Traduction:Comment étudier la Bible/Étude des harmonies

De mipe
< Traduction:Comment étudier la Bible
Révision datée du 16 avril 2019 à 19:58 par Éditeur (discussion | contributions) (Partie du livre)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

Nous mettons ces études dans une section spéciale, car elles ont un caractère qui leur est propre. Dans nos suggestions ultérieures pour un travail méthodique, nous ne leur donnons pas de place. Elles viendront plutôt comme une étude particulière, pour laquelle l’étudiant plus avancé trouvera le temps et le moyen.

Les quatre évangiles occupent ici la place la plus éminente dans ce genre d’étude, et nous leur accorderons la première et la plus grande place.

Nous remarquerons d’abord que, si Dieu avait voulu que nous n’ayons qu’un seul récit, Il nous aurait donné la narration de la vie de notre Seigneur sous cette forme. Notre attention doit donc se porter sur chaque évangile séparément pour déterminer, autant que nous le pouvons, son caractère général, son thème principal, son point de vue, et la manière dont il présente notre Seigneur.

Ces questions, on le découvrira, affectent tout le récit, et on découvrira que l’arrangement même des sujets a été gouverné par l’objet principal qui est devant l’écrivain inspiré.

Nous remarquons en outre qu’il y a une plénitude et une multiplicité de détails dans la vie de notre Seigneur et dans Son ministère public, rempli comme il l’a été pendant trois courtes années, accordés de façon générale, qui fourniront un abondant matériau illustrant l’objet spécial que chaque évangéliste avait devant lui. Nous en trouvons des indications de diverses sortes. Par exemple : « Et Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues, et prêchant l’évangile du royaume, et guérissant toute sorte de maladies et toute sorte de langueurs parmi le peuple ». Voici une simple déclaration des activités infatigables d’une vie qui n’avait aucune heure de détente ni aucune période de repos.

Sans doute, dans les diverses conversations qui sont rapportées (comme par exemple Jean 10, ou la période juste avant la dernière pâque, quand il y eut plusieurs discussions avec les chefs du peuple dans le temple), nous avons des résumés donnés par chacun des évangélistes, dans lesquels une attention particulière est portée sur les parties du discours qui sont plus particulièrement en lien avec le thème général de cet évangile. Ceci expliquera peut-être les modes d’expression apparemment différents dans les évangiles. Par exemple, dans la parabole de la vigne en Matthieu (chap. 21, 40, 41), la question de notre Seigneur : « Quand donc le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces cultivateurs-là ? » a obtenu réponse de la part de ceux à qui Il s’adressait ; alors qu’en Marc, Il semble y répondre Lui-même (chap. 12, 9), et dans Luc aussi de même. Nous voyons toutefois, en examinant plus attentivement, que notre Seigneur Lui-même, en Matthieu, donne une réponse en plus de celle donnée par Ses auditeurs (v. 43) : « C’est pourquoi je vous dis que le royaume de Dieu vous sera ôté, et sera donné à une nation qui en rapportera les fruits ».

En soi, cela indique que les narrateurs ne sont pas en conflit entre eux, mais rapportent simplement la partie de la conversation qui a un lien particulier avec leur thème principal.

Mais nous parlons ici plus particulièrement de ce qui est appelé des « harmonies ». Elles ont été une méthode d’étude de la Bible favorisée par les étudiants, et tout un rapport pourrait être donné des diverses harmonies compilées, depuis le premier Diatessaron jusqu’au dernier « Harmonies des quatre évangiles ». Bien que ceux-ci aient beaucoup de choses en commun, et en effet nous pouvons dire que les plans généraux des récits des évangiles ne sont pas si difficiles à reconnaître, il y a toutefois suffisamment de divergences dans les détails, pour indiquer qu’il est très difficile, pour ne pas dire impossible, d’arranger chaque portion des quatre récits de manière à les fondre dans un tout bien lié ensemble.

Ce n’est pas parce qu’il y a des contradictions, mais simplement que ce n’était pas l’objet de l’Esprit de Dieu en nous donnant quatre traces. Il nous est difficile de nous débarrasser d’une certaine exactitude externe, qui n’est en réalité pas une preuve de la plus grande précision. Probablement que tous nous sommes passés par — si même nous n’y sommes pas encore — une phase où notre idée de l’harmonie signifie que nous pouvons assembler ensemble les quatre récits de façon si complète qu’il n’y reste aucun vide. Cela pourrait être possible si, par exemple, Matthieu ou un autre des évangélistes avait écrit quatre évangiles au lieu d’un seul, mais avec le même objet. En faisant cela, il aurait pu s’attarder, dans l’un, sur certaines caractéristiques, faisant place pour l’ajout d’autres caractéristiques qui pourraient être prises d’un deuxième ou troisième récit. Cependant, quand nous avons quatre évangélistes différents, avec quatre objets différents en vue, comme nous l’avons dit, cela devient irréaliste. Toute la méthode de traitement est différente.

De tous petits détails peuvent être rapportés dans un évangile qui, dans un autre, sont omis sans la moindre allusion, ou mentionnés avec quelques mots généraux. Parfois, en effet, l’occurrence est si marquée, que nous pouvons définir sa place sans difficulté, et donc trouver de la place à côté pour ce qui y appartient manifestement. Par exemple, dans la question du miracle des cinq pains et des deux poissons dans l’évangile de Jean, nous avons la mention du discours de notre Seigneur qui fut basé sur ce miracle. Nourrir la multitude eut lieu à une certaine distance, mais nous savons que Son retour à Capernaüm fut « le jour suivant » ou du moins durant la même nuit, et que le discours dans la synagogue là sur « le pain de Dieu qui est descendu du ciel » doit être ainsi mis en relation avec le miracle lui-même.

Il y a de nombreux cas comme celui-ci, en particulier dans les évangiles synoptiques, tous étant un sujet d’étude profitable et intéressant, avec des conclusions plus ou moins abouties comme résultat de nos efforts.

Ainsi, des livres utiles sur « la vie de Christ » s’efforcent de tisser ensemble le récit unique depuis les quatre évangiles d’après la manière indiquée ci-dessus, et nous n’avons aucun problème à découvrir, avec cette sorte d’étude, si cela a été effectué dans un esprit respectueux. Mais nous nous levons de tous ceux-ci avec la conviction que l’ordre de Dieu est meilleur que celui de l’homme, et qu’en proportion de notre compréhension de chaque évangile dans son caractère individuel, nous aurons le matériau pour une vue claire de certaines des perfections bénies qui jalonnent la vie de notre Seigneur comme un tout. Nous pouvons dire sans hésiter que nous recommandons une étude plus attentive de chaque évangile séparément avant d’essayer de trouver une harmonie.

Cela nous amène à signaler un autre sujet. L’ordre dans les évangiles n’est en aucune manière toujours chronologique. Les faits relatifs à l’entrée de notre Seigneur dans Son ministère public, et la fin de Sa précieuse vie par Son sacrifice expiatoire, occupent quasiment la même place dans chaque évangile, mais il est toujours difficile de placer chronologiquement les divers actes et enseignements de notre Seigneur. De fait, certains ont remis en cause que Son ministère ait duré aussi longtemps que trois ans, croyant que la fête dont il est parlé au chapitre 5 de Jean n’est pas la Pâque, mais une des autres fêtes. Il n’y aurait ainsi que trois périodes de Pâque mentionnées dans Jean — chapitre 2, chapitre 6 et chapitre 13. Si ce sont là toutes les pâques durant Son ministère public, il pourrait à peine avoir duré trois ans. Nous ne croyons pas, toutefois, qu’une telle conclusion est exigée par les faits, ni que cela semble autoriser un temps suffisant dans lequel réunir toutes les occurrences de cette vie merveilleuse. D’autres considérations confirment aussi cela.

Nous relions de façon instinctive certaines expressions avec Sa vie ; les trois années, ou trois années et demi, suggèrent ce « milieu de la semaine » à venir à une date ultérieure, quand le sacrifice et l’offrande seront interrompus (Dan. 9, 27). Ou « ces trois années » où le maître a cherché du fruit de l’arbre, laissent entendre quelque chose de similaire. Comme on l’a déjà dit, les évangélistes ne nous donnent pas tant un récit consécutif et chronologique, qu’une sélection de certains faits dans la vie de notre Seigneur qui illustrent le thème spécial de leur évangile. Luc en particulier, probablement davantage que les autres, donne ce que nous pourrions appeler l’ordre moral plutôt que chronologique. Les événements y sont regroupés par ses soins, non dans l’ordre dans lequel ils se produisent — étant quelquefois séparés de fait par une certaine durée — mais selon leur portée vis-à-vis de quelque trait du caractère de notre Seigneur sur lequel l’Esprit de Dieu veut attirer notre attention. Des exemples de cela seront fournis quand nous aborderons chaque évangéliste. Nous ne parlons ici que du sujet en général.

Nous pouvons remarquer en rapport avec cela, qu’une trop grande littéralité nous égarera souvent. Même l’utilisation de certains adverbes indiquant en général le temps n’implique pas nécessairement une suite chronologique. Par exemple, nous utilisons l’adverbe « puis » dans un sens moral aussi bien que chronologique, dans nos discours ordinaires. Ainsi, si nous devions donner un certain nombre d’occurrences qui illustrent un trait particulier, nous les relierions entre elles par cet adverbe, sans pensée de succession, mais simplement en voulant dire que notre preuve se cumule[1].

Dans Matthieu, comme nous le découvrirons, les enseignements de notre Seigneur sont regroupés ensemble, et de même Ses miracles. Très vraisemblablement, ce qui a eu lieu sur une durée considérable est rassemblé ensemble avec cet objectif en vue. On trouvera, sans doute, que tout est parfaitement exact, bien que certaines choses puissent nous dépasser tout à fait, comme, par exemple, l’ouverture des yeux de l’aveugle Bartimée. Eut-elle lieu avant l’entrée de notre Seigneur à Jéricho, comme cela semble être le cas selon Luc 18, 35, ou après, comme Matthieu 20, 29 semble l’indiquer ?

Il y a plusieurs explications possibles ; comme, par exemple, que le récit de l’ouverture des yeux en Matthieu n’est pas destiné à montrer que notre Seigneur est passé par Jéricho avant d’ouvrir les yeux des deux aveugles, mais qu’il a lieu en cet endroit du fait de sa référence au début de Sa dernière manifestation au peuple.

Ainsi, cela suggérerait cette œuvre de la grâce dans le cœur du résidu qui aura lieu aux derniers jours. Sa relation avec Jéricho n’est pas autant soulignée que celle avec Jérusalem, alors qu’en Luc l’ouverture des yeux prend place avant que notre Seigneur atteigne la ville, et notre attention est de ce fait attirée sur cet acte de grâce plus tôt que dans Matthieu. Mais Matthieu, du moins, ne nous contraint pas à croire que cela eut lieu après qu’Il a quitté Jéricho, alors que Luc semble montrer qu’il eut réellement lieu avant qu’Il atteigne la ville.

Une autre explication pourrait être que notre Seigneur s’est attardé à Jéricho, en bas dans la vallée, avant de monter à Jérusalem, et qu’il a pu y avoir deux approches de la ville, l’une qui est donnée dans Matthieu, et après laquelle Il opéra le miracle, bien qu’en fait Il soit retourné à l’orient de Jéricho, et que le miracle eut vraiment lieu là tel que décrit par Luc.

Nous remarquons aussi que Matthieu, comme c’est sa manière de faire dans plusieurs autres cas, mentionne plus d’un individu comme objet de Sa grâce. Il y a sans aucun doute une raison particulière pour cela, bien que sans doute Bartimée fut plus en avant à cet égard. Si seulement nous avons scellé dans nos âmes que les deux récits sont absolument vrais, et que tout ce dont nous avons besoin est de comprendre l’objet spécial de l’Esprit de Dieu dans la forme du récit, nous ne trouverons aucune difficulté à croire les deux littéralement.

Mais nous ne nous attarderons pas sur plus de détails. Ce qui nous a occupés sera suffisant pour montrer qu’un esprit ouvert et respectueux, qui ne recherche pas des contradictions, sera amplement récompensé. Sans aucun doute, une étude plus poussée et une familiarité plus profonde avec la manière de chaque récit récompensera notre examen patient et avec prière des détails qui, pour le moment, semblent impossible à harmoniser.

L’opposé de cet esprit se voit dans la plupart des œuvres de la haute critique. Les divergences apparentes sont passionnément recherchées et données comme preuves de la faillibilité des narrateurs. Ainsi, la nourriture des quatre mille ne serait qu’un autre récit contradictoire de la nourriture des cinq mille. Les critiques, toutefois, semblent oublier que les deux sont non seulement rapportés par le même évangéliste, mais que notre Seigneur parle ensuite des deux en lien avec la question soulevée par Ses disciples. Voyez Marc 8, 19-21.

Les deux purifications du temple, une au début de Son ministère public, rapportée en Jean, et l’autre à la fin, rapportée dans les évangiles synoptiques, en est un autre exemple. Chacune est magnifiquement en accord avec l’objet principal du narrateur. Les deux ont sans aucun doute eu lieu. Dans Jean, celle au début de Son ministère est donnée, parce que dans cet évangile notre Seigneur, depuis le tout début, est vu comme rejeté. « Il vint chez soi, et les siens ne l’ont pas reçu ». Donc, la purification du temple au début de Son ministère en Judée, racontée particulièrement par Jean, est adaptée à son thème tout entier, qui nous montre notre cher Seigneur en dehors du système de choses dans lequel Il séjournait encore, si peut-être il y avait repentance de la part des chefs. Il répète le même acte à la fin de Son ministère, tel que le rapportent les autres évangiles, où Son rejet n’est pas souligné avant la fin de Son ministère public.

On trouvera ainsi que s’il y a le désir, de notre part, d’apprendre la raison pour laquelle les choses nous sont données dans l’ordre dans lequel nous les avons, au lieu de trébucher sur ce qui, après tout, si ce n’était qu’une question de croyance commune, ne serait pas soulevé, les difficultés s’évanouiraient grandement, et nous nous trouverions dans un bon chemin pour obtenir les explications que l’Esprit de Dieu ne pourrait pas nous donner si nous approchions le sujet d’une manière irrévérencieuse et incrédule.

Ce bref examen suffira à signaler la relation que les quatre évangiles ont les uns avec les autres, une relation qui a une signification ; et reconnaître cela, et l’étudier de façon plus poussée, comme suggéré ici, servira à confirmer notre connaissance du contenu de chaque évangile individuellement, et sa place ordonnée en lien avec les autres. Les rayons de lumière qui émanent de chacun, se mélangent tous ensemble pour nous donner la pensée de Dieu quant à Celui qui est « l’image du Dieu invisible », qui est lumière et qui est amour.

Avant de quitter cette partie de notre sujet, il ne sera pas déplacé d’offrir quelques suggestions pratiques quant à la méthode d’étude à adopter pour rechercher une plus complète connaissance du contenu et de l’ordre mutuel des quatre évangiles. Bien sûr, il existe nombre de livres qui les fournissent ; mais l’étudiant découvrira que ce qu’il récolte pour lui-même est souvent d’un profit plus grand et plus durable que l’analyse prédigérée la plus admirable.

Notre suggestion est très simple. Dans un carnet ordinaire vide, dessinez quatre colonnes sur la page ouverte, deux colonnes par page, avec en tête le nom des quatre évangiles. Dans la colonne sous « Matthieu », écrivez chaque section de son récit, en les séparant au point qu’elles ne contiennent qu’un seul sujet. Ainsi, la tentation serait séparée en trois parties. Par commodité, des nombres consécutifs peuvent être donnés à ces sections, qui atteindront peut-être plus de cent pour tout l’évangile. Chaque section aura son numéro, son titre et son chapitre. Ainsi :

  1. Titre du livre. Chap. 1, 1.
  2. Généalogie d’Abraham à Joseph (trois parties). Chap. 1, 2-17.
  3. Témoignage à Joseph. Chap. 1, 18-25.
  4. Visite des mages. Chap. 2, 1-12.
  5. La fuite en Égypte. Chap. 2, 13-15.
  6. Le massacre des petits enfants de Bethléhem. Chap. 2, 16-18.
  7. Le retour d’Égypte à Nazareth. Chap. 2, 19-23.
  8. La prédication de Jean. Chap. 3, 1-12.

Ainsi, disséquons tout l’évangile, sans référence spéciale à la relation des parties entre elles, ni à leur importance relative, en prenant uniquement soin, comme nous l’avons dit, de faire des divisions suffisamment petites pour pouvoir être comparées avec les autres évangiles.

Ensuite, dans la colonne « Marc », poursuivons le même travail, chaque entrée étant numérotée sans aucune référence à Matthieu. De la même manière, les colonnes de « Luc » et de « Jean » seront remplies. Il y aura ainsi devant nos yeux, dans quatre colonnes parallèles, le contenu de chacun des quatre évangiles disséqué et catalogué dans leur ordre consécutif. Cela formera la base de la comparaison.

Comparons chaque entrée dans chaque évangile avec celles dans les autres et, à l’encre rouge, indiquons leurs numéros correspondants — ainsi :

Nous prenons La prédication de Jean (n° 8 dans Matthieu) comme exemple.

 ! scope="col"| Matthieu  ! scope="col"| Marc  ! scope="col"| Luc  ! scope="col"| Jean
1. 1. 1. 1.
2. (Rouge) Mt(8) ; L(13) ; J(2)(4)(6)
2. La prédication de Jean
2. 2.
3. 3. 3. 3.
4. 4. 4. 4.
5. 5. 5. 5.
6. 6. 6. (Rouge) Mt(8) ; Mr(2) ; L(13)
6. La prédication de Jean
(Rouge) Mr(2) ; L(13) ; J(2)(4)(6)
8. La prédication de Jean
(Rouge) Mt(8) ; Mr(2) ; J(2)(4)(6)
13. La prédication de Jean

Une fois ce travail achevé, l’étudiant aura devant lui le matériau, non seulement pour l’étude de chaque évangile séparément, mais aussi dans un but de comparaison avec les autres, dans lequel, en un coup d’œil, il peut dire ce qui est particulier à chacun et ce qui est commun à deux évangiles ou plus. C’est probablement jusque-là que la plupart des étudiants prendront soin d’aller, et c’est la partie la plus importante de cette sorte d’étude. À partir de là, les portions des différents évangiles peuvent être regroupées dans leurs divisions et leurs subdivisions.

Pour ceux qui désirent construire une « harmonie », le catalogue des sujets ci-dessus sera une aide pour arranger les passages parallèles dans l’ordre.

Préparons un autre cahier avec quatre colonnes, semblable au premier, et écrivons « Matthieu » dans la première colonne, exactement comme avant, mais seulement avec un intervalle de, disons, trois lignes entre chaque entrée. Ensuite, écrivons les passages parallèles dans Marc directement en face de ceux de Matthieu, en utilisant les espaces libres pour insérer les portions propres au deuxième évangile.

De la même manière, Luc et Jean seront écrits. Insérez aussi les numéros d’origine des sections de chaque évangile. Le résultat sera qu’en un coup d’œil, nous pourrons voir le contenu des quatre évangiles arrangé en référence à l’ordre donné dans Matthieu. Cela formera une base de comparaison, et une étude plus attentive sera nécessaire pour voir si cet ordre doit toujours être suivi. En réalité, l’évangile de Jean fournit certaines grandes circonstances importantes, dont les intervalles entre elles doivent être comblés de façon plus ou moins certaine avec les événements rapportés dans les autres évangiles.

Comme on l’a dit ailleurs, un certain ordre des sujets, que nous avons appelé un ordre moral, est observé dans Luc. Seule une étude des plus patientes et des plus soigneuses pourra mettre chaque récit à sa place chronologique. Bien que Matthieu soit peut-être aussi consécutif que d’autres dans la forme de son récit, des exceptions seront relevées.

Pour conclure notre sujet, nous réitérerons notre conviction que Dieu avait en vue une instruction particulière dans les quatre récits, et que nos efforts pour les « harmoniser » ne doivent pas obscurcir ce qui est manifestement Son propos.

Ces études des « harmonies », quoique les plus en vue en lien avec les quatre évangiles, ont aussi été utilisées dans le livre des Actes, où la place des différentes épîtres en lien avec le récit historique a été, avec une plus ou moins grande précision, établie.

De même, les récits parallèles dans les livres des Rois et des Chroniques ont été traités. Un effort a été entrepris aussi pour donner aux psaumes leur cadre historique, quoique peut-être le plus proche en importance de l’harmonisation des évangiles ait été l’arrangement de la vérité prophétique dans son ordre consécutif. Ainsi, des harmonies des livres de l’Apocalypse et de Daniel, ensemble avec les autres prophètes, ont été faites. Les ordonnances lévitiques, données dans les trois livres centraux du Pentateuque, ont aussi été de même comparées avec celles dans le livre du Deutéronome.



  1. Nous ajoutons une courte illustration pour rendre clair la déclaration du texte. Supposons que notre objet est de relever le désintéressement d’une personne, illustré par plusieurs actes de bonté. Nous ne donnerons pas forcément ces actes dans l’ordre dans lequel ils se sont produits, mais en lien avec le trait particulier de son caractère qu’ils illustrent. Nous pourrions le présenter un peu comme ceci :
    « Quand il était un jeune garçon, il a consacré une fois ses vacances pour passer du temps avec un camarade malade. Et puis il a renoncé à tous ses droits sur les biens de son père. Et puis, quand il a eu quelques dollars qu’il avait économisé pour s’acheter quelque chose, il entendit parler d’une veuve qui était dans le besoin et qui lui était entièrement étrangère, et il lui donna tout ».
    Ces trois faits sont arrangés dans un ordre plus cumulatif que chronologique. Ils soulignent que le désintéressement naturel de sa jeunesse n’était pas une impulsion enfantine, mais se manifesta plus tard dans le sacrifice de ce qui lui appartenait aux autres membres de sa famille. Le soin généreux pour un complet étranger ajoute un trait supplémentaire au caractère, bien que cet acte lui-même puisse avoir eu lieu bien longtemps avant celui rapporté en deuxième. L’adverbe utilisé, « puis », n’implique pas, comme nous l’avons dit, l’ordre chronologique, mais plutôt l’ordre moral.