Livre:La sympathie chrétienne/Lettre 52

De mipe
< Livre:La sympathie chrétienne
Révision datée du 6 septembre 2018 à 20:03 par Éditeur (discussion | contributions) (Chapitre du livre)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

1833
Ma chère amie,

Je désire vous envoyer un récit détaillé de ce qui concerne mon cher … parce que vous me demandez si nos prières ont été exaucées, et parce que vous avez pris part à mes circonstances. Je vous enverrai des extraits de quelques lettres, et quand vous les lirez, vous ne serez pas surprise que cette conversion presque miraculeuse que j’avais tant demandée, ait rempli mon cœur d’une joie inexprimable. J’ai été en quelque sorte témoin de la réception glorieuse qui lui a été faite lorsqu’il a été introduit au milieu des esprits des justes, au moment même où les anges se réjouissaient avec Jésus de ce que celui qui avait été mort, était vivant pour toujours ! Il me semblait que j’entendais la symphonie et les chœurs, tandis qu’il approchait de la maison. L’épreuve avait été si sérieuse ! Le Seigneur s’était montré si fidèle à répondre à chaque prière ! J’avais combattu d’une manière si évidente contre Satan en faveur de cet enfant prodigue ! Mais l’accusateur a été déçu dans son attente ; le corps a bien été frappé, mais c’est afin que l’âme fût sauvée. La légère tribulation de ce cher jeune homme a produit pour lui un poids éternel d’une gloire souverainement excellente. Satan a agi à son égard comme à l’égard de Job ; il a en quelques moments couvert son pauvre corps d’ulcères, mais il n’a pu toucher à sa vie. Après que son âme a été délivrée d’un corps semblable à celui de Lazare, les anges l’ont transportée dans le sein d’Abraham. Le bon berger, qui l’avait cherché et trouvé, l’a mis sur ses épaules ; Il lui a appris à connaître Sa voix, puis Il l’a transporté en triomphe dans les cieux ! Jamais nous ne fûmes aussi près l’un de l’autre. Autrefois il y avait entre nous un grand abîme ; maintenant nous sommes unis pour n’être plus qu’un ; il n’y a entre nous qu’un léger voile de chair qui, à la vérité, nous empêche de nous entendre et de nous voir, mais dans très peu de temps il sera déchiré. Et pourrions-nous ne pas attendre ce moment avec confiance, puisque nous savons en qui nous avons cru, et que nous sommes persuadés que Christ est puissant pour garder notre dépôt jusqu’à ce jour-là ? Il dort en Jésus, et moi je demeure en Jésus ; il se désaltère au fleuve des délices, dont les ruisseaux viennent aussi me réjouir. Nous ne nous étions jamais compris auparavant. « La foi est une substance des choses qu’on espère ». Il a été ôté à notre famille, mais il a été reçu dans la famille de Dieu ; il est en Jésus, « duquel toute famille dans les cieux et sur la terre tire son nom ». Quelque méprisable qu’il fût devenu en vivant dans la débauche, comme l’enfant prodigue, maintenant « Jésus n’a pas honte de l’appeler frère, car Il a participé aux mêmes choses que les enfants, afin qu’Il goûtât la mort pour tout homme. Car, et celui qui sanctifie, et ceux qui sont sanctifiés, proviennent tous d’un ».

Quoique Jésus fût sans cesse occupé à faire du bien, et qu’Il donnât tant de preuves de Sa divinité, nous Le voyons se retirer dans les déserts pour prier, parce qu’Il éprouvait le besoin de recevoir. Oh ! rappelons-nous que, quelque occupés que nous soyons d’affaires importantes ou d’œuvres de charité, nous ne pouvons jamais négliger la prière sans être aussitôt affaiblis ! — Je crains que vous ne souffriez beaucoup au sujet de …. Il doit vous être bien douloureux d’être séparée de lui tandis qu’il est malade, et vous avez besoin de vous souvenir que son corps est très précieux au Seigneur qui l’a racheté aussi bien que son âme ; il ne s’appartient donc plus à lui-même, il n’est plus à vous, il est la propriété de Jésus. Oh ! que nous connaissons encore peu la plénitude et la gratuité de Son amour ! Chaque jour nous apprend que nous n’en connaissions rien le jour auparavant, et lorsque nous serons appelés à le contempler dans toute sa réalité, nous verrons que nous n’en connaissions rien du tout. Il y a encore tant de défiance dans notre cœur, quand nous allons à Lui, comme s’Il n’aimait pas à donner, ou comme s’Il devait avancer quelque excuse pour se dispenser d’accomplir Ses promesses. Nous n’avons aucune idée de Son ardent désir de bénir, non plus que de Sa joie quand Il a l’occasion d’exercer Sa miséricorde ; c’est ainsi « qu’Il fera voir dans les siècles à venir la surabondante richesse de sa grâce, par sa bonté envers nous, en Jésus Christ ». Prions, confions-nous en Lui, ma chère sœur, nous qui avons le bonheur de connaître le caractère de Celui à qui nous avons affaire ! Il est pitoyable, miséricordieux, plein de compassion ; Il attend pour faire grâce ; Il garde la gratuité, et il y a rédemption en abondance par-devers Lui. Oh ! qu’il y ait en nous bonne volonté pour recevoir et accomplir tout ce qui est du Père ; Jésus veut tout nous donner ! Prenons courage, confions-nous en Lui de plus en plus, glorifions-Le, et que notre attente soit grande ; Il veut tout nous donner ! Ce n’est pas Jésus dans l’humiliation, mais c’est Jésus dans la gloire, qui nous supplie de recevoir toute la plénitude des trésors qui sont en Lui pour nous.

Les cris que nous faisons monter jusqu’à Lui, ne sont que le résultat de son intercession pour nous, afin que nous recevions ce que nous Lui demandons de nous accorder. La voix de Jésus ne se fait entendre qu’en consolation. Tous Ses actes de souveraineté sont aussi des actes de miséricorde, quoiqu’ils puissent, pour quelques-uns, renfermer un jugement. C’était en miséricorde qu’Il agissait à l’égard d’Israël, lorsque Pharaon l’opprimait ; le cœur de Pharaon ne cessait de s’endurcir, jusqu’à ce que Dieu fit tomber sur lui le châtiment final ; et encore en cela eut-Il pour but d’accomplir Ses desseins et Ses plans de miséricorde ! Il commença par lui faire faire plusieurs messages ; puis Il envoya les trois premières plaies qui ne touchèrent pas son corps, et chacune des plaies dont Il le frappa était calculée pour l’amener à la repentance.

Déposez votre fardeau aux pieds du Seigneur, et tout ira bien ; considérez toutes les dispensations de Sa providence à la clarté des rayons qui viennent de la nouvelle Jérusalem, alors vous les verrez sous leur vrai point de vue. « Il est le Père des lumières, par-devers qui il n’y a point de variation ». Un acte d’amour peut être très doux, quoiqu’il n’offre point de garantie pour l’avenir ; mais quand la disposition du cœur est amour, amour invariable, tout doit être amour. Les puissances du mal sont en activité ; cachons-nous dans le sein du Père ! L’Église semble avoir perdu le sens, mais Jéhovah est toujours le même, Il sait toujours ce qu’Il fait. Qu’Il vous mette, ma chère amie, dans le creux de Son bouclier !

Votre très affectionnée

Théodosia A. Powerscourt