Livre:Christ dans la gloire/Chapitre 9
Le chapitre 3 s’adresse aux croyants comme « participants à l’appel céleste » ; nous sommes appelés de la terre au ciel. Le chapitre 9 montre que le ciel est ouvert au croyant, car Christ est entré dans le ciel même, afin de paraître maintenant pour nous devant la face de Dieu. Au chapitre 10, nous voyons que les croyants ont été rendus propres pour le ciel par l’œuvre de Christ, de sorte que, déjà maintenant, tandis qu’ils sont sur la terre, ils peuvent entrer en esprit dans les joies célestes au-dedans du voile.
Le chapitre 11 nous présente le sentier que l’homme céleste doit fouler alors qu’il traverse ce monde, étant en route vers le ciel. L’enseignement montre clairement que, du début à la fin, c’est un sentier de foi. Tout le chapitre est un magnifique développement de la citation du prophète Habakuk, à la fin du chapitre précédent : « Le juste vivra de foi ».
Si nous nous souvenons à qui l’épître est écrite, nous pouvons comprendre que tout un chapitre doive être consacré à insister sur la foi, comme étant le grand principe par lequel le croyant vit. Ces croyants hébreux pouvaient avoir des difficultés particulières à accepter le sentier de la foi, car ils avaient été élevés dans un système religieux qui faisait très expressément appel à la vue. La religion juive avait pour centre un temple magnifique avec ses autels et ses sacrifices matériels. Ceux-ci étaient offerts par une sacrificature officielle revêtue de magnifiques vêtements, conduisant des cérémonies somptueuses selon un rituel établi.
Mais tout cela avait été mis de côté par le christianisme, dans lequel ils avaient été introduits. Ces croyants devaient apprendre que, dans le christianisme, il n’y a rien pour la vue, mais tout pour la foi. En outre, les choses visibles de la religion juive n’étaient que l’ombre des biens à venir ; tandis que les choses invisibles du christianisme en sont la substance. Ils avaient été appelés hors du camp juif pour sortir vers Christ et porter Son opprobre. Ils étaient sortis et l’apôtre les exhorte à ne pas revenir en arrière, ou se retirer (10, 39).
Les exhortations et les avertissements de l’apôtre ont pour nous aujourd’hui une voix solennelle ; car la chrétienté, dans une large mesure, s’est retirée : elle a tourné le dos — bien que peut-être pas dans le plein sens des paroles employées au chapitre 10, versets 38 et 39, qui parlent d’apostasie positive. C’est par imitation qu’elle s’est retirée. Elle a copié le système juif en édifiant de nouveau des temples splendides, avec des autels visibles ; elle a ordonné des sacrificateurs officiels pour conduire des cérémonies compliquées qui font appel à la vue et à l’homme naturel, sans soulever la question de la conversion ou de la nouvelle naissance. Ainsi, la chrétienté, sans renoncer à la profession de christianisme pour retourner au judaïsme, a cherché à lier le judaïsme au christianisme ; le résultat est qu’elle a perdu les vérités vitales du christianisme — dans lesquelles seul le vrai croyant peut entrer — tout en retenant les éléments extérieurs du judaïsme que l’homme naturel peut apprécier.
Dans cet important chapitre, nous laissons les ombres derrière nous pour entrer dans le sentier de la foi, seul moyen de connaître et de goûter les réalités divines. Nous apprenons en outre que dans toutes les dispensations, la foi a été le lien vital avec Dieu.
Après les trois premiers versets d’introduction, le chapitre se divise naturellement en trois sections principales :
1° Les versets 4 à 7 présentent la foi comme le grand principe par lequel nous nous approchons de Dieu et échappons au jugement à venir.
2° Les versets 8 à 22 donnent des exemples d’hommes de foi ayant saisi le propos de Dieu pour le monde à venir, ce qui les a rendus capables de marcher comme étrangers et forains sur la terre.
3° Les versets 23 à 38 montrent la foi remportant la victoire sur le diable, et sur le présent siècle avec tous ses attraits et ses difficultés.
Introduction (v. 1-3)
v. 1 — Les versets d’introduction présentent les grands principes de la foi. Le premier verset n’est pas à proprement parler une définition de la foi, mais plutôt une déclaration de ce que produit la foi. Il nous est dit ce que la foi fait plutôt que ce qu’elle est. La foi est l’assurance des choses qu’on espère. Elle rend entièrement réelles à notre âme les choses que nous attendons. Elle donne la conviction des choses qu’on ne voit pas. Les choses invisibles deviennent aussi réelles pour le croyant que si elles étaient présentes à la vue, « bien plus même, car on peut être trompé par les choses que l’on voit » (J.N.D.).
v. 2 — Par la foi, les anciens ont reçu témoignage. Cela n’a pas été par leurs œuvres ou par leur vie, mais par leur foi qu’ils ont reçu témoignage. Ils étaient des hommes et des femmes ayant les mêmes passions que nous ; leur vie a souvent été troublée par plus d’un manquement, et leurs œuvres ont été, dans certaines occasions, condamnables. Mais, en dépit de tous leurs manquements, ils étaient caractérisés par la foi en Dieu ; et, après que leur histoire a été relatée, il nous est rappelé de nouveau, à la fin du chapitre, que c’est par la foi qu’ils ont reçu témoignage.
v. 3 — Par la foi, nous comprenons que les mondes ont été formés par la Parole de Dieu. L’homme naturel, le cœur rempli d’inimitié contre Dieu, cherche, par la raison, à expliquer sans Dieu la formation de l’univers. Il voudrait bien trouver l’origine du monde dans la matière et les forces de la nature. Il s’ensuit qu’il tâtonne dans l’obscurité et ne trouve aucune certitude dans ses spéculations. Les théories qui sont saluées triomphalement par une génération comme étant le dernier mot de la sagesse, sont rejetées par la génération suivante comme un non-sens insoutenable. L’homme n’est occupé que des choses qui paraissent, et Dieu établit clairement que ce qui se voit ne tire pas son origine de choses qui paraissent. Par la raison, les hommes se perdent dans une mer de spéculations contradictoires ; par la foi, le croyant comprend comment les mondes ont été formés. Nous savons que l’origine de la matière n’est pas dans la matière, car les choses qui se voient n’ont pas été faites de choses qui paraissent. La foi sait que tous les mondes ont été appelés à l’existence « par la parole de Dieu ».
Les versets d’introduction présentent ainsi trois grands effets de la foi. Premièrement, elle nous rend réelles les choses invisibles ; deuxièmement, par elle l’homme de foi reçoit témoignage ; et troisièmement, elle nous amène à saisir des choses qui se trouvent en dehors de la compréhension de l’esprit naturel.
La foi s’approchant de Dieu (v. 4-7)
Après les versets d’introduction, nous en venons à la première grande division du chapitre, dans laquelle nous voyons que la foi est le principe clé, que ce soit pour s’approcher de Dieu, comme cela est illustré en Abel, pour être délivré de la mort, comme l’exemple d’Énoch nous le montre, ou pour échapper au jugement, comme cela est présenté en Noé. Ainsi, par la foi, chaque croyant est placé dans de justes relations avec Dieu.
v. 4 — En Abel nous est présentée l’unique manière dont un pécheur peut s’approcher de Dieu. Abel savait qu’il était pécheur et que Dieu est un Dieu saint qui ne peut pas passer par-dessus les péchés. Comment alors être en règle avec Dieu ? Par la foi, il saisit la seule manière de l’être qui soit offerte à un pécheur sous la sentence de mort. Il vint à Dieu sur le terrain de la mort d’une victime à laquelle aucun péché ne s’attachait. Le sacrifice qu’il offrit à Dieu parlait de Jésus, l’Agneau de Dieu, et ainsi Abel reçut le témoignage d’être juste, Dieu rendant témoignage à ses dons. Dieu n’a pas rendu témoignage à sa vie, ni même à sa foi, mais au sacrifice que sa foi a apporté. Cela reste le chemin de la bénédiction pour un pécheur, et le seul chemin. Celui qui croit en Jésus, qui fait valoir Son grand sacrifice, reçoit le témoignage qu’il est juste. La parole qui lui est adressée est : « Quiconque croit est justifié par lui ». C’est ainsi qu’Abel, étant mort, parle encore. Il parle encore du chemin de la foi par lequel un pécheur peut obtenir la bénédiction.
v. 5, 6 — En Énoch nous est présenté un autre grand trait de la foi : elle délivre de la mort. Nous lisons au sujet d’Énoch que, par la foi, il fut enlevé pour qu’il ne vît pas la mort. En dépit de la vue et de la raison, et contrairement à toute expérience, il attendait d’être enlevé sans voir la mort. Seule la foi pouvait attendre un événement qui ne s’était jamais produit auparavant dans l’histoire des hommes. Ainsi aujourd’hui, le croyant attend, non pas la mort, mais l’enlèvement. Nous attendons un événement qui n’a pas de précédent dans l’histoire de la chrétienté. Nous attendons le son de la trompette et la voix du Seigneur pour nous appeler à Sa rencontre en l’air. L’homme naturel attend avec effroi la mort qui mettra un terme à son histoire sur la terre ; seul le croyant peut attendre d’être enlevé sans avoir à passer par la mort.
Dans le récit de la Genèse, il ne nous est rien dit de la foi d’Énoch, mais nous lisons à deux reprises qu’il « marcha avec Dieu ». C’est manifestement à ce fait que l’auteur se réfère, lorsqu’il dit qu’avant son enlèvement, Énoch « a reçu le témoignage d’avoir plu à Dieu ». C’est sur la base de ce témoignage qu’il conclut qu’Énoch avait eu la foi, car sans la foi il est impossible de plaire à Dieu. Il faut que celui qui s’approche de Dieu croie, non seulement que Dieu est, mais qu’Il est le rémunérateur de ceux qui Le recherchent.
v. 7 — En Noé, nous voyons comment la foi échappe au jugement de Dieu. Noé fut averti par Dieu de l’approche du jugement alors qu’extérieurement il n’y avait pas la moindre menace ; car lorsque Dieu donna l’avertissement, le jugement à venir ne se voyait pas encore. Pour ce qui en était des choses visibles, tout continuait comme d’habitude. Le Seigneur nous dit que les hommes de ce temps mangeaient et buvaient, se mariaient et étaient donnés en mariage. Mais l’homme de foi crut l’avertissement de Dieu, et, poussé par la crainte, se servit de la ressource que Dieu donnait et échappa ainsi au jugement qui tomba sur le monde. En s’engageant par la foi dans ce chemin, il condamna le monde qui refusait de croire le témoignage que Dieu rendait à un jugement imminent, et il devint héritier avec cette longue lignée de croyants à qui leur foi en la Parole de Dieu est comptée à justice.
La foi s’emparant du monde à venir (v. 8-22)
Avec le verset 8, nous abordons une autre division du chapitre ; elle présente la foi qui embrasse le propos de Dieu pour le monde à venir, rendant le croyant capable de marcher comme étranger et forain dans ce monde. Dans cette division, qui va jusqu’au verset 22, cinq croyants de l’Ancien Testament sont mentionnés par leur nom : Abraham, Sara, Isaac, Jacob et Joseph, chacun présentant un caractère particulier de la foi, mais attendant tous le monde glorieux à venir.
v. 8 — Abraham est le grand témoin de cette foi qui s’empare du propos de Dieu, ce qui l’amène à regarder à un autre monde et à marcher dans ce monde-ci comme étranger. Il fut appelé à quitter le pays où il avait vécu, en vue d’un autre pays qu’il recevrait plus tard. Si Dieu appelle un homme à sortir de ce monde, c’est parce qu’il a un monde meilleur dans lequel il veut l’introduire. On se souviendra qu’Étienne commence son discours devant le sanhédrin en disant : « Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham » (Act. 7). C’est une déclaration merveilleuse, mais celle que nous trouvons à la fin du discours est plus merveilleuse encore ; ayant les yeux attachés sur le ciel et voyant Jésus debout à la droite de Dieu, Étienne peut dire : « Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu ». Sa prédication commence par la vision du Dieu de gloire apparaissant à un homme sur la terre ; elle se termine par la contemplation d’un homme apparaissant dans la gloire de Dieu dans le ciel. Dès que le Seigneur Jésus a pris Sa place dans la gloire, nous pouvons voir clairement ce qu’Abraham ne voyait qu’obscurément — le plein résultat de l’appel de Dieu. Comme Abraham, nous avons été appelés selon le dessein de Dieu (2 Tim. 1, 9) ; mais cela signifie que nous avons été appelés hors de ce monde, pour avoir une part avec Christ dans la demeure de gloire où Il se trouve, pour être effectivement avec Lui et comme Lui — conformes à l’image du Fils de Dieu (Phil. 3, 21 ; Rom. 8, 29 ; 2 Thess. 2, 14).
De plus, en Abraham nous avons non seulement une illustration frappante de l’appel souverain de Dieu, mais aussi un exemple remarquable de la réponse de la foi. Nous lisons premièrement : « il s’en alla, ne sachant où il allait ». Quitter son pays sans savoir où l’on va semble à l’homme naturel de la folie pure, et contraire à toute raison et à toute prudence. Mais c’est précisément ce qui donne à la foi l’occasion de se manifester. Il suffisait pour la foi d’Abraham que Dieu l’ait appelé : Dieu savait où Il le conduisait. Parfois nous désirons voir quel sera le résultat d’un pas fait dans l’obéissance à la Parole de Dieu, aussi hésitons-nous à faire le pas. La prudence humaine voudrait peser soigneusement les conséquences de l’obéissance ; la foi, donnée de Dieu, les abandonne à Dieu.
v. 9 — Deuxièmement, Abraham non seulement s’en alla par la foi, mais ayant quitté son ancienne patrie, il marcha par la foi avant d’en recevoir une nouvelle. Ainsi, avec Isaac et Jacob, il revêtit le caractère d’étranger et de forain. Pour lui, le pays dans lequel il demeurait était une terre étrangère, et lui-même un pèlerin demeurant sous des tentes. N’est-ce pas là la vraie position du chrétien aujourd’hui ? Nous avons été appelés hors du monde qui nous entoure ; nous ne sommes pas encore dans la nouvelle patrie vers laquelle nous nous rendons. En attendant, nous sommes des étrangers sur une terre étrangère et des pèlerins se dirigeant vers une autre patrie.
v. 10 — Troisièmement, Abraham attendait la cité qui a les fondements, de laquelle Dieu est l’architecte et le créateur. Nous apprenons ici ce qui le soutenait dans son pèlerinage à travers une terre étrangère : il attendait la bénédiction future que Dieu a en réserve pour Son peuple. Il était entouré par les cités des hommes qui, alors comme aujourd’hui, n’avaient pas de fondements justes. C’est pour cette raison que les cités des hommes sont vouées à la destruction. Abraham attendait la cité de Dieu qui, fondée sur la justice, ne sera jamais ébranlée. Nous savons par le verset 16, et aussi par le chapitre 12 (v. 22), que c’est « la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste ». Abraham suit ainsi le sentier de la foi à la lumière du monde à venir.
Pour l’homme naturel, cela peut paraître le comble de la folie de lâcher ce monde visible pour un monde que l’on n’a jamais vu. Mais la cité de Dieu — la Jérusalem céleste — est visible au regard de la foi ; et lorsque cette cité magnifique se présentera à la vue, dans toute sa gloire et sa félicité — la cité où il n’y a ni douleurs, ni larmes, ni mort, ni nuit — alors sera manifesté combien Abraham avait raison et combien il était sage ; et combien sont sages tous ceux qui suivent ses traces, en laissant de côté ce monde et en marchant comme étrangers et forains vers la cité de Dieu.
v. 11, 12 — En Sara, nous apprenons en outre que la foi, non seulement regarde à Dieu en présence de difficultés pressantes, mais se confie en Dieu malgré les impossibilités naturelles. Elle ne regarda pas aux moyens ordinaires d’obtenir un fils, ni ne raisonna en se demandant : Comment cela est-il possible ? Sa confiance était en Dieu : Il accomplirait fidèlement Sa parole, comme Il lui plairait. Dieu honora sa foi en lui donnant un enfant, « et cela, étant hors d’âge ». Ainsi Dieu fait naître une postérité innombrable, selon Son propos ; mais Il le fait selon Ses propres voies, se servant de quelqu’un qui était « déjà amorti ». Il en est souvent ainsi dans les voies de Dieu ; Il accomplit Ses plans par des vases de faiblesse, dans des circonstances qui paraissent désespérées. Il fait sortir la force de la faiblesse, le manger de celui qui mange, la vie de la mort, et « des gens qui sont comme les étoiles du ciel en nombre » « d’un homme déjà amorti ». « Afin que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur ».
v. 13-16 — Il nous est encore dit que ces croyants, non seulement ont vécu par la foi, mais aussi « sont morts dans la foi », n’ayant pas reçu les choses promises. Lorsqu’ils sont morts, Dieu nous donne un résumé magnifique de leur vie. Nous savons que dans leur histoire il y a eu beaucoup de manquements, car ils étaient des hommes ayant les mêmes passions que nous, et ces manquements ont été rapportés pour nous servir d’avertissement. Ici ils sont passés sous silence, et Dieu relate tout ce qui, dans leur vie, a été le fruit de Sa propre grâce. Ces versets sont l’épitaphe de Dieu sur les patriarches.
Premièrement, il nous est dit qu’ils regardaient au-delà des choses visibles. Ils voyaient les promesses « de loin ». Leur esprit était pénétré de la certitude de la gloire future et leur cœur s’attachait à cette espérance.
Deuxièmement, cette gloire que saisissait leur cœur produisait un effet pratique dans leur vie : ils ont proclamé qu’ils étaient étrangers et forains sur la terre.
Troisièmement, se reconnaissant étrangers et forains, ils rendaient un témoignage sans équivoque : « Car ceux qui disent de telles choses montrent clairement qu’ils recherchent une patrie ».
Quatrièmement, ils ont triomphé de la tentation de retourner dans le monde qu’ils avaient quitté. Ceux qui répondent à l’appel de Dieu et se séparent de ce présent siècle feront l’expérience que le diable cherchera à les ramener dans le monde en leur donnant des occasions d’y retourner. La convoitise de la chair, les attraits du monde, les exigences des relations naturelles, les obligations professionnelles nous offriront, de différentes manières et à différents moments, des occasions de retourner en arrière. Abraham déclara clairement qu’il était étranger et pèlerin. Lot manifesta clairement qu’il se contentait de suivre un homme, car il est rapporté à trois reprises qu’il allait avec Abraham. Aussi, lorsque l’occasion se présenta, Lot la saisit et retourna dans les villes de la plainte, tandis qu’Abraham poursuivait son chemin vers la cité de Dieu. Hélas ! combien de personnes, depuis les jours de Lot, ne s’étant pas emparées des promesses, ont trouvé une occasion de se détourner d’un sentier que l’homme naturel ne peut suivre et où la chair rencontre sans cesse des épreuves.
Si nous voulons échapper aux tentations de retourner en arrière, ayons soin de montrer clairement que nous sommes du côté du Seigneur. Si nous voulons le montrer clairement, acceptons d’une manière bien nette le sentier de la séparation du monde, comme étrangers et forains. Si nous voulons véritablement être étrangers et forains, fixons nos regards sur la plénitude de bénédictions qui nous est révélée dans le monde céleste : soyons persuadés de la réalité de la gloire à venir et serrons-la dans nos affections.
Cinquièmement, ayant refusé les occasions de retourner dans leur ancienne patrie, ils étaient libres pour poursuivre leur chemin en ayant leurs désirs fixés sur « une meilleure » patrie, c’est-à-dire « une céleste ».
Sixièmement, l’Écriture déclare, à propos d’hommes dont la vie a porté ces caractères : « Dieu n’a point honte… d’être appelé leur Dieu ». Dans les détails de leur vie, il y a eu de nombreux manquements, et bien des choses dont sans doute ils ont eu honte, mais les grands principes directeurs de leur vie, les principes qui les faisaient agir et qui caractérisaient leur marche étaient tels que Dieu n’avait pas honte de les reconnaître et d’être appelé leur Dieu.
Septièmement, pour de tels hommes et de telles femmes, Dieu a préparé une cité ; et dans cette cité, tout ce qui était de Dieu dans leur vie aura sa glorieuse récompense.
Si ces choses nous caractérisent aujourd’hui, ne pouvons-nous pas dire, malgré nos nombreux manquements, notre faiblesse et le mépris dans lequel le monde nous tient souvent, que Dieu n’aura pas honte d’être appelé notre Dieu ?
v. 17-19 — La vie d’Abraham illustre un autre aspect de la foi. Si la vie de la foi est éprouvée par les occasions de revenir en arrière qui sont présentées par le diable, elle sera aussi mise à l’essai par des épreuves envoyées de Dieu, afin de montrer sa valeur. Nous apprenons ainsi qu’Abraham fut « éprouvé ». Il lui fut demandé d’offrir Isaac, son fils unique — celui-là même par lequel les promesses devaient s’accomplir. Sa foi fut à la hauteur de l’épreuve et le rendit capable d’offrir son fils, estimant que Dieu pouvait le ressusciter même d’entre les morts.
v. 20 — Isaac est ensuite placé devant nous comme exemple de quelqu’un qui marchait dans la lumière de l’avenir, car nous lisons qu’il « bénit Jacob et Ésaü à l’égard des choses à venir ». Le patriarche bénissant ses fils est présenté en Genèse 27 ; et quand nous lisons ce triste chapitre marqué par la faiblesse de chacun des membres de la famille, nous n’y découvrons guère de signes d’une foi quelconque. Là, Isaac semble être gouverné par ses appétits et chercher à agir selon la nature. Ici, Dieu, qui voit ce qu’il y a derrière chaque manquement extérieur, nous fait savoir que c’est par la foi qu’Isaac bénit ses fils à l’égard des choses à venir.
v. 21 — Jacob est mentionné ensuite parmi les anciens qui ont reçu témoignage par la foi ; mais manifestement, dans son cas, Dieu attend qu’il soit mourant avant de rapporter l’acte de foi qui lui a donné une place parmi les anciens. Sa course a été ternie par bien des taches. Il a trompé son père, il a supplanté son frère, il a été exilé de chez lui, il a erré dans une terre étrangère, il a servi un maître qu’il a dupé et par qui il a été trompé, il a été chagriné par ses enfants ; et il termine enfin sa carrière pleine de vicissitudes comme un étranger en Égypte. Il était néanmoins un vrai saint de Dieu et sa vie orageuse a eu une fin brillante. S’élevant au-dessus des sentiments naturels, il agit par la foi en bénissant les fils de Joseph. Les règles terrestres auraient donné la première place à l’aîné, mais Jacob, sachant par la foi que Dieu avait mis le plus jeune au premier rang, croisa ses mains, et malgré la protestation de Joseph, il donna au cadet la bénédiction du premier-né.
v. 22 — Enfin, Joseph est placé devant nous comme un exemple de la foi regardant vers l’avenir. Nous lisons que, mourant, il fit mention de la sortie des fils d’Israël. Jamais aucun homme n’avait exercé un pouvoir ou occupé une place de gloire terrestre comme Joseph en Égypte ; pourtant, lorsqu’il termine sa vie, toute la gloire de ce monde disparaît de sa vision. Au lieu de regarder en arrière aux gloires passées de l’Égypte, Joseph contemple les gloires à venir d’Israël. À ce moment, il paraissait bien peu probable qu’Israël quitte jamais l’Égypte. Ils s’étaient installés dans le pays de Goshen et, comme nous le lisons, « ils y acquirent des possessions, et fructifièrent, et multiplièrent extrêmement ». Toutefois, la foi discernait que cent cinquante ans plus tard, ils seraient délivrés d’Égypte pour entrer dans le pays qui leur avait été promis, et la foi donna des ordres en vue de leur sortie.
La foi victorieuse du monde (v. 23-40)
La première partie du chapitre présente la foi par laquelle un croyant s’approche de Dieu en vertu du sacrifice, et trouve la délivrance de la mort et du jugement (v. 4-7). La seconde partie place devant nous la foi par laquelle le croyant marche dans ce monde, comme étranger et pèlerin, à la lumière du monde à venir (v. 8-22). Dans la dernière partie du chapitre, depuis le verset 23, nous voyons la foi victorieuse du monde. Dans la section précédente, Abraham était le grand exemple de celui dont la foi s’est emparée du monde à venir, de la patrie céleste et de la cité qui a les fondements. Dans cette dernière partie, Moïse est l’exemple dominant d’un croyant qui, par la foi, est victorieux de ce monde.
v. 23 — En relation avec la naissance de Moïse, la foi de ses parents nous est rappelée, foi qui les conduisit non seulement à ne pas tenir compte de l’ordonnance du roi, mais à surmonter leur crainte. Or souvent la crainte d’un mal imminent est plus difficile à vaincre que le mal lui-même. Chose qui pourrait sembler assez surprenante, ce qui provoqua l’activité de leur foi, c’est la beauté de leur enfant. Ils agirent par la foi « parce qu’ils virent que l’enfant était beau ». C’était la foi opérante par l’amour.
v. 24 — Passant à Moïse lui-même, nous avons un témoignage remarquable de la manière dont la foi est victorieuse de ce monde et tout ce qu’il peut offrir d’attrait et de gloire. Les parents triomphèrent de la crainte du monde ; leur fils triompha de ses faveurs. Cela rend la foi de Moïse d’autant plus remarquable, car on peut vaincre la crainte du monde et néanmoins succomber à sa faveur.
Pour apprécier la beauté de la foi de cet homme, il est bon de rappeler ce que l’Écriture rapporte de lui : ses dons exceptionnels, aussi bien que la position élevée qu’il occupait dans le monde. Étienne, dans son discours devant le sanhédrin, nous en donne un résumé bref mais remarquable (Act. 7, 20-22). Il nous est dit là qu’il était « divinement beau » ; qu’il était « instruit dans toute la sagesse des Égyptiens ; et… puissant dans ses paroles et dans ses actions ». Voilà donc un homme richement doué, dont l’esprit était meublé de toute la science du premier pays du monde à cette époque, un homme qui savait exprimer sa sagesse en paroles de poids et donner suite à ses paroles par des actes puissants. Moïse était donc, sur tous les plans, apte à assumer de façon remarquable la position la plus élevée dans ce monde. En outre, cette haute position était à sa portée, car il était par adoption fils de la fille du Pharaon, et ainsi dans la ligne directe des héritiers du trône.
Dans des circonstance qui favorisaient si bien sa promotion dans ce monde, comment Moïse agit-il ? Premièrement, nous lisons : « Étant devenu grand » — c’est-à-dire lorsque le moment fut propice pour qu’il tire avantage de ses grandes capacités et de sa position — il tourna le dos à toute la gloire de ce monde et « refusa d’être appelé fils de la fille du Pharaon ».
v. 25 — Deuxièmement, nous apprenons ce qu’il choisit ; et son choix est aussi frappant que son refus. Il y avait alors un grand peuple qui constituait la classe la plus basse en Égypte. Étrangers indésirables, ils étaient traités avec la plus extrême rigueur comme esclaves. Leur vie était rendue amère par une dure servitude : ils se fatiguaient à faire des briques et travaillaient dans les champs sous le soleil brûlant (Ex. 1, 13, 14). Mais malgré leur bas état et leur dur service, ces esclaves constituaient le peuple de Dieu. C’est à ce peuple que Moïse choisit d’unir son sort, préférant être dans l’affliction avec le peuple de Dieu, plutôt que de jouir pour un temps des délices du péché.
Mais quel pouvait bien être le mobile de ce refus et de ce choix remarquables ? Il nous est dit, en un mot, que c’était la foi. Par la foi, il refusa le monde ; par la foi, il choisit l’affliction avec le peuple de Dieu. En outre, il agit, comme la foi le fait toujours, contrairement à ce que suggéraient les circonstances providentielles dans lesquelles il se trouvait, en dépit de la voix des sentiments naturels, et d’une manière qui paraissait outrager le bon sens.
Contre la voie que suivit Moïse, on aurait pu invoquer les circonstances providentielles remarquables par lesquelles Dieu l’avait placé dans la position la plus élevée devant le roi. Des sentiments naturels normaux auraient pu être mis en avant : la gratitude envers sa bienfaitrice suggérait qu’il demeure à la cour. La raison et le bon sens pouvaient aussi être invoqués : il aurait été naturel de dire que ses grandes capacités et sa position élevée, avec l’influence qui en découlerait, pouvaient être employées à défendre les intérêts de ses pauvres frères.
Mais la foi regarde à Dieu, dans l’assurance que si la providence, les sentiments naturels normaux et le bon sens peuvent avoir leur place, ils ne peuvent être un vrai guide ou une vraie règle de conduite dans le sentier de la foi. Et ainsi, bien que la providence de Dieu ait amené Moïse à la cour du roi, la foi l’en fit sortir. Par la foi, il refusa son lien providentiel avec le peuple le plus grand du monde, pour choisir un chemin d’identification avec le peuple le plus méprisé du pays.
v. 26 — Si la foi agit ainsi, il doit y avoir quelque puissance cachée — quelque motif secret — qui la rend capable de s’engager dans un chemin aussi contraire à la nature. Cela nous amène à l’« estimation » de Moïse. Le verset 24 donne son « refus », le verset 25, son « choix », et le verset 26, son « estimation » ; c’est elle qui nous révèle le secret de son refus et de son choix.
Cette estimation montre que la foi n’a rien d’un pas dans le noir. Bien loin de là, car la foi a ses motifs secrets aussi bien que ses énergies extérieures. La foi a une estimation réfléchie des valeurs ; elle voit loin et elle a un objet. La foi de Moïse avait une juste estimation des choses visibles et des invisibles. Il regardait ces choses en face et il les pesait. D’une part il y avait sa position élevée dans le monde et, liés à celle-ci, les délices du péché et les trésors de l’Égypte. D’autre part, avec le peuple de Dieu, il y avait, à ce moment-là, les souffrances et l’opprobre. Ayant pesé les deux choses, il refusa délibérément le monde et choisit de souffrir avec le peuple de Dieu.
Pourquoi agit-il ainsi ? Parce que sa foi voyait loin ; nous lisons : « il regardait à la rémunération » et encore : « il tint ferme, comme voyant celui qui est invisible ». Il regardait au-delà des trésors et des plaisirs de l’Égypte d’une part, et au-delà des souffrances et de l’opprobre du peuple de Dieu d’autre part. Par la foi, il regarda et vit « le roi dans sa beauté » et « le pays lointain ». À la lumière de la gloire de ce pays et attiré par la beauté du Roi, il triompha de toute la gloire du monde. À la lumière du monde à venir, il fit une juste estimation du monde actuel. Il vit que, lié à l’opprobre de Christ, il y avait un plus grand trésor que toutes les richesses de l’Égypte.
Il vit que sur toute la gloire de ce monde planait l’ombre de la mort et du jugement. Il vit que ses plaisirs ne sont que pour un temps, et que toutes les richesses de l’Égypte finissent dans une tombe. Joseph avait fait la même expérience avant lui ; car lui aussi avait occupé une place élevée en Égypte. Second après le roi, il avait exercé un pouvoir qu’aucun mortel avant ou après lui n’a jamais exercé dans ce monde. Toutefois tout s’était terminé dans un cercueil ; les derniers mots de la Genèse sont en effet : « Joseph mourut… et on le mit dans un cercueil en Égypte ». Voilà pour les plaisirs de l’Égypte et les richesses de l’Égypte. Les joies de la terre s’estompent, ses gloires passent. Toute la gloire de ce monde trouve sa fin dans un cercueil. Le puissant empire du Pharaon se rapetisse jusqu’à n’être qu’une étroite tombe.
Mais pour le peuple de Dieu, quelle différence ! Leur part dans ce monde est celle de la souffrance et de l’opprobre. Mais souffrir l’opprobre avec Christ, c’est régner avec Christ en gloire, car n’est-il pas écrit : « si nous souffrons, nous régnerons aussi avec lui » ?
Pour l’homme du monde, le refus, le choix et l’estimation de Moïse semblent le comble de la folie. Mais voyons ce qui arrive dans le cas de Moïse. Faisons un saut de mille cinq cents ans depuis le jour de son refus et de son choix, et nous commencerons à voir la rémunération. Considérons cette magnifique scène des premiers versets de Matthieu 17 : nous voyons que le pays lointain s’est approché et que le Roi est manifesté dans Sa beauté. Nous sommes transportés de la terre à l’écart sur une haute montagne et, pour un moment, nous voyons Christ dans Sa gloire, lorsque l’apparence de Son visage fut changée. Le visage que l’on avait pu voir défait plus que celui d’aucun homme resplendit maintenant comme le soleil. Les vêtements d’humiliation sont mis de côté et des vêtements blancs comme la lumière sont portés. Ce fut une apparition merveilleuse, mais d’autres merveilles doivent la suivre : « Moïse et Élie », lisons-nous, « leur apparurent, parlant avec lui ». Quinze siècles auparavant, Moïse avait disparu de la vue du monde et de son roi, pour partager l’opprobre de Christ avec Son peuple pauvre et méprisé. Maintenant il réapparaît, mais cette fois pour partager la gloire du Roi des rois, en compagnie des prophètes et des apôtres. Il fut un temps où « il tint ferme, comme voyant celui qui est invisible » ; maintenant il est « avec lui » dans la gloire. À la lumière de cette rémunération, qui dira que Moïse a laissé échapper la bonne occasion qui s’offrait à lui, en refusant le monde et en choisissant de s’identifier aux souffrances du peuple de Dieu ?
v. 27 — Il est bon pour nous de profiter de ce brillant exemple de foi. Quel bonheur si, ayant pesé les trésors de Christ et les richesses de ce monde, nous avons estimé les premiers plus grands que les dernières ! Il est bon aussi de regarder au-delà du renoncement à soi et du refus des séductions du monde, pour voir la rémunération dans la gloire à venir ; et par-dessus tout, il est bon de tenir ferme face à toute l’opposition, aux insultes et à l’opprobre, comme voyant Celui qui est invisible. Face à l’opposition et aux insultes de ses ennemis, Étienne tint ferme, sans une parole de colère ou de ressentiment, comme voyant Celui qui est invisible, car nous lisons : « Lui, étant plein de l’Esprit Saint, et ayant les yeux attachés sur le ciel, vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu » (Act. 7, 55). Ne nous contentons pas de savoir que Jésus nous voit, mais cherchons à marcher dans l’énergie de la foi qui Le voit. C’est une grande chose de réaliser qu’Il nous voit ; c’est plus encore de marcher comme Le voyant par la foi, tout en attendant le moment où nous Le verrons véritablement face à face.
v. 28 — Il y a encore bien d’autres leçons pour nous dans l’histoire de Moïse. Nous avons vu que sa foi l’a élevé au-dessus de la crainte de l’homme ; nous allons voir maintenant qu’elle conduit à la sainte crainte de Dieu. La foi reconnaît que nous sommes pécheurs et que Dieu est un Dieu saint qui ne peut pas passer par-dessus le péché. Les fils d’Israël, comme pécheurs, étaient aussi bien sous le jugement que les Égyptiens. Comment alors pourraient-ils échapper à la destruction de leurs premiers-nés ? Dieu donne un moyen de protection de devant Son propre jugement — le sang de l’agneau. Dieu dit : « Je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous ». La foi se repose, non pas sur notre estimation du sang de l’agneau, mais sur l’estimation parfaite que Dieu en fait. Ainsi, par la foi, Moïse « a fait la pâque et l’aspersion du sang, afin que le destructeur des premiers-nés ne les touchât pas ».
v. 29 — Par la foi en la valeur du sang aux yeux de Dieu, les enfants d’Israël furent épargnés en Égypte ; puis par la foi, « ils traversèrent la mer Rouge comme une terre sèche ». En Égypte, ils rencontrèrent Dieu comme juge ; à la mer Rouge, Il intervint comme Sauveur. Il fut dit au peuple : « Tenez-vous là, et voyez la délivrance de l’Éternel ». Et là Dieu retint les eaux de la mer Rouge, de sorte que le peuple la traversa comme une terre sèche. Protégés du jugement par le sang en Égypte, ils furent délivrés de tous leurs ennemis à la mer Rouge.
Par la mort de Christ, les exigences d’un Dieu saint sont satisfaites ; et par la mort et la résurrection de Christ, le croyant a traversé la mort et le jugement. En type, la pâque présente Christ s’offrant Lui-même sans tache à Dieu ; la mer Rouge présente Christ livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification.
Les Égyptiens qui essayèrent de traverser la mer Rouge furent engloutis. Pour l’homme naturel, affronter la mort sans la foi est la destruction certaine. Hélas ! combien nombreux aujourd’hui, parmi ceux qui font profession de christianisme, sont ceux qui essayent d’obtenir le salut par leurs propres efforts et d’affronter la mort sans la foi au sang de Christ. Ils ne trouveront que la destruction.
v. 30 — Si, par la foi, le peuple d’Israël fut mis à l’abri du jugement et délivré de l’Égypte, par la foi aussi ils vainquirent l’opposition de l’ennemi qui voulait les empêcher d’entrer dans le pays promis. « Par la foi, les murs de Jéricho tombèrent ». Israël eut recours à une méthode inédite pour assiéger une ville ; mais ce ne fut pas simplement le fait de marcher pendant sept jours autour de la ville qui en fit tomber les murs, ce fut la foi obéissant à la parole de Dieu.
v. 31 — La foi, en outre, assure à une femme de mauvaise réputation une place parmi ces saints de l’Ancien Testament. « Par la foi, Rahab, la prostituée, ne périt pas avec ceux qui n’ont pas cru ». Comme prostituée, elle tombait sous la condamnation des hommes. Par la foi, elle entre dans la grande nuée de témoins qui reçurent l’approbation de Dieu.
v. 32 — Gédéon, Barac, Samson, Jephthé, David et Samuel complètent la liste des hommes de foi mentionnés par nom. Il a été remarqué que, dans cette liste de noms, l’ordre historique n’est pas suivi. Historiquement, Barac venait avant Gédéon ; Jephthé, avant Samson. Il se peut que cela soit pour mettre l’accent sur le fait qu’aux jours des juges, la foi d’un Gédéon était d’un ordre plus élevé que celle d’un Barac et que la foi de Samson surpassait celle de Jephthé. David peut être classé parmi les juges, comme ayant accompli lui-même cette fonction ; et Samuel est peut-être mentionné le dernier pour faire le lien avec les prophètes qui vinrent après les rois.
v. 33, 34 — Dans les derniers versets, l’apôtre évoque des actes de foi remarquables, pour présenter les qualités frappantes de la foi. Premièrement, il fait allusion à des incidents qui mettent l’accent sur la puissance de la foi, qui subjugue des royaumes et vainc des armées, qui est forte dans la faiblesse et vaillante dans le combat, qui triomphe de la puissance de la nature — telle qu’elle est présentée par le lion — et éteint la violence des éléments — tel le feu — et qui même remporte la victoire sur la mort.
v. 35, 36 — Deuxièmement, il fait passer devant nous la patience de la foi qui, sous la torture, refusa d’accepter la délivrance et, dans l’épreuve, endura les moqueries et les coups, les liens et la prison.
v. 37, 38 — Troisièmement, il parle plus particulièrement des souffrances de la foi. « Ils furent lapidés, sciés, tentés ; ils moururent égorgés par l’épée ».
Enfin nous voyons l’opprobre de la foi. Le monde chassa les hommes de foi de son sein, les traitant comme de vils proscrits. Ils errèrent çà et là sur la terre. Par la manière dont le monde traita les saints de Dieu, il se montra indigne d’eux. En condamnant les hommes de foi, il se condamnait lui-même.
v. 39, 40 — Néanmoins, malgré leurs actes de puissance, leur patience, leurs souffrances et leur opprobre, ils ne reçurent pas de leur vivant la bénédiction promise. Dans le passé, ils ont vécu par la foi ; aujourd’hui ils reçoivent témoignage ; dans l’avenir, ils jouiront de la rémunération, quand ils entreront dans les bénédictions promises. Grande sera la bénédiction de ces saints de l’Ancien Testament. Pourtant Dieu a préparé « quelque chose de meilleur » pour le chrétien. Quand Dieu aura achevé Son propos en appelant l’Église, les saints de l’Ancien Testament avec l’Église entreront dans la plénitude de la bénédiction. Ils attendent, et nous avec eux, le matin de la résurrection afin de parvenir à « la perfection ».