Messager Évangélique:Notes sur le Psaume 119/Partie 8

De mipe
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Nun. — v. 105. « Ta parole est une lampe à mes pieds et une lumière à mon sentier. »

Ici, le juste recueille le fruit de s’être rendu attentif à la Parole, de l’avoir recherchée de tout son cœur. Le sentier de sa foi est sans obscurité ; il peut y marcher à enseignes déployées, car la Parole de Dieu l’éclaire. Tel est le privilège du fidèle — de celui à qui Dieu a révélé Ses pensées, et pour qui Il déploie chaque jour Sa bonté. La Parole est le témoignage de Dieu à la conscience de l’homme ; dès que ce témoignage est reçu dans le cœur par la foi, il dissipe les ténèbres naturelles qui y siègent ; dès lors, plus de doutes pour le présent et point d’incertitudes pour l’avenir. Il y a donc contraste entre la position du juste et celle des méchants ; ceux-ci sont dans les ténèbres ; lui est dans la lumière. Ses motifs, sa marche peuvent n’être pas compris ; toutefois, il sait à quoi s’en tenir, car la Parole l’enseigne et le conduit.

v. 106. « Je l’ai juré et je le tiendrai d’observer les ordonnances de ta justice. »

Entouré des marques de la bonté de Dieu, et convaincu de l’importance et de la nécessité du témoignage qu’il doit rendre, le juste, dans ce verset, exprime son zèle pour Dieu, et la ferme résolution selon laquelle il se propose d’agir au milieu des méchants, dont la conduite ternit la gloire du Dieu d’Israël. En Daniel chapitre 1, un exemple de fidélité toute semblable nous est rapporté : « Or Daniel résolut en son cœur, de ne pas se souiller par la portion de la viande du roi » etc. Ce roi païen n’entrait pas, on le comprend, dans les scrupules qu’avait un Juif à l’égard de certaines viandes dont l’usage était défendu par la loi ; mais Daniel, fidèle à ses principes, résolut de marcher selon les ordonnances de son Dieu, sans être effrayé des conséquences que pouvait avoir cet acte de fidélité. Cette décision du cœur pour Dieu est vraiment édifiante, car elle provient de la foi qui fait que l’on compte sur Dieu, quoi qu’il puisse advenir de notre témoignage. Elle est aussi un encouragement pour nos âmes, car dans bien des cas, nous sommes, hélas ! peu décidés pour Dieu, en face de ce qui Le déshonore ; — il manque ce feu de l’Esprit — ce zèle pour Dieu qui ronge ; oh ! que Dieu nous l’accorde abondamment. On se trompe, si l’on pense que, parce que l’on est sous la grâce, on ne doit pas faire de résolution ; à cet égard, l’important est d’avoir appris à compter sur Dieu et non sur soi-même.

v. 107. « Éternel, je suis extrêmement affligé, fais-moi revivre selon ta parole. »

Le juste a cru, c’est pourquoi il a parlé ; mais c’est dans l’affliction que son témoignage est rendu ; — « il est extrêmement affligé ». Ces dernières paroles dessinent d’une manière très nette quelle est la position du juste en Israël. Toutefois, le nom qui caractérise la relation de Dieu avec Son peuple, est dans sa bouche : l’Éternel est le Dieu en qui il s’assure ; c’est Lui qui le fera revivre selon qu’Il en a parlé. Cependant tout est encore en mystère : le juste est oppressé au lieu de régner, mais tout est révélé à sa foi et c’est ainsi que, plein de confiance, le juste s’élève au-dessus de ses circonstances, pour répandre son cœur devant Dieu.

v. 108. « Éternel ! je te prie, aie pour agréables les oblations volontaires de ma bouche, et enseigne-moi tes ordonnances. »

Lorsque la foi agit, le cœur n’oublie rien de ce qui convient à Dieu, et le juste éprouve ici le besoin d’offrir son culte à Dieu, dans la mesure où cela peut se faire, car le peuple a démoli l’autel de Dieu et tout est en décadence dans l’ordre religieux, établi au milieu d’Israël. Ici donc le juste agit selon l’énergie de la foi, il a la conscience de ce qui convient à Dieu dans un tel état de choses : « les oblations volontaires » sont ce que Dieu agrée — cette démonstration cordiale du juste est agréable à l’Éternel, bien que pour lui-même le juste sente, que ce n’est que par pure grâce que l’Éternel peut les agréer.

Ici donc, le juste goûte ce rafraîchissement dans le désert, et quelle réponse de Dieu au besoin de son âme ! Agité et exercé de toute manière, il anticipe par la foi ce temps de bénédiction, où Israël servira l’Éternel en paix et en assurance ; car Dieu consolera Sion et relèvera les ruines de Jérusalem. Alors, « on liera la victime du sacrifice et on l’amènera jusqu’aux cornes de l’autel de nouveau rétabli, et le peuple béni de l’Éternel dira : Tu es mon Dieu fort, c’est pourquoi je te célébrerai. Tu es mon Dieu, je t’exalterai » Ps. 118, 27, 28.

Un tel privilège de la foi est, en Hébreux 13, 15, placé devant les Hébreux, pour les encourager dans leur foi chancelante : « Offrons donc par lui sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire, le fruit des lèvres qui confessent son nom ». Ce privilège est celui de la foi dans le désert, dans l’attente de l’accomplissement des promesses de Dieu.

v. 109. « Ma vie est continuellement en danger ; toutefois, je n’oublie pas ta loi. »

Le verset précédent se termine par l’expression du besoin que le juste éprouve, d’être enseigné de Dieu, il tient à ce que le cercle de ses connaissances s’agrandisse, afin que son obéissance à Dieu soit plus complète. C’est bien aussi dans une telle pensée que l’apôtre Paul demandait, par ses prières à Dieu, que les Éphésiens reçussent « l’esprit de sagesse et de révélation, dans ce qui regarde sa connaissance », etc. (Éph. 1, 17, 18). Quelle grâce immense, que nous ayons, nous pauvres pécheurs, le privilège de croître dans la connaissance de Dieu et de Sa grâce ! Toutefois, le verset qui nous occupe nous fait voir en quelles circonstances le juste, pour sa part, est appelé à réaliser un si doux privilège ; car de quelque manière que ce soit, c’est au travers de plusieurs afflictions qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. C’est donc le chemin où se trouve le juste ici, jusqu’à ce que soit venu le royaume de Dieu et qu’il soit établi en puissance sur la terre, dans la personne de Christ. Ainsi la vie du juste est à toute heure exposée aux efforts de la violence des méchants ; mais le bon état spirituel du juste ressort du fait, que plus sa vie est en danger, plus il s’attache à la loi de Dieu ; elle est son trésor et sa vie : « je n’ai point oublié ta loi ».

v. 110. « Les méchants me tendent des pièges, toutefois je ne me suis point écarté de tes commandements. »

La conduite fidèle du juste au milieu des méchants déjoue toutes leurs tentatives de séduction ; son cœur ne se prête pas à leurs désirs, c’est pourquoi il demeure fidèle et ferme en face de la tentation, sans que rien le fasse faiblir dans son obéissance aux commandements de l’Éternel. Qu’il est beau de voir l’œuvre de la grâce dans le cœur du juste, le pénétrant de toutes parts et produisant en lui ce qui donne du relief à son témoignage, savoir : l’amour envers Dieu ! L’affection profonde de son cœur pour la parole de son Dieu fait que son âme est maintenue dans une sérénité vraiment remarquable.

v. 111. « J’ai pris pour héritage perpétuel tes témoignages, car ils sont la joie de mon cœur. »

Ici, par conséquent, ressort le contraste entre l’état moral du juste et celui du méchant. Au psaume 50, 16, 17, Dieu reprend le méchant pour sa fausse profession de piété, et Il lui adresse deux graves reproches : 1° « tu hais la correction » ; — 2° « Tu as jeté mes paroles derrière toi ». Ainsi les sûrs moyens que Dieu emploie pour ramener à Lui le cœur égaré sont, pour les méchants, une occasion de manifester l’aversion de leur cœur pour tout ce qui tend à le brider dans sa volonté active et rebelle. Le juste, au contraire, aime la correction, car il sait dans quel but Dieu l’applique aux fils des hommes, et il aime la parole de son Dieu ; car les paroles de Dieu sont « l’héritage de l’assemblée de Jacob » : dès qu’il les trouve, elles font la nourriture et la joie de son cœur (Jér. 15, 16). Toutefois, il est bon de remarquer

v. 112. « J’ai incliné mon cœur à accomplir tes statuts, constamment, jusqu’à la fin. »

que le témoignage du juste ne consiste pas dans une vie contemplative absolue ; on le voit ici dans le domaine de l’action ; il pratique la volonté de Dieu, la sienne propre étant brisée ; son cœur alors peut s’incliner devant les statuts de son Dieu. Ces deux aspects de la vie du juste sont aussi mentionnés, pour ce qui concerne la vie chrétienne, dans toute l’épître aux Philippiens (voir chapitres 3 et 4). Dans ces deux chapitres on trouve cette expression de l’apôtre : « Réjouissez-vous dans le Seigneur », et : « Soyez tous ensemble mes imitateurs, frères, et considérez ceux qui marchent ainsi suivant le modèle que vous avez en nous », et encore : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur »… puis au verset 8 : « Au reste, frères, toutes les choses qui sont vraies », etc. Un chrétien pieux réalise donc ces deux choses : jouissance en Christ et obéissance pour Dieu.