Traité:Pèlerinage et repos/Deuxième méditation

De mipe
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Deuxième méditation : Deutéronome 8 ; 11

L’habitation céleste et le pèlerinage terrestre, tels sont les deux sujets importants dont je désire vous entretenir aujourd’hui avec l’aide du Seigneur.

L’un des traits caractéristiques du chrétien, c’est qu’il fait pendant le cours de sa vie sur la terre, à la fois les expériences du désert et les expériences de Canaan, tandis que le Juif, l’Israélite, faisait ces expériences séparément, à des époques différentes de son histoire. Il est donc bien important pour nous, que chacune de ces choses soit mise à sa vraie place, parce que notre tendance est toujours de restreindre les pensées de Dieu et de prendre le moins possible de ce que Dieu nous donne. Il en est ainsi de chaque vérité, quelle qu’elle soit, et de là vient, permettez-moi de le dire, que chacun a sa vérité favorite, sa doctrine de prédilection ; tandis que, si nous marchions vraiment avec Dieu, nous n’aurions rien moins que tout ce qu’il a plu à Dieu de donner. Nous trouverions que chaque vérité a sa place, que chacune d’elles est appropriée à nos circonstances ; et, remarquez-le bien, nous retiendrions alors aussi ces vérités dans l’ordre d’importance qu’elles occupent dans les pensées de Dieu. Il est extrêmement précieux de posséder la vérité de Dieu comme un tout, et de l’apprécier ainsi, tout en lui donnant en même temps dans nos cœurs la place relative qui lui appartient.

Je parlerai d’abord du pèlerinage terrestre, du côté inférieur ou plutôt généralement mieux saisi et compris de notre sujet. Si vous lisez au chapitre 8 du Deutéronome, vous trouverez que les versets 2 à 6 de ce chapitre présentent ce que j’ai appelé le pèlerinage terrestre : le passage à travers le monde qui est devenu pour moi le désert. Du moment que j’ai été acquis pour Dieu et pour Sa vérité, je me trouve dans le désert et je dois le traverser comme un pèlerin. C’est là notre propre histoire et notre propre chemin à travers les tristes scènes de la vie d’ici-bas.

Remarquez deux choses dans ce chapitre : du verset 2 au verset 5, Dieu nous apprend ces deux grands faits, d’abord que l’histoire du désert était nécessaire pour nous ; ensuite (je le dis avec toute révérence), qu’elle était nécessaire pour Dieu, c’est-à-dire qu’elle Lui fournissait l’occasion de manifester ce qu’il y avait dans Son cœur pour nous, au milieu des circonstances mêmes dans lesquelles nous nous trouvons dans ce monde.

Considérons d’abord ce qui nous concerne : Nous apprenons deux choses importantes dans notre voyage à travers le désert, deux choses qui n’appartinrent jamais à l’homme naturel ; savoir la dépendance et la soumission. Au contraire, ce qui est propre à l’homme naturel, c’est l’indépendance et l’insoumission : ce sont là les deux grands traits qui caractérisent l’homme déchu comme tel, deux traits dont l’origine remonte jusqu’au jardin d’Éden. Mais, une fois que Dieu nous a amenés à Lui et nous a faits participants de Sa nature, les traits, les caractères, les qualités saillantes de cette nouvelle nature que nous possédons comme un don de Sa grâce, sont la dépendance et la soumission ; et les circonstances par lesquelles nous passons dans ce monde, les difficultés, les épreuves et les tentations de la route, sont autant d’occasions où ces qualités sont mises à l’épreuve et peuvent se montrer et s’exercer. La traversée du désert, ses joies et ses peines, toutes les choses qui nous arrivent pendant que nous le parcourons, tournent ainsi pour nous en bénédiction. Si le cœur est réellement exercé devant Dieu et si nous marchons dans la puissance de la vie nouvelle, dans l’énergie du Saint Esprit, chaque circonstance, chaque portion de notre vie, les épreuves, les angoisses, les difficultés, les chagrins que nous rencontrons, nous fournissent l’occasion de pratiquer la dépendance et l’obéissance. Ces deux grands traits, remarquez-le, sont merveilleusement mis en évidence dans l’histoire de Celui qui condescendit à devenir homme, qui fut l’homme parfait — le Seigneur Jésus Christ. Si vous vous rappelez la tentation dans le désert (Luc 4), vous savez que la première chose que le Seigneur oppose à Satan dans cette tentation, c’est la fermeté de l’homme dépendant. « Il est écrit que l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole de Dieu ». Notez que le Seigneur cite ce même passage du Deutéronome qui nous occupe. Il le fait à dessein, car cette partie de l’Écriture rappelle l’histoire des Israélites dans le désert, le but de Dieu étant de leur apprendre dans ce pèlerinage la dépendance et la soumission ; et Dieu nous en présente le modèle dans Son propre Fils, l’homme parfait. Ce fait jette une grande lumière sur un autre passage qui offre quelque difficulté ; le voici : « Afin que fût accompli ce que le Seigneur avait dit par le prophète, disant : J’ai appelé mon fils hors d’Égypte » (Matt. 2, 15). Que signifie cela ? Que le Christ recommence, dans Sa propre personne, l’histoire morale d’Israël. Israël, le peuple de Dieu, a failli, comme tel, dans chaque épreuve, dans chaque circonstance où il a été placé : il a failli partout, au désert, dans le pays, et plus tard dans les diverses positions successives dans lesquelles il se trouvait placé. Eh bien, Jésus, dans Sa propre personne, recommence cette histoire, et dans chaque position où ce peuple a manqué, Lui est trouvé parfait. Il a été parfait dans le désert, parfait en dépendance, parfait en obéissance, et, je n’ai pas besoin de le dire, parfait en tout point. Il est infiniment précieux pour nous de voir que Dieu présente dans un homme, Celui qui était à la fois et homme et Dieu, l’homme parfait. Dieu montre, dans la personne de Christ, les traits caractéristiques qui sont le propre d’un homme devant Dieu. Il les montre en Jésus. N’oubliez jamais cela. Christ a montré dans ce monde ce que Dieu était envers l’homme, mais Il a été en même temps l’homme parfait devant Dieu.

La dépendance est le premier trait de l’homme parfait. C’est pourquoi il y a du profit à être à l’étroit, à être dans les difficultés. Il y a de la bénédiction dans l’épreuve ; si vous êtes dépendants, la tribulation devient l’occasion d’exercices bénis. Là est la raison pour laquelle bien des enfants de Dieu ne savent pas ce que c’est que cette dépendance : ils n’ont jamais encore été mis à l’étroit. Je plains celui qui ne l’a jamais été. Je sais, chers amis, que vous passerez certainement par ce chemin, parce que Dieu est trop fidèle envers nous, selon les pensées de Son cœur, pour ne pas nous fournir une occasion de connaître la bénédiction de n’avoir pas autre chose que le Dieu vivant : car ce qui est profitable, c’est d’être amené dans une situation où je n’ai devant moi aucune autre ressource que le Dieu vivant, Lui seul. Dieu se fait alors connaître à mon âme comme je ne L’avais jamais connu auparavant ; je sais maintenant ce que c’est que d’être exercé dans la dépendance. Vous avez vu peut-être un frêne croissant sur le versant d’un coteau ; plus le vent et la tempête soufflent sur cette frêle plante, plus ses racines s’enfoncent dans la terre, si toutefois elles sont franches et saines. La tempête est une bénédiction, car elle enracine plus profondément la plante dans le sol. Remarquez que je parle ici d’un cœur véritablement exercé devant Dieu, d’un homme qui marche avec Dieu, car l’effet des difficultés sur celui qui ne marche pas avec Dieu est de placer la difficulté entre l’âme et Dieu, et il en résulte nécessairement un affaissement spirituel. Aux chapitres 13 et 14 des Nombres, lorsque les enfants d’Israël étaient sur le point d’entrer dans le pays, les difficultés se trouvèrent placées entre eux et Dieu ; et quel en fut le résultat ? Ils perdirent le sentiment de l’obéissance. Ils dirent : « Établissons un chef, et retournons en Égypte ». Ils murmurèrent, ils pleurèrent, et furent désobéissants. Mais lorsque le cœur est réellement exercé, et que l’on marche avec l’œil fixé sur Dieu, la difficulté a pour résultat de faire connaître Dieu d’une manière particulière, et il y a un secret entre l’âme et Dieu, une secrète entente qu’aucun autre ne connaît. Connaissez-vous ce secret-là ? Je crois que l’apôtre y fait allusion quand il dit (Phil. 4) : « Mon Dieu suppléera à tous vos besoins ». Il ne dit pas : « Votre Dieu ». Pourquoi ? Sans aucun doute, Dieu était aussi bien le Dieu des Philippiens que celui de Paul, mais l’apôtre parlait de Lui comme il Le connaissait pour lui-même. Il est vrai que Jésus dit : « Mon Dieu et votre Dieu » ; mais, si je parle de Dieu comme je Le connais pour moi-même, je puis dire : Il y a des secrets entre Dieu et moi ; « mon Dieu suppléera à tous vos besoins ». C’est là un des précieux bienfaits du désert. Nous rencontrons des difficultés qui nous exercent dans la dépendance du Dieu vivant.

Considérons maintenant la seconde leçon que le désert enseigne et qui est la soumission ou l’obéissance. Nous lisons en Matthieu 11, 25 : « En ce temps-là, Jésus répondit et dit : Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux petits enfants » ; et puis nous trouvons la parole la plus merveilleuse qui nous soit rapportée dans toute l’Écriture : « Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi » ! Quelles paroles extraordinaires sorties de Ses lèvres, des lèvres du Fils éternel du Père ! Relisez ce chapitre. Tout, dans les circonstances extérieures de Christ, était propre à désoler Son cœur. Jean doutait de Lui ; les villes qui avaient vu Ses œuvres de puissance ne se repentaient pas ; Israël était semblable aux enfants auxquels on avait joué de la flûte et qui n’avaient pas dansé, auxquels on avait chanté des airs lugubres et ils ne s’étaient pas lamentés ; Capernaüm, élevée jusqu’au ciel, allait être abaissée jusque dans le hadès. « Dans cette même heure », lorsqu’il n’y avait pas une étoile solitaire pour dissiper les ténèbres dont il était entouré, en quoi le cœur du Sauveur trouvait-il de la consolation ? N’était-ce pas dans une soumission parfaite à la volonté de Son Père ? « Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi ». Il se retire, se réfugie dans la soumission parfaite de l’homme parfait, et y trouve Sa satisfaction.

Et Dieu nous présente tout cela dans un homme : la parfaite dépendance, la parfaite obéissance ! Quelle grâce ineffable que ces deux choses nous soient présentées ainsi, dans un homme ! Non seulement elles nous sont révélées comme il convenait pour Dieu, mais elles sont manifestées dans la personne, dans les voies, dans la marche et dans les circonstances de ce Sauveur précieux — Dieu manifesté en chair. Il descendit dans ce monde, ne l’oublions jamais, non seulement pour révéler à nos pauvres cœurs ce qui était dans le cœur de Dieu pour nous, mais pour manifester devant Dieu et devant les hommes, sous ces deux traits caractéristiques, la dépendance et l’obéissance, ce que c’est qu’un homme parfait devant Dieu.

Remarquez ici ce que nous lisons, Deutéronome 8 : « Et tu te souviendras de tout le chemin par lequel l’Éternel, ton Dieu, t’a fait marcher ces quarante ans ». Il en a coûté à Israël un pèlerinage de quarante années. Quarante ans ils ont voyagé dans le désert, sans être dépendants et obéissants. Avez-vous appris ce que cela doit nous dire ? Plusieurs d’entre vous ne sont-ils pas depuis trente, quarante, soixante, peut-être quatre-vingts ans en chemin, et la leçon n’est pas encore apprise ? Vous pouvez voir, au contraire, que Christ a commencé Son histoire comme homme parfait dans la dépendance et l’obéissance. En ceci gît la différence entre Lui et nous. Nous avons besoin de quarante, cinquante, quatre-vingts années, suivant le cas, et nous ne sommes pas rendus parfaits. Pour Christ, c’est le point de départ. Il devient homme par un acte d’obéissance ; Il commence ainsi, l’homme parfait, Dieu sur toutes choses béni éternellement. Il a condescendu à devenir vrai homme aussi bien qu’Il était véritablement Dieu, parfait dans toutes les choses dans lesquelles nous ne faisons que faillir. Il y a une grande bénédiction à l’avoir toujours ainsi devant nous. Je sens le bonheur qu’il y a pour le cœur à se détourner de toute autre chose pour ne plus regarder qu’à Lui.

La distance de Lui à nous est immense, sans doute ; mais c’est un précieux soulagement de voir que Dieu a trouvé et manifesté en perfection dans un homme, dans Son propre Fils éternel, tout ce que Son cœur désirait, et tout ce que nous avons manqué de présenter à Dieu. Cet être béni, objet des délices éternelles de Son Dieu et Père, dans toute la perfection de Sa voie, dans la dépendance et l’obéissance parfaites, dans lesquelles Il faisait toujours ce qui plaisait à Son Père, est placé devant nous comme le modèle, le simple modèle de ce que, par Sa grâce et par Son Esprit, Dieu voudrait que nous soyons pratiquement. Je parle du fait, non de la puissance par laquelle la chose est accomplie. Que le Seigneur nous donne d’employer le désert à cet effet ; le désert n’est pas seulement le lieu où la grâce et la puissance d’un Dieu Sauveur font face et pourvoient à tous nos besoins, à travers toutes nos difficultés et nos épreuves, mais il est l’école où Dieu, selon les richesses infinies de Sa grâce, nous forme pratiquement, continuant au-dedans de nous Son œuvre et se servant des circonstances adverses, des épines, des ronces, des peines, des difficultés du chemin, afin d’accomplir pour l’amour de Son nom, Ses desseins de grâce en nous.

Avant d’aborder la seconde partie de mon sujet qui me paraît plus précieuse encore que la première, je rappellerai que j’ai présenté le désert comme une chose nécessaire pour Dieu dans Ses voies envers nous. Cela peut paraître étrange, mais c’est un fait, que les affections de Dieu ont besoin du chemin dans le désert, pour manifester leur réalité. Le désert est, en effet, le seul lieu qui donne à Dieu l’occasion d’exercer Son amour immuable et les affections de Son cœur. Dans le ciel, nous n’aurons ni soucis, ni afflictions, ni larmes, ni détresses, ni peines, ni épreuves : toutes ces choses appartiennent à la scène d’ici-bas, et il les faut à Dieu pour s’y manifester Lui-même. Pensée merveilleuse ! la puissance divine au service de la faiblesse humaine ; la misère humaine, objet de la compassion et de la tendresse divines ! En vérité, il fallait un monde tel que celui-ci, pour que Dieu y montrât toute la tendresse qui remplit Son cœur envers Ses pauvres saints éprouvés. Il s’approche d’eux ; Il prend soin d’eux ; Il les console et « les apaise, comme une mère apaise son enfant ». Ne pensez-vous pas que si l’âme de Paul a été fortifiée, Dieu, de Son côté, et Christ, avaient une joie particulière à venir vers l’apôtre Paul pour lui dire : « Aie bon courage, Paul » ? Si cette circonstance avait manqué dans l’histoire de l’apôtre, j’affirme hardiment que Dieu en aurait créé une autre, non pas seulement à cause de Paul, mais aussi pour montrer de quelle manière Christ aimait à s’approcher de Son serviteur ; Il aurait suscité l’occasion de soutenir le cœur de Son fidèle disciple dans sa persévérance à tenir ferme pour Lui et à souffrir pour Son nom. Les circonstances que nous traversons sont l’occasion pour Dieu de se manifester à nous ; ces choses ne sont pas la source des actions de Dieu. Il n’existe pas un motif dans le cœur de Dieu qui n’ait sa source en Lui-même. Ce n’est pas en nous qu’Il trouve Ses motifs d’action, mais nos misères Lui fournissent l’occasion de montrer Sa miséricorde ; en elles Il trouve le temps opportun pour manifester la tendresse de Son cœur : dans nos afflictions, Il déploie Ses consolations ; dans nos difficultés, Sa sagesse insondable qui peut nous les faire traverser ; mais les motifs sont tous dans Son cœur. Quelle bénédiction ! Toutes les sources sont en Dieu Lui-même ; mais les circonstances où nous sommes placés, deviennent pour Lui l’occasion de révéler ce qui est déjà dans Son cœur. Quelle grâce infinie que celle qui peut s’abaisser si profondément ! Vos cœurs en ont-ils le sentiment dans ce moment ? Se trouve-t-il ici quelqu’un qui soit dans la tristesse, dans l’épreuve ou dans la tentation ? Dieu veille sur nous ; Ses précieuses ressources sont là pour nos circonstances. Puissions-nous en avoir le sentiment, bien assurés que Son cœur prend plaisir à venir à nous pour nous servir, non pas selon nos pensées, mais selon Son infinie sagesse et Sa profonde affection, car c’est Son propre cœur qui guide Sa main.

Je sais que je ne comprends pas toujours Ses voies comme je le devrais, et le pourrais, mais je vois de tous côtés que rien ne rend pratiquement plus incrédule que de vouloir juger Dieu par Ses voies. Des multitudes, de nos jours, sont entraînées et atteintes par l’incrédulité ; c’est un mal grandissant. J’en connais plusieurs qui sont tombés, parce qu’ils ont regardé à leurs circonstances, aux voies par lesquelles ils étaient conduits : ils connaissaient Dieu suffisamment pour ne pas Le séparer de leurs circonstances, ils ne croyaient pas l’affreuse doctrine que tout arrive par hasard, mais ils jugeaient de Dieu par Ses voies envers eux ; et ainsi ils ont perdu l’équilibre spirituel ; ils ont fait naufrage quant à la foi. Non, ce n’est pas ainsi que Dieu donne à connaître le secret de Ses voies ; mais je veux vous dire ce qu’Il a fait connaître. Il n’y a pas une seule des chambres secrètes de Son cœur qu’Il n’ait ouverte et manifestée ; le Fils bien-aimé a manifesté toutes les affections du Père. Je le connais, Lui ; je connais Son cœur ; et combien il est précieux pour nous de pouvoir y revenir toujours !

Quant à Ses voies, elles peuvent être entourées de nuages et d’obscurité ; je peux n’en pas discerner la fin dès le commencement, et Dieu peut-être me cache cette fin à dessein ; mais lorsque j’ai pour point de départ l’amour qui remplit Son cœur, Sa bonté infinie, alors je sais, je crois, et je dis sans crainte : « Dieu, le Très-haut, le Tout-puissant, m’aime à toujours » ; alors je mesure Ses voies d’après Son cœur, et non Son cœur d’après Ses voies. Il me souvient d’avoir entendu quelqu’un repousser énergiquement l’évangile de la grâce de Dieu et le seul chemin par lequel un pécheur puisse être amené à Lui. « Je ne comprends pas, disait-il, votre éternelle prédication : le sang, le sang, toujours le sang ! Quel Dieu est donc votre Dieu ? Je ne vous entends parler que de sang et de mort ! ». Quelle eût été votre réponse à cet homme ? Elle lui fut présentée sous forme d’une question nouvelle : Quelle était, lui dit-on, la relation entre le Dieu dont vous parlez en ces termes, et la victime que vous méprisez ainsi et que Lui avait préparée ? Grâce merveilleuse ! La victime était le Fils de Sa dilection ! C’est la connaissance de l’amour divin qui résout toutes les questions. D’un côté elle répond aux moqueries de l’incrédule ; de l’autre elle affermit le faible cœur, disposé à se laisser ébranler. Dieu a donné Son Fils unique, Son propre Fils, le Fils de Son amour, le Fils qui était de toute éternité dans le sein du Père, Celui que, même ici-bas, sur la terre, nous trouvons être « le Fils unique, qui est dans le sein du Père » (Jean 1, 18). Dieu L’a donné, dans la grandeur infinie, insondable, merveilleuse de Son amour, pour nous prouver à tous qu’Il a un cœur ! Il a ainsi constaté Son amour. Il a donné l’objet le plus cher de Ses propres affections, pour nous prouver que le diable nous avait dit un mensonge, en niant que Dieu prenait intérêt à Ses créatures. Mes chers amis, quel point de départ pour nous ! Nous mesurons alors les voies de Dieu par Ses affections, par ce qu’Il est ; nous savons que Son amour est parfait. Cette pensée me console dans les jours d’affliction, dans les heures de difficultés, dans les moments de détresse. L’âme se retire auprès du seul cœur qui ne change pas, où elle trouve l’affection éternelle, inaltérable du Dieu auquel il faut ces épreuves pour manifester qu’Il est réellement tout ce qu’Il prend plaisir à être pour nous.

J’ai fait remarquer déjà que ce n’est pas tout que Dieu vienne nous rencontrer dans les circonstances où nous sommes : j’ajoute ici qu’il n’est rien de plus précieux que ce petit mot du chapitre 12 de Luc : « Votre Père sait ». Jésus ne dit pas : Votre Père viendra vous aider ou fournir à vos besoins ; la chose est vraie ; mais Il reporte leurs cœurs sur la connaissance qu’Il a : « Il sait ». Cela vous suffit-il ? Vous suffit-il, en toute circonstance, que votre Père sache, que votre Père ait un œil qui ne s’endorme jamais, une oreille qui soit toujours ouverte, un amour qui ne change jamais ? « Il sait » ! Merveilleuse bénédiction ! Cette réalité suffit-elle pour vous garder ? Vous reposez-vous sur ce : « Il sait » ? Que le Seigneur nous fasse trouver les consolations et tous les fruits précieux de la vie du désert ; car il faut d’une part que nous y soyons exercés à la dépendance et à l’obéissance ; et, d’autre part, Dieu y trouve l’occasion de déployer les affections de Son cœur, de montrer qu’Il a sympathisé avec nous dans notre faiblesse et nos difficultés, et qu’Il veut s’approcher de nous. Qui peut s’approcher en de pareils moments si ce n’est Dieu ? La sympathie de l’homme n’est, dans le cas le plus favorable, que l’expression de sa propre faiblesse ; je l’ai souvent éprouvé ; mais quand Dieu s’approche, quelle bénédiction ! « Le Seigneur s’est tenu près de moi », dit l’apôtre. « Un ange du Dieu à qui je suis et que je sers, est venu à moi cette nuit ». Que le Seigneur nous donne, par Son Esprit, de goûter la douceur de ces choses en traversant le désert aride de ce monde.

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Mais considérons maintenant l’autre côté de mon sujet, ce domicile céleste dont je disais précédemment qu’il n’est pas assez compris. Je crois, en effet, qu’il est bien moins connu comme chose présente, actuelle, reçue et goûtée par l’âme, que le pèlerinage terrestre dont je viens de parler. Nous avons besoin de les connaître tous deux ; que le Seigneur nous y conduise.

Les exercices du désert seront sans fruit pour votre cœur si vous ne connaissez pas ce que je vais mettre devant vos yeux. Lisons le chapitre 11 du Deutéronome. Nous y trouvons la description divine du pays, c’est-à-dire le lieu d’habitation et son caractère. Remarquez les versets 10 à 12 de ce chapitre, qui mettent en contraste l’Égypte et le pays de Canaan. Le monde est pour nous à la fois l’Égypte et le désert — l’Égypte, moralement, et le désert, au point de vue des expériences. « Car le pays où tu entres pour le posséder n’est pas comme le pays d’Égypte d’où vous êtes sortis, où tu semais ta semence et où tu arrosais avec ton pied comme un jardin à légumes. Mais le pays dans lequel vous allez entrer pour le posséder est un pays de montagnes et de vallées, il boit l’eau de la pluie des cieux — un pays dont l’Éternel, ton Dieu, a soin, sur lequel l’Éternel, ton Dieu, a continuellement les yeux, depuis le commencement de l’année jusqu’à la fin de l’année ». Que signifie cela ? La première partie du passage nous dit, je pense, que tout dans le désert de ce monde, est accompagné de peines ; on n’y trouve pas un seul jour sans nuage. Voyez par exemple, les semailles ou la moisson, et quels soucis les accompagnent. L’agriculteur vous dira qu’il a, en toute saison, de l’inquiétude quant à ses récoltes ; c’est avec peine qu’il prépare le terrain, qu’il sème le grain ; il a une suite ininterrompue de craintes et d’appréhensions jusqu’à ce que vienne la moisson. Il en était doublement ainsi en Égypte, dont le Nil était la seule source de fertilité ; il fallait établir des canaux pour que le fleuve arrosât le sol, lorsqu’il déborderait de son lit. Cette irrigation se faisait avec le pied. Que de travail et de peine cela ne demandait-il pas ! Où est l’enfant de Dieu qui ne l’ait éprouvé lui-même, et qui n’ait pas fait l’expérience qu’aucune des choses d’ici-bas, même la meilleure, celle dont le cœur jouit le plus, n’est exempte de peines ? Toutes les relations de la vie ne sont-elles pas des sujets continuels de chagrin ? « Élargissez le cercle de vos relations », a dit quelqu’un, « vous ne faites qu’élargir la cible sur laquelle la mort va faire tomber ses traits ». L’objet le plus cher à votre cœur n’est pas exempt du sort commun réservé aux hommes dans un monde où la mort et l’affliction trouvent leur demeure naturelle. Tel est le premier caractère de l’Égypte en contraste avec Canaan. Le second, c’est que les meilleures choses d’ici-bas sont entachées de défauts, de faiblesse, de pauvreté ; tandis que, parlant du pays (chap. 8), Dieu dit : « Un pays où tu ne mangeras pas ton pain dans la pauvreté, où tu ne manqueras de rien ». Il en est ici comme aux noces de Cana : il y a fête, et le vin manque ! Partout dans ce monde il y a disette : tout y est besoin.

Chers amis, nos cœurs ont-ils éprouvé ces choses ? On admet bien, sans doute, que les peines et les difficultés s’attachent aux meilleures choses de la terre ; mais ce sentiment, en lui-même, ne délivre pas le cœur de ces choses. J’ai vu des hommes qui étaient semblables à des arbres frappés de la foudre, atteints jusqu’à la racine ; j’en ai vu, auxquels il ne reste pas même un semblant de verdure : ils n’ont rien ici-bas, et cependant ils ne jouissent de rien de ce qui se trouve ailleurs ; ils sont dévorés par le feu de l’épreuve, mais leur cœur n’est pas fortifié et affermi ailleurs, dans une scène autre que celle qu’ils traversent. Je pense que Dieu agit de ces deux manières envers nous : Il fait passer la mort sur nous, pour ce qui est de nos circonstances et de notre histoire ; Il rend trop dure pour nous cette terre où nos cœurs prendraient si volontiers racine ; Il la fait devenir le correctif d’elle-même. Mais si, d’une part, Il fait cela, de l’autre Il nous montre un objet propre à nous attirer puissamment. Alors, quand ces deux choses vont ensemble : un cœur sevré, parce qu’il a trouvé un objet en dehors de la scène qu’il traverse, et la mort attachée aux meilleures choses de ce monde, ces deux choses concourent ensemble merveilleusement pour produire un résultat béni. En effet, lorsque nous avons un objet en dehors de la scène qu’il traverse, et la mort attachée aux meilleures choses de ce monde, ces deux choses concourent ensemble merveilleusement pour produire un résultat béni. En effet, lorsque nous avons un objet en dehors de ce monde aride et désolé, et qu’en même temps nous sommes dans l’affliction, nos cœurs sont préservés de regarder ailleurs qu’au seul objet capable de les satisfaire. L’effet de la mort agissante en nous, c’est que la vie est manifestée par nous pour agir dans les autres ; c’est le sens de la parole de l’apôtre : « La mort opère en nous, mais la vie en vous ».

N’oublions jamais qu’un homme peut mourir, peut voir tout se flétrir autour de lui, pour deux causes bien différentes : parce que cela est bon pour lui, ou bien pour l’amour de Christ.

La certitude que nous possédons toutes choses en Christ, ne nous met pas à l’abri du souffle de la mort ici-bas ; mais si nos cœurs habitent dans notre demeure céleste, ayant un objet infiniment plus précieux que tout ce qui est dans ce monde, alors Dieu nous soumet à l’épreuve ici-bas pour l’amour de Lui, de Christ, de l’évangile, afin de montrer en nous, à d’autres, ce qu’Il a fait, ce qu’Il peut faire pour nous, et ce qu’Il est pour nous. Dans ce cas, nous mourrons pour mettre en lumière l’excellence des choses du ciel, au lieu de mourir pour que nous découvrions la vanité de tout ce qui est sur la terre. Quelle différence ! Les uns doivent mourir, afin d’apprendre à connaître l’excellence de ce pays où la mort n’entre jamais ; mais, d’autre part, ils peuvent commencer par la connaissance des biens du pays, et descendre ensuite sur la scène de ce monde, pour y être comme des échantillons que Dieu puisse montrer, et comme la toile sur laquelle Il puisse représenter les délices de ce lieu sur lequel Ses yeux reposent continuellement.

Remarquez encore, au chapitre 11, la différence qui y est faite entre le désert et le pays. « Le pays dans lequel vous allez entrer pour le posséder est un pays de montagnes et de vallées, il boit l’eau de la pluie des cieux ». Ses propres sources lui suffisent. Il n’est aucunement dépendant des choses d’ici-bas ; ses sources sont en lui. « Il boit l’eau de la pluie des cieux ». C’est « un pays dont l’Éternel, ton Dieu, a soin, sur lequel l’Éternel, ton Dieu, a continuellement les yeux, depuis le commencement de l’année jusqu’à la fin de l’année ».

Quel est donc ce lieu sur lequel Dieu a constamment les yeux ? Où est-il ? N’est-ce pas le lieu où est Jésus ? Je n’en sais pas d’autre sur lequel l’œil de Dieu repose continuellement. Et c’est le lieu qu’Il nous donne, à vous et à moi, pour demeure ! Il veut que nos cœurs y habitent. Il en a soin, parce que Ses propres affections y trouvent leurs délices et leur satisfaction.

Méditons un instant sur ces choses, et considérons ce lieu bienheureux dans lequel le Dieu de toute grâce nous a donné entrée pour que nous y ayons notre repos. Entrons dans cette sphère, où Ses affections ont trouvé leurs délices parfaites et où Ses yeux reposent avec une éternelle satisfaction. « L’Éternel a continuellement les yeux sur lui ». Mes chers amis, quel privilège que de goûter maintenant même un peu, les biens d’en haut ! En jouissez-vous en quelque mesure ? J’accorde que, pour tous, cette mesure est petite et faible ; mais que le Seigneur, par Son Esprit, éveille en nous le désir de goûter maintenant le bonheur de demeurer là, d’y demeurer, parce que nous y avons trouvé non seulement un refuge au milieu de la tempête et de l’épreuve, mais aussi un chez-nous. Quel bonheur d’avoir un chez-soi ! Il y a une grande différence entre un abri et un chez-soi. Un abri est l’endroit où vous courez vous cacher devant la tempête, mais dont vous sortez dès que l’orage est passé ; le chez-soi, c’est le lieu dans lequel vos affections demeurent. Si Christ est pour vous un abri seulement, Il n’est pas nécessairement encore votre demeure. Présenter Christ seulement comme un abri, c’est un pauvre évangile qui n’implique pas l’habitation permanente du cœur avec Lui. Mais si Christ est une demeure, si j’ai trouvé le bonheur, les joies, le repos, la communion, les affections de la maison, je dis alors : « Demeurons ici ; c’est ici ma demeure ; c’est ici que je suis restauré, rassasié, consolé ; c’est ici le lieu du bonheur. Je puis avoir à traverser la scène changeante de ce monde, mais c’est ici ma demeure ». Un exemple expliquera ma pensée. Plusieurs d’entre vous ont visité les contrées où se trouvent des mines, et ont pu voir où et comment les mineurs gagnent leur pain quotidien. Ils descendent de bon matin dans la mine et travaillent tout le long du jour, mais leur habitation n’est pas là-bas : leur travail, leur exercice est bien là, mais non pas leur repos. Celui-ci, tout homme le possède dans ce qu’il appelle son chez-lui ; il en sort chaque jour pour travailler à la tâche qui lui est départie dans le travail de la vie, et le soir il y revient. Nous aussi, vous et moi, nous avons à traverser ce monde avec le bienheureux sentiment que nous avons un chez-nous. On objectera que nous sommes en route seulement pour nous y rendre ; sans doute, le moment où nous y serons corporellement est encore à venir, mais il nous est donné d’y avoir place maintenant par la foi : c’est la sphère où nos cœurs se reposent. C’est aussi ce qui imprime sur nous un caractère céleste. Traverser le monde, le cœur plein du bonheur du ciel, imprime sur nous un caractère particulier. Il est aussi facile de reconnaître celui qui a trouvé sa demeure et son repos dans le ciel, que de distinguer celui qui ne l’y a pas trouvé. Jamais l’activité ne vous procurera le repos du cœur. Tout ce que vous faites sera toujours le reflet de ce que vous êtes. Si votre cœur n’a pas trouvé son repos avec Christ dans le ciel, votre activité sera toujours inquiète, votre service, votre travail seront inquiets. Mais être dans la compagnie de Christ nous rend semblables à Lui. La compagnie, les associations dans lesquelles nous vivons, se manifestent dans toutes les choses auxquelles nous mettons la main.

Si vous n’avez pas, par Jésus, le repos du ciel, la paix du cœur, votre activité, quelque laborieuse qu’elle soit, sera toujours inquiète et agitée et portera le cachet de cette agitation. Dieu cherche des cœurs satisfaits qui soient tranquilles, en repos, ayant trouvé un fond sûr pour y jeter l’ancre — une ferme assurance en Celui sur lequel l’œil du Père repose avec d’ineffables délices. Que le Seigneur nous enseigne à jouir de cette place et à nous trouver maintenant dans la compagnie de Son Bien-aimé !

Mais on demande ce qui nous occupe là, s’il s’y trouve quelque chose qui remplisse, qui absorbe le cœur ? Lisez le chapitre 26 du Deutéronome. Tout dans ce chapitre, les premiers fruits, le lieu, le sacrificateur, nous représente Christ et se rattache à Lui, le grand antitype de toutes ces choses. C’est donc Christ qui m’occupe ; c’est Christ qui attire, qui absorbe, qui fixe mes affections, qui dispose de moi, de mes forces, de ma langue, de tout ce que je possède. Tout ce qui est en relation avec ce lieu est en relation avec Christ ; c’est sur Lui que mes yeux sont fixés avec adoration ; c’est de Lui que mon cœur est à toujours occupé. Quelle bénédiction !

Souvenez-vous toutefois, que vous ne pouvez être occupés ainsi de Lui, que lorsque vous êtes entrés dans le pays. Remarquez ces mots : « Quand tu seras entré dans le pays » (Deut. 26, 1). Alors seulement, dans le pays, vous pouvez être occupés de Celui qui vous y a introduits, de Celui qui bénit ; de Lui-même, et non de votre bénédiction. C’est Lui qui a acquis ce pays pour vous par Son propre sang et qui y est entré pour que vous le possédiez et y habitiez, votre cœur y ayant trouvé sa demeure ; et Celui qui l’a rendu tel pour vous est l’objet qui y rassasie vos cœurs.

Vous souvient-il de ce beau chapitre 3 de l’épître aux Colossiens ? Au chapitre 2, l’apôtre nous sort entièrement de notre premier état, du premier homme ; au chapitre 3, il nous associe au second Adam, ressuscité d’entre les morts. Il faut que vous soyez quelque part. Au chapitre 2, vous êtes morts avec Christ : Sa mort a clos toute votre histoire dans le premier Adam, et vous êtes associé avec Christ ressuscité. « Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut ».

Mes chers amis, il est précieux de se demander pourquoi l’apôtre ne définit pas ce que sont ces « choses ». Il ne les énumère pas, parce que c’est la personne de Christ qui leur donne leur caractère ; c’est la personne dont elles sont l’entourage qui en fait des objets dignes d’acquisition. Si vous rencontrez quelqu’un qui aime Christ, et que vous lui disiez : « Christ est là », ce mot lui suffit. Le seul fait de Sa présence est une garantie parfaite et explique toutes choses au cœur qui Lui est dévoué. Il n’est pas besoin d’entrer dans des détails, si vous avez Christ pour objet, car Il fait que vous êtes chez vous, à l’aise, satisfait, là où Il est, au milieu de tout ce qui L’entoure. « Bienheureux ceux qui habitent dans ta maison ; ils te loueront incessamment ». Ils sont remplis, occupés exclusivement d’une chose, de Sa louange.

Mes bien-aimés, que le Seigneur nous fasse apprécier dans nos âmes les vérités que je vous ai présentées ; qu’Il nous donne de les goûter dans leur ordre divin, pour être fortifiés et encouragés, afin de marcher en avant selon la dignité de notre appel, dans la paix, sereins, présentant la vie de Christ au milieu de ce pauvre monde plein d’agitation et de fiévreuse activité. Oui, que le Seigneur nous donne des cœurs capables de demeurer en paix au milieu du tumulte et de tous les orages d’ici-bas, des cœurs qui montrent à tous les yeux ce que c’est que d’avoir été amenés à Lui, et d’avoir trouvé là le lieu de notre habitation.

Avez-vous vu les grands vapeurs transatlantiques revenir au port, blancs d’écume jusqu’au sommet de leur cheminée, tant la mer a été violente et orageuse ; mais ils étaient si bien commandés, si habilement dirigés, que tous ceux qui les voient sont obligés de dire : Voici un vaisseau bien équipé et bien conduit, car il a résisté à tous les vents. Qu’il en soit ainsi de nous ! Conduits par Lui, nulle vague ne sera trop forte, nulle tempête trop violente ; et nous ne souhaiterons pas une épreuve, pas une affliction de moins, car nous pourrons dire : « Tu es avec moi ».