l’âme et l’empêcher d’être complètement accablée. Les souffrances d’expiation sont autre chose. Christ seul a bu cette coupe, parce qu’Il souffrait de la part de Dieu — entièrement à part, totalement seul, et rien n’en reste que la grâce. Une fois qu’Il a dit : « Tu m’as répondu d’entre les cornes des licornes », nous ne trouvons absolument pas autre chose que la grâce. C’était la colère de Dieu qu’Il portait pour d’autres. Dans les deux premières classes de souffrances, Christ peut sympathiser avec nous ; c’est l’épreuve et la souffrance d’une âme pieuse ; Il peut intercéder pour nous et nous aider à aller en avant. Je ne doute pas non plus que la présence de Christ dans le ciel ne soutienne Israël comme nation à part.

« Et ayant été consommé » etc. Toute la chose a été faite à fond, et Il devient un souverain sacrificateur qualifié pour ce qui concerne nos douleurs et nos afflictions, parce qu’Il y a passé quand Il était ici-bas. Il a passé par toutes les difficultés d’une vie pieuse sur la terre, et c’est pourquoi maintenant, en même temps qu’Il nous donne cette place dans le ciel, Il est capable de sympathiser avec nous pendant que nous traversons le monde. Notre place est dans le ciel, et notre sentier sur la terre est ce qui est en rapport, en harmonie avec la place que nous avons dans le ciel, dont notre marche doit être l’expression. Qu’était le chemin de Christ dans ce monde ? Même comme Fils de l’homme sur la terre, Il était toujours « le Fils de l’homme qui est dans le ciel ». Chaque atome de Sa vie était l’expression de cet Être céleste et béni ; et il en est ainsi de nous, pour autant que nous sommes conséquents. Le Christ qui est dans le ciel et qui nous donne cette place dans la lumière en la présence de Dieu, est le même Christ qui est en nous. Aussi l’apôtre dit : « Portant toujours partout dans le corps la mort du Seigneur Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps ». La vie du chrétien sur la terre, est la manifestation de cette vie en Jésus, avec lequel il est dans le ciel : il est l’expression de ce Christ-là sur la terre. Là où nous manquons, là où notre vie n’est pas l’expression de cette vie en Jésus, là s’applique la Parole de Dieu qui en est l’expression et qui nous sonde ; c’est ainsi qu’il y a sanctification par la vérité. La Parole amène Christ devant moi, là où je ne manifeste pas Christ, et elle juge cet état.

Mais qu’arrive-t-il si je trouve des difficultés et des épreuves dans le chemin ? Alors j’ai l’intercession de Christ. J’ai Christ intercédant pour moi, comme connaissant toute la consolation de la grâce de Dieu, grâce qui jaillissant de Lui coule jusqu’à cette vie sur la terre. Il a connu comment une âme est soutenue dans cette épreuve, et Il prend tout cela pour moi et plaide en ma faveur devant Dieu selon Sa propre connaissance de mes besoins. Là je trouve les ressources de la grâce qui m’est nécessaire, et cela par le moyen d’une personne comprenant l’application de la grâce à un cœur qui passe par ces difficultés. Avant d’être dans Sa position de sacrificateur, Il a passé par toutes ces difficultés. Ainsi Sa marche sur la terre a toujours été celle d’un homme dépendant, et maintenant Il intercède pour nous, êtres dépendants, et par là Il maintient notre communion avec le Dieu de toute bénédiction, dans le lieu même auquel nous avons un droit. Vous pouvez avoir la conscience de beaucoup d’infirmités, mais si vous dites : Je suis faible, vous avez en même temps le droit de dire : Dieu est pour moi en cela. Si j’ai besoin de lumière, Dieu est pour moi en cela. Si j’ai besoin de direction pour mon chemin, Dieu est pour moi en cela. J’ai tout ce que Dieu est pour mon besoin, et c’est là l’effet de l’intercession de Christ. Dans tout ce sentier d’épreuve ici-bas, il n’est pas une seule difficulté à laquelle la grâce ne s’applique pas. Il n’est pas un seul pas dans ma carrière, où Dieu ne pense pas à moi. Il peut se trouver en moi des choses qui exigent que Dieu s’en occupe, comme ce fut le cas pour Job, par exemple. Il voit qu’en Job tout n’est pas droit, et Il dit : Il faut que je m’occupe de lui. Et ainsi Il lâche la bride à Satan contre Job, jusqu’à ce que Job soit réduit à rien à ses propres yeux, et c’est précisément là ce qui lui manquait. Dans le cas de Pierre, Satan avait pris l’initiative. Le Seigneur dit : « Simon, Simon, Satan vous a demandés pour vous cribler comme le blé ; mais moi, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ». Ici, Il prie avant que le péché fût commis. Le Seigneur pensait à Pierre, et quand le moment convenable est arrivé, Il le regarde, et Pierre pleure amèrement. Il lui était bon d’être criblé. C’était un homme vrai et sincère, mais ayant trop de confiance en lui-même et en son amour pour le Seigneur. Ensuite, afin de restaurer à fond son âme, le Seigneur emploie la Parole, Il lui adresse ces mots : « M’aimes-tu plus que ne font ceux-ci ? ». Et Simon, dans la conscience du peu d’amour qu’il avait montré, est forcé d’en appeler, à cet égard, à la connaissance divine : — « Tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime ». Toi, tu sais que je T’aime, lors même que personne autre ne peut le savoir. Alors le Seigneur lui dit : « Pais mes agneaux ». Et c’est là l’application de ce qui précède : « Quand tu seras revenu, avait-Il dit auparavant, fortifie tes frères ».

Christ ayant « appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes », associe nos cœurs à Lui dans la perfection dans laquelle Dieu est, en appliquant cette perfection en grâce à tous les besoins de nos âmes. Alors, quand nous bronchons, l’intercession arrive et rétablit l’âme, tout en la maintenant toujours dans la confiance de l’amour divin. Le Seigneur intercède pour nous, sans même que nous le demandions. Nous n’obtenons pas son intercession à cause de notre repentance ou de nos prières. Ce n’est pas lorsque Pierre s’est repenti, qu’Il a intercédé pour Pierre, mais avant qu’il péchât ; Il a intercédé pour Pierre parce que Pierre en avait besoin. « Si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père ». Il n’est pas dit : « Si quelqu’un se repent de son péché », mais « si quelqu’un a péché ». Ce qui équivaut à : il en a besoin. C’est l’exercice de la grâce dans le cœur de Jésus pour restaurer nos âmes.

« Car lorsque vous devriez être des docteurs, vu le temps, vous avez de nouveau besoin qu’on vous enseigne quels sont les premiers rudiments des oracles de Dieu, et vous êtes devenus tels, que vous avez besoin de lait et non de nourriture solide ». On est porté à considérer la « nourriture solide », comme quelque chose de très grand. Mais la simple vérité enseignée ici, c’est que le lait est propre aux enfants et la nourriture solide aux hommes faits ; par conséquent, si vous n’êtes pas capables de manger de la nourriture solide, vous êtes dans un mauvais état. Je ne donne pas du lait à un homme adulte, parce que la viande est faite pour lui. Si nous ne pouvons prendre de la nourriture solide, le fait est que nous nous sommes contentés de demeurer enfants, parce que nous n’avons pas grandi en Christ : la pensée et l’intention du cœur ne sont donc pas droites. Nous sommes appelés à avoir les sens exercés à discerner le bien et le mal, et cela est impossible à moins que nous ne marchions réellement avec Dieu. Mais la place où Christ garde nos cœurs, est le saint des saints. Il s’est sanctifié Lui-même, en la présence de Dieu pour nous, et c’est là qu’Il nous garde. Nous pouvons oublier Jésus, nous pouvons apprécier bien misérablement la position dans laquelle Il nous a placés, et par là même négliger de marcher selon cette position ; toujours reste-t-il vrai que c’est dans le saint des saints qu’Il nous garde, dans la jouissance pleine et toujours fraîche de ce qui se trouve là — dans l’amour parfait, et dans la lumière, comme Dieu est dans la lumière, le péché étant ôté, et nous-mêmes devenus justice de Dieu en Lui. Je n’ai plus du tout à penser à ma capacité d’être là. J’y suis, et je n’ai pu y arriver que comme étant parfaitement purifié. Tout péché étant effacé, et moi étant là, par conséquent, comme purifié, je jouis de la faveur de Dieu sans nuage. C’est, en effet, là où brille la faveur de Dieu sans nuage que je suis introduit, faveur qui a été procurée au moyen de la mort de Christ qui m’a purifié. Et maintenant ici, sur cette terre, j’ai à manifester Christ. Mais au milieu de toutes les épreuves et difficultés du chemin, nous trouvons ces deux moyens que Dieu emploie pour nous conduire en avant : — la Parole de Dieu, plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants, qui juge tout ce qui est contraire à Dieu, et l’intercession de Christ, laquelle répond à toute notre faiblesse et à nos manquements. Il a parcouru le même chemin que nous avons à parcourir, et Il y a rencontré les mêmes tentations que nous. Et maintenant notre faiblesse même, si nous sommes gardés dans la dépendance de Christ, n’est que l’exercice continuel de l’affection pour Christ, et le moyen de puiser dans le trésor de Ses affections pour nous.