Écho du Témoignage:Notes sur l’épître aux Éphésiens/Partie 5

De mipe
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===Chapitre 3===

Nous avons ici un cas remarquable du style parenthétique de cette épître ; car tout le chapitre dans lequel nous entrons en est un exemple. Nous trouverons une parenthèse dans une autre parenthèse ; faute de le voir, on augmente les causes qui font mal comprendre cette épître ; mais une fois qu’on l’a remarqué, tout est facile ; et la propriété morale qu’il y a à décrire, en une telle forme, ce qui est en soi-même une sorte de parenthèse dans les voies de Dieu, a été, et doit être remarquée en passant. Nous pouvons chercher, par la grâce de Dieu, à apprendre et à considérer la raison de ces digressions, qui forment un épisode d’une longueur peu ordinaire. Tout le chapitre 3 trouve placé entre la doctrine de la fin du chapitre 2 et l’exhortation au commencement du chapitre 4, qui est fondée sur cette doctrine. Que veut dire cette diversion ? Le Saint Esprit s’arrête tout à coup au milieu du développement de la doctrine : où veut-Il nous conduire ? La réponse, je crois, est très claire. Il a seulement touché à ce qui a dû paraître une grande pierre d’achoppement au Juif ; savoir, la formation, par Dieu, d’un corps dans lequel il n’y a ni Juif ni Gentil. Parmi bien des chrétiens, maintenant, je suis fâché de le dire, la difficulté n’est pas même sentie, encore moins la vérité est-elle comprise. La raison est qu’ils ont saisi si peu soit la fidélité, soit les desseins de Dieu. Car c’est une épreuve réelle de la foi pour un esprit pieux, lorsqu’une partie de la vérité de Dieu semble en contredire une autre. Il ne peut y avoir aucune discorde réelle ; tout est nécessairement d’une harmonie et d’un accord parfaits. Mais nous ne pouvons pas toujours comprendre comment les différentes parties de la vérité se lient ensemble. Pendant que nous sommes ainsi ignorants, nous devrions attendre avec foi, ne doutant point, d’un côté, et n’étant pas indifférents, de l’autre.

Tâchons pour un moment, de nous mettre à la place des croyants juifs, qui héritaient des pensées, des sentiments et des préjugés des saints de l’Ancien Testament. Or si on présente clairement à de telles personnes, en y insistant, des expressions de cette nature — un corps — ni Juif ni Gentil — l’inimitié tuée — le mur mitoyen de clôture détruit — quelles vérités pour un Juif ! Qu’il semble extraordinaire que Dieu détruise ce qu’Il avait Lui-même édifié, et qu’Il avait si longtemps sanctionné ; que Dieu, qui avait formé les distinctions entre les Juifs et les Gentils, et y avait insisté, même avec menace de mort pour ceux qui les méprisaient — que Dieu Lui-même les réduise à néant et introduise ce qui est totalement différent de l’ordre ancien, et même irréconciliable avec cet ordre de choses ! Il n’est pas étonnant que toutes ces choses soient une difficulté, si on les lie ensemble comme la pensée de Dieu pour la même époque. Mais il y a une clef pour toute l’énigme : Dieu ne les a pas instituées pour le même temps. Ainsi toute la difficulté se réduit à ceci, que Dieu, qui, à une époque, établit les distinctions entre Israël et les Gentils, trouve bon à présent, pour un temps, de les abolir et d’introduire une chose entièrement nouvelle. Or la première partie du chapitre 3 est consacrée à l’explication de cette partie spéciale du mystère de Christ, par laquelle les Gentils sont introduits et placés exactement sur le même niveau que les Juifs croyants, qui maintenant ont reçu Christ, en sorte que, dans ce monde, ils ne forment qu’un seul et même corps. Mais plus un homme s’attachait à la vérité de la loi et des prophètes, plus la difficulté devenait insurmontable, parce que l’Ancien Testament ne parle jamais d’un tel état de choses. De fait, pour une personne qui ne connaissait que l’ancienne révélation hébraïque, c’était un renversement sans exemple et pour lequel elle ne devait être nullement préparée. Il y avait cette difficulté d’agir, en apparence, contre la Parole expresse de Dieu. C’est donc cela que le Saint Esprit écarte ici. Et, avant tout, remarquez la sagesse de Dieu posant un fondement admirable pour l’introduction de la nouvelle doctrine. Nous avons vu que les conseils de Dieu, de toute éternité, se concentrant sur Christ, et embrassant la pensée glorieuse d’âmes rassemblées, hors de ce monde d’où elles sont tirées, pour partager le même amour et la même gloire, dans lesquels Christ se trouve maintenant en la présence de Dieu (chap. 1). Ensuite, nous avons les moyens employés pour répondre au besoin des âmes dans leur état de ruine sur la terre : nous avons eu cela dans le chapitre 2. Et maintenant, dans le chapitre 3, nous avons une digression dans le but d’expliquer pleinement la nature de cette partie du mystère en relation spéciale avec les Gentils.

Néanmoins il faut nous garder de la notion que « le mystère » ou le secret signifie l’évangile. L’évangile en lui-même ne signifie pas, et ne peut jamais signifier un mystère. C’est ce qui, quand à ses fondements, était toujours devant l’esprit du peuple de Dieu en forme de promesse, ou d’une révélation de grâce non encore accomplie. Mais nulle part, dans l’Écriture, l’évangile n’est appelé un mystère. Ce n’était pas un mystère, qu’un Sauveur devait être donné ; c’était la toute première révélation de la grâce, après que l’homme fut devenu pécheur. La semence de la femme devait briser la tête du serpent. Un mystère est quelque chose qui n’était pas autrefois révélé, et qui ne pouvait pas être connu sans une révélation. De plus, vous avez dans les prophètes une pleine déclaration que la justice de Dieu était sur le point de venir ; la déclaration la plus claire possible que Dieu allait se manifester comme un Dieu Sauveur. Ainsi vous trouvez encore qu’Il abolira le péché, et qu’Il introduira la propitiation et la justice éternelle. Toutes ces choses n’étaient, en aucun sens, le mystère. Le mystère veut dire ce qui était caché, non pas ce qui ne pouvait être compris ; c’est là une idée humaine du mystère ; mais un secret qui n’avait point été révélé — un secret non encore dévoilé, dans l’Ancien Testament, mais pleinement révélé dans le Nouveau. Qu’est-ce donc que ce mystère ? C’est, premièrement, que le Christ, au lieu de prendre le royaume prédit par les prophètes, disparaîtrait complètement de la scène de ce monde, et que Dieu Le ferait asseoir dans le ciel à Sa droite, comme le Chef de toute gloire, céleste et terrestre, et qu’Il placerait tout l’univers entre les mains du Christ, afin qu’Il administrât le royaume et qu’Il y maintînt la gloire de Dieu le Père. C’est là la première partie, et la partie la plus essentielle du mystère ; la seconde partie, ou la portion de l’Église, n’en étant que la conséquence. La suprématie universelle du Christ n’est point le thème de l’Ancien Testament. Vous L’y voyez comme Fils de David, Fils de l’homme, Fils de Dieu — comme le Roi : mais vous ne voyez nulle part tout l’univers de Dieu (mais plutôt le royaume qui est sous tous les cieux) qui Lui est assujetti. Dans cette suprématie sur toutes choses, Christ partagera tout avec Son Épouse. Christ veut avoir Son Église associée à Sa propre domination illimitée, quand ce jour de gloire commence à briller sur le monde.

Ainsi donc, comme nous le savons, le mystère se compose de deux grandes parties, que nous trouvons résumées dans Éphésiens 5, 32 : « Ce mystère est grand ; mais moi je le dis par rapport à Christ et à l’assemblée ». Ainsi le mystère ne signifie ni Christ seul, ni l’Église seule, mais Christ et l’Église unis dans la béatitude céleste, et dans la domination sur toutes les choses que Dieu a faites. Ainsi donc, comme nous l’avons vu dans le chapitre 1, quand Christ fut ressuscité d’entre les morts, Dieu Le fit asseoir « à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, et autorité, et puissance, et domination » ; « et Il a assujetti toutes choses sous ses pieds, et L’a donné pour être chef sur toutes choses à l’Église ». Il n’est pas dit « sur l’Église » ; ce qui renverserait le mystère, bien loin de l’enseigner. Il sera chef sur Israël et sur les Gentils, mais jamais il n’est dit qu’Il règne sur l’Église. L’Église est Son corps. J’admets que c’est une figure, mais une figure qui donne l’idée d’une profonde intimité, pleine de la consolation la plus riche, et de l’espérance la plus élevée. Les saints que Dieu appelle maintenant, partageront toutes choses avec Christ dans ce jour de gloire. Ainsi cela devient une chose du plus grand intérêt, que de savoir quelle est la nature de l’Église. Quand sa vocation a-t-elle commencé ? Quel est le caractère de cette vocation ? Et quelles sont les responsabilités qui en découlent ?

L’épître aux Éphésiens est la place spéciale où se trouve la doctrine de l’Église ; et si l’Esprit de Dieu s’écarte ici de l’enchaînement de la doctrine, c’est pour nous donner une vue de ce qui était une des difficultés principales qui s’y rattachaient ; savoir, que les croyants d’entre les Gentils étaient introduits, avec les croyants d’entre les Juifs, dans l’unité du corps de Christ. Un Juif, selon ses pensées, n’aurait pas trouvé si étrange que Dieu bénît un Gentil : mais il supposerait que la bénédiction devrait être inférieure à celle d’un Juif — qu’une place plus élevée devrait être réservée pour Israël, et une place inférieure pour les Gentils. La doctrine manifestée maintenant renverse tout cela. Pour un esprit nourri des pensées de l’Ancien Testament, c’était en apparence saper la Parole expresse de Dieu. Comment une objection si naturelle et si forte pouvait-elle être écartée ? C’était une chose nouvelle en rapport avec le ciel, pendant la réjection d’Israël quant à la terre. De plus, c’est parce qu’on ne comprend pas « le mystère », et ce qu’est vraiment l’Église, que le système papiste ou opposé à l’Église, a surgi. Mais ce n’est pas tout ; les protestants aussi se sont écartés de la Parole de Dieu sur ce sujet, en conséquence de l’incrédulité par rapport à notre relation céleste avec Christ, et par suite de l’amour de ce monde — l’amour de l’honneur de ce siècle, et de la grandeur mondaine. Ils n’ont ni la foi, ni la patience, pour attendre le jour de Christ. Un chrétien est appelé à souffrir maintenant, jusqu’à être rejeté comme mauvais, en attendant d’être glorifié avec Christ, non pas seulement par Christ, mais avec Christ, d’être avec Christ Lui-même où Il est. Ceci suppose que notre place est « hors du camp », c’est-à-dire hors de toutes les formes de la religion mondaine. Le monde ne s’arroge-t-Il pas maintenant d’être l’Église de Dieu ? C’est la part de Babylone ; et quoique l’expression la plus forte de Babylone et son centre, si vous voulez, soient trouvés dans le papisme, ce système de confusion n’est pas limité à Rome. Nous faisons bien de regarder plus près de chez nous — d’examiner ce que nous faisons nous-mêmes, de voir si nous ne sommes pas entraînés dans une idée extrêmement fausse du but en vue duquel Dieu nous a sauvés. Les chrétiens en général réalisent-ils en aucune façon qu’ils sont sauvés ? Sont-ils simplement, entièrement, constamment heureux, dans la conscience d’avoir part au salut de Dieu ? Regardez les hymnes que l’on chante — pensez aux prières qui sont offertes. Ce sont les aspirations d’âmes inquiètes et troublées, qui prennent le nom de misérables pécheurs, parce qu’ils n’ont pas la conscience de posséder la bénédiction, mais seulement le désir de la posséder. Est-Il possible que l’on en vienne là, que les âmes regardent comme de l’humilité de douter de Dieu ? que c’est une partie convenable du culte de Dieu, et même une chose dont on peut se vanter, d’exprimer la misère et l’esclavage d’âmes rachetées, le jour même qui proclame que leurs péchés sont effacés et que leur paix est faite ? Où est, dans tout ceci, le repos simple et heureux de l’âme dans la connaissance de la rédemption, comme une chose accomplie, dans la connaissance que les péchés sont entièrement effacés pour le chrétien en tant qu’il s’agit du jugement de Dieu ? Assurément il reste toujours pour nous la nécessité de confesser nos péchés, et de nous juger nous-mêmes ; mais c’est tout à fait une autre sorte de jugement et de confession — la confession d’âmes qui se condamnent d’autant plus qu’ils n’ont aucun doute qu’ils soient fils de Dieu — de cœurs qui sont parfaitement en paix, et qui expriment leur bonheur dans les chants de louanges, et d’actions de grâces au Dieu qui les a sauvés pour toujours.

Sur le fondement du salut, comme une chose complète, le Saint Esprit nous amène à comprendre l’Église. Si vous ne connaissez pas la rédemption de Christ comme accomplie, et même si vous ne la connaissez pas comme une chose acceptée de Dieu pour nous, et si vous ne vous reposez pas sur cette rédemption, vous ne pouvez pas avoir une seule idée vraie de l’Église. Ceci montre la sagesse infinie de l’Esprit de Dieu en introduisant ici la doctrine de l’Église, après que la question du salut a été pleinement réglée et arrêtée. « C’est pour cela que moi, Paul, le prisonnier du Christ Jésus pour vous nations ». Il souffrait même jusqu’à être lié de chaînes à cause des Gentils. Toutes les fois qu’une personne prend vraiment sa place comme membre du corps du Christ, comment peut-elle recevoir de l’honneur dans le monde, ou y échapper à l’opprobre et à l’épreuve ? La vraie demeure de l’Église est dans le ciel ; mais sur la terre, celui qui présentait cette vérité bénie, est content d’être un prisonnier. « Si du moins vous avez entendu parler de l’administration de la grâce de Dieu qui m’a été donnée pour vous ». Ici le mot administration signifie le service à l’égard duquel il était tenu pour responsable envers Dieu. L’apôtre Paul était l’instrument choisi de Dieu pour faire connaître la nature, la vocation, le caractère et les espérances de 1’Église. Remarquez bien les voies de Dieu. Il ne voulait pas développer cela parmi les Juifs, ni le révéler par Pierre ou par Jacques. Cela leur fut révélé sans doute, mais non pas par eux. L’apôtre Paul était le seul des écrivains inspirés, par lequel Dieu le fit connaître. Ainsi donc, s’il y avait la moindre vérité dans la succession apostolique, Paul devrait être la source ou le canal par où la succession se continue, et non pas Pierre qui était expressément un apôtre de la circoncision. L’apostolat de Paul venait directement du Seigneur, et l’incirconcision en était la sphère. Il était le grand témoin de cette vérité que tout vrai ministère doit venir directement de Christ. Le Seigneur peut se servir de moyens. Il peut appeler une personne à prêcher, et il peut y avoir des personnes dont le don soit développé par le moyen de l’enseignement. Le même apôtre qui avait reçu son don du Seigneur, et qui insista là-dessus si fortement, avait l’habitude d’enseigner les autres. Il communiqua la vérité à Timothée, auquel il fut ensuite ordonné d’enseigner aux autres ce qu’il avait lui-même reçu. Le Seigneur opère par ceux qui comprennent bien la vérité, pour communiquer la vérité à ceux qui la comprennent moins. Mais encore le principe reste, que tout don vient immédiatement de Christ, et ne dérive pas de l’homme. Il y avait des charges extérieures et locales comme les « anciens » et les « serviteurs » ou « diacres », mais c’était là tout à fait une autre chose. L’ancien pouvait enseigner ou non, et il pouvait le faire formellement et publiquement, s’il était docteur ; mais sa position d’ancien était simplement une certaine charge qui était communiquée par l’autorité des apôtres, chose distincte de la question des dons. Je ne fais allusion qu’au caractère immédiat du don, proprement dit, que l’Esprit distribue dans l’Église. Il vient directement de Christ qui est en haut (Éph. 4), et non par le moyen d’un canal humain, excepté dans un exemple exceptionnel et miraculeux, comme lorsque l’apôtre imposa les mains à Timothée, et lui donna un χά ρις μα selon la prophétie.

Dans ce nouvel exposé, l’apôtre Paul dit : « Comment, par révélation, le mystère m’a été donné à connaître (ainsi que je l’ai déjà écrit en peu de mots ; d’où vous pouvez comprendre en le lisant, quelle est mon intelligence dans le mystère du Christ) ». Il y avait touché dans le chapitre 2, mais maintenant il entre plus pleinement dans le sujet. « Lequel n’a pas été donné à connaître aux fils des hommes dans d’autres générations ». Ici vous avez une déclaration positive que le secret était quelque chose qui n’avait pas été révélé dans d’autres générations — non pas, qu’il était obscurément donné à entendre, ou mal compris, mais il n’avait pas été révélé du tout. C’était un secret à l’égard duquel le silence avait été gardé, comme l’apôtre nous le fait connaître dans Romains 16. « Or à celui qui est puissant pour vous affermir selon mon évangile et la prédication de Jésus-Christ, selon [la] révélation du mystère à l’égard duquel le silence a été gardé dès les temps éternels, mais qui a été manifesté maintenant ». C’était maintenant seulement qu’il était dévoilé. Ce n’était pas que la chose avait été prédite par les prophètes, et que maintenant seulement elle était saisie par la foi. En réalité, il était maintenant manifesté, maintenant publié et enseigné ; il ne l’avait jamais été auparavant. « Mais qui a été manifesté maintenant ; et qui, par des écrits prophétiques, a été donné à connaître à toutes les nations, selon le commandement du Dieu éternel pour (l’)obéissance de (la) foi ». Il n’y a aucun doute que les « écrits prophétiques », auquel il est fait allusion ici, soient les Écritures du Nouveau Testament. C’est à proprement parler « des écrits prophétiques » sans allusion aucune aux prophètes de l’Ancien Testament ; et pour cette raison : « Maintenant a été manifesté et par des écrits prophétiques… a été donné à connaître à toutes les nations ». Si la signification avait été, les prophètes de l’Ancien Testament, qu’est-ce qui aurait pu être plus extraordinaire qu’une telle expression ? Il aurait pu dire que cela avait été révélé aux prophètes, mais maintenant la chose est comprise. Mais il dit : Qui a été « manifesté » maintenant. « Lequel n’a pas été donné à connaître aux fils des hommes dans d’autres générations, comme il a été révélé maintenant par l’Esprit à ses saints apôtres et prophètes ». Il y avait des hommes inspirés qui n’étaient pas apôtres, mais qui étaient prophètes. Cela était maintenant révélé à ces deux classes de personnes ; mais nous ne pouvons pas dire que les mots : « des écrits prophétiques », dans Romains 16, s’étendent au-delà des écrits de Paul, qui dévoilent ce précieux secret de Dieu. Le développement de l’Église eut lieu lorsque le Saint Esprit fut donné d’une manière nouvelle. « L’Esprit Saint n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié ». Le Saint Esprit avait opéré auparavant, mais Il allait être répandu personnellement ; et cela s’identifie avec la vocation de 1’Église. À la Pentecôte, pour la première fois, nous avons une assemblée qui est appelée l’Église de Dieu. « Le Seigneur ajoutait tous les jours à l’assemblée ceux qui devaient être sauvés ». Ici nous trouvons ce qui est appelé l’Église ou l’Assemblée : un corps dans lequel Dieu s’est proposé d’avoir et Juif et Gentil sans distinction ; or un tel état de choses n’exista jamais avant le jour de la Pentecôte. Et maintenant nous avons et Juifs et Gentils introduits dans ce nouvel ordre de choses, nouveau pour tous les deux — un ordre auquel les précédentes révélations de Dieu ne s’appliquaient plus comme une description directe de leurs privilèges.

Et ici, permettez-moi de vous avertir, afin que vous vous gardiez d’interpréter les Écritures comme si tout ce que Dieu y dit, était dit de vous, de moi, ou de l’Église. L’Église est comparativement une chose nouvelle sur la terre ; c’est un sujet propre au Nouveau Testament exclusivement. Si je disais que les saints étaient une chose nouvelle, ce serait faux ; mais si vous dites que l’Église embrasse les saints de l’Ancien Testament, vous négligez la Parole de Dieu et vous vous y opposez : car elle limite l’Église de Dieu à ce qui commença par Christ assis à la droite de Dieu, et par le Saint Esprit envoyé du ciel, pour baptiser tous ceux qui maintenant croient pour être un seul corps. Que signifie « l’Église » ? L’assemblée des âmes rassemblées par la connaissance de Christ mort et ressuscité, et qui par le Saint Esprit sont unies à Christ en Sa qualité d’homme glorifié à la droite de Dieu. Un tel état de choses n’existait point avant la Pentecôte. Il n’y avait pas de rédemption accomplie avant la croix. Christ demeure seul, comme Fils de Dieu de toute éternité — une personne divine, égale au Père. Mais Il devint homme afin de mourir pour les hommes sur la croix ; et étant ressuscité d’entre les morts, Il prend Sa nouvelle place, comme Chef pour l’Église, qui est Son corps, comme l’Époux de l’Épouse. L’expiation a été accomplie, et le péché a été ôté par le sacrifice de Lui-même ; et il ne pouvait y avoir une telle chose, que de devenir membre du corps de Christ, jusqu’à ce que cela fût accompli. L’Église est fondée sur la rémission des péchés par le sang de Christ déjà répandu, et elle se compose de ceux qui sont unis à Christ pour partager toute Sa gloire, excepté celle qui est essentiellement et éternellement la sienne, en Sa qualité de Fils unique du Père.

Alors vient cette partie spéciale du mystère : « Que les nations seraient cohéritières, et d’un même corps, et coparticipantes de sa promesse dans le Christ par l’évangile ». Les promesses de Dieu à Abraham, et cette promesse de Dieu dans le Christ, sont deux choses non seulement différentes, mais même mises en contraste. Car si je considère la promesse à Abraham dans Genèse 12 : « Je te ferai devenir une grande nation », est-ce là l’attente de l’Église ? Quand les chrétiens deviennent grands sur la terre, c’est lorsqu’ils ont quitté leur propre place de bénédiction en communion avec Christ ; mais lorsqu’Israël sera fait une grande nation, dans la vraie signification du mot, ils seront bénis, et ils deviendront une bénédiction, comme ils ne l’ont jamais été auparavant. La promesse fut donnée à Abraham, et sera accomplie dans sa semence sur la terre bientôt. « Je te ferai devenir une grande nation… et toutes les familles de la terre seront bénies en toi ». Ici il est laissé de la place pour que la bénédiction parvienne jusqu’aux nations ; mais remarquez-le bien, elles doivent être bénies en Abraham, et ensuite en sa semence. En Genèse 22, la promesse est renouvelée à Isaac ; et c’est à cela qu’il est fait allusion dans l’épître aux Hébreux. « J’ai juré par moi-même, dit l’Éternel… certainement je te bénirai, et je multiplierai très abondamment ta postérité comme les étoiles des cieux et comme le sable qui est sur le bord de la mer : et ta postérité possédera la porte de ses ennemis ». Est-ce là ce que nous attendons ? Je crois que non. Nous désirons être dans le ciel avec Christ, et nous y serons par le moyen de Son amour, et par la faveur de notre Dieu. Mais Israël doit posséder la porte de ses ennemis, et être élevé au-dessus de tous les peuples de la terre. Dans les Psaumes nous trouvons une sorte de commentaire sur cette attente des hommes pieux en Israël. Ainsi dans le psaume 67 nous avons la prière : « Que Dieu ait pitié de nous, et nous bénisse, et qu’Il fasse luire sa face sur nous ! Sélah. Afin que ta voie soit connue en la terre, et ta délivrance parmi toutes les nations ». La chose préliminaire de la bénédiction pour les autres nations, c’est la réponse au cri d’Israël : « Que Dieu ait pitié de nous, et nous bénisse ». Toute espérance pour le monde, comme monde, dépend de la bénédiction des Juifs.

Il n’en est pas ainsi quant à l’Église, que Dieu appelle maintenant. Sa bénédiction ne repose point sur les promesses ou sur la bénédiction d’aucun peuple. Dès lors ces psaumes ne la concernent point ; et pourtant il y a des personnes qui persistent à les détourner de leur vrai sens, pour les appliquer aux circonstances présentes. Il n’est pas étonnant qu’elles s’embrouillent. La faute est en ceci, qu’elles pervertissent la Parole de Dieu. « Les peuples te célébreront, ô Dieu ! tous les peuples te célébreront ». Maintenant la chose s’étend aussi aux autres peuples. « Les peuples se réjouiront et chanteront de joie ; parce que tu jugeras les peuples en équité, et que tu conduiras les nations sur la terre ». Quand ce jour-là poindra, au lieu de soupirer et d’être en travail, ce qui dure encore, « la terre produira son fruit ; Dieu, notre Dieu, nous bénira ». De telles choses sont bien loin d’avoir lieu maintenant. C’est l’état millénial qu’on attend ici, quand la puissance de Dieu sera exercée triomphalement, et que Dieu reconnaîtra Son peuple d’Israël, et que les autres nations seront bénies en eux. Maintenant les nations sont « cohéritières et du même corps ». Avec qui sont-elles cohéritières ? Avec Christ, et avec tous ceux qui sont en Christ. Soit Juifs, soit Gentils, ils sont cohéritiers. La grâce les a mis sur un terrain commun. Ce n’est pas maintenant que les Juifs sont élevés au faîte de la bénédiction terrestre. Au contraire, comme nation, il sont dispersés, et Dieu les juge, n’usant pas de miséricorde envers eux ; il y a une oblitération complète des vieilles limites. Et voici pourquoi : les Juifs étaient réellement les conducteurs dans l’inimitié du monde contre Christ, et dans la crucifixion de leur propre Messie. La croix de Christ mit fin aux distinctions entre Juif et Gentil ; et sur le fondement de cette croix, Dieu édifie l’Église. Les plus vils pécheurs sur la face de la terre, soit Juifs, soit Gentils, Dieu les prend et les tirant hors de leur condition de péché, et d’éloignement de Dieu, Il les met sur un niveau commun et céleste, comme membres du corps de Christ. C’est ce que Dieu fait maintenant, et il est d’une importance immense qu’on le comprenne, afin de jouir de la communion avec Ses voies. Outre cela, toute la Bible devient pratiquement un livre nouveau, et encore plus précieux, lorsque cela est compris. La vérité ne peut admettre aucun compromis, quelque convenable qu’il soit que nous cherchions à être patients ; la pensée révélée de Dieu exclut nécessairement l’idée qu’on puisse suivre son jugement propre et particulier. Ni vous, ni moi, nous n’avons droit à une opinion sur des matières de foi — Dieu seul a le droit de parler à l’égard de ces choses ; et Il en a parlé si clairement, que c’est notre péché si nous ne L’écoutons pas. Mais vous ne pouvez pas séparer la vérité d’avec les affections spirituelles. Dés lors si on ne maintient pas en pratique la vérité de l’Église, on la perd et on s’aigrit contre elle. La pensée de Dieu à l’égard de l’Église, attire toujours l’inimitié du monde sur celui qui la connaît, et spécialement l’inimitié des chrétiens qui ne la comprennent pas. — Il en était ainsi de Paul, d’une manière prééminente, et depuis ce temps-là, c’est toujours la même histoire, lorsque les âmes ont saisi son témoignage : et il faut qu’il en soit ainsi. La doctrine que tenait Paul, si elle est enseignée par l’Esprit de Dieu, ne peut jamais admettre de parti, parce que son centre même, c’est Christ dans le ciel.

L’apôtre poursuit son exposé ; et voici la phase particulière du mystère qu’il dévoile ici : « Que les nations seraient cohéritières et d’un même corps, et coparticipantes de sa promesse dans le Christ par l’évangile ; duquel je suis devenu serviteur, selon le don de la grâce de Dieu, qui m’a été donné selon l’opération de sa puissance ». Quel est l’effet de cette vérité ? L’effet le plus humiliant possible. « Cette grâce m’a été donnée, à moi qui suis moins que le moindre de tous les saints, d’annoncer parmi les nations les richesses insondables du Christ ». Cela fait ressortir la valeur de Christ, comme rien autre ne le fait. Il ajoute encore : « Et de mettre en lumière devant tous, quelle est l’administration » (non pas « la communication ») « du mystère ». Il montre ainsi qu’outre l’aspect du mystère en ce qui regarde les saints, il a aussi son application à tous les hommes, sans distinction — à ceux qui sont en dehors de l’Église. Les personnes qui prêchent l’évangile, nécessairement prêchent Christ : mais il y en a peu qui comprennent le caractère de la grâce qui unit l’âme à Christ dans la relation de membre de Son corps, de Sa chair et de Ses os. C’était là une partie principale de l’œuvre de Paul ; et c’est pourquoi il ajoute : « L’administration du mystère, qui était caché dès les siècles en Dieu, qui a créé toutes choses ». Remarquez-le bien ; il n’est pas dit, caché dans les Écritures, mais, « caché en Dieu ». « Afin que la sagesse de Dieu, si diversifiée dans ses formes, soit maintenant donnée à connaître aux principautés et aux autorités, dans les lieux célestes, par l’assemblée ».

Considérons quelle place merveilleuse est celle-ci ; savoir, que Dieu fait maintenant connaître aux anges en haut, une nouvelle sorte de sagesse, par Ses voies envers nous ; et quand je dis : nous, j’entends tous les saints de Dieu maintenant sur la terre. Car, de quelque nom qu’il soit appelé, tout saint de Dieu est un membre du corps de Christ : tous appartiennent réellement et également à l’Église de Dieu. On ne peut qu’être affligé en voyant que si peu de gens comprennent ce qu’est l’Église de Dieu, ou même se soucient de le savoir, ou d’agir d’après cette connaissance. Nous devrions connaître ce que Dieu veut, et comment Il veut que Son Église marche. Christ est également possédé par tous : mais tous ne comprennent pas également quelle est la volonté de Dieu à l’égard de Son Église ; comment Il veut que nous L’adorions, et que nous agissions ensemble d’après Sa Parole ; comment Il veut que nous nous aidions l’un l’autre à manifester pratiquement cette vérité glorieuse, que Dieu donne à connaître par l’Église « la sagesse de Dieu si diversifiée dans ses formes ». Est-ce que nous marchons d’une manière si conforme à la volonté de Dieu pour Son Église, que Dieu puisse nous signaler comme une leçon aux anges de Dieu ? C’est là (rien au-dessous de cela) l’intention de Dieu. Vous ne pouvez pas assurément vous dégager de la responsabilité qui y est attachée, en vous refusant à agir selon cette intention ! Ce n’est pas bientôt, quand nous serons arrivés au ciel, que Dieu fera connaître par l’Église, Sa sagesse si diversifiée dans ses formes, aux armées célestes ; mais maintenant sur la terre, pendant que les membres de l’Église sont appelés. « Afin que la sagesse de Dieu, si diversifiée dans ses formes, soit maintenant donnée à connaître aux principautés et aux autorités, dans les lieux célestes, par l’assemblée ». Est-ce que cela ne produit pas de sérieuses considérations ? Il n’est pas question de ce que les hommes pensent de nous, ou si nous sommes aimés ou non ici-bas. Je suis bien sûr que si nous marchons selon Christ, nous ne pouvons être autrement que haïs par le monde : et cela montre que nous estimons le monde, si nous voulons qu’il en soit autrement. C’est une chose des plus pénibles, que de sentir qu’il doit en être ainsi ; mais, si je crois Christ, il faut que je croie cela, et je dois me réjouir d’être estimé digne de souffrir au moindre degré. Mais en outre, l’Église est appelée à être comme un livre d’enseignement pour les anges de Dieu. Lorsque nous considérons que Dieu a l’œil sur nous avec les anges qui L’entourent ; qu’Il est occupé avec des objets tels que nous sommes ; qu’Il avait en eux les objets les plus chers de Ses affections ; qu’Il leur a donné Christ pour être leur vie ; et qu’Il a envoyé le Saint Esprit, cette personne bénie de la Trinité, pour faire Sa demeure en eux, et les former pour être Son temple, pendant qu’ils sont dans ce monde, quelle vocation que celle-là ! Si un ange veut savoir où est Son grand amour, il faut qu’il regarde en bas, dans ce monde, et qu’il voie les choses ainsi. Vous ne pouvez pas séparer Christ de l’Église. Mais la chose merveilleuse, c’est que, devant les anges de Dieu, le conflit étonnant continue — Satan et toutes ses armées tâchent de les détourner, en les mettant sur un faux terrain, en prêchant la justice sous mille formes, afin de les détourner de la grâce et de la croix de Christ. D’un autre côté, vous avez Dieu qui opère par Sa Parole et par l’Esprit pour produire dans Son peuple la conscience de leurs privilèges. Mais que les enfants de Dieu soient fidèles ou non, l’amour parfait repose sur eux et agit envers eux (peut-être en discipline) ; Dieu est occupé d’eux ; Il a soin d’eux ; et Il a toujours dans Sa pensée, qu’Il veut les avoir parfaitement semblables à Christ. Rien ne peut jeter un nuage là-dessus. La faiblesse peut pour un temps déshonorer le Seigneur, et détruire notre propre consolation, et aider à l’illusion du monde. Tout cela peut être ; mais quant au dessein de Dieu, il demeurera ferme : ce que Dieu a dit, doit nécessairement être accompli. Notre faiblesse peut être manifestée, mais Dieu, dans Son puissant amour, accomplira Son dessein. Et c’est par ce moyen qu’Il fait connaître aux principautés et aux autorités, dans les lieux célestes, une nouvelle sorte de sagesse, qui n’avait jamais été vue dans ce monde auparavant. On avait vu les voies de Dieu dans la création, et au temps du déluge, et en Israël. Mais voici quelque chose à quoi même les Écritures données de Dieu n’avaient fait aucune allusion, une chose qui n’avait pas été promise à l’homme — une chose entièrement cachée entre le Père et le Fils.

Maintenant elle est dévoilée. Le Saint Esprit est la personne qui dévoile cette vérité glorieuse de l’Église de Dieu, et qui la réalise. Jusqu’à quel point nos âmes y sont-elles entrées ? Jusqu’à quel point nous contentons-nous de faire de vagues conjectures à ce sujet, pensant que ce n’est pas d’une grande importance ? Une ignorance volontaire de cette vérité procède d’un amour secret pour le monde. Il y a ce sentiment dans celui qui la laisse de côté, que vous ne pouvez pas l’accepter dans le cœur et marcher avec le monde. Il vous faut rompre tout à fait avec tout ce que la chair estime sous le soleil. Vous avez une place au-dessus du soleil avec Christ, et la conséquence en est que vous êtes appelés à vous soumettre à la sentence de mort qui frappe toutes choses ici-bas, à glorifier 1e nom de Christ, à vous réjouir en Lui, quelle que soit la volonté de Dieu à notre égard. Car nulle circonstance ne peut nous soustraire à la responsabilité d’être les témoins d’une gloire qui est au-dessus de ce monde. Le monde devrait voir dans l’Église le reflet de Christ. Vous pouvez trouver un moine ou une religieuse qui soit moralement convenable, mais tout cela peut n’être que la nature, et non Christ. Je ne dis pas que Christ ne puisse s’y trouver également, dans des cas isolés, en dépit d’un système excessivement pernicieux. Cependant pour la foi, il s’agit de faire la volonté de Dieu et de glorifier Christ dans le lieu où l’opprobre abonde sur la terre. Dieu attend de nous la confession du nom de Son Fils, aux dépens de tout ce qui nous est cher. Si le monde n’y fait pas attention, est-ce en vain pour les principautés et les autorités dans les lieux célestes ?

Sur un ou deux des derniers versets de la portion que nous avons maintenant devant nous, je n’ai pas fait de remarque. Nous dirons donc maintenant quelques mots sur les versets 12 et 13. L’apôtre ayant fait allusion à Christ, comme Celui dans lequel (élevé en haut) le propos arrêté de Dieu a maintenant été révélé par l’Esprit, ajoute, que dans cette même personne « nous avons hardiesse et accès en confiance, par la foi en lui. C’est pourquoi je vous prie de ne pas perdre courage à cause de mes afflictions pour vous, ce qui est votre gloire ». Or, il est très doux de trouver comment, même dans un sujet aussi vaste que celui qui occupait son cœur, et sur lequel il désirait insister auprès des saints, il peut lier avec les conseils de Dieu les plus élevés et les plus profonds, la plus simple des vérités fondamentales sur laquelle le croyant se repose. Cela est très instructif : parce que, pendant que, d’un côté, nous avons déjà vu que c’est tout à fait en vain que l’on cherche à entrer dans la nature de l’Église si on n’a pas une conception simple, claire et entière, de la paix que Christ a faite, et qu’Il est pour nous dans la puissance de Dieu ; d’un autre côté, lorsque nous saisissons en quelque mesure le caractère de l’Église, lorsque nous voyons les privilèges étonnants qui sont à nous, comme étant faits un avec Christ, nous regardons avec une jouissance plus profonde les premiers éléments, et nous réalisons la stabilité étonnante des fondements sur lesquels nous avons le privilège d’être établis. Ainsi nous voyons que Dieu veut prendre garde que la paix de la conscience, et celle du cœur aussi, soit maintenue — il n’y a rien qui soit donné seulement pour remplir notre esprit d’admiration. Je ne dis pas qu’il n’y a pas un sujet perpétuel d’admiration, ou qu’il n’y a pas une infinité de choses à apprendre ; mais chaque pas que nous faisons, et même les plus grands progrès dans la connaissance des voies de Dieu en Christ, est intimement lié avec la confiance de nos âmes dans Son amour. Ainsi, tandis que nous ne pouvons pas saisir comme il faut la nature de l’Église, jusqu’à ce que nous ayons connu la simple paix avec Dieu, une fois que nous y entrons, cette paix brille d’autant plus dans la lumière céleste des privilèges dans lesquels le Saint Esprit a conduit nos âmes. Nous revenons avec une intelligence renouvelée et une jouissance plus profonde de la grâce illimitée qui est à nous en Christ. C’est pourquoi après nous avoir introduits dans cette merveilleuse sphère de l’amour et des desseins de Dieu, il jette un coup d’œil sur certaines conséquences pratiques en nous. « En qui », dit-il, « nous avons hardiesse et accès en confiance, par la foi en Lui ». Ce n’est pas seulement la paix, mais « nous avons hardiesse », ce qui a rapport plus particulièrement à notre langage, lorsque nous nous adressons à Dieu ; pouvant, en quelque sorte, Lui dire tout, à cause de notre confiance en Son amour. Et « accès en confiance », ce qui n’est pas seulement ce que nous exprimons, mais nous nous approchons de Lui, même lorsqu’il n’y a aucune expression du cœur sous la forme d’une prière formelle ; mais il y a une jouissance de notre proximité, « accès en confiance par la foi en Lui ». « C’est pourquoi je vous prie de ne pas perdre courage à cause de mes afflictions pour vous, ce qui est votre gloire ». Voici un autre fruit pratique de cette vérité bénie. Nous avons vu auparavant comment il introduit le développement de l’Église, en même temps que le fait qu’il était prisonnier de Jésus Christ. Au moment même où il était sous la main de la puissance de ce monde, et avec la possibilité de la mort devant lui, le Seigneur trouve bon de dévoiler, par le moyen de l’apôtre, la glorieuse vocation de l’Église. Et il le leur rappelle encore une fois. Ils avaient pu être découragés par ses afflictions ; il dit, au contraire, vous ne devez pas perdre courage ; la tribulation doit plutôt être ce qui exercera et fortifiera votre foi. Dans 2 Corinthiens 1, l’apôtre parle d’être « chargés excessivement, au-delà de [notre] force, de sorte que nous avons désespéré même de vivre ». Mais lorsque les Corinthiens avaient besoin de consolation, il l’avait reçue de Dieu, et pouvait la leur communiquer. — Maintenant il était sous la puissance du monde et en prison, et là Dieu dévoile la gloire de l’Église. Ils seraient, sans doute, appelés à souffrir aussi ; et ils auraient à apprendre ce qu’était la tribulation. De sorte que l’apôtre, dans la plénitude de sa propre jouissance de la vérité, laquelle le rendait capable de se réjouir même dans ses afflictions, les exhorte à ne pas perdre courage. L’Esprit de Dieu a uni si complètement les saints, non seulement avec Christ, mais aussi les uns avec les autres, que ce que Paul souffrait, était leur gloire, et non la sienne seulement. Ils y avaient un intérêt commun, comme étant membres du même corps.