Écho du Témoignage:Extraits de lettres

De mipe
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Tant il est vrai que nous avons toute grâce en Celui qui est notre tête vivante ; et je prie que nous soyons rendus capables, en tenant ferme le Chef (la Tête), d’y puiser continuellement, et d’être préservés de tout ce qui pourrait empêcher la vie de ce Sauveur béni dans nos corps mortels. Quand on pense ce que c’est d’avoir une telle vie, et une telle plénitude où nous pouvons puiser, et que nous sommes appelés réellement à jouir de tout ce qui fait abonder, dans la présence même de Dieu, dans la lumière du ciel, cela donne un sentiment de reconnaissance et une stabilité de joie que le Saint Esprit seul peut donner ou nous faire comprendre. Mais nous devons chercher à avoir un esprit bien exercé à maintenir la marche de notre vie et notre état habituel en harmonie avec tout cela. Christ n’était pas toujours dans la gloire de la transfiguration. Il se trouvait en face d’un monde incrédule et le sentait ; mais Il fut toujours d’accord avec la gloire que cette transfiguration révélait, et, de fait, avec ce qui ne se trouvait alors que faiblement préfiguré ; et Il le fut toujours dans toute source d’activité ou de manifestation de vie ; or, quant à nous, c’est là ce que nous devons chercher à réaliser au-dedans. Il ne s’agit pas de faire des efforts pour imiter (quoique en effet nous imitions), mais d’être, ou plutôt de puiser tellement en la Tête, que ce que nous sommes en Lui ne soit pas empêché par le mal, dans sa manifestation. Pour vaincre, il nous faut de la puissance aussi bien que les désirs d’une nouvelle nature ; dès lors une dépendance continuelle — non pas de l’incertitude à l’égard de la nature et de la vie qui désire, mais une dépendance entière d’un centre pour toute force ou puissance, afin d’arriver à l’accomplissement (je veux dire ici-bas) de ces désirs-là. — C’est la différence entre Romains 7 et Romains 8.

Comme j’ai été conduit à considérer ce point, il en est un autre que je désire mentionner, c’est que toutes les affections convenables et heureuses supposent la relation à laquelle elles appartiennent, et non uniquement la nature qui est capable de ces affections. Un orphelin a la capacité d’aimer un père et une mère, et cela le rend malheureux. Un enfant qui a ses parents a les affections qui appartiennent à cette relation. De même, l’existence de la nature divine implique les désirs qui lui sont naturels ; mais les affections spirituelles trouvent leur place dans une relation connue avec le Père et avec Christ. Et ceci est fondé sur la rédemption et la grâce, qui doivent être connues comme une chose accomplie et assurée, et, en réalité, la relation en laquelle nous avons été introduits par là, afin que ces affections bénies, qui découlent d’un Dieu que l’on connaît, puissent exister dans nos âmes. Mais alors, quelle source certaine et immuable de bonheur n’avons-nous pas — une position de proximité divine et immédiate à l’égard de Dieu ! Il nous a adoptés à Lui comme enfants, comme il est écrit dans Éphésiens 1 ; et Il nous a donné une nature capable d’en jouir, et le Saint Esprit comme puissance (illimitée en elle-même) ; et tout cela est fondé sur une rédemption qui nous place dans une position où nous sommes les objets de Sa faveur, sans qu’il y ait aucun nuage, et dans une position en cette faveur, aussi assurée et accomplie à notre égard — une position aussi assurée, dis-je, que la valeur de la rédemption elle-même, une rédemption éternelle. Que le Seigneur nous garde en Sa paix, et marchant devant Lui en toute sainte conduite et piété, afin que nous nous rencontrions dans une joie vraie et entière. Adieu, cher … — Que le Seigneur, notre Maître plein de bonté, soit avec vous, et près de vous, et avec tout Son peuple bien-aimé, et qu’Il daigne me bénir aussi. J’ai été, en général, dans ces derniers temps très heureux avec Lui ; mais il y a aussi un regard qui est entré dans le bonheur devant moi en Sa présence, et cela m’a fait sentir combien peu l’œil y entre même comme il le devrait, mais en même temps combien ce bonheur est grand ; mais c’est une lumière merveilleuse, en laquelle il est permis de regarder. Je parle de la félicité de Sa présence en la lumière.

Il y a un point dans votre lettre sur lequel je désire dire un mot, c’est ce qui regarde l’exercice des dons. Lorsque l’objet qu’on a en vue en allant à la table du Seigneur, et à des réunions pour le culte ou pour la prière, est « d’exercer un don », il est clair que le vrai caractère de telles réunions n’est pas compris. Je n’y vais pas pour exercer un don, mais pour rompre le pain, pour adorer, pour rencontrer Celui qui a dit : « Où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux », et : « Faites ceci en mémoire de moi ». L’expression même qu’on emploie annonce une pensée fausse dans l’esprit, et donne l’idée d’un rôle joué ; et la chose n’en a que trop fréquemment l’apparence. C’était le cas chez les Corinthiens. Ils ne manquaient d’aucun don ; mais au lieu d’en user dans la soumission au Saint Esprit, pour la gloire de Dieu et pour l’édification de Ses enfants, ils les exerçaient c’est-à-dire qu’ils se glorifiaient eux-mêmes par le moyen de ces dons. Je ne connais rien de plus triste, de plus déshonorant à l’égard du Seigneur, que cela, rien qui ait causé plus de tristesse parmi les saints réunis. Une soumission réelle au Saint Esprit, jointe au sentiment de la présence du Seigneur, arrêterait tout aussitôt la pensée d’exercer des dons. Le sentiment de Sa présence chasse aussitôt toute pensée de soi. C’est vraiment une chose des plus pénibles, lorsque nous allons pour nous attendre au Seigneur et jouir de Sa présence, que de trouver quelqu’un rempli de lui-même, qui se met en avant, qui se fait le centre de l’assemblée, qui occupe le temps, et qui remplit l’esprit de ses frères de pensées pénibles à l’égard de lui-même, au lieu de pensées heureuses à l’égard de Christ, gâtant ainsi la communion, interrompant le culte, et empêchant la bénédiction de toute manière. « Là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté » — une liberté dans laquelle l’Esprit dirige (et non l’énergie qui est de la chair) ; alors le Seigneur seul sera haut élevé, car nulle chair ne se glorifiera en Sa présence. Alors Dieu est tout, et l’homme n’est rien. Puissent nos cœurs n’avoir qu’un seul et unique objet, savoir : « Qu’en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus Christ, à qui est la gloire et la force aux siècles des siècles. Amen ! ».


J’espère que personne ne mettra en question ce qui était autrefois si clair pour bien des chrétiens, comme étant le sentier du devoir. Je crains un peu que quelques-uns ne soient ébranlés en regardant trop à la condition actuelle des assemblées, au lieu de considérer le fait que Dieu a encore une œuvre de discipline à accomplir, que nous avons méritée et devant laquelle nous devons nous incliner. Si on est désappointé, parce que Dieu ne se sert pas de nous plus qu’Il le fait, cela ne peut-il pas venir de ce que nous pensons davantage à notre fidélité qu’à notre culpabilité quant au mal dont nous nous sommes séparés ? Si nous regardons à la pauvre condition où nous sommes maintenant, et que nous murmurions dans nos tentes, ne sommes-nous pas exposés à en venir bientôt à mettre en question notre position même ? Si Satan peut nous ébranler, il le fera. Il en est qui parlent beaucoup du manque de puissance dans l’assemblée, ayant leur propre mesure quant à ce qu’est la puissance, oubliant que c’est la présence de Dieu qui est la puissance, que ce soit pour briser ou pour édifier.


J’ai été bien frappé dernièrement de la manière dont Christ fut exaucé et vainquit à Gethsémané et sur la croix. Je pense que, tout en ayant en vue la coupe terrible, l’épreuve spéciale et immédiate en Gethsémané c’était le pouvoir des ténèbres ; le grand point de Satan était de se glisser entre Son âme et le Père (comme auparavant c’était par les choses désirables pour la vie). Mais il ne put le faire. Dès lors Christ plaidant avec Son Père, ne recevant rien ni de Satan, ni de l’homme, quant à la coupe, la reçut de Son Père, dans une obéissance parfaite et bénie. « Tu m’as mis dans la poussière de la mort ».

Dès lors Son âme est entièrement en dehors des ténèbres par rapport à Son ennemi, et Il peut juger des autres dans le calme de la paix : « C’est ici votre heure et le pouvoir des ténèbres », et Il se présente volontairement, afin que Ses disciples s’en aillent libres. Quelle perfection bénie que celle qui, quoiqu’il en coûtât à Lui-même, les garda toujours libres. Car, dans leur position, Satan les aurait pris en son heure, si le Seigneur ne s’était présenté à la brèche ; et il en est toujours ainsi. Lorsqu’il le fallait pour Pierre, Il peut permettre justement ce qui était bon pour le cribler, mais aussi arrêter les vagues orgueilleuses qui devaient passer entièrement sur sa propre âme. Christ était ainsi, il me semble, entièrement en dehors du conflit avec les ténèbres, avant qu’elles fussent venues de fait. Il traverse tout avec Dieu — Son Père.

À la croix, comme je le comprends, il y avait tout autre chose. Il fut abandonné de Dieu. Il eut immédiatement affaire à Dieu ; il s’agissait de la juste colère de Dieu contre le péché, et Christ était en cette place, tellement que l’amour ne pouvait offrir aucun refuge pour Son âme ; et ici encore, Il est parfait. Puis, après avoir accompli cette œuvre ineffable, Son âme ayant bu la coupe sans mélange, l’expiation étant faite, Il se présente comme ayant été exaucé, et l’acte de la mort est justement celui par lequel Il remet Lui-même Son esprit à Son Père. Au temps où tout était calme, Il l’avait dit ; mais Il devait, en Son âme, passer par la mort, et Il le fit, comme sacrifice pour le péché. Mais alors, qu’était-ce que la mort ? Il était Celui qui avait vaincu la mort, qui avait subi la mort, en son efficace infinie pour expier, et Il remet Son âme qui était plus que pure, qui a aboli le péché, entre les mains de Dieu, Son Père. Qu’est-ce que la mort ici, si la victoire sur Satan la rendait un acte d’obéissance ? Le fait d’avoir porté la colère Lui donne le droit de laisser Sa vie pour la réception méritée d’une faveur infinie. La mort était à Lui. Ce n’est pas encore la puissance en résurrection, mais Il remet Son âme à Son Père. C’était la mort, mais la mort comme la conclusion d’une vie accomplie d’obéissance dans la détresse, et l’introduction dans cette faveur infinie, dans la vie, au-delà de toute relation de promesse ici-bas, position dans laquelle l’œuvre en laquelle Il avait glorifié le Père, Le plaçait.

Et c’est ce que, par Lui, la mort devient pour nous. Elle cesse d’être une conclusion de la vie. Nous avons, par Lui, le droit de remettre nos âmes, en la mort, entre Ses mains, comme nous le voyons dans Étienne. C’est le terme du conflit, pour être dans la vie, la vie dans la puissance de laquelle nous vivons à Lui, absents du corps et présents avec le Seigneur. Il s’est remis — il y avait pouvoir, quoique en rapport avec le Père, entre les mains duquel Il remet Son esprit — afin que Sa résurrection fût « par la gloire du Père ». Car, même en cela, Il ne saisit pas la gloire Lui-même. La mort, ou ce qui est appelé mort, devient ainsi une chose totalement nouvelle. C’est le fait d’en avoir fini avec tout, comme âme rachetée, pour entrer dans un autre monde.

Mais je parle maintenant de Christ. Il était sorti de tout cela, et d’une heure bien autrement terrible, et Il pouvait dire au brigand qu’il irait avec Lui dans le paradis — Il pouvait en paix parler à Jean de Sa mère. Son œuvre était venue pour cela ; et « sachant que toutes choses étaient accomplies », après avoir dit : « J’ai soif », Il remit Son âme entre les mains de Son Père. Ces deux considérations m’ont profondément touché, en les envisageant dans quelques détails dont je n’avais jamais trouvé ni la portée ni l’importance générale.


Quant à la justification, il y a un point que je dois faire remarquer. Deux choses se réunissent en elle : d’abord, il y a le sang qui nous a lavés de nos péchés ; et c’est là peut-être ce qui est appelé, à proprement dire, justification. Mais, de fait, nous pouvons ajouter notre acceptation dans le Bien-aimé. Si quelqu’un pratique la justice, il est juste comme Lui (Christ) est juste. Car, en pratiquant la justice, c’est ce qui découle de la vie de Christ en nous ; mais en tant que nous vivons de cette vie par le Saint Esprit, nous sommes unis à Christ, et nous jouissons de Sa justice devant Dieu, acceptés dans le Bien-aimé. C’est la résurrection qui en est le pivot ; car elle est la preuve de la justification, et elle introduit Christ, dans la puissance de cette vie éternelle (à laquelle nous participons aussi), en la présence de Dieu. C’est autour de la personne de Christ, envisagé comme ressuscité, que tournent toutes les vérités que l’on trouve dans la Parole. L’union de l’Église à Christ en est le complément. La résurrection laisse tout ce qui pourrait nous condamner derrière elle dans le sépulcre, et introduit le Seigneur dans le monde nouveau dont Il est la perfection, la Tête, et la gloire. Maintenant nous sommes un avec Lui.