Livre:La sympathie chrétienne/Lettre 19

De mipe
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Le 25 mai 1828

… Il n’est qu’un seul ennemi auquel nous ne puissions échapper, quoique toute notre vie devrait être employée à nous en éloigner, je veux parler du monstre que j’appelle le moi. Je suis extrêmement fatiguée de ce cœur dans lequel Satan travaille constamment, cherchant à dérober les dons de Dieu, dans le but de les transformer en ornements pour l’idole le moi. Cela me rappelle la description que fait Newton d’un oratorio. Oh ! quand est-ce que nous saurons ce que c’est qu’avoir une satisfaction innocente en nous-mêmes ? Malgré notre misère, ne craignons pas de pénétrer avec l’œil de Jésus dans tous les coins et recoins de notre cœur ; et tant que nous ne Le perdrons pas de vue Lui-même, nous n’oublierons pas le sens des paroles de l’abécédaire de Dieu. Et nous avons tant besoin d’apprendre, nous qui souvent prenons la tristesse pour la joie, la joie pour la tristesse, le bonheur pour le malheur, le malheur pour le bonheur, nous qui attendons la beauté et la perfection, là où le Seigneur ne nous a placés que pour la discipline ! Que de peine nous avons à nous élever un peu au-dessus du terrain ! Ici-bas l’œuvre se fait comme sous terre, nos racines s’attachant avec force au rocher des siècles, pour que nous croissions et fleurissions dans les parvis de la maison de notre Dieu. Ce qu’il y a de plus humiliant pour les hommes, c’est d’être représentés dans la Parole comme « haïssant Dieu » ; et, sans aucun doute, ceux qui haïssent Dieu aiment la mort. Ils haïssent ce qui est excellent, parce que c’est excellent, et ils haïssent Dieu dans Ses créatures, quelle que soit leur amabilité ou leur sagesse. Et pourquoi haïssent-ils Dieu ? Parce qu’Il sauvait ceux qui étaient Ses ennemis ; parce qu’Il allait de lieu en lieu faisant du bien ; parce qu’Il a donné Sa vie pour le salut de quiconque croirait en Lui ; on voit comment Son apôtre Paul s’étudiait à n’être haï pour aucune autre cause ! Il avait reçu gratuitement, il donnerait gratuitement. Combien il serait à désirer que le monde n’eût aucun sujet d’inimitié contre Christ à cause de nous ! Cherchons à être tellement remplis des sentiments qui étaient en Christ, que nous puissions convaincre les hommes de péché, étant pour eux comme des épîtres vivantes. En rendant témoignage qu’Il était le Fils de Dieu, Christ nous a donné une forte preuve de Sa divinité, car assurément Il était un homme juste ; nul autre que Lui n’aurait pu traverser la vie au milieu d’hommes remplis de malice et de ruse, en les forçant jusqu’à la fin de reconnaître qu’il n’y avait aucune faute en Lui. Et n’avons-nous pas aussi les miracles pour confirmer ce témoignage ? Le fait que vous et moi nous parlons maintenant avec joie de ce Seigneur qu’une fois nous haïssions, n’est-il pas un miracle plus grand que la résurrection même de Lazare ? Comme les Écritures paraissent belles lorsqu’on y remarque des réponses à toutes les erreurs, ainsi que des consolations pour toutes les peines, surtout dans le livre des Psaumes, cet évangile en prophétie ! On dirait que Dieu ait voulu préparer un texte pour chacune des expériences que Son Église serait jamais appelée à faire, et qu’Il les ait tous mis pêle-mêle dans un sac, afin que chacun de Ses enfants pût se servir selon ses besoins ; voyez par exemple le verset 10 du psaume 27, dans lequel tant de personnes trouvent de la consolation : « Quand mon père et ma mère m’auraient abandonné, toutefois l’Éternel me recueillera » ; et il se présente à nous sans aucune liaison avec ce qui le précède et ce qui le suit. J’aurais encore beaucoup de choses à dire, mais il faut que je termine. Bientôt je vous raconterai une réjouissante et merveilleuse histoire, une de celles que les anges aiment à entendre. Il y a une magnifique ressemblance, et cependant une immense diversité dans les esprits comme dans les corps ; tous chantent le même chant, et chacun cependant a sa page propre à faire entrer dans le volume de la fidélité. Vous trouverez ma réponse à votre question sur la prière dans les textes suivants : Jean 14, 13 ; Matt. 28, 18 ; 2 Cor. 12, 8 et 9. « Et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai ; afin que le Père soit glorifié dans le Fils ». — « Et Jésus s’étant approché leur parla, en disant : Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre ». — « À ce sujet j’invoquai trois fois le Seigneur, pour que cet ange se retirât de moi, et Il me dit : Ma grâce te suffit ». Je vous envoie à mon tour deux questions. Comment un chrétien pourra-t-il profiter du peu de bien qu’il y a dans un autre chrétien, sans prendre aussi beaucoup de mal ? Jusqu’à quel point le chrétien pourra-t-il s’accommoder aux préjugés de l’incrédule, sans risquer de perdre de vue qu’il fait partie d’un peuple séparé et particulier ?…